14 mars 2009

Evangile du jour

samedi 14 mars 2009
Le samedi de la 2e semaine de Carême

Ste Mathilde, veuve (+ 968)



Commentaire du jour
Cardinal Joseph Ratzinger [Pape Benoît XVI] : « Un homme avait deux fils »

Les lectures du jour

Lc 15,1-3.11-32.
Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait
bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père : 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me
revient. ' Et le père fit le partage de ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit
pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de
désordre.
Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et
il commença à se trouver dans la misère.
Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs
garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient
les porcs, mais personne ne lui donnait rien.
Alors il réfléchit : 'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en
abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre
le ciel et contre toi.
Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes
ouvriers. '
Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son
père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le
couvrit de baisers.
Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne
mérite plus d'être appelé ton fils. . . '
Mais le père dit à ses domestiques : 'Vite, apportez le plus beau vêtement
pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds.
Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons.
Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était
perdu, et il est retrouvé. ' Et ils commencèrent la fête.
Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la
maison, il entendit la musique et les danses.
Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait.
Celui-ci répondit : 'C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué
le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé. '
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui
était sorti, le suppliait.
Mais il répliqua : 'Il y a tant d'années que je suis à ton service sans
avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec
des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras ! '
Le père répondit : 'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce
qui est à moi est à toi.
Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était
mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour

Cardinal Joseph Ratzinger [Pape Benoît XVI]
Retraite prêchée au Vatican, 1983 (trad. Le Ressuscité, DDB 1986, p. 58)

« Un homme avait deux fils »

En méditant cette parabole, on ne doit pas oublier la figure du fils
aîné. En un certain sens, elle n'est pas moins importante que celle de son
cadet, au point qu'on pourrait aussi, et peut-être à plus juste titre,
parler de la parabole des deux frères. Avec la figure des deux frères, le
texte se situe au coeur d'une longue histoire biblique, commencée avec
l'histoire de Caïn et Abel, reprise avec les frères Isaac et Ismaël, Jacob
et Ésaü, et interprétée en différentes paraboles de Jésus. Dans la
prédication de Jésus, les figures des deux frères reflètent surtout le
problème Israël-païens... En découvrant que les païens sont appelés sans
être soumis aux obligations de la Loi, Israël exprime son amertume : «
Voici tant d'années que je t'ai servi et que je n'ai jamais transgressé un
seul de tes commandements. » Par les paroles : « Mon fils, tu es toujours
avec moi et tout ce qui est à moi est à toi », la miséricorde de Dieu
invite Israël à entrer. Mais la signification de ce frère
aîné est encore plus large. En un certain sens, il représente l'homme
dévot, c'est-à-dire tous ceux qui sont restés avec le Père sans désobéir à
ses commandements. Au moment du retour du pécheur, se réveille la jalousie,
ce venin jusqu'alors caché au fond de leur âme. Pourquoi cette jalousie?
Elle montre que beaucoup de « dévots » tiennent eux aussi caché dans leur
coeur le désir du pays lointain et de ses appâts. La jalousie révèle que
ces personnes n'ont pas réellement compris la beauté de la patrie, le
bonheur du « tout ce qui est à moi est à toi », la liberté d'être fils et
propriétaire. Il apparaît ainsi qu'elles aussi désirent secrètement le
bonheur du pays lointain... Et, à la fin, elles n'entrent pas dans la fête
; à la fin, elles restent dehors... La figure du frère
aîné nous oblige à un examen de conscience ; cette figure nous permet de
comprendre la réinterprétation des dix commandements dans le Sermon sur la
Montagne (Mt 5,28). Ce n'est pas seulement l'adultère extérieur, mais aussi
celui de l'intérieur qui nous éloigne de Dieu : il est possible de rester à
la maison et en même temps de partir. De cette manière, il nous faut aussi
comprendre l'« abondance », la structure de la justice chrétienne : elle se
traduit par un « non » à la jalousie et un « oui » à la miséricorde divine.




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