30 novembre 2014

Evangile du jour


dimanche 30 novembre 2014



St André, le Protoclet, apôtre et martyr († v. 62), St Joseph Marchand, prêtre m.e.p. et martyr († 1835)

Commentaire du jour
Pierre de Blois : Les trois avènements du Christ

Mc 13,33-37.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment.
Il en est comme d'un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller.
Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin.
Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Pierre de Blois (v. 1130-1211), archidiacre en Angleterre
Sermon 3 pour l'Avent (trad. Guéranger, Année liturgique, 1948, t. 1, p. 12)

Les trois avènements du Christ

            Il y a trois avènements du Seigneur, le premier dans la chair, le second dans l'âme, le troisième par le jugement. Le premier a eu lieu au milieu de la nuit, suivant ces paroles de l'Évangile : « Au milieu de la nuit un cri s'est fait entendre : voici l'Époux ! » (Mt 25,6) Et ce premier avènement est déjà passé, car le Christ a été vu sur la terre et a conversé avec les hommes (Ba 3,38).


            Nous sommes maintenant dans le second avènement, pourvu toutefois que nous soyons tels qu'il puisse venir ainsi à nous, car il a dit que si nous l'aimons, il viendra à nous et fera sa demeure en nous (Jn 14,23). Ce second avènement est donc pour nous une chose mêlée d'incertitude, car qui d'autre que l'Esprit de Dieu connaît ceux qui sont à Dieu ? (1Co 2,11) Ceux que le désir des choses célestes transporte hors d'eux-mêmes savent bien quand il vient ; cependant, ils « ne savent pas d'où il vient ni où il va » (Jn 3,8).


            Quant au troisième avènement, il est très certain qu'il aura lieu, très incertain quand il aura lieu, puisque rien n'est plus certain que la mort et rien de plus incertain que le jour de la mort. « Au moment où l'on parlera de paix et de sécurité, c'est alors que la mort apparaîtra soudain, comme les douleurs de l'enfantement chez la femme enceinte, et personne ne pourra fuir » (cf 1Th 5,3). Le premier avènement a été donc humble et caché, le second est mystérieux et plein d'amour, le troisième sera éclatant et terrible. Dans son premier avènement, le Christ a été jugé par les hommes avec injustice ; dans le second, il nous rend justice par sa grâce ; dans le dernier, il jugera toutes choses avec équité — Agneau dans le premier avènement, Lion dans le dernier, Ami plein de tendresse dans le second.   







29 novembre 2014

Evangile du jour


samedi 29 novembre 2014

Le samedi de la 34e semaine du temps ordinaire

St Francesco Antonio Fasani, o.f.m. conv. (1681-1742), St Saturnin, évêque et martyr († 250)

Commentaire du jour
Aphraate : « Restez éveillés et priez en tout temps »

Lc 21,34-36.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s'alourdisse dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste.
Comme un filet, il s'abattra sur tous les hommes de la terre.
Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l'homme. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Aphraate (?-v. 345), moine et évêque près de Mossoul
Les Exposés, n°4 ; SC 349 (trad. SC p. 316)

« Restez éveillés et priez en tout temps »

      Mon ami, lorsqu'on fait le bon plaisir de Dieu, c'est de la prière, et c'est ce qui me paraît beau… Par-dessus tout, sois assidu à la prière sans t'en lasser, comme il est écrit, car notre Seigneur a dit : « Priez sans vous lasser. » Sois assidu aux veilles, éloigne de toi somnolence et lourdeur, sois en éveil jour et nuit sans te décourager.


      Je vais te montrer les modes de la prière ; il y a en effet la demande, l'action de grâce et la louange (Ph 4,6) : la demande, quand on demande miséricorde pour ses péchés ; l'action de grâce, quand tu rends grâce à ton Père qui est au ciel ; et la louange, quand tu le loues pour ses œuvres Quand tu es en danger, présente la demande ; quand tu es pourvu de biens, rends grâce à celui qui donne ; et quand tu es d'humeur joyeuse, présente la louange.


      Toutes tes prières, tu dois les porter devant Dieu selon les circonstances. Vois ce que David lui-même disait à tout moment : « Je me suis levé pour rendre grâce à tes jugements, ô Juste » (Ps 118,62). Dans un autre psaume, il dit encore : « Louez le Seigneur depuis les cieux, louez-le dans les hauteurs » (148,1). Il dit enfin : « Je bénirai le Seigneur à tout moment, à tout moment ses louanges en ma bouche » (33,2). Car tu ne dois pas prier d'une seule manière, mais selon les circonstances.


      Et moi, mon ami, j'ai la ferme conviction que tout ce que les hommes demandent avec assiduité, Dieu le leur donne. Mais celui qui offre avec hypocrisie n'est pas agréé, selon ce qu'il est écrit : Celui qui offre la prière, qu'il tourne et retourne son offrande, pour voir s'il ne s'y trouve pas quelque défaut, et qu'ensuite il l'offre, autrement son offrande restera à terre (cf Mt 5,23-24; Mc 11,25). Et qu'est-ce que l'offrande, sinon la prière ?… De toutes les offrandes en effet, la prière pure est la meilleure.    







28 novembre 2014

Evangile du jour


vendredi 28 novembre 2014

Le vendredi de la 34e semaine du temps ordinaire

Ste Catherine Labouré, Fille de la charité (1806-1876), St Giacomo de la Marche, prêtre o.f.m. (1391-1476)

Commentaire du jour
Saint Grégoire le Grand : « Sachez que le Royaume de Dieu est proche »

Lc 21,29-33.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue. Il leur dit cette parabole : « Voyez le figuier et tous les autres arbres.
Dès qu'ils bourgeonnent, vous n'avez qu'à les regarder pour savoir que l'été est déjà proche.
De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche.
Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas sans que tout arrive.
Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Homélies sur les évangiles, n° 1 (trad. Le Barroux rev.)

« Sachez que le Royaume de Dieu est proche »

      « Voyez le figuier et tous les arbres : lorsqu'ils font paraître leurs fruits, vous savez que l'été est proche. Ainsi pour vous : quand vous verrez arriver cela, sachez que le Royaume de Dieu est proche. » C'est comme si notre Rédempteur disait clairement : « Si on connaît la proximité de l'été par les fruits des arbres, on peut de même reconnaître par la ruine du monde que le Royaume de Dieu est proche. » Ces paroles nous montrent bien que le fruit du monde, c'est sa ruine ; il ne grandit que pour tomber ; il ne bourgeonne que pour faire périr par des calamités tout ce qui aura bourgeonné en lui. C'est avec raison que le Royaume de Dieu est comparé à l'été, car alors les nuages de notre tristesse passeront, et les jours de la vie brilleront de la clarté du Soleil éternel…


      « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. » Rien, dans la nature des choses matérielles, n'est plus durable que le ciel et la terre, et rien ici-bas ne passe plus vite qu'un mot prononcé… Le Seigneur déclare donc : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. » C'est comme s'il disait clairement : « Tout ce qui est durable autour de vous n'est pas durable devant l'éternité ; et tout ce qui chez moi semble passer est en fait fixe et ne passe pas, car ma parole qui passe exprime des pensées qui demeurent sans pouvoir changer »…


      Ainsi, mes frères, n'aimez pas ce monde, qui ne pourra pas subsister longtemps, comme vous le voyez. Fixez dans votre esprit ce commandement que l'apôtre Jean nous donne pour nous mettre en garde : « N'ayez pas l'amour du monde, ni de ce qui est dans le monde ; car si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui » (1Jn 2,15).







27 novembre 2014

Evangile du jour


jeudi 27 novembre 2014

Le jeudi de la 34e semaine du temps ordinaire

Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse (1830), St Maxime de Lérins, évêque de Riez († v. 460)

Commentaire du jour
L'Imitation de Jésus Christ: Le Christ viendra à toi

Lc 21,20-28.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : "Lorsque vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, sachez alors que sa dévastation est toute proche.
Alors, ceux qui seront en Judée, qu'ils s'enfuient dans la montagne ; ceux qui seront à l'intérieur de la ville, qu'ils s'en éloignent ; ceux qui seront à la campagne, qu'ils ne rentrent pas en ville,
car ce seront des jours où Dieu fera justice pour accomplir toute l'Écriture.
Malheureuses les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là, car il y aura une grande misère dans le pays, une grande colère contre ce peuple.
Ils tomberont sous le tranchant de l'épée, ils seront emmenés en captivité chez toutes les nations païennes ; Jérusalem sera piétinée par les païens, jusqu'à ce que le temps des païens soit achevé.
Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête.
Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors, on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire.
Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

L'Imitation de Jésus Christ, traité spirituel du 15ème siècle
Livre II, §1

Le Christ viendra à toi

      « Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous », dit le Seigneur (Lc 17,21). Tourne-toi de tout ton cœur vers le Seigneur, laisse ce monde misérable, et ton âme trouvera le repos. Apprends à mépriser les choses extérieures et à te donner aux choses intérieures, et tu verras le Royaume de Dieu venir en toi. Car « le Royaume de Dieu est paix et joie en l'Esprit Saint » (Rm 14,17), ce qui n'est pas donné aux pécheurs.


      Le Christ viendra à toi, te montrant sa consolation, si tu lui prépares au-dedans une demeure digne. « Toute sa gloire et sa beauté sont de l'intérieur » (Ps 44,14 Vulg), et c'est là qu'il se plaît. Fréquente est sa visite de l'homme intérieur et c'est un doux entretien, une consolation agréable, une paix abondante, une familiarité surprenante.


      Allons, âme fidèle, prépare ton cœur pour cet époux, afin qu'il daigne venir à toi et habiter en toi. Car il dit en effet : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, mon Père l'aimera, nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure » (Jn 14,23)... L'homme intérieur se recueille facilement parce que jamais il ne se répand tout entier au dehors ; les travaux extérieurs, les occupations nécessaires en certains temps ne le troublent pas. Il se prête aux choses selon qu'elles arrivent... Celui qui possède un esprit recueilli et bien discipliné ne se préoccupe guère des faits sensationnels ni des scandales du jour... Si tu renonces à être consolé extérieurement, tu pourras contempler les choses du ciel et goûter souvent la joie intérieure.







26 novembre 2014

Evangile du jour


mercredi 26 novembre 2014

Le mercredi de la 34e semaine du temps ordinaire

Bx Giacomo Alberione, prêtre et fondateur (1884-1971), Bse Gaetana Sterni, fondatrice (1827-1889)

Commentaire du jour
Saint Cyprien : « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu »

Lc 21,12-19.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : " On portera la main sur vous et l'on vous persécutera; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom.
Ce sera pour vous l'occasion de rendre témoignage.
Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas à vous soucier de votre défense.
Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction.
Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d'entre vous.
Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom.
Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu.
C'est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
Lettre aux confesseurs de la foi, 6, 1-2 (trad. bréviaire commun plusieurs martyrs)

« Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu »

      Demeurez courageux et constants pour confesser la gloire céleste…; avancez avec un courage inspiré pour recevoir la couronne. Le Seigneur est votre guide et votre protecteur, lui qui a dit : « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps » (Mt 28,20)… Heureuse prison qui envoie vers le ciel les hommes de Dieu !…


      Maintenant, que plus rien ne se trouve dans vos cœurs et vos âmes que les enseignements divins et les commandements du Seigneur dont le Saint Esprit s'est servi pour vous encourager à supporter la souffrance. Que personne ne pense à la mort, mais à l'immortalité ; ni à la souffrance temporaire, mais à la gloire éternelle, puisqu'il est écrit : « La mort des justes est précieuse devant Dieu » (Ps 115,15 VL)… Et encore (à l'endroit où la Sainte Écriture parle des supplices qui consacrent les martyrs de Dieu…) : « Aux yeux des hommes, ils subissaient un châtiment, mais par leur espérance ils avaient déjà l'immortalité… Ils seront les juges des nations et les maîtres des peuples et le Seigneur régnera sur eux pour toujours » (Sg 3,4.8). Quand donc vous songez que vous jugerez et régnerez avec le Christ, il vous est impossible de ne pas tressaillir d'allégresse, de ne pas fouler aux pieds les supplices présents dans la joie du bonheur futur...


      En plus, le Seigneur s'est donné en exemple, car il enseigne qu'on ne peut parvenir à son Royaume qu'en le suivant par le même chemin qu'il a pris : « Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s'en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle » (Jn 12,25)… Saint Paul nous exhorte de même ; puisque nous désirons parvenir à ce que le Seigneur nous a promis, nous devons imiter le Seigneur en tout : « Nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers, héritiers avec le Christ, si nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire » (Rm 8,16s).







25 novembre 2014

Evangile du jour


mardi 25 novembre 2014

Le mardi de la 34e semaine du temps ordinaire

Ste Catherine d'Alexandrie, vierge et martyre († v. 307), St Pierre d'Alexandrie, évêque et martyr († 311)

Commentaire du jour
Saint Cyrille de Jérusalem : « De grands signes dans le ciel »

Lc 21,5-11.

Certains disciples de Jésus parlaient du Temple, admirant la beauté des pierres et les dons des fidèles. Jésus leur dit :
« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »
Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe que cela va se réaliser ? »
Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : 'C'est moi', ou encore : 'Le moment est tout proche. ' Ne marchez pas derrière eux !
Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas : il faut que cela arrive d'abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin. »
Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume.
Il y aura de grands tremblements de terre, et çà et là des épidémies de peste et des famines ; des faits terrifiants surviendront, et de grands signes dans le ciel.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l'Église
Catéchèses en vue du baptême, n°15, (trad. Soleil levant 1962, p. 285s rev.)

« De grands signes dans le ciel »

      Le Seigneur viendra des cieux sur les nuées, lui qui est monté sur les nuées (Ac 1,9). En effet c'est lui qui a dit : « Et ils verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire » (Mt 24,30). Mais quel sera le signe véritable de son avènement, de crainte que les puissances ennemies n'osent nous égarer en le simulant ? « Et alors, dit-il paraîtra, le signe du Fils de l'homme dans le ciel » (Mt 24,30). Or le signe véridique et propre du Christ est la croix. Le signe d'une croix lumineuse précède le roi, désignant celui qui a d'abord été crucifié, afin qu'à cette vue ceux qui l'avaient d'abord percé de clous et entouré de pièges se frappent la poitrine (Za 12,10) en disant : « Voici celui qui a été souffleté, celui dont le visage a reçu les crachats, celui qu'on avait lié de chaînes, celui que jadis on avait humilié sur la croix. » « Où fuir le visage de ta colère ? », diront-ils (cf Ap 6,16). Et entourés des armées des anges, ils ne trouveront nulle part un refuge.


      Pour les ennemis de la croix, la crainte sera le signe. Mais ce sera la joie pour ses amis qui auront cru en la croix ou l'auront prêchée ou auront souffert pour elle. Qui donc aura alors le bonheur d'être trouvé l'ami du Christ ? Il ne dédaignera pas ses serviteurs, ce roi glorieux qu'entoure la garde des anges et qui siège sur le même trône que le Père (Ap 3,21). Car pour que les élus ne soient pas confondus avec les ennemis, « il enverra ses anges avec la grande trompette, et des quatre vents ils rassembleront les élus » (Mt 24,31). Il n'a pas oublié Lot dans son isolement (Gn 19,15; Lc 17,28) ; comment oublierait-il la foule des justes ? « Venez les bénis de mon Père » (Mt 25,34), dira-t-il à ceux qui seront transportés sur les chars des nuées et que les anges auront rassemblés.







24 novembre 2014

Evangile du jour


lundi 24 novembre 2014

Le lundi de la 34e semaine du temps ordinaire

Sts André Dung-Lac et 116 compagnons, martyrs, Bse Marie-Anne (Maria Anna) Sala, religieuse (1829-1891)

Commentaire du jour
Bienheureux Charles de Foucauld : Tout donner pour tout recevoir

Lc 21,1-4.

Comme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le tronc du trésor.
Il vit aussi une veuve misérable y déposer deux piécettes.
Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde.
Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour faire leur offrande, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a donné tout ce qu'elle avait pour vivre. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916), ermite et missionnaire au Sahara
Méditations sur les passages des saints évangiles relatifs à quinze vertus, n°69, Nazareth 1897-98 (in Œuvres spirituelles, Seuil 1958, p. 183)

Tout donner pour tout recevoir

           Dieu n'a pas attaché le salut à la science, à l'intelligence, à la richesse, à une longue expérience, à des dons rares et que tous n'ont pas reçus, non. Il l'a attaché à ce qui est entre dans les mains de tous, d'absolument tous, des jeunes et des vieux, des humains de tout âge et de toute classe, de toute intelligence et de toute fortune. Il l'a attaché à ce que tous, tous absolument, peuvent lui donner, ce que chaque humain quel qu'il soit peut lui donner, moyennant un peu de bonne volonté : un peu de bonne volonté, c'est tout ce qu'il faut pour gagner ce ciel que Jésus attache à l'humilité, au fait de se faire petit, de prendre la dernière place, d'obéir, qu'il attache ailleurs encore à la pauvreté d'esprit, à la pureté de cœur, à l'amour de la justice, à l'esprit de paix, etc. (Mt 5,3s) Espérons, puisque par la miséricorde de Dieu le salut est si près de nous, entre nos mains, et qu'il nous suffit d'un peu de bonne volonté pour l'obtenir.







23 novembre 2014

Evangile du jour


dimanche 23 novembre 2014



St Clément I, pape (4e) de 88 à 97 et martyr († 100), St Colomban, abbé en Émilie (v. 543-615)

Commentaire du jour
Saint Jean XXIII : « Tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père » (1Co 15,24)

Mt 25,31-46.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres :
il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde.
Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ;
j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi ! '
Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...  ? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ?
tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ? '
Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. '
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges.
Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ;
j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. '
Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ? '
Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. '
Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean XXIII (1881-1963), pape
Prière en l'honneur du Roi eucharistique (Bulletin quotidien de l'Ufficio Stampa Vaticana, 24/01/1959)

« Tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père » (1Co 15,24)

      Jésus, Roi des hommes et des siècles, accueille les hommages d'adoration et de louange que nous, tes frères d'adoption, nous t'adressons humblement. Tu es « le pain de Dieu qui donne la vie au monde » (Jn 6,33), à la fois grand prêtre et victime. Tu t'es immolé sur la croix pour la rédemption du genre humain, et aujourd'hui, par les mains de tes ministres, tu t'offres chaque jour sur les autels afin d'instaurer dans chaque cœur ton « Royaume de vie, de sainteté, de grâce, de justice, d'amour et de paix » (Préface de la fête).


      Que ton Règne arrive, ô Roi de Gloire ! (Ps 23) Du haut de ton « trône de grâce » (He 4,16), règne sur le cœur des enfants afin qu'ils conservent sans tache le lis immaculé de l'innocence ; règne sur le cœur des jeunes afin qu'ils grandissent sains et purs, dociles à ceux qui te représentent au sein de la famille, à l'école, à l'église. Règne sur le foyer domestique afin que parents et enfants vivent en harmonie dans l'observance de ta très sainte Loi. Règne sur notre patrie afin que tous les citoyens, dans l'ordre et la compréhension entre les classes sociales, se sentent les fils du même Père céleste, appelés à coopérer au bien temporel de tous, heureux d'appartenir à l'unique corps mystique dont ton sacrement est à la fois le symbole et la source intarissable !


      Règne enfin, ô « Roi des rois, Dieu des dieux, Seigneur des seigneurs » (Ap 19,16; Dt 10,17), sur toutes les nations de la terre et éclaire les responsables de chacune afin que, s'inspirant de ton exemple, ils nourrissent « des pensées de paix et non d'affliction » (Jr 29,11). Fais que tous les peuples, Jésus eucharistique, te servent en toute liberté, conscients de ce que « servir Dieu, c'est régner ».







22 novembre 2014

Evangile du jour


samedi 22 novembre 2014

Le samedi de la 33e semaine du temps ordinaire

Ste Cécile, vierge et martyre († 230) - Mémoire -, Bx Tommaso (Thomas) Reggio, évêque et fondateur (1818-1901)

Commentaire du jour
Saint Justin : « Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants »

Lc 20,27-40.

Des sadducéens - ceux qui prétendent qu'il n'y a pas de résurrection - vinrent trouver Jésus,
et ils l'interrogèrent : « Maître, Moïse nous a donné cette loi : Si un homme a un frère marié mais qui meurt sans enfant, qu'il épouse la veuve pour donner une descendance à son frère.
Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ;
le deuxième,
puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d'enfants.
Finalement la femme mourut aussi.
Eh bien, à la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l'épouse, puisque les sept l'ont eue pour femme ? »
Jésus répond : « Les enfants de ce monde se marient.
Mais ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection d'entre les morts ne se marient pas,
car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection.
Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur : le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob.
Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui. »
Alors certains scribes prirent la parole pour dire : « Maître, tu as bien parlé. »
Et ils n'osaient plus l'interroger sur quoi que ce soit.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Justin (v. 100-160), philosophe, martyr
Traité sur la Résurrection, 8 (trad. OC, Migne 1994, p. 354 rev.)

« Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants »

      La chair est précieuse aux yeux de Dieu, il la préfère entre toutes ses œuvres, donc ce serait normal qu'il la sauve... Ne serait-ce pas absurde que ce qui a été créé avec tant de soin, ce que le Créateur considère comme plus précieux que tout le reste, cela retourne au néant ?


      Quand un sculpteur ou un peintre veulent que les images qu'ils ont créées demeurent afin de servir leur gloire, ils les restaurent lorsqu'elles sont abîmées. Et Dieu verrait son bien, son œuvre, retourner au néant, ne plus exister ? Nous appellerions « ouvrier de l'inutile » celui qui bâtirait une maison pour la détruire ensuite ou qui la laisserait s'abîmer quand il peut la remettre debout. De la même façon, n'accuserions-nous pas Dieu de créer la chair inutilement ? Mais non, l'Immortel n'est pas ainsi ; celui qui par nature est l'Esprit de l'univers ne saurait être insensé !... En vérité, Dieu a appelé la chair à renaître et il lui a promis la vie éternelle.


      Car là où on annonce la Bonne Nouvelle du salut de l'homme, on l'annonce aussi pour la chair. Qu'est-ce que l'homme en effet, sinon un être vivant doué d'intelligence, composé d'une âme et d'un corps ? L'âme toute seule fait-elle l'homme ? Non, c'est l'âme d'un homme. Appellera-t-on « homme » le corps ? Non, on dit que c'est un corps d'homme. Si donc aucun de ces deux éléments n'est à lui seul l'homme, c'est l'union des deux qu'on appelle « l'homme ». Or c'est l'homme que Dieu a appelé à la vie et à la résurrection : non pas une partie de lui, mais l'homme tout entier, c'est-à-dire l'âme et le corps. Ne serait-ce donc pas absurde, alors que tous deux existent selon et dans la même réalité, que l'un soit sauvé et pas l'autre ?







21 novembre 2014

Evangile du jour


vendredi 21 novembre 2014

Le vendredi de la 33e semaine du temps ordinaire
Présentation de la Vierge Marie - Mémoire

St Gélase Ier, pape (49ème) de 492 à 496 , Bse Marie de Jésus Bon Pasteur, v. et fond. (1842-1902)

Commentaire du jour
Liturgie syriaque: Que le temple intérieur soit aussi beau que le temple de pierres

Lc 19,45-48.

Jésus entra dans le Temple, et se mit à expulser les marchands. Il leur déclarait :
« L'Écriture dit : Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »
Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les chefs des prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir,
mais ils ne trouvaient pas le moyen d'y arriver ; en effet, le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Liturgie syriaque
Prière de Balaï (?-460), évêque, pour la dédicace d'une église (trad. Prières des premiers chrétiens, DDB 1981, p. 223)

Que le temple intérieur soit aussi beau que le temple de pierres

        Quand trois sont assemblés en ton nom (Mt 18,20), ils forment déjà une église. Garde les milliers ici rassemblés : leurs cœurs avaient préparé un sanctuaire avant que nos mains ne construisent celui-ci à la gloire de ton nom. Que le temple intérieur soit aussi beau que le temple de pierres. Daigne habiter dans l'un comme dans l'autre ; nos cœurs comme ces pierres sont marqués de ton nom.


        La toute-puissance de Dieu aurait pu s'élever une demeure aussi aisément que, d'un geste, elle a donné l'existence à l'univers. Mais Dieu a bâti l'homme afin que l'homme bâtisse des demeures pour lui. Bénie soit sa clémence qui nous a tant aimés ! Il est infini ; nous sommes limités. Il construit pour nous le monde ; nous lui construisons une maison. Il est admirable que l'homme puisse bâtir une demeure à la Toute-puissance partout présente, à qui rien ne saurait échapper.


        Il habite au milieu de nous avec tendresse ; il nous attire avec des liens d'amour (Os 11,4) ; il reste parmi nous et nous appelle afin que nous prenions le chemin du ciel pour habiter avec lui. Il a quitté sa demeure et a choisi l'Église pour que nous délaissions notre demeure et choisissions le paradis. Dieu a habité au milieu des hommes pour que les hommes rencontrent Dieu.







20 novembre 2014

Evangile du jour


jeudi 20 novembre 2014

Le jeudi de la 33e semaine du temps ordinaire

St Edmond le Martyr, roi d'Est-Anglie (841-870), BBses Angèle de St. Joseph et compagnes, martyres († 1936)

Commentaire du jour
Saint Raphaël Arnáiz Barón : « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix »

Lc 19,41-44.

Quand Jésus fut près de Jérusalem, en voyant la ville, il pleura sur elle ; il disait :
« Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! Mais hélas, cela est resté caché à tes yeux.
Oui, il arrivera pour toi des jours où tes ennemis viendront mettre le siège devant toi, t'encercleront et te presseront de tous côtés ;
ils te jetteront à terre, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 23/02/1938 (trad. Cerf 2008, p. 1364)

« Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix »

      Je me suis penché à la fenêtre… Le soleil commençait à se lever. Une paix très grande régnait sur la nature. Tout commençait à s'éveiller, la terre, le ciel, les oiseaux. Tout, petit à petit, commençait à s'éveiller sous l'ordre de Dieu. Tout obéissait à ses divines lois, sans plaintes ni sursauts, doucement, avec mansuétude, aussi bien la lumière que les ténèbres, aussi bien le ciel bleu que la terre dure couverte de la rosée de l'aube. Que Dieu est bon ! pensais-je. Il y a la paix partout, sauf dans le cœur humain.


      Et délicatement, doucement, Dieu m'enseigna aussi, par cette aube douce et tranquille, à obéir ; une très grande paix remplit mon âme. J'ai pensé que Dieu seul est bon, que tout est ordonné par lui, que rien n'a de l'importance dans ce que les hommes font ou disent, et que, pour moi, il ne doit y avoir dans le monde qu'une chose : Dieu. Dieu, qui va tout ordonner pour mon bien. Dieu, qui fait se lever chaque matin le soleil, qui fait fondre le givre, qui fait chanter les oiseaux, et change en mille douces couleurs les nuages du ciel. Dieu, qui m'offre un petit coin sur cette terre pour prier, qui me donne un petit coin où pouvoir attendre ce que j'espère.


      Dieu, si bon avec moi que, dans le silence, il me parle au cœur, et m'apprend peu à peu, peut-être dans les larmes, toujours avec la croix, à me détacher des créatures ; à ne chercher la perfection qu'en lui ; qui me montre Marie et me dit : « Voici l'unique créature parfaite ; en elle tu trouveras l'amour et la charité que tu ne trouves pas chez les hommes. De quoi te plains-tu, Frère Raphaël ? Aime-moi, souffre avec moi ; c'est moi, Jésus ! »







19 novembre 2014

Evangile du jour


mercredi 19 novembre 2014

Le mercredi de la 33e semaine du temps ordinaire

Ste Mathilde de Hackeborn, moniale et mystique (1241-1299), St Rafał (Józef) Kalinowski, carme polonais (1835-1907)

Commentaire du jour
Benoît XVI: « Faites-les fructifier »

Lc 19,11-28.

Comme on écoutait Jésus, il ajouta une parabole, parce qu'il était près de Jérusalem et que ses auditeurs pensaient voir le royaume de Dieu se manifester à l'instant même.
Voici donc ce qu'il dit : « Un homme de la grande noblesse partit dans un pays lointain pour se faire nommer roi et rentrer ensuite chez lui.
Il appela dix de ses serviteurs, leur distribua dix pièces d'or et leur dit : 'Faites-les fructifier pendant mon voyage. '
Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : 'Nous ne voulons pas qu'il règne sur nous. '
Mais quand il revint après avoir été nommé roi, il convoqua les serviteurs auxquels il avait distribué l'argent, afin de savoir comment chacun l'avait fait fructifier.
Le premier se présenta et dit : 'Seigneur, ta pièce d'or en a rapporté dix. '
Le roi lui dit : 'Très bien, bon serviteur ! Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l'autorité sur dix villes. '
Le second vint dire : 'Ta pièce d'or, Seigneur, en a rapporté cinq. '
A celui-là, le roi dit encore : 'Toi, tu seras gouverneur de cinq villes. '
Un autre encore vint dire : 'Seigneur, voici ta pièce d'or, je l'avais mise de côté dans un linge.
En effet, j'avais peur de toi : tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n'as pas déposé, tu moissonnes ce que tu n'as pas semé. '
Le roi lui dit : 'Je vais te juger d'après tes propres paroles, serviteur mauvais : tu savais que je suis un homme exigeant, que je retire ce que je n'ai pas déposé, que je moissonne ce que je n'ai pas semé ;
alors pourquoi n'as-tu pas mis mon argent à la banque ? A mon arrivée, je l'aurais repris avec les intérêts. '
Et le roi dit à ceux qui étaient là : 'Retirez-lui la pièce d'or et donnez-la à celui qui en a dix. '
On lui dit : 'Seigneur, il en a déjà dix ! -
Je vous le déclare : celui qui a recevra encore ; celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a.
Quant à mes ennemis, ceux qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et mettez-les à mort devant moi. ' »
Après avoir dit ces paroles, Jésus marchait en avant de ses disciples pour monter à Jérusalem.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Encyclique « Caritas in veritate / L'amour dans la vérité », § 48, 50 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana

« Faites-les fructifier »

      L'environnement naturel a été donné à tous par Dieu et son usage représente pour nous une responsabilité à l'égard des pauvres, des générations à venir et de l'humanité tout entière… Dans la nature, le croyant reconnaît le merveilleux résultat de l'intervention créatrice de Dieu, dont l'homme peut user pour satisfaire ses besoins légitimes — matériels et immatériels — dans le respect des équilibres propres à la réalité créée. Si cette vision se perd, l'homme finit soit par considérer la nature comme une réalité intouchable, soit, au contraire, par en abuser. Ces deux attitudes ne sont pas conformes à la vision chrétienne de la nature, fruit de la création de Dieu.


      La nature est l'expression d'un dessein d'amour et de vérité. Elle nous précède et Dieu nous l'a donnée comme milieu de vie. Elle nous parle du Créateur (Rm 1,20) et de son amour pour l'humanité. Elle est destinée à être « réunie sous un seul chef » dans le Christ à la fin des temps (Ep 1,10; Col 1,19) ; elle a donc elle aussi une « vocation ». La nature est à notre disposition non pas comme un tas de choses répandues au hasard, mais au contraire comme un don du Créateur qui en a indiqué les lois intrinsèques afin que l'homme en tire les orientations nécessaires pour « la garder et la cultiver » (Gn 2,15)…


      Il est juste que l'homme puisse exercer une maîtrise responsable sur la nature pour la protéger, la mettre en valeur et la cultiver selon des formes nouvelles et avec des technologies avancées, afin que la terre puisse accueillir dignement et nourrir la population qui l'habite. Il y a de la place pour tous sur la terre : la famille humaine tout entière doit y trouver les ressources nécessaires pour vivre correctement... Nous devons cependant avoir conscience du grave devoir que nous avons de laisser la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu'elles puissent elles aussi l'habiter décemment et continuer à la cultiver.







18 novembre 2014

Evangile du jour


mardi 18 novembre 2014

Le mardi de la 33e semaine du temps ordinaire
Dédicace des Basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul (mém. fac.)

St Odon de Cluny, abbé (857-942), Ste Rose-Philippine Duchesne, religieuse (1769-1852)

Commentaire du jour
Saint Jean-Marie Vianney : « Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu »

Lc 19,1-10.

Jésus traversait la ville de Jéricho.
Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d'impôts, et c'était quelqu'un de riche.
Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n'y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille.
Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là.
Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l'interpella : « Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison. »
Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie.
Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. »
Mais Zachée, s'avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus. »
Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd'hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d'Abraham.
En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d'Ars
Sermon pour le 3e dimanche après la Pentecôte

« Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu »

      Non content de nous appeler à lui par sa grâce, et de nous fournir tous les moyens pour nous sanctifier, voyez comment Jésus Christ court après ses brebis égarées ; voyez comment il parcourt les villes et les campagnes pour les chercher, et les ramener dans le lieu de sa miséricorde. Voyez comment il quitte ses apôtres pour aller attendre la Samaritaine auprès du puits de Jacob, où il savait qu'elle viendrait (Jn 4,6s)… Voyez-le dans la maison de Simon le lépreux : ce n'est pas pour y manger qu'il y va ; mais il savait qu'il y viendrait une Madeleine pécheresse (Mc 14,3s)… Voyez-le prendre la route de Capharnaüm pour aller trouver un autre pécheur dans son bureau : c'était saint Matthieu ; c'est pour en faire un zélé apôtre (Mt 9,9).


      Demandez-lui pourquoi il prend la route de Jéricho : il vous dira qu'il y a un homme nommé Zachée, qui passe pour un pécheur public, et qu'il veut aller voir s'il pourra le sauver. Afin d'en faire un parfait pénitent, il fait comme un bon père qui a perdu son enfant, il l'appelle : « Zachée, lui crie-t-il, descendez ; car c'est chez vous que je veux aller loger aujourd'hui. Je viens vous accorder votre grâce. » C'est comme s'il lui disait : « Zachée, quittez cet orgueil et cet attachement aux biens de ce monde ; descendez, c'est-à-dire, choisissez l'humilité et la pauvreté. » Pour bien le faire comprendre, il dit à tous ceux qui étaient avec lui : « Cette maison reçoit aujourd'hui le salut. » Ô mon Dieu ! que votre miséricorde est grande pour les pécheurs !...


      D'après tout ce que nous voyons que Jésus Christ a fait pour nous sauver, comment pourrions-nous désespérer de sa miséricorde, puisque son plus grand plaisir est de nous pardonner ? De sorte que, quelque multipliés que soient nos péchés, si nous voulons les quitter et nous en repentir, nous sommes sûrs de notre pardon.







Evangile du jour


mardi 18 novembre 2014

Le mardi de la 33e semaine du temps ordinaire
Dédicace des Basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul (mém. fac.)

St Odon de Cluny, abbé (857-942), Ste Rose-Philippine Duchesne, religieuse (1769-1852)

Commentaire du jour
Saint Jean-Marie Vianney : « Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu »

Lc 19,1-10.

Jésus traversait la ville de Jéricho.
Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d'impôts, et c'était quelqu'un de riche.
Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n'y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille.
Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là.
Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l'interpella : « Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison. »
Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie.
Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. »
Mais Zachée, s'avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus. »
Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd'hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d'Abraham.
En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d'Ars
Sermon pour le 3e dimanche après la Pentecôte

« Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu »

      Non content de nous appeler à lui par sa grâce, et de nous fournir tous les moyens pour nous sanctifier, voyez comment Jésus Christ court après ses brebis égarées ; voyez comment il parcourt les villes et les campagnes pour les chercher, et les ramener dans le lieu de sa miséricorde. Voyez comment il quitte ses apôtres pour aller attendre la Samaritaine auprès du puits de Jacob, où il savait qu'elle viendrait (Jn 4,6s)… Voyez-le dans la maison de Simon le lépreux : ce n'est pas pour y manger qu'il y va ; mais il savait qu'il y viendrait une Madeleine pécheresse (Mc 14,3s)… Voyez-le prendre la route de Capharnaüm pour aller trouver un autre pécheur dans son bureau : c'était saint Matthieu ; c'est pour en faire un zélé apôtre (Mt 9,9).


      Demandez-lui pourquoi il prend la route de Jéricho : il vous dira qu'il y a un homme nommé Zachée, qui passe pour un pécheur public, et qu'il veut aller voir s'il pourra le sauver. Afin d'en faire un parfait pénitent, il fait comme un bon père qui a perdu son enfant, il l'appelle : « Zachée, lui crie-t-il, descendez ; car c'est chez vous que je veux aller loger aujourd'hui. Je viens vous accorder votre grâce. » C'est comme s'il lui disait : « Zachée, quittez cet orgueil et cet attachement aux biens de ce monde ; descendez, c'est-à-dire, choisissez l'humilité et la pauvreté. » Pour bien le faire comprendre, il dit à tous ceux qui étaient avec lui : « Cette maison reçoit aujourd'hui le salut. » Ô mon Dieu ! que votre miséricorde est grande pour les pécheurs !...


      D'après tout ce que nous voyons que Jésus Christ a fait pour nous sauver, comment pourrions-nous désespérer de sa miséricorde, puisque son plus grand plaisir est de nous pardonner ? De sorte que, quelque multipliés que soient nos péchés, si nous voulons les quitter et nous en repentir, nous sommes sûrs de notre pardon.







17 novembre 2014

Evangile du jour


lundi 17 novembre 2014

Le lundi de la 33e semaine du temps ordinaire

Ste Élisabeth de Hongrie, veuve, tertiaire fr. (1207-1231), St Grégoire le Thaumaturge, évêque de Néocésarée († 270)

Commentaire du jour
Saint Raphaël Arnáiz Barón : « L'homme se mit à voir, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu »

Lc 18,35-43.

Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle qui mendiait était assis au bord de la route.
Entendant une foule arriver, il demanda ce qu'il y avait.
On lui apprit que c'était Jésus le Nazaréen qui passait.
Il s'écria : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »
Ceux qui marchaient en tête l'interpellaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! »
Jésus s'arrêta et ordonna qu'on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? - Seigneur, que je voie ! »
Et Jésus lui dit : « Vois. Ta foi t'a sauvé. »
A l'instant même, l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa ses louanges à Dieu.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, lettre à sa tante, 16/11/1935 (trad. Cerf 2008, p. 156)

« L'homme se mit à voir, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu »

      Je possède un si grand trésor. Je voudrais crier de joie et le proclamer à toute la création : louez le Seigneur, aimez le Seigneur qui est si grand, qui est Dieu… Le monde ne voit pas ; le monde est aveugle et Dieu a besoin d'amour. Dieu a besoin de beaucoup d'amour. Je ne peux pas lui donner tout ce qu'il demande, je suis petit, je deviens fou, je voudrais que le monde l'aime, mais le monde est son ennemi. Seigneur, quel supplice si grand ! Je le vois et je ne peux pas y apporter le remède. Je suis trop petit, insignifiant. L'amour que j'ai pour toi m'écrase, je voudrais que mes frères, tous mes amis, tout le monde, t'aime beaucoup…


      Quelle pitié me font les hommes qui, voyant le cortège de Jésus et de ses disciples, demeurent insensibles. Quelle joie devaient ressentir les apôtres et les amis de Jésus chaque fois qu'une âme ouvrait les yeux, se détachait de tout et les rejoignait à la suite du Nazaréen, lui qui ne demandait rien d'autre qu'un peu d'amour. Allons-nous le suivre, ma chère sœur? Il voit notre intention et nous regarde, sourit et nous aide. Il n'y a rien à craindre ; nous irons pour être les derniers dans le cortège qui parcourt les terres de Judée, en silence, mais nourris d'un amour énorme, immense. Il n'a pas besoin de paroles. Nous n'avons pas à nous mettre à sa portée pour qu'il nous voie. Nous n'avons pas besoin de grandes œuvres, ni de rien qui attire l'attention : nous serons les derniers amis de Jésus, mais ceux qui l'aiment le plus.







16 novembre 2014

Evangile du jour


dimanche 16 novembre 2014

Trente-troisième dimanche du temps ordinaire

St Giuseppe Moscati, médecin des pauvres (1880-1927), Ste Marguerite, reine d'Écosse (1046-1093)

Commentaire du jour
Saint Jérôme : « Un homme...appela ses serviteurs et leur confia ses biens »

Mt 25,14-30.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole : « Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.
Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.
Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes.
Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : 'Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. -
Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. '
Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres. -
Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. '
Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain.
J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient. '
Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.
Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a.
Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents ! '



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l'Église


« Un homme...appela ses serviteurs et leur confia ses biens »

      Ce propriétaire est sans aucun doute le Christ. Après sa résurrection, sur le point de remonter victorieusement vers le Père, il a appelé les apôtres et leur a confié la doctrine de l'Évangile, donnant à l'un plus, à l'autre moins, jamais trop ni trop peu, mais selon les forces de ceux qui la recevaient. De la même façon l'apôtre Paul dit qu'il a nourri de lait ceux qui ne pouvaient pas prendre une nourriture solide (1Co 3,2)...


      Cinq, deux, un talent : comprenons par là soit les grâces différentes accordées à chacun, soit pour le premier les cinq sens, pour le second l'intelligence de la foi et les œuvres, pour le troisième la raison qui nous distingue des autres créatures. « Celui qui avait reçu cinq talents s'en alla les faire valoir et en gagna cinq autres. » C'est-à-dire, à partir des sens physiques et matériels qu'il avait reçus, il a ajouté la connaissance des choses célestes ; son intelligence s'est élevée des créatures au Créateur, du corporel à l'incorporel, du visible à l'invisible, du passager à l'éternel. « Celui qui en avait reçu deux en gagna deux autres. » Celui-là également, dans la mesure de ses forces, a doublé, à l'école de l'Évangile, ce qu'il avait appris à l'école de la Loi. Ou bien on pourrait dire qu'il a compris que l'intelligence de la foi et les œuvres de la vie présente mènent au bonheur à venir. « Mais celui qui avait reçu un seul talent s'en alla faire un trou dans la terre et y enfouit l'argent de son maître. » Pris par les œuvres d'ici-bas, par les plaisirs de ce monde, le mauvais serviteur a négligé les commandements de Dieu. Notons cependant que, selon un autre évangéliste, il l'enroule dans un linge : on peut entendre par là qu'il a enlevé la vigueur à l'enseignement du maître par une vie de mollesse et de plaisirs...


      C'est avec le même éloge que le maître accueille les deux premiers serviteurs... « Entre dans la joie de ton Maître, dit-il, et reçois ce que 1'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au cœur de l'homme » (1Co 2,9). Quelle récompense plus grande peut-on accorder à un serviteur fidèle ?







15 novembre 2014

Evangile du jour


samedi 15 novembre 2014

Le samedi de la 32e semaine du temps ordinaire

St Albert le Grand, docteur de l'Église (1193-1280), Bse Maddalena Caterina Morano, vierge (1847-1908)

Commentaire du jour
Saint Jean Cassien : « Il faut toujours prier sans se décourager. »

Lc 18,1-8.

Jésus disait une parabole pour montrer à ses disciples qu'il faut toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes.
Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : 'Rends-moi justice contre mon adversaire. '
Longtemps il refusa ; puis il se dit : 'Je ne respecte pas Dieu, et je me moque des hommes, mais cette femme commence à m'ennuyer :
je vais lui rendre justice pour qu'elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête. ' »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge sans justice !
Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu'il les fait attendre ?
Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice. Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean Cassien (v. 360-435), fondateur de monastère à Marseille
Conférences, n°9 ; SC 34 (trad. SC p. 40s rev.)

« Il faut toujours prier sans se décourager. »

      Toute la fin du moine et la perfection du cœur consistent en une persévérance ininterrompue dans la prière. Autant qu'il est donné à la fragilité humaine, il s'agit d'un effort vers une tranquillité d'âme absolue, et vers une pureté de cœur parfaite. Telle est la raison qui nous fait affronter le labeur corporel et rechercher par tous les moyens la vraie contrition du cœur, avec une constance que rien ne lasse.


      Pour avoir la ferveur et la pureté qu'elle doit, la prière réclame une fidélité entière sur les points suivants. Tout d'abord, une libération complète de toute inquiétude vis-à-vis de ce monde. Il n'y a nulle affaire, nul intérêt dont le souci ne doive être absolument exclu. Renoncer pareillement à la médisance, aux bavardages, à toute parole vaine et à toute bouffonnerie. Avant tout, supprimer à fond le trouble de la colère et de la tristesse. Faire mourir en soi le foyer de tout désir charnel et de l'attachement à l'argent... Après cette purification qui assure la pureté et la simplicité, il faut jeter le fondement inébranlable d'une humilité profonde, capable de soutenir la tour spirituelle qui doit rejoindre le ciel. Enfin, pour que repose là-dessus l'édifice spirituel des vertus, il faut interdire à son âme toute dispersion en divagations et en pensées futiles. Alors, commence à s'élever peu à peu un cœur purifié et libre, jusqu'à la contemplation de Dieu et l'intuition des réalités spirituelles.







14 novembre 2014

Evangile du jour


vendredi 14 novembre 2014

Le vendredi de la 32e semaine du temps ordinaire

Sts Nicolas Tavelic et comp., prêtres ofm, martyrs († 1391), St Étienne-Théodore Cuénot, évêque et martyr († 1861)

Commentaire du jour
Saint Grégoire de Nysse : « On mangeait, on buvait, on achetait, on vendait »

Lc 17,26-37.

Jésus disait à ses disciples : « Ce qui se passera dans les jours du Fils de l'homme ressemblera à ce qui est arrivé dans les jours de Noé.
On mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche. Puis le déluge arriva, qui les a tous fait mourir.
Ce sera aussi comme dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ;
mais le jour où Loth sortit de Sodome, Dieu fit tomber du ciel une pluie de feu et de soufre qui les a tous fait mourir ;
il en sera de même le jour où le Fils de l'homme se révélera.
Ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et qui aura ses affaires dans sa maison, qu'il ne descende pas pour les emporter ; et de même celui qui sera dans son champ, qu'il ne retourne pas en arrière.
Rappelez-vous la femme de Loth.
Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera.
Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l'une sera prise, l'autre laissée.
Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l'une sera prise, l'autre laissée. »

Les disciples lui demandèrent : « Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit : « Là où il y a un corps, là aussi se rassembleront les vautours. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Sermons sur le Cantique des Cantiques, n°11, 1 (trad. Canevet, Cerf 1992, p.141 rev.)

« On mangeait, on buvait, on achetait, on vendait »

      Le Seigneur a fait à ses disciples de grandes recommandations pour que leur esprit secoue comme une poussière tout ce qui est terrestre dans la nature et s'élève au désir des réalités surnaturelles. C'est qu'il faut, quand on se tourne vers la vie d'en haut, être plus forts que le sommeil et garder toujours l'esprit vigilant… Je parle de cet assoupissement de ceux qui sont enfoncés dans le mensonge de la vie par ces rêves illusoires que sont les honneurs, les richesses, le pouvoir, le faste, la fascination des plaisirs, l'ambition, la soif de jouissance, la vanité et tout ce que l'imagination entraîne les hommes superficiels à poursuivre follement. Toutes ces choses s'écoulent avec la nature éphémère du temps ; elles sont du domaine du paraître…; à peine ont-elles paru exister, elles disparaissent comme les vagues sur la mer…



      C'est pour que notre esprit soit dégagé de ces illusions que le Verbe, la Parole de Dieu, nous invite à secouer des yeux de l'âme ce sommeil profond, afin que nous ne glissions pas loin des réalités véritables en nous attachant à ce qui n'a pas de consistance. C'est pourquoi il nous propose la vigilance, en nous disant : « Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées » (Lc 12,35). Car la lumière, en brillant devant les yeux, chasse le sommeil, et les reins serrés par la ceinture empêchent le corps d'y succomber… Celui qui est ceint par la tempérance vit dans la lumière d'une conscience pure ; la confiance filiale illumine sa vie comme une lampe… Si nous vivons comme cela, nous entrerons dans une vie semblable à celle des anges.







13 novembre 2014

Evangile du jour


jeudi 13 novembre 2014

Le jeudi de la 32e semaine du temps ordinaire

Ste Agostina Livia Pietrantoni, martyre (1864-1894), St Stanislas Kostka, novice s.j. (1550-1568)

Commentaire du jour
Isaac le Syrien : « Le Royaume de Dieu est au milieu de vous et au dedans de vous »

Lc 17,20-25.

Comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il leur répondit : « Le règne de Dieu ne vient pas d'une manière visible.
On ne dira pas : 'Le voilà, il est ici ! ' ou bien : 'Il est là ! ' En effet, voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous. »
Et il dit aux disciples : « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez pas.
On vous dira : 'Le voilà, il est ici ! il est là ! ' N'y allez pas, n'y courez pas.
En effet, comme l'éclair qui jaillit illumine l'horizon d'un bout à l'autre, ainsi le Fils de l'homme, quand son Jour sera là.
Mais auparavant, il faut qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette génération.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Isaac le Syrien (7ème siècle), moine près de Mossoul
Discours, 1ère série, n°30 (trad. Touraille, DDB 1981, p. 188 rev.)

« Le Royaume de Dieu est au milieu de vous et au dedans de vous »

      L'action de grâce, la gratitude de celui qui reçoit incite celui qui donne à donner toujours davantage. Mais celui qui ne rend pas grâce pour les plus petites choses ne peut être que menteur et injuste dans les grandes. Celui qui est malade et qui connaît sa maladie peut demander la guérison ; celui qui reconnaît sa souffrance est proche de sa guérison, et il la trouvera facilement…


      Souviens-toi de la chute de ceux qui se croyaient forts, et sois humble en tes vertus… Chasse-toi toi-même, et ton ennemi sera chassé loin de toi. Apaise-toi toi-même, et le ciel et la terre te combleront de paix. Efforce-toi d'entrer dans le trésor de ton cœur, et tu verras le trésor du ciel. Car l'un et l'autre sont le même. Entrant dans l'un, tu contemples les deux. L'échelle de ce Royaume est en toi, cachée dans ton âme. Plonge en toi-même pour y découvrir ton péché : c'est là que tu trouveras les degrés par lesquels tu pourras t'élever… : « Le Royaume des cieux est en vous. »







12 novembre 2014

Evangile du jour


mercredi 12 novembre 2014

Le mercredi de la 32e semaine du temps ordinaire

St Josaphat Jean Kuncewicz, évêque et martyr (1580-1623), Sts Benoît et ses comp., martyrs († 1003)

Commentaire du jour
Sainte Faustine Kowalska : « Il se jeta aux pieds de Jésus en lui rendant grâce »

Lc 17,11-19.

Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée.
Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s'arrêtèrent à distance
et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. »
En les voyant, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés.
L'un d'eux, voyant qu'il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c'était un Samaritain.
Alors Jésus demanda : « Est-ce que tous les dix n'ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ?
On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n'y a que cet étranger ! »
Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Sainte Faustine Kowalska (1905-1938), religieuse
Petit Journal, § 1286 (trad. Parole et dialogue 2002, p. 433)

« Il se jeta aux pieds de Jésus en lui rendant grâce »

Je te remercie, mon Dieu, pour toutes les grâces,
Dont tu me combles sans cesse,
Et qui m'éclairent, comme la lumière du soleil,
Par elles tu me montres le chemin sûr.

Merci, mon Dieu, de m'avoir créée,
De m'avoir appelée du néant à l'existence,
D'y avoir marqué ta divine empreinte,
Et de ne l'avoir fait que par amour.

Merci, mon Dieu, pour le saint baptême,
Qui m'a incorporée à la famille divine ;
C'est un don inconcevable et grand,
Qui transforme nos âmes.

Merci, Seigneur, pour la sainte confession
Pour cette source de grande miséricorde,
Qui est intarissable,
Pour cette source inconcevable de grâces,
Qui rend la blancheur aux âmes souillées par le péché.

Je te remercie, Jésus, pour la sainte Communion,
Par laquelle toi-même tu te donnes à nous ;
Je sens comme ton cœur bat en ma poitrine,
Comme toi-même tu épanouis la vie divine en moi.

Je te remercie, Saint Esprit, pour le sacrement de la confirmation,
Qui m'a armée chevalier à ton service,
Et donne force à l'âme à chaque instant,
Et me protège du mal…

Je te remercie, Seigneur, pour le sacrement de l'extrême-onction
Qui me fortifiera pour la lutte dans mes derniers moments,
Et m'aidera à parvenir au salut,
Et donnera force à mon âme,
Afin que nous nous réjouissions éternellement.

Merci, mon Dieu, pour toutes les inspirations,
Dont ta bonté me comble,
Pour ces illuminations intérieures de l'âme,
Qu'on ne peut pas exprimer, mais que le cœur ressent.

Merci, Sainte Trinité, pour cette foule de grâces,
Dont tu me combles à chaque instant, ma vie durant.
Ma gratitude croîtra à mon entrée dans l'aube éternelle,
Lorsque j'entonnerai pour la première fois un chant à ta gloire.







11 novembre 2014

Evangile du jour


mardi 11 novembre 2014

Le mardi de la 32e semaine du temps ordinaire

St Martin, évêque de Tours (v. 316-397) - Mémoire -, St Théodore le Studite, higoumène († 826)

Commentaire du jour
Isaac le Syrien : « Dites-vous : ' Nous sommes des serviteurs quelconques ' »

Lc 17,7-10.

Jésus disait aux Apôtres : « Lequel d'entre vous, quand son serviteur vient de labourer ou de garder les bêtes, lui dira à son retour des champs : 'Viens vite à table'?
Ne lui dira-t-il pas plutôt : 'Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et que je boive. Ensuite tu pourras manger et boire à ton tour. '
Sera-t-il reconnaissant envers ce serviteur d'avoir exécuté ses ordres ?
De même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : 'Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n'avons fait que notre devoir. ' »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Isaac le Syrien (7ème siècle), moine près de Mossoul
Discours, 1ère série, n°5 (trad. Touraille, DDB 1981, p. 87 rev.)

« Dites-vous : ' Nous sommes des serviteurs quelconques ' »

      Les yeux du Seigneur regardent les humbles, pour qu'ils se réjouissent. Mais la face du Seigneur se détourne des orgueilleux, pour les humilier. L'humble reçoit toujours de Dieu la compassion… Fais-toi petit en tout devant tous les hommes, et tu seras élevé plus haut que les princes de ce monde. Devance tous les êtres, embrasse-les, abaisse-toi devant eux, et tu seras honoré plus que ceux qui offrent de l'or. Descends plus bas que toi-même, et tu verras la gloire de Dieu en toi. Car là où germe l'humilité, là se répand la gloire de Dieu… Si tu as l'humilité dans ton cœur, Dieu t'y révélera sa gloire…


      N'aime pas l'honneur, et tu ne seras pas déshonoré. L'honneur fuit devant celui qui court après lui. Mais l'honneur poursuit celui qui le fuit, et il proclame à tous les hommes son humilité. Si tu te méprises toi-même, afin de ne pas être honoré, c'est Dieu qui te manifestera. Si tu te blâmes toi-même par amour de la vérité, Dieu permettra que tu sois loué devant toutes ses créatures. Elles ouvriront devant toi la porte de la gloire de ton Créateur, et elles te loueront. Car tu es en vérité à son image et à sa ressemblance (Gn 1,26).







10 novembre 2014

Evangile du jour


lundi 10 novembre 2014

Le lundi de la 32e semaine du temps ordinaire

St Léon I le Grand, pape et docteur de l'Église - Mémoire -, St André (Andrea) Avellino, prêtre théatin (1521-1608)

Commentaire du jour
Isaac de l'Étoile : Pardonner sept fois par jour

Lc 17,1-6.

Jésus disait à ses disciples : « Il est inévitable qu'il arrive des scandales qui entraînent au péché, mais malheureux celui par qui ils arrivent.
Si on lui attachait au cou une meule de moulin et qu'on le précipite à la mer, ce serait mieux pour lui que d'entraîner au péché un seul de ces petits.
Tenez-vous sur vos gardes ! Si ton frère a commis une faute contre toi, fais-lui de vifs reproches, et, s'il se repent, pardonne-lui.
Même si sept fois par jour il commet une faute contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : 'Je me repens', tu lui pardonneras. »
Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! »
Le Seigneur répondit : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : 'Déracine-toi et va te planter dans la mer', et il vous obéirait.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Isaac de l'Étoile (?-v. 1171), moine cistercien
Sermon 31 : PL 194,1792, SC 207 (trad. SC p. 203 rev. ; cf Orval)

Pardonner sept fois par jour

      « Portez les fardeaux les uns des autres ; ainsi vous accomplirez la loi du Christ » ; « Supportez-vous les uns les autres avec amour » (Ga 6,2; Ep 4,2) : c'est bien la Loi même du Christ. Lorsqu'en mon frère je perçois quelque chose d'incorrigible par suite de difficultés ou d'infirmités physiques ou morales, pourquoi ne pas le supporter avec patience, pourquoi ne pas l'en consoler de tout cœur, selon la parole de l'Écriture : « Leurs enfants seront portés sur les bras et consolés sur les genoux » ? (Is 66,12) Serait-ce qu'il me manque cette charité qui supporte tout, qui est patiente pour soutenir, indulgente pour aimer ? (cf 1Co 13,7) En tout cas telle est la loi du Christ : dans sa Passion, il a vraiment « pris sur lui nos souffrances », et dans sa miséricorde « s'est chargé de nos douleurs » (Is 53,4), aimant ceux qu'il portait, portant ceux qu'il aimait.


     Celui qui, au contraire, se montre agressif envers son frère en difficulté, celui qui tend un piège à sa faiblesse, quelle qu'elle soit, se soumet de toute évidence à la loi du diable et l'accomplit. Soyons donc compatissants les uns pour les autres et pleins d'amour fraternel ; supportons les faiblesses et chassons les vices... Et vraiment, tout genre de vie qui permet de s'adonner plus sincèrement à l'amour de Dieu et, pour lui, à l'amour du prochain — que ce soit dans la vie religieuse ou la vie laïque — est agréable à Dieu.







09 novembre 2014

Evangile du jour


dimanche 09 novembre 2014

Dédicace de la basilique du Latran, fête
Dédicace de la Basilique du Latran - Fête

Bx Luigi Beltrame Quattrocchi, laïc exemplaire (1880-1951), Bse Carmen de l'Enfant Jésus, veuve et fond. (1834-1899)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Le Temple dont il parlait, c'était son corps »

Jn 2,13-22.

Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem.
Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »
Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture : L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »
Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.
Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon Morin n°3, 4 ; PLS 2, 664 (trad. Solesmes, Lectionnaire, t. 3, p. 916 rev.)

« Le Temple dont il parlait, c'était son corps »

Salomon, parce qu'il était prophète, a fait un temple de pierre et de bois…pour le Dieu vivant qui a fait le ciel et la terre, et dont la demeure est aux cieux… Pourquoi Dieu a-t-il demandé qu'un temple soit bâti ? Était-il privé de demeure ? Écoutez le discours d'Étienne, au moment de sa Passion : « Salomon, dit-il, lui construisit une maison, mais le Très-Haut n'habite pas les temples faits de main d'homme » (Ac 7,48). Pourquoi dès lors a-t-il bâti ou fait bâtir un temple ? Pour préfigurer le corps du Christ. Le premier temple n'était qu'une ombre (Col 2,17) : quand la lumière vient, l'ombre s'enfuit. Cherches-tu maintenant le temple construit par Salomon ? C'est une ruine que tu trouves. Pourquoi ce temple n'est-il que ruine ? Parce que la réalité qu'il annonçait s'est accomplie. Le vrai temple, le corps du Seigneur, est tombé aussi, mais il s'est relevé, et si bien relevé qu'il ne pourra jamais plus tomber…

Et nos corps à nous ? Ils sont membres du Christ. Écoutez saint Paul : « Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres du Christ ? » (1Co 6,15) Lorsqu'il dit : « Vos corps sont les membres du Christ », qu'est-ce à dire, sinon que nos corps, joints à notre tête qui est le Christ (Col 1,18), font ensemble un temple unique, le temple de Dieu ? Avec le corps du Christ, nos corps sont ce temple… Laissez-vous construire dans l'unité, pour ne pas tomber en ruine en restant séparés.