31 mars 2014

Evangile du jour


lundi 31 mars 2014

Le lundi de la 4e semaine de Carême

Bse Natalia Tułasiewicz, laïque et martyre (1906-1945)

Commentaire du jour
L'Imitation de Jésus Christ: « Vous ne pouvez donc pas croire à moins d'avoir vu des signes ? »

Jn 4,43-54.

Jésus, après avoir passé deux jours chez les Samaritains, partit pour la Galilée.
(Lui-même avait attesté qu'un prophète n'est pas honoré dans son propre pays.)
Il arriva donc en Galilée ; les Galiléens lui firent bon accueil, car ils avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la fête de la Pâque, puisqu'ils étaient allés eux aussi à cette fête.
Ainsi donc Jésus revint à Cana en Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Or, il y avait un fonctionnaire royal, dont le fils était malade à Capharnaüm.
Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla le trouver ; il lui demandait de descendre à Capharnaüm pour guérir son fils qui était mourant.
Jésus lui dit : « Vous ne pourrez donc pas croire à moins d'avoir vu des signes et des prodiges ? »
Le fonctionnaire royal lui dit : « Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! »
Jésus lui répond : « Va, ton fils est vivant. » L'homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit.
Pendant qu'il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant.
Il voulut savoir à quelle heure il s'était trouvé mieux. Ils lui dirent : « C'est hier, au début de l'après-midi, que la fièvre l'a quitté. »
Le père se rendit compte que c'était justement l'heure où Jésus lui avait dit : « Ton fils est vivant. » Alors il crut, avec tous les gens de sa maison.
Tel est le second signe que Jésus accomplit lorsqu'il revint de Judée en Galilée.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

L'Imitation de Jésus Christ, traité spirituel du 15ème siècle
IV, 18 (trad. Ravinaud, Médiaspaul 1984, p. 251)

« Vous ne pouvez donc pas croire à moins d'avoir vu des signes ? »

       « Celui qui scrute la majesté de Dieu sera accablé par sa gloire » (Pr 25,27 Vulg). Dieu n'a pas donné à l'homme l'intelligence suffisante pour tout connaître...; ce que l'on exige de toi, c'est une foi solide et une vie pure, et non une connaissance universelle. Si tu ne peux parfois même pas comprendre et saisir ce qui est au-dessous de toi, comment comprendrais-tu ce qui est au-dessus ? Abandonne-toi à Dieu, soumets ta raison à ta foi, et la lumière nécessaire te sera donnée.


      Certains sont tentés au sujet de la foi et du saint sacrement ; il peut y avoir là une suggestion de l'ennemi. Ne te laisse donc pas assaillir par les doutes que le démon t'inspire, ni tourmenter par les pensées qu'il te suggère, mais crois à la parole de Dieu, crois à ses saints et à ses prophètes, et l'esprit mauvais s'enfuira. Il est souvent très profitable à un serviteur de Dieu de subir de telles épreuves. En effet, le diable ne tente pas les incroyants et les pécheurs, puisqu'il est sûr de les posséder ; c'est aux fidèles et aux amis de Dieu qu'il s'attaque afin de s'emparer d'eux par tous les moyens.


      Continue donc d'avancer dans la voie de Dieu avec une foi simple et inébranlable ; approche-toi de lui avec un respect humble, et pour tout ce qui dépasse ta compréhension, abandonne-toi avec confiance à la toute-puissance de Dieu. Dieu ne trompe jamais personne, mais celui qui se fie trop à lui-même risque fort de tomber dans l'erreur. Dieu s'approche des simples, se révèle aux humbles, « donne l'intelligence aux petits » (Ps 118,130), montre le chemin aux âmes pures, mais prive de sa grâce les curieux et les orgueilleux. La raison humaine tombe souvent dans l'erreur, mais la vraie foi est infaillible. La raison et toutes ses recherches doivent se ranger derrière la foi, et non la précéder ou la combattre.







30 mars 2014

Evangile du jour


dimanche 30 mars 2014

Quatrième dimanche de Carême (Laetare)

St Jean, surnommé Climaque († après 650), St Leonardo Murialdo, prêtre et fondateur (1828-1900)

Commentaire du jour
Une homélie écrite en Afrique du Nord au 5e ou 6e siècle: « Nous sommes l'argile, tu es notre potier ; nous sommes tous l'œuvre de tes mains » (Is 64,7)

Jn 9,1-41.

En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance.
Ses disciples l'interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? »
Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. Mais l'action de Dieu devait se manifester en lui.
Il nous faut réaliser l'action de celui qui m'a envoyé, pendant qu'il fait encore jour ; déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir.
Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »
Cela dit, il cracha sur le sol et, avec la salive, il fit de la boue qu'il appliqua sur les yeux de l'aveugle,
et il lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » (ce nom signifie : Envoyé). L'aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.
Ses voisins, et ceux qui étaient habitués à le rencontrer - car il était mendiant - dirent alors : « N'est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? »
Les uns disaient : « C'est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c'est quelqu'un qui lui ressemble. » Mais lui affirmait : « C'est bien moi. »
Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? »
Il répondit : « L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, il m'en a frotté les yeux et il m'a dit : 'Va te laver à la piscine de Siloé. ' J'y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j'ai vu. »
Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. »
On amène aux pharisiens cet homme qui avait été aveugle.
Or, c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux.
A leur tour, les pharisiens lui demandèrent : « Comment se fait-il que tu voies ? » Il leur répondit : « Il m'a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois. »
Certains pharisiens disaient : « Celui-là ne vient pas de Dieu, puisqu'il n'observe pas le repos du sabbat. » D'autres répliquaient : « Comment un homme pécheur pourrait-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés.
Alors ils s'adressent de nouveau à l'aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux ? » Il dit : « C'est un prophète. »
Les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme, qui maintenant voyait, avait été aveugle. C'est pourquoi ils convoquèrent ses parents
et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu'il est né aveugle ? Comment se fait-il qu'il voie maintenant ? »
Les parents répondirent : « Nous savons que c'est bien notre fils, et qu'il est né aveugle.
Mais comment peut-il voir à présent, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s'expliquer. »
Ses parents parlaient ainsi parce qu'ils avaient peur des Juifs. En effet, les Juifs s'étaient déjà mis d'accord pour exclure de la synagogue tous ceux qui déclareraient que Jésus est le Messie.
Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! »
Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. »
Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n'en sais rien ; mais il y a une chose que je sais : j'étais aveugle, et maintenant je vois. »
Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t'ouvrir les yeux ? »
Il leur répondit : « Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m'entendre encore une fois ? Serait-ce que vous aussi vous voulez devenir ses disciples ? »
Ils se mirent à l'injurier : « C'est toi qui es son disciple ; nous, c'est de Moïse que nous sommes les disciples.
Moïse, nous savons que Dieu lui a parlé ; quant à celui-là, nous ne savons pas d'où il est. »
L'homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d'où il est, et pourtant il m'a ouvert les yeux.
Comme chacun sait, Dieu n'exauce pas les pécheurs, mais si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, il l'exauce.
Jamais encore on n'avait entendu dire qu'un homme ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance.
Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. »
Ils répliquèrent : « Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.
Jésus apprit qu'ils l'avaient expulsé. Alors il vint le trouver et lui dit : « Crois-tu au Fils de l'homme ? »
Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? »
Jésus lui dit : « Tu le vois, et c'est lui qui te parle. »
Il dit : « Je crois, Seigneur ! », et il se prosterna devant lui.
Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »
Des pharisiens qui se trouvaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous des aveugles, nous aussi ? »
Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : 'Nous voyons ! ' votre péché demeure. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Une homélie écrite en Afrique du Nord au 5e ou 6e siècle, attribuée à tort à saint Fulgence (467-532)
PL 65, 880 (trad. Jean expliqué, DDB 1985, p. 87 rev.)

« Nous sommes l'argile, tu es notre potier ; nous sommes tous l'œuvre de tes mains » (Is 64,7)

      Celui qui « éclaire tout homme en venant dans ce monde » (Jn 1,9) est le vrai miroir du Père. Le Christ passe en tant que reflet du Père (He 1,3) et écarte la cécité des yeux de ceux qui ne voient pas. Le Christ qui vient du ciel passe, afin que toute chair le voie…; seul l'aveugle ne pouvait pas voir le Christ, miroir du Père… Le Christ a ouvert cette prison ; il a dessillé les yeux de l'aveugle, qui a vu dans le Christ le miroir du Père…


      Le premier homme avait été créé lumineux ; mais il s'est trouvé aveugle, quand il a quitté le serpent. Cet aveugle s'est mis à renaître quand il s'est mis à croire... L'aveugle de naissance était assis…sans réclamer à aucun médecin une pommade pour guérir ses yeux… L'artisan de l'univers vient et reflète dans le miroir l'image. Il voit la misère de l'aveugle assis là et qui demande l'aumône. Quel miracle de la force de Dieu ! Elle guérit ce qu'elle voit, elle illumine ce qu'elle visite…


      Celui qui a créé le globe terrestre a maintenant ouvert les globes des yeux aveugles… Le potier qui nous a faits (Gn 2,6; Is 64,7) a vu ces yeux vides…; il les a touchés en mêlant sa salive à de la terre et en appliquant cette boue, il a formé les yeux de l'aveugle… L'homme est formé d'argile, la pommade de boue…; la matière qui avait d'abord servi à former les yeux les a ensuite guéris. Quel est le prodige le plus grand : créer le globe du soleil ou recréer les yeux de l'aveugle-né ? Le Seigneur, sur son trône, a fait briller le soleil ; en parcourant les places publiques de la terre, il a permis à l'aveugle de voir. La lumière est venue sans avoir été demandée, et sans supplication l'aveugle a été libéré de son infirmité de naissance.     







29 mars 2014

Evangile du jour


samedi 29 mars 2014

Le samedi de la 3e semaine de Carême

Ste Gladys, princesse, veuve, ermite († Ve s.)

Commentaire du jour
Jean Tauler : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis »

Lc 18,9-14.

Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d'être justes et qui méprisaient tous les autres :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L'un était pharisien, et l'autre, publicain.
Le pharisien se tenait là et priait en lui-même : 'Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. '
Le publicain, lui, se tenait à distance et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : 'Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! '
Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l'autre. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 48, pour le 11e dimanche après la Trinité (trad. Cerf 1991, p. 390)

« Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis »

Mes chères sœurs, sachez-le, en vérité, si je trouvais un homme qui ait réellement les sentiments du publicain, qui se tienne vraiment pour pécheur, pourvu que dans ce sentiment d'humilité il ait le désir d'être bon…, je lui donnerais en bonne conscience tous les deux jours le corps de notre Seigneur… Si l'homme veut continuer à se garder des chutes et des fautes graves, il est grandement nécessaire qu'il soit nourri de cette nourriture noble et forte… C'est pourquoi vous ne devez pas facilement vous abstenir de la communion parce que vous vous savez pécheurs. Au contraire, vous devez d'autant plus vous hâter d'aller à la table sainte, car c'est de là que viennent, c'est là que sont déposées et cachées toute force, toute sainteté, toute aide et toute consolation.

Mais vous ne jugerez pas non plus ceux qui ne le font pas… Vous ne devez porter aucun jugement, afin de ne pas devenir semblable au pharisien qui se glorifiait en lui-même et condamnait celui qui se tenait derrière lui. Gardez-vous de cela comme de la perte de vos âmes…; gardez-vous de ce péché dangereux du blâme…

Quand l'homme arrive au sommet de toute perfection, rien ne lui a jamais été si nécessaire que de se plonger dans les plus basses profondeurs et d'aller jusqu'aux racines de l'humilité. Car de même que la hauteur d'un arbre vient de la profondeur des racines, ainsi l'élévation de cette vie vient de la profondeur de l'humilité. Voilà pourquoi le publicain, qui avait reconnu les dernières profondeurs de sa bassesse au point de ne plus oser lever ses yeux vers le ciel, a été élevé sur la hauteur, car « il retourna dans sa maison ayant été rendu juste ».







28 mars 2014

Evangile du jour


vendredi 28 mars 2014

Le vendredi de la 3e semaine de Carême

St Jósef Sebastian Pelczar, évêque et fond. (1842-1924), St Gontran, roi de Bourgogne († 592)

Commentaire du jour
Saint Antoine de Padoue : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur »

Mc 12,28b-34.

Un scribe qui avait entendu la discussion, et remarqué que Jésus avait bien répondu, s'avança pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.
Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l'Unique et qu'il n'y en a pas d'autre que lui.
L'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. »
Jésus, voyant qu'il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n'osait plus l'interroger.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l'Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Éds. franciscaines 1944, p. 212)

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur »

       « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. » ' Ton ' Dieu est-il dit, et c'est une raison pour l'aimer davantage ; nous aimons bien plus ce qui est à nous que ce qui nous est étranger. C'est certain, le Seigneur ton Dieu mérite d'être aimé ; il s'est fait ton serviteur, pour que tu lui appartiennes et que tu ne rougisses pas de le servir... Trente années durant, ton Dieu s'est fait ton serviteur, à cause de tes péchés, pour t'arracher à la servitude du diable. Tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu. Lui qui t'a fait, il s'est fait ton serviteur, à cause de toi ; il s'est donné tout entier à toi, afin que tu te donnes à toi-même. Alors que tu étais malheureux, il a refait ton bonheur, s'est donné à toi pour te rendre à toi-même.


      Tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu « de tout ton cœur. » ' Tout ' : tu ne peux garder pour toi aucune partie de toi. Il veut l'offrande de tout toi-même. Il t'a acheté tout entier de tout lui-même, pour te posséder, lui seul, toi tout entier. Tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur. Ne va pas, comme Ananie et Saphire, garder pour toi une partie de toi-même, car alors tu pourrais périr comme eux (Ac 5,1s). Aime donc totalement et non en partie. Car Dieu n'a pas de parties ; il est tout entier partout. Il ne veut pas de partage en ton être, lui qui est tout entier en son Être. Si tu te réserves une partie de toi-même, tu es à toi, et non pas à lui.


      Veux-tu donc tout posséder ? Donne-lui ce que tu es, et il te donnera ce qu'il est. Tu n'auras plus rien de toi ; mais tu auras tout lui-même avec tout toi-même.







27 mars 2014

Evangile du jour


jeudi 27 mars 2014

Le jeudi de la 3e semaine de Carême

Bx Francesco Faà di Bruno, prêtre et fondateur (1825-1888)

Commentaire du jour
Saint Jean Eudes : « Le règne de Dieu est survenu pour vous »

Lc 11,14-23.

Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et la foule fut dans l'admiration.
Mais certains se mirent à dire : « C'est par Béelzéboul, le chef des démons, qu'il expulse les démons. »
D'autres, pour le mettre à l'épreuve, lui réclamaient un signe venant du ciel.
Jésus, connaissant leurs intentions, leur dit : « Tout royaume divisé devient un désert, ses maisons s'écroulent les unes sur les autres.
Si Satan, lui aussi, est divisé, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites que c'est par Béelzéboul que j'expulse les démons.
Et si c'est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges.
Mais si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous.
Quand l'homme fort et bien armé garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité.
Mais si un plus fort intervient et triomphe de lui, il lui enlève l'équipement de combat qui lui donnait confiance, et il distribue tout ce qu'il lui a pris.
Celui qui n'est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean Eudes (1601-1680), prêtre, prédicateur, fondateur d'instituts religieux
Le Royaume de Jésus, 3, 4 (trad. bréviaire 33e ven.)

« Le règne de Dieu est survenu pour vous »

      Nous devons continuer et accomplir en nous les états et mystères de Jésus, et le prier souvent qu'il les consomme et accomplisse en nous et en toute son Église. Car les mystères de Jésus ne sont pas encore dans leur entière perfection et accomplissement. Bien qu'ils soient parfaits et accomplis dans la personne de Jésus, ils ne sont pas néanmoins encore accomplis et parfaits en nous qui sommes ses membres, ni en son Église qui est son corps mystique (Ep 5,30). Car le Fils de Dieu a dessein…de faire comme une extension et continuation de ses mystères en nous et en toute son Église…; il veut les accomplir en nous. C'est pourquoi saint Paul dit que Jésus Christ s'accomplit dans son Église, et que nous concourons tous à sa perfection et à l'âge de sa plénitude (Ep 4,13)… Et ailleurs, il dit qu'il accomplit en son corps la Passion de Jésus Christ (Col 1,24)…


      Le Fils de Dieu a dessein de consommer en nous le mystère de son incarnation, de sa naissance, de sa vie cachée, en se formant en nous et en prenant naissance dans nos âmes, par les saints sacrements du baptême et de la divine eucharistie, et en nous faisant vivre d'une vie spirituelle et intérieure qui soit cachée avec lui en Dieu. Il a dessein de perfectionner en nous le mystère de sa Passion, de sa mort et de sa résurrection, en nous faisant souffrir, mourir et ressusciter avec lui et en lui. Il a dessein d'accomplir en nous l'état de vie glorieuse et immortelle qu'il a au ciel, en nous faisant vivre avec lui et en lui, lorsque nous serons au ciel, d'une vie glorieuse et immortelle…


      Ainsi les mystères de Jésus ne seront point accomplis jusqu'à la fin du temps qu'il a déterminé pour la consommation de ses mystères en nous et en son Église, c'est-à-dire jusqu'à la fin du monde.







26 mars 2014

Evangile du jour


mercredi 26 mars 2014

Le mercredi de la 3e semaine de Carême

Bse Maddalena Caterina Morano, vierge (1847-1908)

Commentaire du jour
Saint Cyprien : L'accomplissement de la Loi : l'amour en acte

Mt 5,17-19.

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise.
Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera sera déclaré grand dans le Royaume des cieux.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La Jalousie et l'envie, 12-15; CSEL 3, 427-430 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 99)

L'accomplissement de la Loi : l'amour en acte

      Revêtir le nom du Christ sans suivre la voie du Christ, n'est-ce pas trahir le nom divin et abandonner le chemin du salut ? Car le Seigneur lui-même enseigne et déclare que l'homme qui garde ses commandements entrera dans la vie (Mt 19,17), que celui qui écoute ses paroles et les met en pratique est un sage (Mt 7,24) et que celui qui les enseigne et y conforme ses actes sera appelé grand dans le Royaume des cieux. Toute prédication bonne et salutaire, affirme-t-il, ne profitera au prédicateur que si la parole qui sort de sa bouche se traduit ensuite en actes.


      Or, y a-t-il un commandement que le Seigneur ait enseigné plus souvent à ses disciples que celui de nous aimer les uns les autres du même amour dont il a lui-même aimé ses disciples ? (Jn 13,34; 15,12) Trouvera-t-on, parmi ses conseils qui conduisent au salut et parmi ses préceptes divins, un commandement plus important à garder et à observer ? Mais comment celui que la jalousie a rendu incapable d'agir comme un homme de paix et de cœur pourra-t-il garder la paix ou l'amour du Seigneur ?


      Voilà pourquoi l'apôtre Paul aussi a proclamé les mérites de la paix et de la charité. Il a affirmé avec force que ni la foi ni les aumônes, ni même les souffrances du confesseur de la foi et du martyr ne lui serviraient de rien, s'il ne respectait pas les liens de la charité (1Co 13,1-3).  







25 mars 2014

Evangile du jour


mardi 25 mars 2014



Bx Omeljan Kovč, prêtre et martyr (1884-1944)

Commentaire du jour
Saint Jean de Damas : « Je te salue Comblée-de-grâce »

Lc 1,26-38.

L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L'ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L'ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin. »
Marie dit à l'ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »
L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu.
Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait : 'la femme stérile'.
Car rien n'est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l'ange la quitta.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean de Damas (v. 675-749), moine, théologien, docteur de l'Église
Homélie sur la Nativité de la Vierge, § 9 ; SC 80 (trad. cf SC p. 69)

« Je te salue Comblée-de-grâce »

      Cette femme sera Mère de Dieu, porte de la lumière, source de vie ; elle réduira à néant l'accusation qui pesait sur Ève. Cette femme, « les riches du peuple rechercheront son visage », les rois des nations se prosterneront devant elle en lui offrant des présents…, mais la gloire de la Mère de Dieu est intérieure : c'est le fruit de son sein.


      Femme si digne d'être aimée, trois fois heureuse, « tu es bénie entre les femmes et le fruit de ton sein est béni. » Fille du roi David et Mère de Dieu Roi de l'univers, chef-d'œuvre dont le Créateur se réjouit…, tu seras le sommet de la nature. Car ta vie ne sera pas pour toi, ce n'est pas pour toi que tu es née, mais ta vie sera pour Dieu. Tu es venue au monde pour lui, tu serviras au salut de tous les hommes, accomplissant le dessein de Dieu fixé depuis toujours : l'incarnation du Verbe, sa Parole, et notre divinisation. Tout ton désir c'est de te nourrir des paroles de Dieu, de te fortifier de leur sève, comme « un olivier verdoyant dans la maison de Dieu », « un arbre planté près du cours des eaux », toi « l'arbre de vie » qui a « donné son fruit en sa saison »…


      Celui qui est infini, sans limites, est venu demeurer en ton sein ; Dieu, l'enfant Jésus, s'est nourri de ton lait. Tu es la porte de Dieu toujours virginale ; tes mains tiennent ton Dieu ; tes genoux sont un trône plus élevé que les chérubins… Tu es la chambre nuptiale de l'Esprit, « la cité du Dieu vivant, que réjouissent les eaux du fleuve», c'est-à-dire le flot des dons de l'Esprit. Tu es « toute belle, la bien-aimée » de Dieu.


(Références bibliques : Ps 44,13; 71,11; Mt 2,11; Lc 1,42; Is 62,5; Ps 51,10; 1,2; cf Gn 2,9, Ap 22,2; cf Ez 44,2; Ps 79,2; cf Ct 1,4; Ps 45,5; Ct 4,7)      







24 mars 2014

Evangile du jour


lundi 24 mars 2014

Le lundi de la 3e semaine de Carême

Ste Catherine (Katarina) de Suède, vierge (1330-1381), Bse Marie Karłowska, vierge et fondatrice (1865-1935)

Commentaire du jour
Guillaume de Saint-Thierry : « Il y avait beaucoup de veuves en Israël »

Lc 4,24-30.

Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclarait : " Amen, je vous le dis, aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays.
En toute vérité, je vous le déclare : Au temps du prophète Élie, lorsque la sécheresse et la famine ont sévi pendant trois ans et demi, il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien à une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon.
Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d'eux n'a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. »
A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Guillaume de Saint-Thierry (v. 1085-1148), moine bénédictin puis cistercien
La Contemplation de Dieu, 12 ; SC 61 bis (trad. cf SC p. 113)

« Il y avait beaucoup de veuves en Israël »

      Seigneur, mon âme misérable est nue, glacée et transie ; elle désire être réchauffée par la chaleur de ton amour… Dans l'immensité de mon désert, dans l'étendue de la vanité de mon cœur, je ne ramasse pas quelques branches comme la veuve de Sarepta, mais seulement ces brindilles, afin de me préparer de quoi manger, avec la poignée de farine et le vase d'huile, et puis en entrant dans la tente de ma demeure, je mourrai (1R 17,10s). Ou plutôt, je ne mourrai pas si vite ; non, Seigneur, « je ne mourrai pas, mais je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur » (Ps 117,17).


      Je me tiens donc dans ma demeure de solitude…et j'ouvre la bouche vers toi, Seigneur ; je cherche le souffle. Et quelquefois, Seigneur…, tu me mets quelque chose dans la bouche du cœur, mais tu ne me permets pas de savoir ce que c'est. Sans doute, je goûte une saveur si douce, si délicieuse, si réconfortante…que je ne chercherais rien d'autre. Mais tu ne me permets pas de comprendre, ni par la vision, ni par l'intelligence…; je voudrais la retenir, la ruminer, la savourer, mais aussitôt elle passe… Par expérience, j'apprends ce que tu dis de l'Esprit dans l'Évangile : « On ne sait d'où il vient ni où il va…; l'Esprit souffle où il veut » (Jn 3,8). Je découvre en moi qu'il souffle non pas quand je le veux, mais quand lui, il le veut…


      Vers toi seul je dois lever les yeux, toi « la source de vie », seulement « en ta lumière voir la lumière » (Ps 35,10). Vers toi donc, Seigneur, vers toi mes yeux sont tournés… Mais combien de temps tarderas-tu, combien de temps mon âme s'étendra-t-elle vers toi, misérable, anxieuse, à bout de souffle ? Je t'en prie, « cache-moi dans le secret de ta face, loin des intrigues des hommes ; protège-moi dans ta tente, loin de la guerre des langues » (Ps 30,21).   







23 mars 2014

Evangile du jour


dimanche 23 mars 2014

Troisième dimanche de Carême

Ste Rafqa Pietra Choboq Ar-Rayès, moniale (1832-1914), St Turibio de Mogrovejo, évêque de Lima († 1606)

Commentaire du jour
Saint Maxime de Turin : « Laissant là sa cruche, la femme revint à la ville et dit : ' Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? ' »

Jn 4,5-42.

Jésus arrivait à une ville de Samarie appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph,
et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi.
Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
(En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.)
La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » (En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.)
Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. »
Elle lui dit : « Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l'eau vive ?
Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »
Jésus lui répondit : « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ;
mais celui qui boira de l'eau que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. »
La femme lui dit : « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser. »
Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »
La femme répliqua : « Je n'ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari,
car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari : là, tu dis vrai. »
La femme lui dit : « Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi :
nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l'adorer est à Jérusalem. »
Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.
Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père.
Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer. »
La femme lui dit : « Je sais qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses. »
Jésus lui dit : « Moi qui te parle, je le suis. »
Là-dessus, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que demandes-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »
La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens :
« Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? »
Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus.
Pendant ce temps, les disciples l'appelaient : « Rabbi, viens manger. »
Mais il répondit : « Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne connaissez pas. »
Les disciples se demandaient : « Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? »
Jésus leur dit : « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre.
Ne dites-vous pas : 'Encore quatre mois et ce sera la moisson' ? Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson.
Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit avec le moissonneur.
Il est bien vrai, le proverbe : 'L'un sème, l'autre moissonne. '
Je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas pris de peine, d'autres ont pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux. »
Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m'a dit tout ce que j'ai fait. »
Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours.
Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles,
et ils disaient à la femme : « Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Maxime de Turin (?-v. 420), évêque
CC Sermon 22 ; PL 57, 477 (trad. Les Pères dans la foi, Migne 1996, p. 98 rev.)

« Laissant là sa cruche, la femme revint à la ville et dit : ' Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? ' »

      « Comme l'eau éteint les flammes, l'aumône éteint les péchés » (Si 3,30) : l'eau est comparée à la miséricorde. Mais comme l'eau vient d'une source, il me faut chercher la source de la miséricorde. Je l'ai trouvée chez le prophète : « En toi est la source de la vie, en ta lumière nous verrons la lumière » (Ps 35,10).



      C'est bien lui qui dans l'Évangile réclame de l'eau de la femme de Samarie… Le Sauveur réclame de l'eau à la femme, et il feint d'avoir soif pour distribuer aux assoiffés la grâce éternelle. La source, en effet, ne pouvait pas avoir soif, et celui en qui se trouve l'eau vive ne pouvait pas boire l'eau polluée de cette terre. Le Christ avait soif ? Oui, il avait soif, non pas de la boisson des hommes, mais de leur salut ; il avait soif, non de l'eau de la terre, mais de la rédemption du genre humain.


      Le Christ, qui est la source, assis près du puits, fait jaillir miraculeusement au même endroit les eaux de la miséricorde ; une femme qui avait déjà eu six amants est purifiée par les flots d'une eau vive. Quel sujet d'admiration : une femme légère, qui vient au puits de Samarie, s'en va chaste, de la source de Jésus ! Venue chercher de l'eau, elle repart avec la vertu. Elle confesse aussitôt les péchés auxquels Jésus fait allusion, elle reconnaît le Christ et annonce le Sauveur. Elle laisse là sa cruche d'eau...; à sa place elle rapporte la grâce à la ville ; allégée de son fardeau, elle y revient comblée de sainteté… Celle qui est venue pécheresse s'en retourne prophétesse.







22 mars 2014

Evangile du jour


samedi 22 mars 2014

Le samedi de la 2e semaine de Carême

Bx Clemens August Graf von Galen, cardinal (1878-1946), Ste Léa, veuve romaine († v. 383)

Commentaire du jour
Saint Romanos le Mélode : « Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller »

Lc 15,1-3.11-32.

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père : 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient. ' Et le père fit le partage de ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre.
Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère.
Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.
Alors il réfléchit : 'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi.
Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers. '
Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils... '
Mais le père dit à ses domestiques : 'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds.
Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons.
Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. ' Et ils commencèrent la fête.
Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.
Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait.
Celui-ci répondit : 'C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé. '
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait.
Mais il répliqua : 'Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras ! '
Le père répondit : 'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d'hymnes
Hymne 55 ; SC 283 (trad. SC p. 515 rev.)

« Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller »

      Nombreux sont ceux qui, par la pénitence, ont mérité l'amour que tu as pour l'homme. Tu as rendu justes le publicain gémissant et la pécheresse pleurante (Lc 18,14; 7,50), car, par un dessein préétabli, tu prévois et tu accordes le pardon. Avec ceux-là convertis-moi aussi, puisque tu es riche d'une multitude de miséricordes, toi qui veux que tous les hommes soient sauvés.


      Mon âme s'est souillée en revêtant la tunique de mes fautes (Gn 3,21). Mais toi, accorde-moi de faire couler de mes yeux des fontaines, afin que je la purifie par la contrition. Revêts-moi de la robe éclatante, digne de tes noces (Mt 22,12), toi qui veux que tous les hommes soient sauvés…


      Aie compassion de mon cri comme tu l'as fait pour le fils prodigue, Père céleste, car moi aussi je me jette à tes pieds, et je crie comme il a crié : « Père, j'ai péché ! » Ne me repousse pas, mon Sauveur, moi ton enfant indigne, mais fais que tes anges se réjouissent aussi pour moi, Dieu bon qui veux que tous les hommes soient sauvés.



      Car tu as fait de moi ton fils et ton propre héritier par la grâce (Rm 8,17). Mais moi, pour t'avoir offensé, me voici prisonnier, esclave vendu au péché, et malheureux ! Prends en pitié ton image (Gn 1,26) et rappelle-la de l'exil, Sauveur, toi qui veux que tous les hommes soient sauvés…


      C'est maintenant le temps du repentir… La parole de Paul me pousse à persévérer dans la prière (Col 4,2) et à t'attendre. C'est donc avec confiance que je te prie, car je connais bien ta miséricorde, je sais que tu viens à moi le premier, et j'appelle au secours. Si tu tardes, c'est pour me donner le salaire de la persévérance, toi qui veux que tous les hommes soient sauvés.


      Donne-moi toujours de te célébrer et de te rendre gloire en menant une vie pure. Daigne faire que mes actes soient en accord avec mes paroles, Tout-Puissant, pour que je te chante…avec une prière pure, seul Christ, qui veux que tous les hommes soient sauvés.







21 mars 2014

Evangile du jour


vendredi 21 mars 2014

Le vendredi de la 2e semaine de Carême

St Nicolas de Flüe, patron de la Suisse (1417-1487), Ste Benedetta Cambiagio, fondatrice (1791-1858)

Commentaire du jour
Saint Bonaventure : « Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent »

Mt 21,33-43.45-46.

Jésus disait aux chefs des prêtres et aux pharisiens : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d'un domaine ; il planta une vigne, l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons, et partit en voyage
Quand arriva le moment de la vendange, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de la vigne.
Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent l'autre, lapidèrent le troisième.
De nouveau, le propriétaire envoya d'autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais ils furent traités de la même façon.
Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : 'Ils respecteront mon fils. '
Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : 'Voici l'héritier : allons-y ! tuons-le, nous aurons l'héritage ! '
Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.
Eh bien, quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il donnera la vigne en fermage à d'autres vignerons, qui en remettront le produit en temps voulu. »
Jésus leur dit : « N'avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C'est là l'œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux !
Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit.
Les chefs des prêtres et les pharisiens, en entendant ces paraboles, avaient bien compris que Jésus parlait d'eux.
Tout en cherchant à l'arrêter, ils eurent peur de la foule, parce qu'elle le tenait pour un prophète.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l'Église
La Vigne mystique, ch. 3, § 5-10

« Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent »

      « Je suis la vraie vigne, » dit Jésus (Jn 15,1)… On creuse des tranchées autour de cette vigne, c'est-à-dire on creuse des embûches par la ruse. Quand on complote pour faire tomber quelqu'un dans un piège, c'est comme si on creusait une fosse devant lui. C'est pourquoi il s'en lamente en disant : « Ils ont creusé une fosse devant moi » (Ps 56,7)… Voici un exemple de ces pièges : « Ils ont amené une femme adultère » au Seigneur Jésus « en disant : ' Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu ? ' » (Jn 8,3s)… Et un autre : « Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? » (Mt 22,17)…


      Mais ils ont découvert que ces embûches ne nuisaient pas à la vigne ; au contraire, en creusant ces fosses, ce sont eux-mêmes qui sont tombés dedans (Ps 56,7)… Alors, ils ont encore creusé : non seulement les mains et les pieds (Ps 21,17), mais ils ont percé son côté avec une lance (Jn 19,34) et ont mis à découvert l'intérieur de ce cœur très saint, qui avait déjà été blessé par la lance de l'amour. Dans le cantique de son amour, l'Époux dit : « Tu as blessé mon cœur, ma sœur, mon épouse » (Ct 4,9 Vulg). Seigneur Jésus, ton cœur a été blessé d'amour par ton épouse, ton amie, ta sœur. Pourquoi donc fallait-il que tes ennemis le blessent encore ? Que faites-vous, ennemis ?... Ne saviez-vous pas que ce cœur du Seigneur Jésus, déjà frappé, est déjà mort, déjà ouvert, et ne peut plus être atteint par une autre souffrance ? Le cœur de l'Époux, du Seigneur Jésus, a déjà reçu la blessure de l'amour, la mort de l'amour. Quel autre mort pourrait l'atteindre ?... Les martyrs aussi rient quand on les menace, se réjouissent quand on les frappe, triomphent quand on les tue. Pourquoi ? Parce qu'ils sont déjà morts par amour dans leur cœur, « morts au péché » (Rm 6,2) et au monde…


      Le cœur de Jésus donc a été blessé et mis à mort pour nous… ; la mort physique a triomphé un moment, mais pour être vaincue à jamais. Elle a été anéantie quand le Christ est ressuscité des morts, parce que « sur lui la mort n'a plus aucun pouvoir » (Rm 6,9).







20 mars 2014

Evangile du jour


jeudi 20 mars 2014

Le jeudi de la 2e semaine de Carême

St Jean Népomucène, prêtre et martyr (1330-1383), St Joseph (Józef) Bilczewski, archevêque (1860-1923)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Dieu regarde le cœur » (1S 16,7)

Lc 16,19-31.

Jésus disait cette parabole : « Il y avait un homme riche, qui portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux.
Un pauvre, nommé Lazare, était couché devant le portail, couvert de plaies.
Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais c'étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies.
Or le pauvre mourut, et les anges l'emportèrent auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi, et on l'enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; il leva les yeux et vit de loin Abraham avec Lazare tout près de lui.
Alors il cria : 'Abraham, mon père, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l'eau le bout de son doigt pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. -
Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : Tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur. Maintenant il trouve ici la consolation, et toi, c'est ton tour de souffrir.
De plus, un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous. '
Le riche répliqua : 'Eh bien ! père, je te prie d'envoyer Lazare dans la maison de mon père.
J'ai cinq frères : qu'il les avertisse pour qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de torture ! '
Abraham lui dit : 'Ils ont Moïse et les Prophètes : qu'ils les écoutent !
Non, père Abraham, dit le riche, mais si quelqu'un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront. '
Abraham répondit : 'S'ils n'écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus. ' »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Les Discours sur les psaumes, Ps 85 ; CCL 39, 1178 (trad. Orval rev.)

« Dieu regarde le cœur » (1S 16,7)

      Est-ce que ce pauvre a été reçu par les anges à cause du seul mérite de sa pauvreté ? Et le riche a-t-il été livré aux tourments par la seule faute de sa richesse ? Non : comprenons-le bien, c'est l'humilité qui a été honorée dans le pauvre, et l'orgueil condamné dans le riche.


      Voici, en bref, la preuve que ce ne sont pas les richesses mais l'orgueil qui a valu au riche son châtiment. Le pauvre a donc été porté dans le sein d'Abraham ; mais l'Écriture dit d'Abraham qu'il avait beaucoup d'or et d'argent et qu'il était riche sur terre (Gn 13,2). Si tout riche est envoyé dans les tourments, comment Abraham a-t-il pu devancer le pauvre pour le recevoir dans son sein ? C'est qu'Abraham, au milieu de ses richesses, était pauvre, humble, respectueux et obéissant à tous les ordres de Dieu. Il tenait ses richesses pour si peu de choses que, lorsque Dieu le lui a demandé, il a accepté d'offrir en sacrifice son fils à qui il destinait ces richesses (Gn 22,4).


      Apprenez donc à être pauvres et dans le besoin, soit que vous possédiez quelque chose en ce monde, soit que vous ne possédiez rien. Car on trouve des mendiants remplis d'orgueil et des riches qui confessent leurs péchés. « Dieu résiste aux orgueilleux », qu'ils soient couverts de soie ou de haillons, « mais il donne sa grâce aux humbles » (Jc 4,6), qu'ils possèdent ou non les biens de ce monde. Dieu regarde l'intérieur ; c'est là qu'il pèse, là qu'il examine.







19 mars 2014

Evangile du jour


mercredi 19 mars 2014

Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l'Eglise universelle
Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l'Église universelle

Bx Marcel Callo, ouvrier et martyr (1921-1945)

Commentaire du jour
Saint François de Sales : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit »

Mt 1,16.18-21.24a.

Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l'on appelle Christ (ou Messie).
Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ;
elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève et docteur de l'Église
Entretiens, n° 19 (français modernisé)

« Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit »

Combien ce grand saint [que nous fêtons] a été fidèle en humilité ! Cela ne se peut dire selon sa perfection, car malgré ce qu'il était, en quelle pauvreté et en quelle abjection ne vécut-il pas tout le temps de sa vie ! Pauvreté et abjection sous laquelle il tenait cachées et couvertes ses grandes vertus et dignités… Vraiment, je ne doute nullement que les anges, ravis d'admiration, ne soient venus, troupes à troupes, le considérer et admirer son humilité, lorsqu'il tenait ce cher enfant dans sa pauvre boutique, où il travaillait de son métier pour nourrir le fils et la mère qui lui étaient confiés.

Il n'y a point de doute que saint Joseph n'ait été plus vaillant que David et n'ait eu plus de sagesse que Salomon [ses ancêtres] ; néanmoins, le voyant réduit en l'exercice de la charpenterie, qui aurait pu juger cela sans être éclairé de la lumière céleste, tant il tenait cachés tous les dons remarquables dont Dieu l'avait gratifié ? Mais quelle sagesse n'avait-il pas, puisque Dieu lui donnait en charge son Fils très glorieux…, Prince universel du ciel et de la terre ?… Néanmoins, vous voyez combien il était rabaissé et humilié plus qu'il ne peut se dire ou imaginer… : il s'en va en son pays et en sa ville de Bethléem, et nul n'est rejeté de tous les logis que lui… Regardez comment l'ange le tourne à toutes mains. Il lui dit qu'il faut aller en Égypte, il y va ; il commande qu'il revienne, il s'en revient. Dieu veut qu'il soit toujours pauvre…, et il s'y soumet amoureusement, et non pour un temps, car il a été pauvre toute sa vie.







18 mars 2014

Evangile du jour


mardi 18 mars 2014

Le mardi de la 2e semaine de Carême

St Cyrille de Jérusalem, évêque et docteur de l'Église, Bse Celestina Donati, vierge et fondatrice (1848-1925)

Commentaire du jour
Bienheureuse Teresa de Calcutta : « Qui s'abaissera sera élevé »

Mt 23,1-12.

Jésus déclarait à la foule et à ses disciples :
« Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse.
Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas.
Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues ;
ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues,
les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux.
Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love, p. 3s

« Qui s'abaissera sera élevé »

      Je ne crois pas qu'il existe quelqu'un qui ait besoin du secours et de la grâce de Dieu autant que moi. Parfois je me sens si désarmée, si faible. C'est pour cela, je crois, que Dieu se sert de moi. Puisque je ne peux pas compter sur mes propres forces, je me tourne vers lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et si la journée comptait encore plus d'heures, j'aurais besoin de son aide et de sa grâce toutes ces heures durant. Tous nous devons nous accrocher à Dieu par la prière. Mon secret est très simple : je prie. Par la prière, je deviens une dans l'amour avec le Christ. J'ai compris que le prier, c'est l'aimer…


      Les gens ont faim de la Parole de Dieu qui apportera la paix, qui apportera l'unité, qui apportera la joie. Mais on ne peut pas donner ce qu'on n'a pas. C'est pour cela qu'il faut approfondir notre vie de prière. Sois sincère dans tes prières. La sincérité, c'est l'humilité, et on n'acquiert l'humilité qu'en acceptant les humiliations. Tout ce qui a été dit sur l'humilité ne suffira pas à te l'enseigner. Tout ce que tu as lu sur l'humilité ne suffira pas à te l'enseigner. On n'apprend l'humilité qu'en acceptant les humiliations, et tu rencontreras l'humiliation tout au long de ta vie. La plus grande des humiliations est de savoir qu'on n'est rien ; voilà ce qu'on apprend lorsqu'on se retrouve face à Dieu dans la prière.


      Souvent un regard profond et fervent sur le Christ constitue la meilleure des prières : je le regarde et il me regarde. Dans le face-à-face avec Dieu, on ne peut que savoir qu'on n'est rien et qu'on n'a rien.







17 mars 2014

Evangile du jour


lundi 17 mars 2014

Le lundi de la 2e semaine de Carême

St Patrick, évêque et missionnaire en Irlande († 461), Bx Juan Nepomuceno Zegrí y Moreno, prêtre et fondateur

Commentaire du jour
Bienheureux Jean-Paul II : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »

Lc 6,36-38.

Jésus disait à la foule : " Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Dives in Misericordia » § 14 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »

      Jésus Christ nous a enseigné que l'homme non seulement reçoit et expérimente la miséricorde de Dieu, mais aussi qu'il est appelé à faire miséricorde aux autres : « Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5,7)…


      L'amour miséricordieux, dans les rapports humains, n'est jamais un acte ou un processus unilatéral. Même dans les cas où tout semblerait indiquer qu'une seule partie donne et offre, et que l'autre ne fait que prendre et recevoir…, en réalité, même celui qui donne en tire toujours avantage… En ce sens, le Christ crucifié est pour nous le modèle, l'inspiration et l'incitation la plus haute. En nous fondant sur ce modèle émouvant, nous pouvons en toute humilité manifester de la miséricorde envers les autres, sachant qu'il la reçoit comme si elle était témoignée à lui-même (Mt 25,34s)... Car elle est réellement un acte d'amour miséricordieux seulement lorsque, en la réalisant, nous sommes profondément convaincus que nous la recevons en même temps de ceux qui l'acceptent de nous. Si…cette réciprocité fait défaut, nos actions ne sont pas encore des actes authentiques de miséricorde ; la conversion, dont le chemin nous a été enseigné par le Christ dans ses paroles et son exemple jusqu'à la croix, ne s'est pas encore pleinement accomplie en nous, et nous ne participons pas encore complètement à la source magnifique de l'amour miséricordieux qui nous a été révélée en lui…


      La miséricorde véritablement chrétienne est la plus parfaite incarnation de l'égalité entre les hommes, et donc aussi de la justice... L'égalité introduite [seulement] par la justice se limite au domaine des biens objectifs et extérieurs, tandis que l'amour et la miséricorde permettent aux hommes de se rencontrer entre eux dans cette valeur qu'est l'homme même, avec la dignité qui lui est propre… La miséricorde donc devient un élément indispensable pour façonner les rapports mutuels entre les hommes, dans un esprit de grand respect… Ainsi l'amour miséricordieux est indispensable surtout entre ceux qui sont les plus proches : entre les époux, entre parents et enfants, entre amis ; il est indispensable dans l'éducation et la pastorale.







16 mars 2014

Evangile du jour


dimanche 16 mars 2014

Deuxième dimanche de Carême

St Jean de Brébeuf, prêtre s.j. et martyr (1593-1649) , Bx José Gabriel del Rosario Brochero, prêtre (1840-1914)

Commentaire du jour
Saint Jean Chrysostome : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts »

Mt 17,1-9.

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »
Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ; et, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »
Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d'une grande frayeur.
Jésus s'approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et n'ayez pas peur ! »
Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul.
En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
Homélies sur l'évangile de Matthieu, n° 56 ; PG 58, 549

« Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts »

      Jésus Christ a beaucoup parlé à ses disciples de ses souffrances, de sa Passion et de sa mort, et il leur a prédit les maux qu'ils endureraient eux-mêmes et la mort violente qu'on leur ferait souffrir un jour (Mt 16,21-26). C'est pourquoi, après leur avoir dit des choses si dures et si difficiles, il essaie de les consoler en évoquant les récompenses qu'il donnera quand il viendra dans la gloire de son Père (v. 27)… Par avance, autant qu'ils en étaient capables en cette vie, il veut leur montrer cette grande majesté dans laquelle il devait venir et prévenir ainsi le trouble et la douleur que ses apôtres, et particulièrement saint Pierre, pouvaient ressentir devant sa mort…


      « Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean. » Pourquoi ne prend-il que ces trois apôtres ? Sans doute parce qu'ils dépassaient les autres. Saint Pierre, à cause de sa ferveur, son amour ; saint Jean, parce qu'il était le disciple que Jésus aimait (Jn 13,23) ; et saint Jacques, parce qu'il avait dit avec son frère : « Nous pouvons boire ton calice » (Mt 20,22), et parce qu'il a tenu sa parole par la suite (Ac 12,2)…


      Pourquoi Jésus fait-il apparaître Moïse et Elie ?… On l'accusait sans cesse de violer la Loi et de blasphémer, s'appropriant une gloire qui ne lui appartenait pas, la gloire du Père… Voulant montrer donc qu'il ne violait pas la Loi et qu'il ne s'attribuait pas une gloire qui ne lui appartenait pas, Jésus invoque l'autorité des deux témoins les plus irréprochables : Moïse, qui avait donné la Loi…, et Elie, qui avait brûlé d'un zèle ardent pour la gloire et le service de Dieu (1R 19,10)… Il voulait aussi enseigner qu'il était le maître de la vie et de la mort, en faisant venir un homme qui était mort et un autre qui avait été transporté vivant par un char de feu (2R 2,11). Et il voulait révéler à ses disciples la gloire de sa croix, consoler Pierre et ses compagnons, effrayés par sa Passion, relever leur courage. Car Moïse et Elie parlaient avec lui de la gloire qu'il devait recevoir à Jérusalem (Lc 9,31), c'est-à-dire qu'ils parlaient de sa Passion, de sa croix, que les prophètes ont toujours appelée sa gloire.







15 mars 2014

Evangile du jour


samedi 15 mars 2014

Le samedi de la 1re semaine de Carême

Ste Louise de Marillac, veuve et cofondatrice (1591-1660), Bx Jan Adalbert Balicki, prêtre en Pologne (1869-1948)

Commentaire du jour
Saint Césaire d'Arles : « Moi, je vous dis : aimez vos ennemis »

Mt 5,43-48.

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : " Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Césaire d'Arles (470-543), moine et évêque
Sermons au peuple, n° 37 ; SC 243 (trad. cf SC p. 231 s)

« Moi, je vous dis : aimez vos ennemis »

      L'un de vous dira : « Je ne peux pas du tout aimer mes ennemis. » Partout dans les Saintes Écritures, Dieu t'a dit que tu le peux ; et toi, tu réponds au contraire que tu ne peux pas ? Réfléchis maintenant : qui doit-on croire, Dieu ou toi ? Puisque celui qui est la Vérité même ne peut pas mentir, que la faiblesse humaine abandonne désormais ses excuses futiles. Celui qui est juste n'a pas pu commander quelque chose d'impossible, et celui qui est miséricordieux ne condamnera pas un homme pour ce qu'il n'a pas pu éviter. Pourquoi donc nos faux-fuyants ? Personne ne sait mieux ce que nous pouvons faire que celui qui nous a donné de pouvoir. Tant d'hommes, de femmes, d'enfants, de jeunes filles si délicates ont supporté pour le Christ les flammes, le feu, le glaive et les bêtes sauvages de façon imperturbable, et nous, nous disons que nous ne pouvons pas supporter les insultes des gens stupides ?...


      En effet, si seuls les bons doivent être aimés, que dire de la conduite de notre Dieu dont il est écrit : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » ? (Jn 3,16)  Car quel bien est-ce que le monde avait fait pour que Dieu l'aime ainsi ? Le Christ notre Seigneur a trouvé tous les hommes non seulement mauvais, mais même morts à cause du péché originel ; et cependant… « il nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous » (Ep 5,2). En agissant ainsi, il a aimé même ceux qui ne l'aimaient pas, comme l'apôtre Paul le dit aussi : « Le Christ est mort pour les coupables » (Rm 5,6). Et dans sa miséricorde inexprimable il a donné cet exemple au genre humain tout entier, disant : « Apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29).







14 mars 2014

Evangile du jour


vendredi 14 mars 2014

Le vendredi de la 1re semaine de Carême

Ste Mathilde de Germanie, reine d'Allemagne († 968), Bx Giacomo Cusmano, prêtre et fondateur (1834-1888)

Commentaire du jour
Saint Césaire d'Arles : « Va d'abord te réconcilier avec ton frère »

Mt 5,20-26.

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Je vous le déclare : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux.
Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il en répondra au tribunal.
Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu'un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu'un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.
Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Césaire d'Arles (470-543), moine et évêque
Sermons au peuple, n°25 ; SC 243 (trad. SC p. 77 rev.)

« Va d'abord te réconcilier avec ton frère »

      Il y a une miséricorde dans le ciel à laquelle on parvient par la miséricorde sur cette terre… Et il y a deux sortes d'aumône : l'une bonne, l'autre meilleure. L'une qui consiste à offrir un morceau de pain aux pauvres ; l'autre à pardonner aussitôt à ton frère qui a péché contre toi. Avec l'aide du Seigneur, empressons-nous de pratiquer ces deux sortes d'aumône pour pouvoir recevoir le pardon éternel et la vraie miséricorde du Christ. Car lui-même, il a dit : « Si vous pardonnez, votre Père vous pardonnera aussi vos péchés ; si vous ne pardonnez pas, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos péchés » (Mt 6,14s). Et l'Esprit Saint s'écrie ailleurs : « L'homme garde sa colère envers l'homme et il cherche auprès de Dieu un remède ? Il n'a pas de miséricorde pour un homme, son semblable, et il demande à Dieu miséricorde ? » (cf Si 28,3s)…


      Hâtons-nous, autant que nous le pouvons et tant que nous vivons, d'avoir ces deux sortes d'aumône et de les distribuer aux autres. Ainsi au jour du jugement nous pourrons dire en toute assurance : « Donne, Seigneur, parce que nous avons donné. »  







13 mars 2014

Evangile du jour


jeudi 13 mars 2014

Le jeudi de la 1re semaine de Carême

Bse Irmã Dulce « Bon Ange de la Bahia » (1914-1992), Sts Rodrigue et Salomon, martyrs († 857)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Demandez, vous obtiendrez »

Mt 7,7-12.

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : " Demandez, vous obtiendrez; cherchez, vous trouverez; frappez, la porte vous sera ouverte.
Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s'ouvrira.
Lequel d'entre vous donnerait une pierre à son fils qui lui demande du pain ?
ou un serpent, quand il lui demande un poisson ?
Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent !
Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi, voilà ce que dit toute l'Écriture : la Loi et les Prophètes.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Les Discours sur les psaumes, Ps 37 (trad. bréviaire 3e ven. Avent)

« Demandez, vous obtiendrez »

      Le psalmiste dit : « Tout mon désir est devant toi » (Ps 37,10). Non pas devant les hommes, qui ne peuvent pas voir le cœur ; si tout ton désir est devant le Père, lui « qui voit l'invisible, il te le revaudra » (Mt 6,4). Car ton désir, c'est ta prière : si le désir est continuel, la prière est continuelle. Ce n'est pas pour rien que l'apôtre Paul a dit : « Priez sans relâche » (1Th 5,17). Peut-il le dire parce que, sans relâche, nous fléchissons le genou, nous prosternons notre corps, ou nous élevons les mains ? Si nous disons que c'est là notre prière, je ne crois pas que nous puissions le faire sans relâche.


      Il y a une autre prière, intérieure, qui est sans relâche : c'est le désir. Que tu te livres à n'importe quelle autre occupation, si tu désires ce repos du sabbat, tu ne cesses pas de prier. Si tu ne veux pas cesser de prier, ne cesse pas de désirer… Tu ne te tairas que si tu cesses d'aimer. Quels sont ceux qui se sont tus ? Ceux dont il est dit : « À cause de l'ampleur du mal, la charité de beaucoup se refroidira » (Mt 24,12). La charité qui se refroidit, c'est le cœur qui se tait ; la charité qui brûle, c'est le cœur qui crie. Si la charité « dure toujours » (1Co 13,8), tu cries toujours ; si tu cries toujours, tu désires toujours ; si tu désires, c'est au repos que tu penses.


      « Tout mon désir est devant toi…, et mon soupir ne t'est pas caché »… S'il y a désir, il y a gémissement ; il ne parvient pas toujours aux oreilles des hommes, mais il ne cesse jamais de frapper les oreilles de Dieu.







12 mars 2014

Evangile du jour


mercredi 12 mars 2014

Le mercredi de la 1re semaine de Carême

St Luigi Orione, prêtre et fondateur (1872-1940), St Syméon le Nouveau Théologien, moine (949-1022)

Commentaire du jour
Aphraate : « Quel est le jeûne qui me plaît ? N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes ? » (Is 58,6)

Lc 11,29-32.

Comme la foule s'amassait, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle demande un signe, mais en fait de signe, il ne lui sera donné que celui de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération.
Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue de l'extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Aphraate (?-v. 345), moine et évêque près de Mossoul
Les Exposés, n°3 « Du jeûne » ;  SC 349 (trad. SC p. 277 rev.)

« Quel est le jeûne qui me plaît ? N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes ? » (Is 58,6)

      Les Ninivites ont jeûné d'un jeûne pur lorsque Jonas leur a prêché la conversion... Voici ce qui est écrit : « Dieu vit qu'ils se détournaient de leurs mauvais chemins ; alors il détourna d'eux l'ardeur de sa colère » (Jon 3,10). On ne dit pas : « Il vit une abstinence de pain et d'eau, avec sac et cendre », mais : « qu'ils revenaient de leurs mauvais chemins et de la méchanceté de leurs œuvres. » Car le roi de Ninive avait parlé et dit : « Que chacun se détourne de sa mauvaise conduite et de la rapacité de ses mains » (v. 8). C'était un jeûne pur, et il a été accepté...


      Car, mon ami, quand on jeûne, c'est toujours l'abstinence de méchanceté qui est la meilleure. Elle est meilleure que l'abstinence de pain et d'eau, meilleure que « s'humilier soi-même, courber le cou comme un crochet et se couvrir de sac et de cendre », comme le dit  Isaïe (58,5). En effet, quand l'homme s'abstient de pain, d'eau ou de quelque nourriture que ce soit, quand il se couvre de sac et de cendre et qu'il s'afflige, il est aimé, beau aux yeux de Dieu et accueilli. Mais ce que Dieu agrée le plus, c'est de « ...délier les chaînes injustes et de couper les liens de la tromperie » (v. 6). Pour cet homme alors « sa lumière se diffusera comme le soleil, et sa justice marchera devant lui. Il sera comme un verger surabondant, comme une source dont les eaux ne tarissent pas » (v. 8-11). Il ne ressemble pas aux hypocrites « qui se composent un visage défait et prennent un air sombre » pour faire connaître leur jeûne (Mt 6,16).