28 février 2018

Evangile du jour


Mercredi 28 février 2018

Le mercredi de la 2e semaine de Carême

St Auguste Chapdelaine, prêtre et martyr (1814-1856), Bx Daniel Brottier, missionnaire spiritain (1876-1936)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Voici que nous montons à Jérusalem »

Mt 20,17-28.

En ce temps-là, Jésus, montant à Jérusalem, prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit :
« Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort
et le livreront aux nations païennes pour qu'elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. »
Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume. »
Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. »
Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n'est pas à moi de l'accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »
Les dix autres, qui avaient entendu, s'indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ;
et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Les Confessions, XIII, 9

« Voici que nous montons à Jérusalem »

Donne-toi à moi, mon Dieu, donne-toi toujours à moi... Nous nous reposons dans le don de ton Esprit ; là nous jouissons de toi, là est notre bien et notre repos. L'amour nous y élève, et ton Esprit qui est bon exalte notre bassesse, la retirant des portes de la mort (Ps 9,14). Dans la bonne volonté nous trouvons la paix.

Un corps, de par son poids, tend vers son lieu propre ; le poids ne va pas nécessairement en bas, mais à son lieu propre. Le feu tend vers le haut, la pierre vers le bas..., chacun vers son propre lieu ; l'huile monte au-dessus de l'eau, l'eau descend sous l'huile. Si quelque chose n'est pas à sa place, elle est sans repos ; mais quand elle a trouvé sa place, elle reste en repos.

Mon poids, c'est mon amour : c'est lui qui m'emporte, où qu'il m'emporte. Ton don nous enflamme et nous emporte en haut ; il nous embrase et nous partons... Ton feu, ton bon feu, nous fait brûler et nous allons, nous montons vers la paix de la Jérusalem céleste – car j'ai trouvé ma joie quand on m'a dit : « Allons dans la maison du Seigneur ! » (Ps 121,1) C'est là où la bonne volonté nous conduira pour être à notre place, là où nous ne désirerons rien de plus que d'y demeurer pour l'éternité.







27 février 2018

Evangile du jour


Mardi 27 février 2018

Le mardi de la 2e semaine de Carême

St Grégoire de Narek, moine, docteur de l'église († v. 1005), St Gabriel de l'Addolorata, acolyte c.p. (1838-1862), Bse María Caridad Brader, religieuse et fond. († 1943)

Commentaire du jour
Isaac le Syrien : « Qui s'abaissera sera élevé »

Mt 23,1-12.

En ce temps-là, Jésus s'adressa aux foules et à ses disciples,
et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse.
Donc, tout ce qu'ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas.
Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ;
ils aiment les places d'honneur dans les dîners, les sièges d'honneur dans les synagogues
et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux.
Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série n°49 (trad. DDB 1981, p.273)

« Qui s'abaissera sera élevé »

La providence de Dieu, qui veille à donner à chacun de nous ce qui lui est bon, a mené à nous toutes choses pour nous porter à l'humilité. Car si tu t'enorgueillis des grâces de la providence, celle-ci t'abandonne, et tu retombes... Sache donc qu'il ne t'appartient pas, ni à toi ni à ta vertu, de résister aux tendances mauvaises, mais que seule la grâce te tient dans sa main, pour que tu ne craignes pas... Gémis, pleure, souviens-toi de tes fautes au temps de ton épreuve afin d'être délivré de l'orgueil et d'acquérir l'humilité. Cependant ne désespère pas. Prie Dieu humblement de pardonner tes péchés.

L'humilité, même sans les œuvres, efface beaucoup de fautes. Mais au contraire les œuvres sans elle ne servent à rien ; elles nous préparent même bien des maux. Obtiens donc par l'humilité le pardon de tes injustices. Ce que le sel est à toute nourriture, l'humilité l'est à toute vertu. Elle peut briser la force de nombreux péchés... Si nous la possédons, elle fait de nous des fils de Dieu, et elle nous mène à Dieu sans même le secours des œuvres bonnes. C'est pourquoi en dehors d'elle toutes nos œuvres sont vaines, sont vaines toutes les vertus, et sont vaines toutes les peines.







26 février 2018

Evangile du jour


Lundi 26 février 2018

Le lundi de la 2e semaine de Carême

Ste Paule de Saint-Joseph de Calasanz, vierge († 1889), Bse Piedad de la Cruz Ortíz Real, vierge (1842-1916)

Commentaire du jour
Sainte Teresa de Calcutta : « Soyez miséricordieux comme votre Père »

Lc 6,36-38.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l'on vous donnera : c'est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Sainte Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Il n'y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 65)

« Soyez miséricordieux comme votre Père »

Je suis habitée par le sentiment que sans cesse, partout, est revécue la Passion du Christ. Sommes-nous prêts à participer à cette Passion ? Sommes-nous prêts à partager les souffrances des autres, non seulement là où domine la pauvreté mais aussi partout sur la terre ? Il me semble que la grande misère et la souffrance sont plus difficiles à résoudre en Occident. En ramassant quelqu'un d'affamé dans la rue, en lui offrant un bol de riz ou une tranche de pain, je peux apaiser sa faim. Mais celui qui a été battu, qui ne se sent pas désiré, aimé, qui vit dans la crainte, qui se sait rejeté par la société, celui-là éprouve une forme de pauvreté bien plus profonde et douloureuse. Et il est bien plus difficile d'y trouver un remède.

Les gens ont faim de Dieu. Les gens sont avides d'amour. En avons-nous conscience ? Le savons-nous ? Le voyons-nous ? Avons-nous des yeux pour le voir ? Si souvent, notre regard se promène sans se poser. Comme si nous ne faisions que traverser ce monde. Nous devons ouvrir nos yeux, et voir.







25 février 2018

Evangile du jour


Dimanche 25 février 2018

Deuxième dimanche de Carême

Bse Maria Ludovica De Angelis, religieuse (1880-1962), Bx Robert d'Arbrissel, prêtre et fondateur (v. 1047-1117)

Commentaire du jour
Saint Jérôme : Le Christ, annoncé par la Loi et les prophètes, unique Sauveur du genre humain.

Mc 9,2-10.

En ce temps-là, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l'écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants, d'une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s'entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d'entre les morts ».



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l'Église
Homélies sur Marc, n°6, SC 494 (p. 165,167,161,172, trad. SC)

Le Christ, annoncé par la Loi et les prophètes, unique Sauveur du genre humain.

« Et Pierre répondit à Jésus : Rabbi il est bon que nous soyons ici. » Quand je lis les Écritures et que je comprends spirituellement quelque enseignement sublime, moi aussi je ne veux pas descendre de là, je ne veux pas descendre à des réalités plus humbles : je veux faire dans mon cœur une tente pour le Christ, la Loi et les prophètes. Mais Jésus qui est venu pour sauver ce qui était perdu, qui n'est pas venu pour sauver ceux qui sont saints mais ceux qui se portent mal, sait que, s'Il reste sur la montagne, s'Il ne redescend sur terre, le genre humain ne sera pas sauvé.

« Et aussitôt regardant tout autour d'eux, ils ne virent personne. » Quand je lis l'Évangile et que j'y vois des témoignages de la Loi et des prophètes, c'est le Christ seul que je considère : je n'ai vu Moïse, je n'ai vu les prophètes, que pour comprendre qu'ils parlaient du Christ. Lorsqu'enfin j'arrive à la splendeur du Christ et que j'aperçois en quelque sorte la lumière resplendissante du soleil éclatant, je ne peux voir la lumière d'une lanterne. Si l'on allume une lanterne en plein jour, peut-elle éclairer ? SI le soleil brille, la lumière d'une lanterne est invisible : ainsi, en présence du Christ, la Loi et les prophètes, en comparaison, sont totalement invisibles. Je ne critique pas la Loi et les prophètes, bien plutôt je les loue parce qu'ils annoncent le Christ ; mais je lis la Loi et les prophètes sans vouloir m'enfermer dans la Loi et les prophètes, mais afin de parvenir, à travers la Loi et les prophètes, au Christ. À Lui, avec le Père et l'Esprit Saint, gloire et majesté pour l'infinité des siècles des siècles. Amen.







24 février 2018

Evangile du jour


Samedi 24 février 2018

Le samedi de la 1re semaine de Carême

Bse Ascensión del Corazón de Jesús, vierge (1868-1940), Bx Costanzo (Constant) Servoli, prêtre o.p. (1410-1481)

Commentaire du jour
Saint Jérôme : L'amour du prochain : support mutuel et bienveillance ; puiser à la source de la Bonté divine

Mt 5,43-48.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu'il a été dit : 'Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi'.
Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l'Église
Commentaire de l'Épître aux Galates, L3 ch 6 (Œuvres complètes de Saint Jérôme, Tome 10, trad.abbé J. Bareille, rev.)

L'amour du prochain : support mutuel et bienveillance ; puiser à la source de la Bonté divine

« Ainsi donc, tant que nous en avons le temps, pratiquons le bien à l'égard de tous, et surtout de nos frères dans la Foi. » (Ga 6, 10) Le temps présent, celui du cours de la vie, est le temps des semailles. Durant cette vie, nous pouvons semer ce que nous voulons. Quand cette vie sera écoulée, le temps d'agir nous sera ôté. C'est pourquoi le Sauveur dit : « Travaillez tant qu'il fait jour. La nuit viendra, où nul ne pourra plus travailler. » (Jn 9, 4)

Que nous soyons malades ou bien-portants, humbles ou puissants, pauvres ou riches, affamés ou rassasiés, faisons tout au nom du Seigneur, avec patience et égalité d'âme ; alors s'accomplira en nous ce que dit l'Écriture : « Toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu. » (Rm 8, 28). La colère elle-même, la passion, l'outrage reçu qui demande vengeance, deviennent pour moi, si je me maîtrise, si je garde le silence pour Dieu, si à travers chaque piqûre blessante et sous la pression des vices, je pense à Dieu qui me regarde d'En-Haut, autant d'occasions de triomphe.

Ne disons-pas, lorsque nous distribuons des dons : celui-ci est un ami, celui-là, je l'ignore ; celui-ci a droit à recevoir, celui-là doit être méprisé. Imitons notre Père, « qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. » (cf. Mt 5, 45) La source de sa Bonté est ouverte à tous. Esclave et homme libre, plébéien et roi, riche et pauvre, tous y boivent pareillement. La lampe allumée dans la maison éclaire tous sans distinction.

Saint Jean l'Évangéliste à la fin de sa vie, alors qu'il ne pouvait exprimer sa pensée par un discours suivi, ne proférait d'autre parole que celle-ci : « Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres. » (Cf. Jn 13,34) À la fin, ses disciples lui dirent : « Maître, pourquoi nous dîtes-vous toujours cela ? » Jean répondit par cette sentence digne de lui : « Parce que c'est le précepte du Seigneur ; que seulement on l'accomplisse, et cela suffit. »







23 février 2018

Evangile du jour


Vendredi 23 février 2018

Le vendredi de la 1re semaine de Carême

St Polycarpe, évêque et martyr († 167), Bse Giovannina Franchi, religieuse et fondatrice (1807-1872)

Commentaire du jour
Saint Cyprien : « Va d'abord te réconcilier avec ton frère »

Mt 5,20-26.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : 'Tu ne commettras pas de meurtre', et si quelqu'un commet un meurtre, il devra passer en jugement.
Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu'un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu'un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande, là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d'accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
Le Prière du Seigneur, 23

« Va d'abord te réconcilier avec ton frère »

Dieu a ordonné que les hommes soient pacifiques et en bon accord, qu'ils vivent « unanimes dans sa maison » (Ps 67,7 Vulg). Il veut que nous persévérions, une fois régénérés par le baptême, dans la condition où nous a mis cette seconde naissance. Il veut, puisque nous sommes enfants de Dieu, que nous demeurions dans la paix de Dieu et, puisque nous avons reçu un même Esprit, que nous vivions dans l'unité du cœur et des pensées.

C'est ainsi que Dieu ne reçoit pas le sacrifice de l'homme qui vit dans la dissension. Il ordonne que l'on s'éloigne de l'autel pour se réconcilier d'abord avec son frère, afin que Dieu puisse agréer des prières présentées dans la paix. Le plus grand sacrifice que l'on puisse offrir à Dieu, c'est notre paix, c'est la concorde fraternelle, c'est le peuple rassemblé par cette unité qui existe entre le Père, le Fils et le Saint Esprit.







22 février 2018

Evangile du jour


Jeudi 22 février 2018



Bse Isabelle de France, vierge et fondatrice (1225-1270), Bse Marie de Jésus (Émilie d'Oultremont), fond. († 1878)

Commentaire du jour
Concile Vatican II: « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église »

Mt 16,13-19.

En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l'homme ? »
Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur l'Église « Lumen gentium » §22

« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église »

C'est par une disposition semblable que saint Pierre et les autres apôtres constituent, par ordre du Seigneur, un seul collège apostolique, et que le pontife romain, successeur de Pierre, et les évêques, successeurs des apôtres, sont unis entre eux. Déjà la règle très ancienne selon laquelle les évêques du monde entier communiaient entre eux et avec l'évêque de Rome dans le lien de l'unité, de la charité et de la paix, et aussi les conciles rassemblés pour statuer en commun, après mûre délibération, sur certains points de grande importance, indiquent le caractère et la nature collégiale de l'ordre épiscopal. D'ailleurs, les conciles œcuméniques réunis au cours des siècles le confirment jusqu'à l'évidence. C'est ce même caractère que révèle déjà l'usage, introduit très tôt, de convoquer plusieurs évêques pour les faire participer à l'élévation du nouvel élu au ministère du sacerdoce suprême. On est constitué membre du corps épiscopal en vertu de la consécration sacramentelle et par la communion hiérarchique avec le chef du collège et avec les membres.

Le collège ou corps épiscopal n'a cependant d'autorité que si on le conçoit comme uni à son chef, le pontife romain, successeur de Pierre, qui conserve intégralement sa primauté sur tous, tant pasteurs que fidèles. En effet, le pontife romain, en vertu de son office qui est celui de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l'Église, a sur celle-ci un pouvoir plénier, suprême et universel, qu'il peut toujours exercer en toute liberté. D'autre part, l'ordre des évêques, qui succède au collège des apôtres dans le magistère et le gouvernement pastoral, en qui même se perpétue le corps apostolique, uni à son chef le pontife romain et jamais sans ce chef, est également sujet du pouvoir suprême et plénier sur toute l'Église. Ce pouvoir ne peut être exercé qu'avec le consentement du pontife romain. C'est le seul Simon que le Seigneur a établi comme rocher et porteur des clefs de l'Église et qu'il a fait pasteur de tout son troupeau (Jn 21,15s) ; mais la charge de lier et de délier qui a été confiée à Pierre (Mt 16,19), on la voit également impartie au collège des apôtres uni à son chef (Mt 18,18 ; 28,16-20). Ce collège, en tant qu'il est composé de plusieurs membres, reflète la variété et l'universalité du Peuple de Dieu ; et en tant qu'il est rassemblé sous un seul chef, il signifie l'unité du troupeau du Christ.







21 février 2018

Evangile du jour


Mercredi 21 février 2018

Le mercredi de la 1re semaine de Carême

St Pierre Damien, docteur de l'Église († 1072), Bx Noël Pinot, prêtre et martyr (1747-1794)

Commentaire du jour
Saint Jérôme : Jonas, une figure du Christ

Lc 11,29-32.

En ce temps-là, comme les foules s'amassaient, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération.
Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l'Église
Sur Jonas, II 2,5,6,11 (SC 43, trad vulgate et SC, rev.)

Jonas, une figure du Christ

Si Jonas est une figure du Seigneur, et évoque par son séjour de trois jours et de trois nuits dans les entrailles du cétacé la Passion du Sauveur, sa prière aussi doit être une expression de la prière du Seigneur.

« Je suis rejeté de devant tes yeux. Mais je reverrai ton saint Temple. » (Jon 2,5) Quand j'étais avec toi, jouissant de ta lumière, je ne disais pas : je suis rejeté. Mais, une fois au fond de la mer, et enveloppé de la chair d'un homme, je prends les sentiments d'un homme, et je dis : je suis rejeté de devant tes yeux. Cela, je l'ai dit en tant qu'homme ; et la suite, je le dis comme Dieu, Moi qui, étant dans ta condition, ne me suis pas prévalu de mon égalité avec toi (cf Phil 1,6), parce que je voulais élever à toi le genre humain. « Mais je reverrai ton saint Temple ». Ainsi le texte de l'Évangile dit-il : « Père, glorifie-moi auprès de toi en m'accordant la gloire que j'avais avant que le monde existât. » (Jn 17,5) et le Père répond : « Je l'ai glorifié et je le glorifierai » (Jn 12,28). L'unique et même Seigneur demande en tant qu'homme, promet en tant que Dieu, et il est sûr de la possession qui fut toujours la sienne.

« Les eaux m'avaient entouré jusqu'à l'âme, l'abîme me cernait » (Jon 2,6) Que l'enfer ne m'emprisonne pas ! Qu'il ne me refuse pas la sortie ! Librement j'ai fait la descente, que librement je fasse l'ascension. Je suis venu captif volontaire, je dois libérer les captifs pour que soit accompli ce verset : « montant dans les hauteurs, il a emmené les captifs. »(Ps 68,19 ; Ep 4,8) Ceux-là en effet qui auparavant étaient captifs dans la mort, lui les a conquis à la vie.

« Et le Seigneur commanda au poisson, qui rejeta Jonas sur la terre sèche. » (Jon 2,11) Il est donc commandé à ce grand cétacé, aux abîmes et aux enfers de restituer le Sauveur à la terre ; ainsi Celui qui était mort pour libérer les détenus dans les liens de la mort, peut emmener avec lui une foule vers la vie.







20 février 2018

Evangile du jour


Mardi 20 février 2018

Le mardi de la 1re semaine de Carême

Sts Jacinthe et François Marto, voyants de Fatima (1917)

Commentaire du jour
Saint Bonaventure : Invoquer le nom du Père

Mt 6,7-15.

En ce temps-là,  Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l'ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l'Église
Commentaire de l'Évangile selon Saint Luc, ch. VII (Études franciscaines, 2008, pp.26-28, trad. d'André Ménard, rev.)

Invoquer le nom du Père

Jésus dit à ses Apôtres : « Lorsque vous priez, dites : Père ». C'est-à-dire, premièrement invoquez le Père ; dites, non seulement avec la voix , mais aussi avec le cœur, de peur qu'il ne soit dit de vous comme en Isaïe : « Ce peuple m'honore des lèvres mais leur cœur est loin de moi » (Is 29,13). Dites non seulement avec le cœur mais aussi avec la bouche car la prière vocale est reçue par Dieu selon le psaume : « je glorifierai le Seigneur de toute la puissance de ma voix » (Ps 108, 30). Et cela, parce qu'elle vaut à la fois pour réveiller la mémoire, exciter la somnolence, enflammer le désir, disposer à l'obéissance, exprimer la joie, et donner l'exemple.

Invoquons donc le nom du Père. Il est Père, en effet, en raison de la condition de nature selon Éphésiens : « De qui toute paternité tire son nom au ciel et sur terre » (Ep 3,15). D'où, en Malachie : « Est-ce que nous n'avons pas tous un Père unique ? » (Ml 2,10) . Il est Père, aussi, en raison de la donation de la grâce ; en Romains : « Vous avez tous reçu l'esprit d'adoption des fils dans lequel nous crions : Abba, Père » (Rm 8,15) ; et en Galates : « Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l'esprit de son Fils criant : Abba, Père » (Ga 4,6). Il est Père, aussi, en raison de la réalisation de la gloire, selon Jérémie : « tu m'appelleras Père, et tu ne cesseras pas de marcher avec moi » (Cf. Jr 3,19).

Puisque donc, dans le nom du Père, Dieu est saisi comme fondateur de la nature, donneur de la grâce et réalisateur de la gloire, par là-même, il est donné de saisir qu'il est celui à qui seul nous devons demander.

Matthieu et Luc s'accordent sur l'invocation du nom de Père, afin qu'en ce seul nom, l'homme soit excité à la révérence et à la confiance, ces deux ailes sans lesquelles la prière n'a pas d'efficacité.







19 février 2018

Evangile du jour


Lundi 19 février 2018

Le lundi de la 1re semaine de Carême

St Conrad (Corrado) Confalonieri, ermite en Sicile († 1351), Bse Elisabetta Picenardi, servite de Marie († 1468)

Commentaire du jour
Saint Césaire d'Arles : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous »

Mt 25,31-46.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs :
il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : "Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ;
j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !"
Alors les justes lui répondront : "Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ?
tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?"
Et le Roi leur répondra : "Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait."
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : "Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ;
j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité."
Alors ils répondront, eux aussi : "Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?"
Il leur répondra : "Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait."
Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Césaire d'Arles (470-543), moine et évêque
Sermon 25 (trad. SC 243, p. 75)

« Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous »

Si nous faisons bien attention, frères, le fait que le Christ a faim dans les pauvres nous est profitable... Regarde : un sou d'un côté et le Royaume de l'autre. Quelle comparaison y a-t-il ? Tu donnes un sou au pauvre et du Christ tu reçois le Royaume ; tu donnes un morceau de pain et du Christ tu reçois la vie éternelle ; tu donnes un vêtement et du Christ tu reçois la rémission de tes péchés.

Ne méprisons donc pas les pauvres, mais désirons-les plutôt et hâtons-nous d'aller au-devant d'eux, parce que la misère des pauvres est le médicament des riches, comme le Seigneur lui-même l'a dit : « Donnez plutôt en aumônes ce que vous avez, et tout sera pur pour vous », et encore : « Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumônes » (Lc 11,41 ;12,33). Et l'Esprit Saint s'écrie par le prophète : « Comme l'eau éteint le feu, ainsi l'aumône éteint le péché » (Si 3,30)... Faisons donc miséricorde, frères, et avec l'aide du Christ, tenons le lien de sa garantie, celle surtout que je vous ai rappelée quand il dit : « Donnez et on vous donnera » (Lc 6,38) et encore : « Bienheureux les miséricordieux, car eux-mêmes obtiendront miséricorde » (Mt 5,7).

Que chacun s'applique, selon ses moyens, à ne pas venir à l'église les mains vides : celui qui désire recevoir doit en effet offrir quelque chose. Que celui qui le peut couvre le pauvre d'un vêtement neuf ; que celui qui ne le peut pas en offre au moins un vieux. Quant à celui qui ne se juge pas assez à l'aise pour cela, qu'il offre un morceau de pain, qu'il accueille un voyageur, qu'il lui prépare un lit, qu'il lui lave les pieds, pour mériter d'entendre le Christ lui dire : « Venez, les bénis, prenez possession du Royaume ; car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger ; j'étais étranger et vous m'avez accueilli. » Personne, frères très chers, ne pourra s'excuser de ne pas faire l'aumône, quand le Christ a promis de donner une récompense en échange d'un verre d'eau fraîche (Mt 10,42).







18 février 2018

Evangile du jour


Dimanche 18 février 2018

Premier dimanche de Carême

Bx Fra' Angelico, prêtre o.p. et peintre (1387-1455)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « En toutes choses, il a connu l'épreuve comme nous, et il n'a pas péché » (He 4, 15)

Mc 1,12-15.

Jésus venait d'être baptisé. Aussitôt l'Esprit pousse Jésus au désert
et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient.
Après l'arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l'Évangile de Dieu ;
il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l'Évangile. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Les Discours sur les Psaumes, Ps 60 ; CCL 39, 766 (trad. Brésard, 2000 ans C, p. 88 ; cf bréviaire, 1er dimanche de Carême)

« En toutes choses, il a connu l'épreuve comme nous, et il n'a pas péché » (He 4, 15)

« Écoute, ô Dieu, ma plainte, sois attentif à ma prière... Des confins de la terre je crie vers toi ; mon cœur est dans l'angoisse » (Ps 60,2-3). Des confins de la terre, c'est-à-dire de partout... Ce n'est donc pas une seule personne qui parle ainsi ; et pourtant si, c'est une seule personne, car il n'y a qu'un seul Christ dont nous sommes les membres (Ep 5,23)... Celui qui crie des confins de la terre est dans l'angoisse, mais il n'est pas abandonné. Car c'est nous, c'est-à-dire son corps, que le Seigneur a voulu préfigurer en son propre corps...

Il nous a symbolisés en sa personne quand il a voulu être tenté par Satan. On lit dans l'Évangile que notre Seigneur, le Christ Jésus, a été tenté au désert par le diable. Dans le Christ, c'est toi qui étais tenté, car le Christ avait pris de toi sa chair pour te donner son salut, de toi il prenait sa mort pour te donner sa vie, de toi il subissait ses outrages pour te donner son honneur. C'est donc de toi qu'il prenait aussi les tentations, pour te donner sa victoire. Si nous sommes tentés en lui, en lui aussi nous triomphons du diable.

Tu remarques bien que le Christ a été tenté, et tu ne remarques pas qu'il a remporté la victoire ? Reconnais-toi comme tenté en lui, reconnais-toi comme vainqueur en lui. Il aurait pu empêcher le diable de s'approcher de lui ; mais s'il n'avait pas été tenté, comment t'aurait-il enseigné la manière de vaincre dans la tentation ? C'est pourquoi ce n'est pas étonnant si, harcelé de tentations, il crie des confins de la terre selon ce psaume. Mais pourquoi n'est-il pas vaincu ? Le psaume continue : « Tu m'as établi sur le roc »... Souvenons-nous de l'Évangile : « Sur ce roc je bâtirai mon Église » (Mt 16,18). C'est donc l'Église, qu'il a voulue bâtir sur le roc, qui crie des confins de la terre. Mais qui est devenu rocher pour que l'Église puisse être bâtie sur le roc ? Écoutons saint Paul nous le dire : « Le rocher c'était le Christ » (1Co 10,4). C'est donc sur lui que nous sommes bâtis. Et voilà pourquoi ce roc sur lequel nous sommes bâtis a été le premier à être battu par les vents, les torrents et les pluies lorsque le Christ a été tenté par le diable (Mt 7,25). Voilà la fondation inébranlable sur laquelle il a voulu t'établir.







17 février 2018

Evangile du jour


Samedi 17 février 2018

Le samedi après les Cendres

Sts Sept Fondateurs de l'Ordre « Servites de Marie », Bx Antoni Leszczewicz, prêtre et martyr (1890-1943)

Commentaire du jour
Saint Jean-Paul II : « Suis-moi »

Lc 5,27-32.

En ce temps-là, Jésus sortit et remarqua un publicain (c'est-à-dire un collecteur d'impôts) du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. »
Abandonnant tout, l'homme se leva ; et il le suivait.
Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ; il y avait là une foule nombreuse de publicains et d'autres gens attablés avec eux.
Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu'ils se convertissent. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Message pour le Carême 1997 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana rev.)

« Suis-moi »

Le temps du Carême rappelle les quarante ans qu'Israël a passés dans le désert quand il était en marche vers la Terre Promise. Pendant cette période, le peuple a appris ce que signifiait vivre sous la tente, sans domicile fixe, dans une absence totale de sécurité. Bien des fois, il a été tenté de retourner en Égypte : là, au moins, il était sûr d'avoir à manger, même si c'était une nourriture d'esclaves. Dans la précarité du désert, c'est Dieu lui-même qui a fourni l'eau et la nourriture à son peuple et qui l'a protégé de tous les dangers. Ainsi l'expérience de dépendre totalement de Dieu s'est transformée pour les Hébreux en marche pour se libérer de l'esclavage et de l'idolâtrie des biens matériels.

Le temps du Carême aide les croyants à revivre, dans un effort de purification personnelle, ce même itinéraire spirituel en prenant conscience de la pauvreté et de la précarité de l'existence, et en redécouvrant l'intervention providentielle du Seigneur, qui invite à ouvrir les yeux sur les besoins de nos frères les plus nécessiteux. De cette façon, le Carême devient aussi le temps de la solidarité avec les individus et les peuples des nombreuses parties du monde qui se trouvent en situation précaire...

C'est de l'amour de Dieu que le chrétien apprend à secourir celui qui est dans le besoin...; il existe en effet une dimension plus élevée, indiquée par l'exemple du Christ lui-même : « Le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer sa tête » (Mt 8,20). Il voulait exprimer ainsi sa disponibilité totale envers son Père du ciel, dont il voulait accomplir la volonté sans se laisser entraver par la possession de biens terrestres... Le Christ nous précède sur cette route. Sa présence est une force et un encouragement : il nous rend libres et nous fait devenir des témoins de son amour.







16 février 2018

Evangile du jour


Vendredi 16 février 2018

Le vendredi après les Cendres

Bx Giuseppe Allamano, prêtre et fondateur (1851-1926), Bx Mariano Arciero, prêtre (1707-1788)

Commentaire du jour
Saint Pierre Chrysologue : « Quel est le jeûne qui me plaît ?... N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim ? » (Is 58,6-7)

Mt 9,14-15.

En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s'approchent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l'Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l'Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église
Homélie sur la prière, le jeûne et l'aumône ; PL 52, 320 (trad. bréviaire, 3e mercredi de Carême)

« Quel est le jeûne qui me plaît ?... N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim ? » (Is 58,6-7)

Celui qui pratique le jeûne doit comprendre le jeûne : il doit sympathiser avec l'homme qui a faim s'il veut que Dieu sympathise avec sa propre faim ; il doit faire miséricorde, celui qui espère obtenir miséricorde. Ce que nous avons perdu par le mépris, nous devons le conquérir par le jeûne ; immolons nos vies par le jeûne, parce qu'il n'est rien que nous puissions offrir à Dieu de plus important, comme le prouve le prophète lorsqu'il dit : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; le cœur qui est broyé et abaissé, Dieu ne le méprise pas » (Ps 50,19). Offre donc à Dieu ta vie, offre l'oblation du jeûne pour qu'il y ait là une offrande pure, un sacrifice saint, une victime vivante qui insiste en ta faveur.

Mais pour que ces dons soient agréés, il faut que vienne ensuite la miséricorde. Le jeûne ne porte pas de fruit s'il n'est pas arrosé par la miséricorde ; le jeûne devient moins aride par la miséricorde ; ce que la pluie est pour la terre, la miséricorde l'est pour le jeûne. Celui qui jeûne peut bien cultiver son cœur, purifier sa chair, arracher les vices, semer les vertus : s'il n'y verse pas les flots de la miséricorde, il ne recueille pas de fruit.

Toi qui jeûnes, ton champ jeûne aussi s'il est privé de miséricorde ; toi qui jeûnes, ce que tu répands par ta miséricorde rejaillira dans ta grange. Pour ne pas gaspiller par ton avarice, recueille par tes largesses. En donnant au pauvre, tu donnes à toi-même ; car ce que tu n'abandonnes pas à autrui, tu ne l'auras pas.







15 février 2018

Evangile du jour


Jeudi 15 février 2018

Le jeudi après les Cendres

St Claude La Colombière, prêtre s.j. (1641-1682), Bx Michel (Michał) Sopoćko, prêtre (1888-1975)

Commentaire du jour
Isaac le Syrien : « Qu'il me suive »

Lc 9,22-25.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »
Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. »
Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s'il se perd ou se ruine lui-même ? »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série, 71/74 (trad. Alfeyev, Bellefontaine 2001, p.62)

« Qu'il me suive »

Le Seigneur Dieu a livré son propre Fils à la mort sur la croix, à cause de son ardent amour pour la création... Non pas qu'il n'aurait pas pu nous racheter d'une autre façon, mais il a voulu manifester ainsi son amour débordant, comme un enseignement pour nous. Et par la mort de son Fils unique, il nous a rapprochés de lui. Oui, s'il avait possédé quelque chose de plus précieux, il nous l'aurait donné, afin que nous lui appartenions pleinement.

À cause de son grand amour pour nous, il n'appartenait pas à son bon plaisir de faire violence à notre liberté, bien qu'il aurait été capable de le faire, mais il a préféré que nous nous rapprochions de lui par amour de ce que nous pouvions comprendre.

À cause de son amour pour nous et par obéissance à son Père, le Christ a accepté joyeusement les insultes et la détresse... De la même façon, lorsque les saints deviennent parfaits, ils atteignent cette même perfection et ainsi, en déversant abondamment leur amour et leur compassion sur tous les hommes, ils ressemblent à Dieu.







14 février 2018

Evangile du jour


Mercredi 14 février 2018



Sts Cyrille et Méthode, patrons de l'Europe - fête - , St Valentin, martyr († v. 273)

Commentaire du jour
Saint Léon le Grand : Les exercices du carême : « Déchirez vos cœurs et non vos vêtements ; revenez au Seigneur votre Dieu » (Jl 2,13)

Mt 6,1-6.16-18.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l'accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l'aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Léon le Grand (?-v. 461), pape et docteur de l'Église
10e homélie pour le carême, 10,2-4 (trad. bréviaire, 3e dimanche du Carême ; SC 49 rev)

Les exercices du carême : « Déchirez vos cœurs et non vos vêtements ; revenez au Seigneur votre Dieu » (Jl 2,13)

Le Seigneur a dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt 9,13). Il n'est donc permis à aucun chrétien de haïr qui que ce soit, car personne n'est sauvé autrement que grâce au pardon des péchés... Que le peuple de Dieu soit donc saint, et qu'il soit bon : saint pour se détourner de ce qui est défendu, bon pour accomplir ce qui est commandé. C'est une grande chose, certes, d'avoir une foi droite et une doctrine sainte ; il est très louable de réprimer la gloutonnerie, d'avoir une douceur et une chasteté irréprochable, mais toutes ces vertus ne sont rien sans la charité...

Mes bien-aimés, tous les temps conviennent pour réaliser ce bien de la charité, mais le carême nous y invite plus spécialement. Ceux qui désirent accueillir la Pâque du Seigneur avec la sainteté de l'esprit et du corps doivent s'efforcer avant tout d'acquérir ce don qui contient l'essentiel des vertus et qui « couvre la multitude des péchés » (1P 4,8). C'est pourquoi, au moment de célébrer le mystère qui surpasse tous les autres, celui par lequel le sang de Jésus Christ a effacé nos fautes, préparons en premier lieu les sacrifices de la miséricorde. Ce que la bonté de Dieu nous a accordé, accordons-le à ceux qui ont péché contre nous. Que les injustices soient jetées dans l'oubli, que les fautes n'entraînent pas le châtiment, et que tous ceux qui nous ont offensés ne craignent plus d'être payés de retour...

Chacun doit bien savoir qu'il est lui-même pécheur et, pour recevoir lui-même le pardon, il doit se réjouir d'avoir trouvé quelqu'un à qui pardonner. Ainsi, lorsque nous dirons, selon l'enseignement du Seigneur : « Pardonne-nous nos offenses comme nous avons nous-mêmes pardonné à ceux qui nous ont offensés » (Mt 6,12), nous pouvons être sûrs que nous obtiendrons la miséricorde de Dieu.







13 février 2018

Evangile du jour


Mardi 13 février 2018

Le mardi de la 6e semaine du temps ordinaire

Bx Jourdain de Saxe, succ. de saint Dominique (1190-1237), Bx Ange (Angelo) Tancredi, frère mineur († 1257)

Commentaire du jour
Saint Anselme : « Vous ne voyez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? »

Mc 8,14-21.

En ce temps-là, les disciples avaient oublié d'emporter des pains ; ils n'avaient qu'un seul pain avec eux dans la barque.
Or Jésus leur faisait cette recommandation : « Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d'Hérode ! »
Mais ils discutaient entre eux sur ce manque de pains.
Jésus s'en rend compte et leur dit : « Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pains ? Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? Vous avez le cœur endurci ?
Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n'entendez pas ! Vous ne vous rappelez pas ?
Quand j'ai rompu les cinq pains pour cinq mille personnes, combien avez-vous ramassé de paniers pleins de morceaux ? » Ils lui répondirent : « Douze.
– Et quand j'en ai rompu sept pour quatre mille, combien avez-vous rempli de corbeilles en ramassant les morceaux ? » Ils lui répondirent : « Sept. »
Il leur disait : « Vous ne comprenez pas encore ? »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Anselme (1033-1109), moine, évêque, docteur de l'Église
Proslogion, ch.16

« Vous ne voyez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? »

Je ne peux pas voir ta lumière : elle est trop éclatante pour ma vue. Et pourtant, tout ce que je vois, c'est grâce à ta lumière que je le distingue, comme notre œil fragile voit, grâce au soleil, tout ce qu'il aperçoit, sans pouvoir cependant regarder le soleil lui-même.

Mon intelligence demeure impuissante devant ta lumière ; elle est trop éclatante. L'œil de mon âme est incapable de la recevoir, et il ne supporte même pas de rester longtemps fixé sur elle. Mon regard est blessé par son éclat, dépassé par son étendue ; il se perd dans son immensité et reste confondu devant sa profondeur.

Ô lumière souveraine et inaccessible ! Vérité totale et bienheureuse ! Que tu es donc loin de moi, et pourtant je suis si près de toi ! Tu échappes presque entièrement à ma vue, tandis que je suis, moi, tout entier sous ton regard. En tout lieu rayonne la plénitude de ta présence, et je ne te vois pas. C'est en toi que j'agis et que j'ai l'existence, pourtant je ne peux pas atteindre jusqu'à toi. Tu es en moi, tu es tout alentour de moi, et pourtant je ne peux pas te saisir du regard.







12 février 2018

Evangile du jour


Lundi 12 février 2018

Le lundi de la 6e semaine du temps ordinaire

Sts Martyrs d'Abitène - commémoraison - († 304)

Commentaire du jour
Catéchisme de l'Église catholique: Ceux qui croient voient les signes

Mc 8,11-13.

En ce temps-là, les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour le mettre à l'épreuve, ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.
Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. »
Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l'autre rive.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Catéchisme de l'Église catholique
§  156-159

Ceux qui croient voient les signes

      Les caractéristiques de la foi. La foi et l'intelligence : le motif de croire n'est pas le fait que les vérités révélées apparaissent comme vraies et intelligibles à la lumière de notre raison naturelle. Nous croyons « à cause de l'autorité de Dieu même qui révèle et qui ne peut ni se tromper ni nous tromper ». « Néanmoins, pour que l'hommage de notre foi soit conforme à la raison, Dieu a voulu que les secours intérieurs du Saint Esprit soient accompagnés des preuves extérieures de sa révélation » (Vatican I). C'est ainsi que les miracles du Christ et des saints, les prophéties, la propagation et la sainteté de l'Église, sa fécondité et sa stabilité « sont des signes certains de la révélation, adaptés à l'intelligence de tous », des « motifs de crédibilité » qui montrent que l'assentiment de la foi n'est « nullement un mouvement aveugle de l'esprit » (Vatican I).

      La foi est certaine, plus certaine que toute connaissance humaine, parce qu'elle se fonde sur la Parole même de Dieu, qui ne peut pas mentir. Certes, les vérités révélées peuvent paraître obscures à la raison et à l'expérience humaines, mais « la certitude que donne la lumière divine est plus grande que celle que donne la lumière de la raison naturelle » (S. Thomas d'Aquin). « Dix mille difficultés ne font pas un seul doute » (Bx J. H. Newman). « La foi cherche à comprendre » (S. Anselme) : il est inhérent à la foi que le croyant désire mieux connaître celui en qui il a mis sa foi, et mieux comprendre ce qu'il a révélé...

      Foi et science : « Bien que la foi soit au-dessus de la raison, il ne peut jamais y avoir de vrai désaccord entre elles. Puisque le même Dieu qui révèle les mystères et communique la foi a fait descendre dans l'esprit humain la lumière de la raison, Dieu ne pourrait se nier lui-même ni le vrai contredire jamais le vrai » (Vatican I). « C'est pourquoi la recherche méthodique, dans tous les domaines du savoir, si elle est menée d'une manière vraiment scientifique et si elle suit les normes de la morale, ne sera jamais réellement opposée à la foi : les réalités profanes et celles de la foi trouvent leur origine dans le même Dieu. Bien plus, celui qui s'efforce, avec persévérance et humilité, de pénétrer les secrets des choses, celui-là, même s'il n'en a pas conscience, est comme conduit par la main de Dieu, qui soutient tous les êtres et les fait ce qu'ils sont » (Vatican II).







11 février 2018

Evangile du jour


Dimanche 11 février 2018

Sixième dimanche du temps ordinaire
Notre-Dame de Lourdes (1858)

St Pedro de Jésus Maldonado Lucero, prêtre et martyr, St Séverin, abbé de St-Maurice († 507)

Commentaire du jour
Sainte Thérèse d'Avila : « Si tu le veux, tu peux »

Mc 1,40-45.

En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. »
Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »
À l'instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié.
Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt
en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »
Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l'écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l'Église
Vie écrite par elle-même, ch. 25 (trad. OC, Cerf 1995, p. 189 rev.)

« Si tu le veux, tu peux »

Mon tendre maître, tu es bien l'ami véritable ! Étant tout-puissant, ce que tu veux, tu le peux. Et jamais tu ne manques de vouloir, envers ceux qui t'aiment. Que tout ce qui est ici-bas te loue, Seigneur ! Comment faire retentir ma voix dans tout l'univers, pour annoncer combien tu es fidèle à tes amis ? Toutes les créatures peuvent nous manquer : toi qui en es le maître, tu ne nous manques jamais.

Que tu laisses souffrir peu de temps ceux qui t'aiment ! Ô mon maître, quelle délicatesse, quelle attention, quelle tendresse tu montres envers eux ! Oui, heureux celui qui n'a jamais rien aimé hors de toi ! Il est vrai, tu traites tes amis avec rigueur, mais c'est, je crois, pour mieux faire éclater dans l'excès de la souffrance, l'excès plus grand encore de ton amour. Mon Dieu, que n'ai-je de l'intelligence, du talent, que n'ai-je un langage nouveau, pour parler de tes œuvres telles que mon âme les conçoit ! Tout me fait défaut, mon Seigneur. Mais pourvu que tu ne m'abandonnes pas, moi je ne t'abandonnerai jamais...

Je sais par expérience avec quels avantages tu fais sortir de l'épreuve ceux qui ne mettent qu'en toi leur confiance. Tandis que j'étais dans [une] affliction amère..., ces seules paroles que j'ai entendues... ont suffi pour dissiper ma peine et me mettre dans une tranquillité parfaite : « Ne crains rien, ma fille ; c'est moi, je ne t'abandonnerai pas. Ne crains rien »... Et voici qu'à ces seules paroles, le calme se fait en moi, je me trouve forte, courageuse, rassurée ; je sens renaître la paix et la lumière. En un instant mon âme est transformée.







10 février 2018

Evangile du jour


Samedi 10 février 2018

Le samedi de la 5e semaine du temps ordinaire

Ste Scholastique, sœur de saint Benoît (480-543), Bx Alojzije Stépinac, cardinal et martyr (1898-1960)

Commentaire du jour
Saint Ambroise : « Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en route »

Mc 8,1-10.

En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n'avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit :
« J'ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n'ont rien à manger.
Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d'entre eux sont venus de loin. »
Ses disciples lui répondirent : « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? »
Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils lui dirent : « Sept. »
Alors il ordonna à la foule de s'asseoir par terre. Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule.
Ils avaient aussi quelques petits poissons, que Jésus bénit et fit aussi distribuer.
Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles.
Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya.
Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de Dalmanoutha.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Commentaire sur l'évangile de Luc, VI, 73-88 (trad. SC 45, p. 254s rev.)

« Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en route »

Seigneur Jésus, je sais bien que tu ne veux pas laisser à jeun ces gens ici avec moi, mais les nourrir des aliments que tu distribues ; ainsi, fortifiés par ta nourriture, ils n'auront pas à redouter de défaillir de faim. Je sais bien que nous aussi tu ne veux pas nous renvoyer à jeun... Tu l'as dit : tu ne veux pas qu'ils défaillent en chemin, c'est-à-dire qu'ils défaillent dans le parcours de cette vie, avant de parvenir au terme de la route, avant de parvenir au Père et de comprendre que tu viens du Père...

Le Seigneur a donc pitié, pour que nul ne défaille en chemin... Comme il fait pleuvoir sur les justes autant que sur les injustes (Mt 5,45), il nourrit aussi bien les justes que les injustes. N'est-ce pas grâce à la force de la nourriture que le saint prophète Élie, défaillant en chemin, a pu marcher quarante jours ? (1R 19,8) Cette nourriture, c'est un ange qui la lui a donnée ; mais vous, c'est le Christ lui-même qui vous nourrit. Si vous conservez la nourriture ainsi reçue, vous marcherez non pas quarante jours et quarante nuits..., mais pendant quarante ans, depuis votre sortie des confins de l'Égypte jusqu'à votre arrivée dans la terre d'abondance, dans la terre où coulent le lait et le miel (Ex 3,8)...

Le Christ partage donc les vivres, et il veut, sans aucun doute, donner à tous. Il ne refuse à personne, car il fournit tous. Cependant, quand il rompt les pains et qu'il les donne aux disciples, si vous ne tendez pas les mains pour recevoir votre nourriture, vous défaillirez en chemin... Ce pain que rompt Jésus, c'est le mystère de la parole de Dieu : lorsqu'elle est distribuée, elle augmente. À partir de quelques paroles seulement, Jésus a fourni à tous les peuples un aliment surabondant. Il nous a donné ses discours comme des pains, et tandis que nous les goûtons, ils se multiplient encore dans notre bouche... Alors que les foules mangent, les morceaux augmentent encore, en se multipliant, si bien que les restes, à la fin, sont encore plus abondants que les quelques pains partagés.







09 février 2018

Evangile du jour


Vendredi 09 février 2018

Le vendredi de la 5e semaine du temps ordinaire
Au Liban : fête de saint Maron (Maroun), patron du Liban

Bse Anna Katharina Emmerick, mystique (1774-1824), Ste Apolline, vierge et martyre († 249)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Ils proclamaient : 'Tout ce qu'il fait est admirable : il ouvre la bouche des muets' »

Mc 7,31-37.

En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.
Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui.
Jésus l'emmena à l'écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.
Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c'est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
Ses oreilles s'ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement.
Alors Jésus leur ordonna de n'en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient.
Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Les Discours sur les psaumes, 4e sur le psaume 103, §17

« Ils proclamaient : 'Tout ce qu'il fait est admirable : il ouvre la bouche des muets' »

« Je chanterai le Seigneur tant que je vis » (Ps 103,33). Que chantera le psalmiste ? Tout ce que Dieu est, il le chantera. Chantons la gloire du Seigneur durant toute notre vie. Notre vie actuelle n'est qu'une espérance ; notre vie à venir sera l'éternité. La vie de cette vie mortelle est l'espérance de la vie immortelle : « Je chanterai le Seigneur pendant toute ma vie ; je jouerai pour Dieu tant que je suis. » Et parce que je vivrai en lui sans fin, tant que je vivrai, je chanterai à mon Dieu.

Lorsque nous aurons commencé à chanter au Seigneur dans la cité du ciel, ne nous imaginons pas que nous devons y faire autre chose ; toute notre vie sera alors de chanter à la gloire de Dieu. Si, ici-bas, l'objet de nos louanges nous cause de l'ennui, nos chants de louange peuvent nous en causer aussi. Mais, si nous l'aimons éternellement, éternellement aussi nous le louerons : « Je chanterai pour mon Dieu tant que je vivrai ! »







08 février 2018

Evangile du jour


Jeudi 08 février 2018

Le jeudi de la 5e semaine du temps ordinaire

St Girolamo Emiliani, fond. des « Somasques » (1486-1537), Ste Joséphine Bakhita, esclave soudanaise puis religieuse

Commentaire du jour
Concile Vatican II: « Cette femme était païenne »

Mc 7,24-30.

En ce temps-là,  Jésus partit et se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu'on le sache, mais il ne put rester inaperçu :
une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds.
Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d'expulser le démon hors de sa fille.
Il lui disait : « Laisse d'abord les enfants se rassasier, car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit :
« À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. »
Elle rentra à la maison, et elle trouva l'enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d'elle.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Concile Vatican II
Déclaration sur les relations de l'Église avec les religions non-chrétiennes « Nostra Aetate », 1-2

« Cette femme était païenne »

À notre époque où le genre humain devient de jour en jour plus étroitement uni et où les relations entre les divers peuples augmentent, l'Église examine plus attentivement quelles sont ses relations avec les religions non-chrétiennes. Dans sa tâche de promouvoir l'unité et la charité entre les hommes, et même entre les peuples, elle examine ici d'abord ce que les hommes ont en commun et qui les pousse à vivre ensemble leur destinée.

Tous les peuples forment, en effet, une seule communauté ; ils ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter toute la race humaine sur la face de la terre, ils ont aussi une seule fin dernière : Dieu, dont la providence, les témoignages de bonté et les desseins de salut s'étendent à tous, jusqu'à ce que les élus soient réunis dans la Cité sainte, que la gloire de Dieu illuminera et où tous les peuples marcheront à sa lumière.

Les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la condition humaine, qui, hier comme aujourd'hui, troublent profondément le cœur humain... De façons diverses, elles s'efforcent d'aller au-devant de l'inquiétude du cœur humain en proposant des voies, c'est-à-dire des doctrines, des règles de vie et des rites sacrés.

L'Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d'agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu'elles diffèrent en beaucoup de points de ce qu'elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon de la Vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d'annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s'est réconcilié toutes choses.

[Références bibliques : Ac 17,26 ; Sg 8,1 ; Ac 14,17 ; 1Tm 2,4 ; Ap 21,23 ; Jn 14,6 ; 2Co 5,18-19]







07 février 2018

Evangile du jour


Mercredi 07 février 2018

Le mercredi de la 5e semaine du temps ordinaire

St Egidio Maria di S. Giuseppe, religieux o.f.m. (1729-1812)

Commentaire du jour
Saint Jean de la Croix : « Dieu, crée pour moi un cœur pur » (Ps 50,12)

Mc 7,14-23.

En ce temps-là, appelant de nouveau la foule, Jésus lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien.
Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur. »
[…]
Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l'interrogeaient sur cette parabole.
Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l'homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur,
parce que cela n'entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C'est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments.
Il leur dit encore : « Ce qui sort de l'homme, c'est cela qui le rend impur.
Car c'est du dedans, du cœur de l'homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres,
adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.
Tout ce mal vient du dedans, et rend l'homme impur. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l'Église
Avis et maximes (161-168 in trad. Seuil 1945, p. 1202)

« Dieu, crée pour moi un cœur pur » (Ps 50,12)

La pureté du cœur correspond au degré d'amour et de grâce de Dieu ; aussi quand notre Sauveur appelle bienheureux ceux qui ont le cœur pur (Mt 5,8), il parle de ceux qui sont remplis d'amour, car la béatitude nous est donnée selon le degré de notre amour.
Celui qui aime vraiment Dieu ne rougit point devant le monde de ce qu'il fait pour Dieu, et il ne le cache pas avec confusion, alors même que le monde entier viendrait à le condamner.
Celui qui aime vraiment Dieu regarde comme un gain et une récompense la perte de toutes les choses créées, et la perte de lui-même par amour pour Dieu...

Celui qui travaille pour Dieu avec un amour pur, non seulement ne s'inquiète pas d'être vu des hommes, mais n'agit même pas pour être vu de Dieu...
C'est une grande chose que de s'exercer beaucoup dans le saint amour, car l'âme arrivée à la perfection et à la consommation de l'amour, ne tarde pas, soit en cette vie, soit en l'autre, à voir la face de Dieu.
Celui qui a le cœur pur profite également de l'élévation et de l'abaissement pour devenir toujours plus pur, tandis que le cœur impur ne s'en sert que pour produire encore des fruits d'impureté.
Le cœur puise en toutes choses une connaissance de Dieu savoureuse, chaste, pure, spirituelle, pleine de joie et d'amour.







06 février 2018

Evangile du jour


Mardi 06 février 2018

Le mardi de la 5e semaine du temps ordinaire

St Alfonso Maria Fusco, prêtre et fondateur (1839-1910)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi »

Mc 7,1-13.

En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus,
et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées.
– Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ;
et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d'autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats.
Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »
Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu'il est écrit : 'Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi.
C'est en vain qu'ils me rendent un culte ; les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des préceptes humains.'
Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition.
En effet, Moïse a dit : 'Honore ton père et ta mère.' Et encore : 'Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort.'
Mais vous, vous dites : Supposons qu'un homme déclare à son père ou à sa mère : "Les ressources qui m'auraient permis de t'aider sont 'korbane', c'est-à-dire don réservé à Dieu",
alors vous ne l'autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ;
vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Les Discours sur les psaumes, Ps 99, §5

« Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi »

Qui a créé toute chose ? Qui t'a créé toi-même ? Que sont toutes ces créatures ? Qu'es-tu ? Et comment dire ce qu'est celui qui a créé tout cela ? Pour le dire, il faut que ta pensée le conçoive... : que ta pensée se porte donc vers lui, approche-toi de lui. Pour bien voir quelque chose, tu t'en approches... Mais Dieu n'est aperçu que par l'esprit, il n'est saisi que par le cœur. Et où est-il ce cœur par lequel on peut voir Dieu ? « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu » (Mt 5,8)...

On lit dans un psaume : « Approchez-vous de lui et vous serez éclairés » (Ps 33,6 Vulg). Pour approcher et être éclairé, il faut que tu détestes les ténèbres... Tu es pécheur, tu dois devenir juste ; mais tu ne pourras pas recevoir la justice si le mal te plaît encore. Détruis-le en ton cœur et purifie-le ; chasse le péché de ton cœur où veut venir habiter Celui que tu veux voir. L'âme humaine, notre « homme intérieur » (Ep 3,16), s'approche de Dieu autant qu'elle le peut, notre homme intérieur qui est recréé à l'image de Dieu, lui qui a été créé à l'image de Dieu (Gn 1,26) mais qui s'est éloigné de Dieu dans la dissemblance.

Certes, ce n'est pas dans l'espace qu'on se rapproche de Dieu ou qu'on s'en éloigne : si tu ne lui ressembles plus, tu t'écartes de Dieu ; si tu lui ressembles, tu t'approches de lui. Regarde donc comment le Seigneur veut que nous nous approchions de lui : il nous rend d'abord semblables à lui pour que nous puissions être près de lui. Il nous dit : « Soyez comme votre Père qui est dans les cieux, lui qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes ». Apprends donc à aimer ton ennemi (Mt 5,44-45). À mesure que cette charité grandit en toi, elle te ramène et te reforme à la ressemblance de Dieu...; et plus tu t'approches de cette ressemblance en avançant en amour, plus tu commences à sentir la présence de Dieu. Mais qui sens-tu ? Celui qui vient à toi ou celui auquel tu reviens ? Il ne s'est jamais éloigné de toi ; c'est toi qui t'es retiré loin de lui.







05 février 2018

Evangile du jour


Lundi 05 février 2018

Le lundi de la 5e semaine du temps ordinaire

Ste Agathe, vierge et martyre († 251), St Jésus Mendez Montoya, prêtre et martyr († 1928)

Commentaire du jour
Sainte Thérèse d'Avila : « Tous ceux qui le touchaient étaient sauvés »

Mc 6,53-56.

En ce temps-là, après la traversée, abordant à Génésareth, ils accostèrent.
Ils sortirent de la barque, et aussitôt les gens reconnurent Jésus :
ils parcoururent toute la région, et se mirent à apporter les malades sur des brancards là où l'on apprenait que Jésus se trouvait.
Et dans tous les endroits où il se rendait, dans les villages, les villes ou les campagnes, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l'Église
Le Chemin de la perfection, ch. 34 (trad. Seuil 1961, p. 201 ; cf OC, Cerf 1995, p. 833)

« Tous ceux qui le touchaient étaient sauvés »

Quand Jésus était en ce monde, le simple contact de ses vêtements guérissait les malades. Pourquoi douter, si nous avons la foi, qu'il ne fasse encore des miracles en notre faveur quand il est si intimement uni à nous dans la communion eucharistique ? Pourquoi ne nous donnera-t-il pas ce que nous lui demandons puisqu'il est dans sa propre maison ? Sa Majesté n'a pas coutume de mal payer l'hospitalité qu'on lui donne en notre âme, si on lui fait bon accueil. Éprouvez-vous de la peine de ne pas contempler notre Seigneur avec les yeux du corps ? Dites-vous que ce n'est pas ce qui vous convient actuellement...

Mais dès que notre Seigneur voit qu'une âme va profiter de sa présence, il se découvre à elle. Elle ne le verra pas, certes, des yeux du corps, mais il se manifestera à elle par de grands sentiments intérieurs ou par bien d'autres moyens. Restez donc avec lui de bon cœur. Ne perdez pas une occasion aussi favorable pour traiter de vos intérêts que l'heure qui suit la communion.