03 avril 2011

Evangile du jour

dimanche 03 avril 2011
Quatrième dimanche de Carême (Laetare)

St Richard, évêque (1197-1253)



Commentaire du jour
Saint Ephrem : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir »

Les lectures du jour

Jn 9,1-41.

En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance.
Ses disciples l'interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? »
Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. Mais l'action de Dieu devait se manifester en lui.
Il nous faut réaliser l'action de celui qui m'a envoyé, pendant qu'il fait encore jour ; déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir.
Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »
Cela dit, il cracha sur le sol et, avec la salive, il fit de la boue qu'il appliqua sur les yeux de l'aveugle,
et il lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » (ce nom signifie : Envoyé). L'aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.
Ses voisins, et ceux qui étaient habitués à le rencontrer - car il était mendiant - dirent alors : « N'est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? »
Les uns disaient : « C'est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c'est quelqu'un qui lui ressemble. » Mais lui affirmait : « C'est bien moi. »
Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-il ouverts ? »
Il répondit : « L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, il m'en a frotté les yeux et il m'a dit : 'Va te laver à la piscine de Siloé. ' J'y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j'ai vu. »
Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. »
On amène aux pharisiens cet homme qui avait été aveugle.
Or, c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux.
A leur tour, les pharisiens lui demandèrent : « Comment se fait-il que tu voies ? » Il leur répondit : « Il m'a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois. »
Certains pharisiens disaient : « Celui-là ne vient pas de Dieu, puisqu'il n'observe pas le repos du sabbat. » D'autres répliquaient : « Comment un homme pécheur pourrait-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés.
Alors ils s'adressent de nouveau à l'aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux ? » Il dit : « C'est un prophète. »
Les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme, qui maintenant voyait, avait été aveugle. C'est pourquoi ils convoquèrent ses parents
et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu'il est né aveugle ? Comment se fait-il qu'il voie maintenant ? »
Les parents répondirent : « Nous savons que c'est bien notre fils, et qu'il est né aveugle.
Mais comment peut-il voir à présent, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s'expliquer. »
Ses parents parlaient ainsi parce qu'ils avaient peur des Juifs. En effet, les Juifs s'étaient déjà mis d'accord pour exclure de la synagogue tous ceux qui déclareraient que Jésus est le Messie.
Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! »
Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. »
Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n'en sais rien ; mais il y a une chose que je sais : j'étais aveugle, et maintenant je vois. »
Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t'ouvrir les yeux ? »
Il leur répondit : « Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m'entendre encore une fois ? Serait-ce que vous aussi vous voulez devenir ses disciples ? »
Ils se mirent à l'injurier : « C'est toi qui es son disciple ; nous, c'est de Moïse que nous sommes les disciples.
Moïse, nous savons que Dieu lui a parlé ; quant à celui-là, nous ne savons pas d'où il est. »
L'homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d'où il est, et pourtant il m'a ouvert les yeux.
Comme chacun sait, Dieu n'exauce pas les pécheurs, mais si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, il l'exauce.
Jamais encore on n'avait entendu dire qu'un homme ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance.
Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. »
Ils répliquèrent : « Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.
Jésus apprit qu'ils l'avaient expulsé. Alors il vint le trouver et lui dit : « Crois-tu au Fils de l'homme ? »
Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? »
Jésus lui dit : « Tu le vois, et c'est lui qui te parle. »
Il dit : « Je crois, Seigneur ! », et il se prosterna devant lui.
Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »
Des pharisiens qui se trouvaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous des aveugles, nous aussi ? »
Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : 'Nous voyons ! ' votre péché demeure.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour

Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l'Église
Commentaire du Diatesseron, 16, 28-31 (trad. SC 121, p. 299s)

« Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir »

      « Il fit de la boue avec sa salive, et l'appliqua sur les yeux de
l'aveugle. » Et la lumière a jailli de la terre, comme au commencement,
quand...la ténèbre était répandue sur tout, et qu'il a commandé à la
lumière et qu'elle est née des ténèbres (Gn 1,2-3). Ainsi il a guéri un
défaut qui existait depuis la naissance, pour montrer que lui, dont la main
achevait ce qui manquait à la nature, il était bien celui dont la main
avait façonné la création au commencement. Et comme on refusait de croire
qu'il était avant Abraham (Jn 8,57), il a prouvé par cette œuvre qu'il
était le Fils de celui qui, de sa main, « forma le premier Adam avec la
terre » (Gn 2,7).

      Il a fait cela pour ceux qui cherchaient des miracles afin de croire
: « Les juifs cherchent des miracles » (1Co 1,22). Ce n'est pas la piscine
de Siloé qui a ouvert les yeux de l'aveugle, comme ce n'étaient pas les
eaux du Jourdain qui ont purifié Naaman (2R 5,14) : c'est le commandement
du Seigneur qui accomplit tout. Bien plus, ce n'est pas l'eau de notre
baptême, mais les noms de la Trinité qu'on prononce sur elle qui nous
purifient. « Il enduisit ses yeux de boue », afin que les pharisiens
nettoient l'aveuglement de leur cœur... Ceux qui voyaient la lumière
matérielle étaient conduits par un aveugle qui voyait la lumière de
l'esprit ; et, dans sa nuit, l'aveugle était conduit par ceux qui voyaient
extérieurement, mais étaient spirituellement aveugles.

      L'aveugle a lavé la boue de ses yeux, et il s'est vu lui-même ; les
autres ont lavé l'aveuglement de leur cœur, et ils se sont examinés
eux-mêmes. Ainsi, en ouvrant extérieurement les yeux d'un aveugle, notre
Seigneur ouvrait secrètement les yeux de beaucoup d'autres aveugles... Dans
ces quelques mots du Seigneur étaient cachés des trésors admirables, et
dans cette guérison, était esquissé un symbole : Jésus, fils du Créateur.




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