30 juin 2015

Evangile du jour


mardi 30 juin 2015

Mardi de la 13e semaine du Temps Ordinaire

Sts Premiers Martyrs de l'Église de Rome († 64), St Ladislas, roi de Moravie (1031-1095)

Commentaire du jour
Saint Cyrille de Jérusalem : « Qui est-il donc ? »

Mt 8,23-27.

En ce temps-là, comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent.
Et voici que la mer devint tellement agitée que la barque était recouverte par les vagues. Mais lui dormait.
Les disciples s'approchèrent et le réveillèrent en disant : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. »
Mais il leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? » Alors, Jésus, debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme.
Les gens furent saisis d'étonnement et disaient : « Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l'Église
Catéchèses baptismales, n° 10 (trad. Eds. Soleil Levant 1962 ; cf Orval)

« Qui est-il donc ? »

    Si quelqu'un veut honorer Dieu, qu'il se prosterne devant son Fils. Sans cela, le Père n'accepte pas d'être adoré. Du haut du ciel, le Père a fait entendre ces paroles : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ». Le Père trouve sa joie dans le Fils ; si tu ne trouves pas ta joie en lui toi aussi, tu n'auras pas la vie... Après avoir reconnu qu'il y a un seul Dieu, reconnais aussi qu'il y a le Fils unique de Dieu ; crois en « un seul Seigneur Jésus Christ » (Credo). Nous disons « un seul » parce que lui seul est Fils, même s'il a plusieurs noms...


    « Il est appelé Christ » [c'est-à-dire l'Oint], un Christ qui n'a pas reçu son onction de mains humaines, mais qui a été oint de toute éternité par le Père pour exercer en faveur des hommes le sacerdoce suprême... Il est appelé « Fils de l'homme », non pas qu'il tienne son origine de la terre, comme chacun de nous, mais parce qu'il doit venir sur les nuées juger les vivants et les morts. Il est appelé « Seigneur », non pas abusivement comme les seigneurs humains, mais bien parce que la seigneurie lui appartient par nature de toute éternité. Il est appelé fort à propos « Jésus » [c'est-à-dire « le Seigneur sauve »], car il sauve en guérissant. Il est appelé « Fils », non pas parce qu'une adoption l'ait élevé à ce titre, mais parce qu'il a été engendré selon sa nature.


    Il y a encore beaucoup d'autres appellations de notre Sauveur... Dans l'intérêt de chacun, le Christ se montre sous divers aspects. Pour ceux qui ont besoin de joie, il se fait « vigne » ; pour ceux qui doivent entrer, il est « la porte » ; et pour ceux qui veulent présenter leurs prières, il est là, « Grand Prêtre » et « Médiateur ». Pour les pécheurs, il s'est aussi fait « brebis » afin d'être immolé pour eux. Il se fait « tout à tous », en restant lui-même ce qu'il est par nature.


(Références bibliques : Mt 3,17 ; Mt 1,16 ; Mt 24,30 ; Dn 7,13 ; Mt 24,30 ; Lc 2,11 ; Mt 1,21 ; Mt 3,17 ; Jn 15,1 ; Jn 10,7 ; He 7,26 ; 1Tm 2,5 ; Ac 8,32 ; 1Co 9,22)







29 juin 2015

Evangile du jour


lundi 29 juin 2015

Saints Pierre et Paul, apôtres, solennité

Sts Pierre et Paul, apôtres et martyrs, Bx Raymond Lulle, tertiaire franciscain et martyr († 1316)

Commentaire du jour
Saint Léon le Grand : « Quand tu auras vieilli..., on te mènera où tu ne voudrais pas aller » (Jn 21,18)

Mt 16,13-19.

En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l'homme ? »
Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Léon le Grand (?-v. 461), pape et docteur de l'Église
Sermon 82/69 pour l'anniversaire des apôtres Pierre et Paul (trad. SC 200, p. 53 rev.)

« Quand tu auras vieilli..., on te mènera où tu ne voudrais pas aller » (Jn 21,18)

Tu ne crains pas de venir en cette ville de Rome, ô saint apôtre Pierre ! ... Tu ne crains pas Rome, maîtresse du monde, toi qui dans la maison de Caïphe as pris peur devant la servante du grand prêtre. La puissance des empereurs Claude et de Néron était-elle donc moindre que le jugement de Pilate ou que la fureur des dirigeants des juifs ? C'est que la force de l'amour triomphait en toi des raisons de craindre ; tu ne pensais pas devoir redouter ceux que tu as reçu mission d'aimer. Cette charité intrépide, tu l'avais déjà reçue quand l'amour que tu avais professé pour le Seigneur a été fortifié par sa triple question (Jn 21,15s)... Et il y avait pour accroître ta confiance les signes de tant de miracles, le don de tant de charismes, l'expérience de tant d'œuvres merveilleuses ! ... Sans douter donc de la fécondité de la tâche ni ignorer le temps qui te restait à vivre, tu apportais le trophée de la croix du Christ à Rome où t'attendaient, par une divine prédestination, à la fois l'honneur de l'autorité et la gloire du martyre.


    En cette même ville arrivait saint Paul, apôtre avec toi, instrument de choix (Ac 9,19) et enseignant des païens (1Tm 2,7), pour être avec toi en ce temps où déjà toute innocence, toute liberté, toute pudeur étaient opprimées sous le pouvoir de Néron. C'est lui qui, dans sa folie, a décrété le premier contre le nom chrétien une persécution générale et atroce, comme si la grâce de Dieu pouvait être éteinte par le massacre des saints... Mais « Précieuse aux regards de Dieu est la mort de ses saints » (Ps 115,15). Aucune cruauté n'a pu détruire la religion fondée par le mystère de la croix du Christ. L'Eglise n'est pas amoindrie, mais agrandie par les persécutions ; le champ du Seigneur se revêt sans cesse d'une plus riche moisson, lorsque les grains, tombant seuls, renaissent multipliés (Jn 12,24). Quelle descendance ont donnée en se développant ces deux plants divinement semés ! Des milliers de saints martyrs imitant le triomphe de ces deux apôtres ont...couronné cette ville d'un diadème aux pierreries innombrables.







28 juin 2015

Evangile du jour


dimanche 28 juin 2015

Treizième dimanche du temps ordinaire

St Irénée de Lyon, évêque et martyr († 202-203), Bse Maria Pia Mastena, vierge et fond. (1881-1951)

Commentaire du jour
Cardinal Joseph Ratzinger [Benoît XVI: « Jeune fille, je te le dis, lève-toi »

Mc 5,21-43.

En ce temps-là, Jésus regagna en barque l'autre rive, et une grande foule s'assembla autour de lui. Il était au bord de la mer.
Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds
et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu'elle soit sauvée et qu'elle vive. »
Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu'elle l'écrasait.
Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… –
elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –…
cette femme donc, ayant appris ce qu'on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.
Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »
À l'instant, l'hémorragie s'arrêta, et elle ressentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal.
Aussitôt Jésus se rendit compte qu'une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? »
Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t'écrase, et tu demandes : "Qui m'a touché ?" »
Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela.
Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? »
Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. »
Il ne laissa personne l'accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.
Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l'agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.
Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L'enfant n'est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l'enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l'enfant.
Il saisit la main de l'enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »
Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d'une grande stupeur.
Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Cardinal Joseph Ratzinger [Benoît XVI, pape de 2005 à 2013]
Der Gott Jesu Christi (trad. Dieu de Jésus Christ, Fayard 1977, p.105 rev.)

« Jeune fille, je te le dis, lève-toi »

« Tu ne peux abandonner ma vie au royaume des morts » (Ps 16,10). Cette parole de l'Ecriture s'accomplit en Jésus dans la mesure où il ressuscite le troisième jour, avant toute décomposition. La nouvelle mort de Jésus conduit au tombeau, mais non à la corruption. Elle est la mort de la mort... Cette victoire sur la puissance de la mort, là où justement elle apparaît irrévocable, est un point capital du témoignage biblique... : la puissance de Dieu, qui respecte sa création, n'est pas liée à la loi de la mort de celle-ci.


    Certes, la mort est la forme fondamentale du monde tel qu'il est actuellement. Mais la victoire sur la mort, sa suppression réelle et pas seulement en pensée, est une aspiration et une recherche de l'homme, aujourd'hui comme depuis toujours. La résurrection de Jésus nous dit que cette victoire est effectivement possible, que la mort ne faisait pas partie de la structure du créé, de la matière, en son principe et d'une manière irréversible... Elle nous dit de plus que la victoire sur les frontières de la mort est impossible à atteindre par des méthodes cliniques perfectionnées. Elle n'existe que par la puissance créatrice de la Parole de Dieu, et de l'Amour. Seules ces puissances sont assez fortes pour changer la structure de la matière de manière si radicale que les barrières de la mort deviennent surmontables...


    La foi en la résurrection est une profession de foi en l'existence réelle de Dieu et une profession de foi en sa création, au « oui » inconditionnel qui caractérise la relation de Dieu à la création et à la matière... C'est ce qui nous autorise à chanter l'alléluia pascal au milieu d'un monde sur lequel plane l'ombre menaçante de la mort.







27 juin 2015

Evangile du jour


samedi 27 juin 2015

Samedi de la 12e semaine du Temps Ordinaire

St Cyrille d'Alexandrie, docteur de l'Église (370-444), Bse Marguerite Bays, couturière mystique († 1879)

Commentaire du jour
Basile de Séleucie : « Beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident prendre place...dans le Royaume des cieux »

Mt 8,5-17.

En ce temps-là, comme Jésus était entré à Capharnaüm, un centurion s'approcha de lui et le supplia :
« Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit : « Je vais aller moi-même le guérir. »
Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri.
Moi-même qui suis soumis à une autorité, j'ai des soldats sous mes ordres ; à l'un, je dis : "Va", et il va ; à un autre : "Viens", et il vient, et à mon esclave : "Fais ceci", et il le fait. »
À ces mots, Jésus fut dans l'admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n'ai trouvé une telle foi.
Aussi je vous le dis : Beaucoup viendront de l'orient et de l'occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux,
mais les fils du Royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Et Jésus dit au centurion : « Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. » Et, à l'heure même, le serviteur fut guéri.
Comme Jésus entrait chez Pierre, dans sa maison, il vit sa belle-mère couchée avec de la fièvre.
Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta. Elle se leva, et elle le servait.
Le soir venu, on présenta à Jésus beaucoup de possédés. D'une parole, il expulsa les esprits et, tous ceux qui étaient atteints d'un mal, il les guérit,
pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Basile de Séleucie (?-v. 468), évêque
Homélie 19 sur le centurion, PG 85, 235s (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 354 rev.)

« Beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident prendre place...dans le Royaume des cieux »

Dans l'Évangile j'ai vu le Seigneur accomplir des miracles et, rassuré par eux, j'affermis ma parole craintive. J'ai vu le centurion se jeter aux pieds du Seigneur ; j'ai vu les nations envoyer au Christ leurs premiers fruits. La croix n'est pas encore dressée et déjà les païens se hâtent vers le maître. On n'a pas encore entendu : « Allez, enseignez toutes les nations » (Mt 28,19) et les nations accourent déjà. Leur course précède leur appel, elles brûlent du désir du Seigneur. La prédication n'a pas encore retenti et elles s'empressent vers celui qui prêche. Pierre...est encore enseigné et elles se rassemblent autour de celui qui l'enseigne ; la lumière de Paul n'a pas encore resplendi sous l'étendard du Christ et les nations viennent adorer le roi avec de l'encens (Mt 2,11).

Et maintenant voici qu'un centurion le prie et lui dit : « Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, paralysé, et il souffre beaucoup ». Voilà bien un nouveau miracle : le serviteur dont les membres sont paralysés conduit son maître au Seigneur ; la maladie de l'esclave rend la santé à son propriétaire. Cherchant la santé de son serviteur, il trouve le Seigneur, et tandis qu'il est en quête de la santé de son esclave, il devient la conquête du Christ.







26 juin 2015

Evangile du jour


vendredi 26 juin 2015

Vendredi de la 12e semaine du Temps Ordinaire

St Josemaría Escrivá de Balaguer, fond. « Opus Dei », Sts Jean et Paul, martyrs († 362)

Commentaire du jour
Benoît XVI: « Je le veux, sois purifié »

Mt 8,1-4.

Lorsque Jésus descendit de la montagne, des foules nombreuses le suivirent.
Et voici qu'un lépreux s'approcha, se prosterna devant lui et dit : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. »
Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » Et aussitôt il fut purifié de sa lèpre.
Jésus lui dit : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne l'offrande que Moïse a prescrite : ce sera pour les gens un témoignage. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Encyclique « Spe Salvi », 36 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Je le veux, sois purifié »

Comme l'agir, la souffrance [sous toutes ses formes] fait aussi partie de l'existence humaine. Elle découle, d'une part, de notre finitude et, de l'autre, de la somme de fautes qui, au cours de l'histoire, s'est accumulée et qui encore aujourd'hui grandit sans cesse.

Il faut certainement faire tout ce qui est possible pour atténuer la souffrance : empêcher, dans la mesure où cela est possible, la souffrance des innocents ; calmer les douleurs ; aider à surmonter les souffrances psychiques. Autant de devoirs aussi bien de la justice que de l'amour qui rentrent dans les exigences fondamentales de l'existence chrétienne et de toute vie vraiment humaine. Dans la lutte contre la douleur physique, on a réussi à faire de grands progrès, mais la souffrance des innocents et aussi les souffrances psychiques ont plutôt augmenté au cours des dernières décennies.

Oui, nous devons tout faire pour surmonter la souffrance, mais l'éliminer complètement du monde n'est pas dans nos possibilités humaines — simplement parce que nous ne pouvons pas nous extraire de notre finitude et parce qu'aucun de nous n'est en mesure d'éliminer le pouvoir du mal, de la faute, qui — nous le voyons — est continuellement source de souffrance. Dieu seul pourrait le réaliser : seul un Dieu qui entre personnellement dans l'histoire en se faisant homme et qui y souffre. Nous savons que ce Dieu existe et donc que ce pouvoir qui « enlève le péché du monde » (Jn 1,29) est présent dans le monde. Par la foi dans l'existence de ce pouvoir, l'espérance de la guérison du monde est apparue dans l'histoire.







25 juin 2015

Evangile du jour


jeudi 25 juin 2015

Jeudi de la 12e semaine du Temps Ordinaire

St Maxime, Ier évêque de Turin, St Guillaume de Verceil, abbé  (1085-1142)

Commentaire du jour
Philoxène de Mabboug : « Eveille-toi, toi qui dors » (Ep 5,14)

Mt 7,21-29.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce n'est pas en me disant : "Seigneur, Seigneur !" qu'on entrera dans le royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.
Ce jour-là, beaucoup me diront : "Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons expulsé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?"
Alors je leur déclarerai : "Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui commettez le mal !"
Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.
Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet. »
Lorsque Jésus eut terminé ce discours, les foules restèrent frappées de son enseignement,
car il les enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Philoxène de Mabboug (?-v. 523), évêque en Syrie
Homélie 1, 4-8 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 103, cf SC 44, 27-31)

« Eveille-toi, toi qui dors » (Ep 5,14)

« Tout homme qui écoute ce que je dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. » Il faut donc, selon ce que dit notre Maître, que nous nous appliquions non seulement à écouter la parole de Dieu, mais encore à y conformer notre vie... L'écoute de la loi est une bonne chose, car elle nous incite aux actions vertueuses. Nous avons raison de lire et de méditer les Écritures, car c'est ainsi que nous purifions le fond de notre âme des pensées mauvaises.


Mais lire, écouter et méditer assidûment la parole de Dieu sans la mettre en pratique, est une faute que l'Esprit de Dieu a condamnée à l'avance... Il a même interdit à celui qui se trouve dans de telles dispositions de prendre le livre saint dans ses mains. A l'impie, Dieu déclare : « Qu'as-tu à réciter mes lois, à garder mon alliance à la bouche, toi qui n'aimes pas les reproches et rejettes loin de toi mes paroles ? » (Ps 49,16-17)... Celui qui lit assidûment les Écritures sans les mettre en pratique trouve son accusation dans sa lecture ; il mérite une condamnation d'autant plus grave qu'il méprise et dédaigne chaque jour ce qu'il entend chaque jour. Il est comme un mort, un cadavre sans âme. Des milliers de trompettes et de cors peuvent bien sonner aux oreilles d'un mort, il ne les entendra pas. De même, l'âme qui est morte dans le péché, le cœur qui a perdu le souvenir de Dieu, n'entend pas le son ni les cris des paroles divines, et la trompette de la parole spirituelle ne l'impressionne pas ; cette âme est plongée dans le sommeil de la mort...


Il faut donc que le disciple de Dieu porte ancré dans son âme le souvenir de son Maître, Jésus Christ, et qu'il pense à lui jour et nuit.







24 juin 2015

Evangile du jour


mercredi 24 juin 2015



Ste María Guadalupe García Zavala, v. et fond. (1878-1963) , St Gohard, évêque de Nantes et martyr († 843)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Il faut qu'il grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30)

Lc 1,57-66.80.

Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils.
Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. Ils voulaient l'appeler Zacharie, du nom de son père.
Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s'appellera Jean. »
On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père comment il voulait l'appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné.
À l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.
L'enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il se fit connaître à Israël.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon pour la naissance de Jean Baptiste ; Mai 109 ; PLS II, 497 (trad. Quéré in L'Année en fêtes, Migne 2000, p. 507 rev.)

« Il faut qu'il grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30)

La naissance de Jean et celle de Jésus, puis leurs Passions, ont marqué leur différence. Car Jean naît lorsque le jour commence à diminuer ; le Christ, lorsque le jour se met à croître. La diminution du jour pour l'un est le symbole de sa mort violente. Son accroissement pour l'autre, l'exaltation de la croix.


    Il y a aussi un sens secret que le Seigneur révèle...par rapport à ce mot de Jean sur Jésus Christ : « Il faut qu'il croisse et que moi je diminue ». Toute la justice humaine...avait été consommée en Jean ; de lui la Vérité disait : « Parmi les enfants des femmes, il n'en est point surgi de plus grand que Jean Baptiste » (Mt 11,11). Nul homme, donc, n'aurait pu le dépasser ; mais il n'était qu'un homme. Or, en notre grâce chrétienne, on nous demande de ne pas nous glorifier dans l'homme, mais « si quelqu'un se glorifie, qu'il se glorifie dans le Seigneur » (2Co 10,17) : homme, en son Dieu ; serviteur, en son maître. C'est pour cette raison que Jean s'écrie : « Il faut qu'il croisse et que moi je diminue. » Bien sûr Dieu n'est ni diminué ni augmenté en soi, mais chez les hommes, au fur et à mesure que progresse la vraie ferveur, la grâce divine croît et la puissance humaine diminue, jusqu'à ce que parvienne à son achèvement la demeure de Dieu, qui est en tous les membres du Christ, et où toute tyrannie, toute autorité, toute puissance sont mortes, et où Dieu est tout en tous (Col 3,11).


    Jean l'évangéliste dit : « Il y avait la vraie lumière, qui éclaire tout homme venant en ce monde » (1,9) ; Jean-Baptiste, lui, dit : « Nous avons tous reçu de sa plénitude » (Jn 1,16). Lorsque la lumière, qui est en elle-même toujours totale, s'accroît néanmoins en celui qui en est illuminé, celui-là est diminué en lui-même lorsque s'abolit en lui ce qui était sans Dieu. Car l'homme, sans Dieu, ne peut rien que pécher, et sa puissance humaine diminue lorsque triomphe la grâce divine, destructrice du péché. La faiblesse de la créature cède à la puissance du Créateur et la vanité de nos affections égoïstes s'effondre devant l'universel amour, tandis que Jean Baptiste du fond de notre détresse, nous crie la miséricorde de Jésus Christ : « Il faut que lui grandisse et que moi je diminue ».







23 juin 2015

Evangile du jour


mardi 23 juin 2015

Mardi de la 12e semaine du Temps Ordinaire

St Giuseppe Cafasso, prêtre à Turin (1811-1860), Bse Maria Raffaella Cimatti, sœur hospitalière (1861-1945)

Commentaire du jour
Saint Clément de Rome: « Le chemin qui conduit à la vie »

Mt 7,6.12-14.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ; ne jetez pas vos perles aux pourceaux, de peur qu'ils ne les piétinent, puis se retournent pour vous déchirer.
« Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes.
« Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s'y engagent.
Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Clément de Rome, pape de 90 à 100 environ
Lettre aux Corinthiens, § 36-38 (trad. bréviaire)

« Le chemin qui conduit à la vie »

Voici quel est le chemin, mes bien-aimés, par lequel nous avons trouvé le salut : Jésus Christ, le grand prêtre qui présente nos offrandes, le protecteur et le soutien de notre faiblesse (He 10,20 ; 7,27 ; 4,15). Par lui nous fixons nos regards sur les hauteurs des cieux ; par lui nous contemplons comme dans un miroir le visage pur et sublime du Père ; par lui se sont ouverts les yeux de notre cœur ; par lui notre intelligence bornée et ténébreuse s'épanouit à la lumière ; par lui, le Maître a voulu nous faire goûter la connaissance immortelle, lui qui est « lumière éclatante de la gloire du Père..., placé bien au-dessus des anges, car il possède par héritage un nom bien plus grand que les leurs » (He 1,3-4)...

Considérons notre corps : la tête n'est rien sans les pieds, et de même les pieds ne sont rien sans la tête. Les moindres de nos membres sont nécessaires et bienfaisants pour le corps entier ; et même, tous servent le salut du corps entier en collaborant dans une soumission qui les unifie (1Co 12,12s). Assurons donc le salut du corps entier que nous formons dans le Christ Jésus, et que chacun se soumette à son prochain, selon le charisme que celui-ci a reçu. Que le fort se préoccupe du faible, que le faible respecte le fort ; que le riche subventionne le pauvre, que le pauvre rende grâce à Dieu qui lui a donné quelqu'un pour compenser son indigence. Que le sage montre sa sagesse non par des paroles, mais par de bonnes actions ; que l'humble ne se rende pas témoignage à lui-même, mais qu'il en laisse le soin à un autre. Que celui qui est chaste dans sa chair ne s'en vante pas, sachant que c'est un autre qui lui accorde la continence.

Songeons donc, mes frères, de quelle matière nous sommes nés ; qu'étions-nous donc, quand nous sommes entrés dans le monde ? A partir de quel tombeau, de quelle obscurité, celui qui nous a façonnés et créés nous a-t-il introduits dans ce monde qui lui appartient ? Car il avait préparé ses bienfaits avant même notre naissance. Puisque nous tenons de lui tout cela, nous devons lui rendre grâce pour tout.







22 juin 2015

Evangile du jour


lundi 22 juin 2015

Lundi de la 12e semaine du Temps Ordinaire

St Paulin, évêque de Nole en Campanie (354-431), St Thomas More, père de famille et martyr (1478-1535)

Commentaire du jour
Dorothée de Gaza : « Alors tu verras clair »

Mt 7,1-5.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ;
de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera.
Quoi ! tu regardes la paille dans l'œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ?
Ou encore : Comment vas-tu dire à ton frère : "Laisse-moi enlever la paille de ton œil", alors qu'il y a une poutre dans ton œil à toi ?
Hypocrite ! Enlève d'abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l'œil de ton frère. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Dorothée de Gaza (v. 500-?), moine en Palestine
Lettre 1 (trad. cf SC 92, p. 495)

« Alors tu verras clair »

Certaines personnes convertissent en humeur mauvaise tout aliment qu'ils absorbent, même si cet aliment est sain. La faute n'en est pas à l'aliment, mais à leur tempérament qui altère les aliments. De même, si notre âme a une mauvaise disposition, tout lui fait du mal ; elle transforme même les choses utiles en choses nuisibles pour elle. Si on jette un peu d'herbes amères dans un pot de miel, ne vont-elles pas altérer le pot entier, en rendant tout le miel amer ? C'est ce que nous faisons : nous répandons un peu de notre amertume et détruisons le bien du prochain, en le regardant d'après notre mauvaise disposition.


    D'autres gens ont un tempérament qui transforme tout en bonnes humeurs, même des aliments mauvais... Les porcs ont une très bonne constitution. Ils mangent des gousses, des noyaux de dattes et des ordures. Pourtant, ils transforment cette nourriture en viande succulente. Nous de même, si nous avons de bonnes habitudes et un bon état d'âme, nous pouvons tirer profit de tout, même de ce qui n'est pas profitable. Le livre des Proverbes dit fort bien : « Celui qui regarde avec douceur, obtiendra miséricorde » (12,13). Mais ailleurs : « A l'homme insensé toutes choses sont contraires » (14,7).


    J'ai entendu dire d'un frère que si, allant voir un autre, il trouvait sa cellule négligée et en désordre, il se disait en lui-même : « Comme ce frère est heureux d'être complètement détaché des choses terrestres et de porter si bien tout son esprit en haut, qu'il n'a même plus le loisir de ranger sa cellule ! » S'il allait ensuite chez un autre frère, et trouvait sa cellule rangée, propre et bien en ordre, il se disait : « La cellule de ce frère est aussi nette que son âme. Tel l'état de son âme, tel l'état de sa cellule ! » Jamais il ne disait de quelqu'un : « Celui-ci est désordonné » ou : « Celui-là est frivole ». Grâce à son état excellent, il tirait profit de tout. Que Dieu dans sa bonté nous donne, à nous aussi, un bon état pour que nous puissions profiter de tout et ne jamais mal penser du prochain. Si notre malice nous inspire des jugements ou des soupçons, transformons vite cela en bonne pensée. Car ne pas voir le mal du prochain engendre, Dieu aidant, la bonté.







21 juin 2015

Evangile du jour


dimanche 21 juin 2015

Douzième dimanche du temps ordinaire

St Luigi (Louis) Gonzaga, jésuite (1568-1591) - Mémoire, St José Isabel Flores Varela, prêtre et martyr (1866-1927)

Commentaire du jour
Homélie grecque ancienne: « Pourquoi avoir peur ? »

Mc 4,35-41.

Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule. Le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l'autre rive. »
Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d'autres barques l'accompagnaient.
Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait.
Lui dormait sur le coussin à l'arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N'avez-vous pas encore la foi ? »
Saisis d'une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Homélie grecque ancienne
Attribuée à tort à Origène (vers 185-253), prêtre et théologien (trad. Mt commenté, DDB 1985, p.64)

« Pourquoi avoir peur ? »

Ses disciples s'approchent de lui, le réveillent et lui disent : « Seigneur, au secours, nous périssons ! »... Ô bienheureux, ô vrais disciples de Dieu, vous avez avec vous le Seigneur votre Sauveur et vous craignez un danger ? La Vie est avec vous et vous vous inquiétez pour votre mort ? Vous tirez de son sommeil le Créateur présent avec vous, comme s'il ne pouvait pas, même endormi, calmer les vagues, faire tomber la tempête ?


    Que répondent à cela les disciples bien-aimés ? Nous sommes de tout petits enfants encore faibles. Nous ne sommes pas encore des hommes vigoureux... Nous n'avons pas encore vu la croix ; la Passion du Seigneur, sa résurrection, son ascension dans les cieux, la descente du Saint Esprit Paraclet ne nous ont pas encore rendus solides... Le Seigneur a raison de nous dire : « Pourquoi êtes-vous peureux, gens de peu de foi ? » Pourquoi êtes-vous sans force ? Pourquoi ce manque de confiance ? Pourquoi si peu de témérité quand vous avez la Confiance auprès de vous ? Même si la mort allait faire irruption, ne devrez-vous pas la supporter avec une grande constance ? En tout ce qui arrive, je vous donnerai la force nécessaire, en tout danger, en toute épreuve, y compris la sortie de l'âme de son corps... Si, dans les dangers, ma force est nécessaire pour tout supporter avec foi comme un homme, combien plus nécessaire est-elle en présence des tentations de la vie pour ne pas tomber !


    Pourquoi vous troubler, gens de peu de foi ? Vous savez que je suis puissant sur terre ; pourquoi ne croyez-vous pas que je suis puissant aussi sur mer ? Si vous me reconnaissez comme vrai Dieu et Créateur de tout, pourquoi ne croyez-vous pas que j'ai pouvoir sur tout ce que j'ai créé ? « Alors il se dressa et commanda avec force aux vents et à la mer et il se fit un grand calme. »







20 juin 2015

Evangile du jour


samedi 20 juin 2015

Samedi de la 11e semaine du Temps Ordinaire

St. Nikovlao Kabavsila, théologien orthodoxe († 1397) , Bse Margaret Ball, veuve et martyre (v. 1515-1584)

Commentaire du jour
Saint Raphaël Arnáiz Barón : « Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? »

Mt 6,24-34.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent.
C'est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n'amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?
Qui d'entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?
Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.
Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d'entre eux.
Si Dieu donne un tel vêtement à l'herbe des champs, qui est là aujourd'hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?
Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : "Qu'allons-nous manger ?" ou bien : "Qu'allons-nous boire ?" ou encore : "Avec quoi nous habiller ?"
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.
Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 04/03/1938, (trad. Cerf 2008, p. 372)

« Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? »

      Au nom du Dieu saint, je prends aujourd'hui la plume pour que mes paroles, s'estampant sur la feuille blanche, servent de louange perpétuelle au Dieu béni, auteur de ma vie, de mon âme, de mon cœur. Je voudrais que l'univers entier, avec les planètes, tous les astres et les innombrables systèmes stellaires, soient une immense étendue, polie et brillante, où je pourrais écrire le nom de Dieu. Je voudrais que ma voix soit plus puissante que mille tonnerres, et plus forte que le fracas de la mer, et plus terrible que le grondement des volcans, pour seulement dire : Dieu ! Je voudrais que mon cœur soit aussi grand que le ciel, pur comme celui des anges, simple comme celui de la colombe (Mt 10,16), pour y mettre Dieu ! Mais puisque toute cette grandeur dont tu rêves ne peut pas devenir réalité, contente-toi de peu et de toi-même qui n'es rien, Frère Raphaël, car le rien même doit te suffire...


      Pourquoi se taire ? Pourquoi le cacher ? Pourquoi ne pas crier au monde entier et publier aux quatre vents les merveilles de Dieu ? Pourquoi ne pas dire aux gens et à tous ceux qui veulent l'entendre : voyez-vous ce que je suis ? Voyez-vous ce que j'ai été ? Voyez-vous ma misère se traînant dans la boue ? Car peu importe : émerveillez-vous ; malgré tout ça, je possède Dieu. Dieu est mon ami ! Dieu m'aime, moi, d'un tel amour que, si le monde entier le comprenait, toutes les créatures deviendraient folles et hurleraient de stupeur. Et encore, cela est peu. Dieu m'aime tellement que même les anges n'y comprennent rien ! (cf. 1P 1,12) La miséricorde de Dieu est grande ! M'aimer, moi, être mon ami, mon frère, mon père, mon maître. Être Dieu, et moi, être ce que je suis !


      Ah, mon Jésus, je n'ai ni papier, ni plume. Que puis-je dire ! Comment ne pas devenir fou ?







19 juin 2015

Evangile du jour


vendredi 19 juin 2015

Vendredi de la 11e semaine du Temps Ordinaire

St Romuald, fondateur des Camaldules (v. 952-1027), Ste Julienne (Giuliana) Falconieri, vierge (1270-1341)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Faites-vous des trésors dans le ciel »

Mt 6,19-23.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler.
Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n'y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler.
Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
La lampe du corps, c'est l'œil. Donc, si ton œil est limpide, ton corps tout entier sera dans la lumière ;
mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres ! »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 123

« Faites-vous des trésors dans le ciel »

Toi, qu'es-tu ? riche ou pauvre ? Beaucoup me disent : je suis pauvre, et ils disent vrai. Je vois des pauvres qui possèdent quelque chose ; j'en vois qui sont complètement indigents. Mais en voici un chez qui abondent l'or et l'argent — oh ! s'il savait combien il est pauvre ! Il le reconnaîtra s'il regarde le pauvre qui est près de lui. D'ailleurs quelle que soit ton opulence, toi qui es riche, tu n'es qu'un mendiant à la porte de Dieu.


Voici l'heure de la prière... Tu fais des demandes ; la demande n'est-elle pas un aveu de ta pauvreté ? En effet, tu dis : « Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour ». Toi donc qui demandes ton pain quotidien, es-tu riche ou pauvre ? Et pourtant le Christ ne craint pas de te dire : « Donne-moi ce que je t'ai donné. De fait, qu'as-tu apporté en venant en ce monde ? Tout ce que tu as trouvé dans la création, c'est moi qui l'ai créé. Tu n'as rien apporté, tu n'emporteras rien. Pourquoi ne me donnes-tu pas de ce qui est mien ? Tu es dans l'abondance et le pauvre dans le besoin, mais remontez au commencement de votre existence : tous deux vous êtes nés complètement nus. Même toi, tu es né nu. Ensuite tu as trouvé ici-bas de grands biens ; mais aurais-tu par hasard apporté quelque chose avec toi ? Je demande donc ce que j'ai donné ; donne et je te rendrai.


    « Tu m'as eu pour bienfaiteur ; rends-moi ton débiteur, à un taux élevé... Tu me donnes peu, je te rendrai beaucoup. Tu me donnes les biens de ce monde, je te rendrai les trésors du ciel. Tu me donnes des richesses temporelles, je t'établirai sur des possessions éternelles. Je te rendrai à toi, quand j'aurai pris possession de toi ».







18 juin 2015

Evangile du jour


jeudi 18 juin 2015

Jeudi de la 11e semaine du Temps Ordinaire

St Marc et St Marcellien, martyrs († v. 304), St Grégoire (Gregorio) Barbarigo, évêque (1625-1697)

Commentaire du jour
Saint Cyprien : « Vous donc, priez ainsi : Notre Père »

Mt 6,7-15.

En ce temps-là,  Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l'ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes.»



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La Prière du Seigneur, 8 (trad. cf bréviaire 11e lun.)

« Vous donc, priez ainsi : Notre Père »

  Avant tout, le Christ, Docteur de la paix et Maître de l'unité, n'a pas voulu que la prière soit individuelle et privée, comme si on ne priait que pour soi. Nous ne disons pas : « Mon Père, qui es aux cieux », ni « donne-moi aujourd'hui mon pain de ce jour ». Chacun ne demande pas que la dette lui soit remise à lui seul, ni que lui seul ne soit induit en tentation et délivré du Mal. Pour nous la prière est publique et communautaire, et quand nous prions, nous intercédons non pour un seul mais pour tout le peuple, car nous, le peuple entier, nous sommes un.


Le Dieu de la paix et le Maître de la concorde, qui nous a enseigné l'unité, a voulu qu'un seul prie pour tous, comme lui-même en un seul a porté tous les hommes. Les trois jeunes Hébreux jetés dans la fournaise ont observé cette loi de la prière… : « Tous trois, d'une seule voix, chantaient une hymne et bénissaient Dieu » (Dn 3,51)… Les apôtres et les disciples priaient de cette manière après l'Ascension du Seigneur : « Tous d'un même cœur persévéraient dans la prière, avec quelques femmes et Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères » (Ac 1,14). D'un seul cœur, ils participaient fidèlement la prière ; par leur ferveur et leur amour mutuel, ils témoignaient que Dieu, « qui fait habiter les hommes unanimes dans une même maison » (Ps 67,7 Vulg), n'admet dans sa demeure éternelle que ceux qui prient en communion les uns avec les autres. 







17 juin 2015

Evangile du jour


mercredi 17 juin 2015

Mercredi de la 11e semaine du Temps Ordinaire

Bx Marie-Joseph Cassant, moine cistercien (1878-1903), St Avit, abbé de Micy-Saint Mesmin († v. 530)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte et prie ton Père qui est là dans le secret »

Mt 6,1-6.16-18.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l'accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l'aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
2ème discours sur le Psaume 33, §8 ; PL 36,312

« Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte et prie ton Père qui est là dans le secret »

Entrer au fond de ta maison, c'est rentrer dans ton cœur. Heureux ceux qui se réjouissent de rentrer dans leur cœur, et qui n'y trouvent rien de mal...


    Ils sont bien à plaindre, ceux qui, en rentrant chez eux, peuvent craindre d'en être chassés par d'âpres disputes avec les leurs. Mais combien plus malheureux sont ceux qui n'osent pas rentrer dans leur conscience, de peur d'en être chassés par le remords de leurs péchés. Si tu veux rentrer avec plaisir dans ton cœur, purifie-le. « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5,8). Enlève de ton cœur les souillures de la convoitise, les taches de l'avarice, l'ulcère de la superstition ; enlève les sacrilèges, les pensées mauvaises, les haines, je ne dis pas seulement envers tes amis, mais même envers tes ennemis. Enlève tout cela, puis rentre alors dans ton cœur et tu y seras heureux.







16 juin 2015

Evangile du jour


mardi 16 juin 2015

Mardi de la 11e semaine du Temps Ordinaire

St Jean-François Régis, prêtre s.j. (1597-1640), Bse Maria Theresia Scherer, cofondatrice (1825-1888)

Commentaire du jour
Isaac le Syrien : « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons »

Mt 5,43-48.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série, n° 60 (trad. DDB 1981, p. 324 rev.)

« Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons »

      Annonce la bonté de Dieu. Car alors que tu es indigne, il te dirige, et alors que tu lui dois tout, il ne te réclame rien. Et pour les petites choses que tu fais, il te donne en retour de grandes choses. N'appelle pas Dieu donc simplement juste. Car ce n'est pas par rapport à ce que tu fais toi qu'il révèle sa justice. Si David le nomme juste et droit (Ps 32,5), son Fils nous a révélé qu'il est bien plutôt bon et doux : « Il est bon pour les méchants et les impies » (Lc 6,35).


      Comment peux-tu en rester à la simple justice de Dieu, quand tu lis le chapitre sur le salaire des ouvriers ? « Mon ami, je ne te fais aucun tort, je veux donner à ce dernier venu autant qu'à toi. Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce moi je suis bon ? » (Mt 20,13-15). Comment peut-on dire simplement que Dieu est juste quand on lit le chapitre du fils prodigue qui a dissipé la richesse de son père dans la débauche, comment à la seule componction qu'il a montrée, son père a couru vers lui, s'est jeté à son cou et lui a donné plein pouvoir sur toute sa richesse ? (Lc 15,11s) Ce n'est pas un autre qui nous a dit cela sur Dieu, pour que nous en doutions. C'est son Fils lui-même ; lui-même a donné de Dieu ce témoignage. Où donc est la justice de Dieu ? N'est-ce pas en ce qu'« alors que nous étions pécheurs, le Christ est mort pour nous » ? (Rm 5,8) Si Dieu se montre compatissant ici bas, croyons qu'il l'est depuis toute éternité.







15 juin 2015

Evangile du jour


lundi 15 juin 2015

Lundi de la 11e semaine du Temps Ordinaire

Ste Germaine Cousin, vierge (1579-1601), Bse Albertina Berkenbrock, vierge et martyre (1919-1931)

Commentaire du jour
Saint Irénée de Lyon : « La loi parfaite, celle de la liberté » (Jc 1,25)

Mt 5,38-42.

En ce temps- là, Jésus disait à ses disciples : Vous avez appris qu'il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre.
Et si quelqu'un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos !



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies, IV, 13, 3 (trad. cf SC  100, p. 531)

« La loi parfaite, celle de la liberté » (Jc 1,25)

« A qui prend ta tunique, dit le Christ, donne aussi ton manteau ; à qui prend ton bien, ne réclame pas ; et ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux » (Mt 5,40 ;Lc 6,30-31). De la sorte, nous ne nous attristerons pas comme des gens qu'on aurait dépossédés contre leur gré, mais au contraire nous nous réjouirons comme des gens qui auraient donné de bon cœur, puisque nous ferons un don gratuit au prochain plus que nous ne céderons à la contrainte. « Et, dit-il, si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en avec lui deux mille ». De la sorte nous ne le suivons pas comme un esclave, mais nous le précédons comme un homme libre. En toutes choses donc le Christ t'invite à te rendre utile à ton prochain, ne considérant pas sa méchanceté, mais mettant le comble à ta bonté. Il nous invite ainsi à nous rendre semblable à notre Père « qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5,45).


    Tout cela n'est pas le fait de quelqu'un qui abolit la Loi, mais de quelqu'un qui l'accomplit et qui l'étend pour nous (Mt 5,17). Le service de la liberté est un plus grand service ; notre libérateur nous propose une soumission et une dévotion plus profondes à son égard. Car il ne nous a pas libérés des contraintes de la Loi ancienne pour que nous nous détachions de lui...mais pour que, ayant reçu plus abondamment sa grâce, nous l'aimions davantage et que, l'ayant aimé davantage, nous recevions de lui une gloire d'autant plus grande quand nous serons pour toujours en présence de son Père.







14 juin 2015

Evangile du jour


dimanche 14 juin 2015

Onzième dimanche du temps ordinaire

Bse Francisca de Paula De Jesus, laïque brésilienne, St Élisée, prophète succ. d'Elie (IXe av. JC)

Commentaire du jour
Saint Pierre Chrysologue : « Mais quand on l'a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères »

Mc 4,26-34.

En ce temps-là, parlant à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette en terre la semence :
nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment.
D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi.
Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l'a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l'entendre.
Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église
Sermon 98, 1-2 ; CCL 24A, 602 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 225 rev.)

« Mais quand on l'a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères »

      Frères, vous avez appris comment le Royaume des cieux, dans toute sa grandeur, est comparé à une graine de moutarde... Est-ce là tout ce que les croyants espèrent ? Est-ce là tout ce que les fidèles attendent ?... Est-ce là « ce que l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au cœur de l'homme » ? Est-ce là ce que promet l'apôtre Paul et qui est tenu en réserve dans le mystère inexprimable du salut, pour ceux qui aiment ? (1Co 2,9) Ne nous laissons pas déconcerter par les paroles du Seigneur. Si, en effet, « la faiblesse de Dieu est plus forte que l'homme, et si la folie de Dieu est plus sage que l'homme » (1Co 1,25), cette toute petite chose, qui est le bien de Dieu, est plus splendide que toute l'immensité du monde.


      Puissions-nous seulement semer dans notre cœur cette graine de moutarde, de sorte qu'elle devienne le grand arbre de la connaissance (Gn 2,9), s'élevant de toute sa hauteur pour élever notre pensée jusqu'au ciel, et déployant toutes les branches de l'intelligence...


      Le Christ est le Royaume. A la manière d'une graine de moutarde, il a été jeté dans un jardin, le corps de la Vierge. Il a grandi et est devenu l'arbre de la croix qui couvre la terre entière. Après qu'il eut été broyé par la Passion, son fruit a produit assez de saveur pour donner son bon goût et son arôme à tous les êtres vivants qui le touchent. Car, tant que la graine de moutarde demeure intacte, ses vertus restent cachées, mais elles déploient toute leur puissance quand la graine est broyée. De même le Christ a-t-il voulu que son corps soit broyé pour que sa force ne reste pas cachée... Le Christ est roi, car il est le principe de toute autorité. Le Christ est le Royaume, car en lui réside toute la gloire de son royaume.







13 juin 2015

Evangile du jour


samedi 13 juin 2015



St Antoine de Padoue, docteur de l'Église (1195-1231) , Bse Mariana Biernacka, martyre du nazisme (1888-1943)

Commentaire du jour
Saint Maximilien Kolbe : « Voici ta mère » (Jn 19,27)

Lc 2,41-51.

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s'en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l'insu de ses parents.
Pensant qu'il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.
C'est au bout de trois jours qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l'entendaient s'extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d'étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m'ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Maximilien Kolbe (1894-1941), franciscain, martyr
Conférences du 5/7/1936, 3 et 4/9/1937, 14/5/1936 (trad. Entretiens spirituels inédits, Lethieulleux 1974, p. 88)

« Voici ta mère » (Jn 19,27)

Efforçons-nous d'aimer le Seigneur Jésus avec le cœur de l'Immaculée, de le recevoir avec son cœur, de le louer avec ses attitudes à elle, de réparer, remercier, même si nous ne le comprenons pas, cependant c'est la réalité. C'est par son cœur, par ses attitudes que nous louons le Seigneur Jésus. Si vraiment c'est elle qui aime et glorifie Jésus par nous, alors nous sommes ses instruments.

Elle seule va nous apprendre comment aimer le Seigneur Jésus, bien mieux, sans comparaison, que tous les livres et tous les maîtres. Elle nous apprend à l'aimer comme elle l'aime. Et tout notre effort doit tendre à ce qu'elle seule aime le Seigneur Jésus avec notre cœur.

Seule l'âme possédée par l'amour de Dieu retire d'elle tout ce qui l'encombre. Tout se concentre sur l'amour de Dieu. Et maintenant qui donc aime plus Jésus pauvre et crucifié, dans la crèche, que la Mère très sainte ! Personne au monde, même parmi les anges, n'a aimé et n'aime aussi ardemment le Seigneur Jésus que la Mère de Dieu... L'Immaculée est l'épanouissement de l'amour divin dans nos âmes et le moyen de nous approcher du cœur de Jésus.







12 juin 2015

Evangile du jour


vendredi 12 juin 2015



Bse Marie-Candide de l'Eucharistie, carmélite (1884-1949), Bse Antonia Maria Verna, vierge et fondatrice (1733-1838)

Commentaire du jour
Saint Bonaventure : Voici le cœur qui a tant aimé les hommes

Jn 19,31-37.

Jésus venait de mourir. Comme c'était le jour de la Préparation (c'est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d'autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu'on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes.
Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l'autre homme crucifié avec Jésus.
Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes,
mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau.
Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu'il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez.
Cela, en effet, arriva pour que s'accomplisse l'Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé.
Un autre passage de l'Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l'Église
L'Arbre de vie, 29-30, 47 (trad. cf bréviaire Sacré Cœur et Orval)

Voici le cœur qui a tant aimé les hommes

      Toi qui as été racheté, contemple celui qui pour toi est suspendu à la croix… La sagesse de Dieu a bien voulu que la lance d'un soldat perce et ouvre son côté ; il en est sorti du sang et de l'eau (Jn 19,34). De cette source, du plus profond de son cœur, le Christ donne aux sacrements de l'Église le pouvoir de donner la vie de la grâce… ; il donne à boire de cette « eau vive qui jaillit jusque dans la vie éternelle » (Jn 4,14).


      Lève-toi donc, toi qui aimes le Christ, « sois comme la colombe qui pose son nid au fond de la caverne » (Jr 48,28), et là, « comme l'oiseau qui a trouvé sa demeure » (Ps 83,4), ne cesse pas de veiller ; comme la tourterelle, viens y abriter tes petits et avance ta bouche pour « puiser de l'eau aux sources du salut » (Is 12,3). Voilà en effet « la source qui, jaillie au milieu de l'Éden, se divise en quatre bras » (Gn 2,10) et, répandue dans les cœurs des croyants, arrose et féconde la terre tout entière... Qui que tu sois, cours à cette source de vie et de lumière avec un désir ardent et, dans ton amour de Dieu, crie-lui de toute ta force et de ton cœur : « Beauté inexprimable du Dieu très-haut, resplendissement très pur de la lumière éternelle, Vie qui donnes la vie à tous les vivants, lumière qui donnes son éclat à toute lumière et qui gardes en leur splendeur immuable et en leur diversité les astres qui brillent devant le trône de ta divinité depuis l'origine des temps !


      « Fleuve éternel et inaccessible, limpide et doux, dont la source est cachée aux yeux de tous les mortels, profondeur sans fond, hauteur sans limites, largeur sans bornes, pureté sans aucun trouble ! C'est de toi que découle 'le fleuve qui réjouit la cité de Dieu' (Ps 45,5)..., pour que nous te chantions des hymnes de louange, 'dans les acclamations de joie et d'action de grâce' (Ps 41,5), car nous savons d'expérience 'qu'auprès de toi est la source de la vie et que dans ta lumière nous verrons la lumière' (Ps 35,10) ».







11 juin 2015

Evangile du jour


jeudi 11 juin 2015

Saint Barnabé, apôtre, mémoire

St Barnabé, apôtre (Ier s.), Bx Ignace Maloyan, évêque et martyr (1869-1915)

Commentaire du jour
Concile Vatican II: « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement »

Mt 10,7-13.

En ce temps-là, Jésus disait aux douze Apôtres : Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.
Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures,
ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. L'ouvrier, en effet, mérite sa nourriture.
Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu'à votre départ.
En entrant dans la maison, saluez ceux qui l'habitent.
Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. Si elle n'en est pas digne, que votre paix retourne vers vous.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Concile Vatican II
Décret sur l'activité missionnaire de l'Église « Ad Gentes », § 4-5

« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement »

Le Seigneur Jésus, avant de donner librement sa vie pour le monde, a organisé le ministère apostolique et promis d'envoyer le Saint Esprit afin que ce ministère et cette mission soient associés toujours et partout pour réaliser l'œuvre du salut. À toutes les époques, c'est le Saint Esprit qui unifie l'Église tout entière dans la communion et le ministère...

Dès le début de son ministère, le Seigneur Jésus « appelle à lui ceux qu'il voulait..., et en institua douze pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher » (Mc 3,13). Les apôtres ont été ainsi les germes de l'Israël nouveau et en même temps l'origine de la hiérarchie. Puis, lorsqu'il eut en une seule fois, par sa mort et sa résurrection, accompli en sa personne les mystères de notre salut et de la restauration du monde, le Seigneur, qui avait reçu tout pouvoir au ciel et sur la terre (Mt 28,18), a fondé son Église comme le sacrement du salut, avant d'être enlevé au ciel. De même qu'il avait été envoyé lui-même par le Père (Jn 20,21), il a envoyé ses apôtres dans le monde entier en leur donnant cet ordre : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés » (Mt 28,19s).

C'est de là que découle pour l'Église le devoir de propager la foi et le salut apportés par le Christ : en vertu du mandat exprès que les apôtres ont laissé en héritage à l'ordre des évêques, assisté par les prêtres et uni au successeur de Pierre, pasteur suprême de l'Église ; et aussi en vertu de l'influx vital que le Christ communique à ses membres... Voici par quelle activité l'Église accomplit sa mission ; elle obéit à l'ordre du Christ en étant mue par la grâce de l'Esprit Saint et par la charité. Effectivement présente à tous les hommes et à tous les peuples, elle les conduit à la foi, à la liberté et à la paix du Christ par l'exemple de sa vie, par la prédication, par les sacrements et les autres moyens de grâce. C'est ainsi qu'elle se manifeste à eux comme une route libre et sûre pour les faire participer en plénitude au mystère du Christ.







10 juin 2015

Evangile du jour


mercredi 10 juin 2015

Mercredi de la 10e semaine du Temps Ordinaire

Bx Edward Joannes Maria Poppe, prêtre (1890-1924), St Landry, évêque de Paris († v. 656)

Commentaire du jour
Saint Jean Chrysostome : « Je ne suis pas venu abolir mais accomplir la Loi et les Prophètes »

Mt 5,17-19.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise.
Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
Homélies sur S. Matthieu, n° 16

« Je ne suis pas venu abolir mais accomplir la Loi et les Prophètes »

    Voulez-vous savoir comment, loin de détruire la Loi et les prophètes, Jésus Christ vient plutôt les confirmer et les compléter ? Quant aux prophètes, d'abord c'est en confirmant par ses œuvres ce qu'ils avaient annoncé. De là cette expression qui revient constamment chez St Matthieu   : « Afin que cette parole du prophète soit accomplie »...


    Pour la Loi, il l'a accomplie de trois manières. Premièrement, en n'omettant aucune des prescriptions légales. Il déclare à Jean Baptiste : « C'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice » (Mt 3,15) ; aux juifs, il disait : « Quel est celui d'entre vous qui me convaincra de péché ? » (Jn 8 46)...


    Il l'accomplit en second lieu, parce qu'il a voulu s'y soumettre pour notre salut. Ô prodige ! En s'y soumettant, il nous a communiqué la grâce de l'accomplir à notre tour. St Paul nous l'enseigne en ces termes : « La fin de la Loi, c'est le Christ pour la justice de tous ceux qui croient » (Rm 10,4). Il dit aussi que le Sauveur a condamné le péché dans la chair « pour que la justification de la Loi se réalise en nous qui ne marchons pas selon la chair » (Rm 8,4). Il dit aussi : « Est-ce que nous détruisons la Loi par la foi ? A Dieu ne plaise ! Nous confirmons plutôt la Loi » (Rm 3,31). En effet, la Loi tendait à rendre l'homme juste, mais elle n'en avait pas la force ; le Christ est venu alors, lui la fin de la Loi, et il nous a montré le chemin qui conduit à la justice, c'est à dire la foi. Ainsi, il a rempli les intentions de la Loi. La lettre de la Loi ne pouvait pas justifier le pécheur ; la foi en Jésus Christ le justifiera. Voilà pourquoi il peut dire : « Je ne suis pas venu détruire la Loi ».


    En y regardant de plus près, on aperçoit un troisième mode d'accomplissement. Quel est ce mode ? Il consiste dans les préceptes même que le Christ devait donner ; loin de renverser ceux de Moïse, ils en sont la juste conséquence et le complément naturel.







09 juin 2015

Evangile du jour


mardi 09 juin 2015

Mardi de la 10e semaine du Temps Ordinaire

St Éphrem, diacre et docteur de l'Église († 373), Bse Anna Maria Taigi, mère de famille (1769-1837)

Commentaire du jour
Saint Chromace d'Aquilée : « Vous êtes la lumière du monde »

Mt 5,13-16.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens.
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée.
Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Chromace d'Aquilée (?-407), évêque
Homélies sur l'évangile de Matthieu, n°5, 1.3-4 : CCL 9, 405 (trad. cf bréviaire 11/06 et Orval)

« Vous êtes la lumière du monde »

Saint Jean a eu raison d'affirmer dans sa lettre : « Dieu est lumière », et que « celui qui demeure en Dieu » est « dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière » (1Jn 1,5.7; 3,24). Puisque nous avons la joie d'être libérés des ténèbres de l'erreur, nous devons toujours « marcher dans la lumière », comme de vrais « enfants de la lumière » (Ep 5,8)... C'est pourquoi l'apôtre Paul écrit : « Vous brillez comme des sources de lumière dans le monde, vous qui êtes porteurs de la parole de vie » (Ph 2,15-16). Si nous n'agissons pas ainsi, on verra que, pour notre malheur comme pour celui des autres, nous couvrons et nous cachons par notre manque de foi comme par un voile les bienfaits de cette lumière si nécessaire…


C'est pourquoi cette lampe resplendissante, qui a été allumée pour servir à notre salut, doit toujours briller en nous. Nous avons en effet la lampe du commandement du ciel et de la grâce spirituelle dont David disait : « Ta parole est une lampe pour mes pas, une lumière sur ma route » (Ps 118,105)... Cette lampe de la Loi et de la foi, nous ne devons donc pas la cacher, mais la dresser dans l'Église comme sur le lampadaire, pour le salut d'un grand nombre, afin de jouir nous-mêmes de la lumière de la vérité, et d'en éclairer tous les croyants.







08 juin 2015

Evangile du jour


lundi 08 juin 2015

Lundi de la 10e semaine du Temps Ordinaire

Bx Nicolas de Gesturi, religieux o.f.m. cap. (1882-1958), Bx Étienne (István) Sandor, coadjuteur s.d.b. et martyr

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Ils verront Dieu »

Mt 5,1-12.

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 53 ; PL 38, 366 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 516)

« Ils verront Dieu »

Nous voulons voir Dieu, nous cherchons à le voir, nous désirons ardemment le voir. Qui n'a pas ce désir ? Mais remarque ce que dit l'évangile : « Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu ». Fais en sorte de le voir. Pour prendre une comparaison parmi les réalités matérielles, comment voudrais-tu contempler le soleil levant avec des yeux malades ? Si tes yeux sont sains, cette lumière sera pour toi un plaisir ; s'ils sont malades, elle sera pour toi un supplice. Assurément, il ne te sera pas permis de voir avec un cœur impur ce que l'on ne peut voir qu'avec un cœur pur. Tu en seras écarté, éloigné, tu ne verras pas.


Combien de fois le Seigneur a-t-il proclamé des hommes « bienheureux » ? Quels motifs du bonheur éternel a-t-il cités, quelles bonnes œuvres, quels dons, quels mérites et quelles récompenses ? Aucune autre béatitude n'affirme : « Ils verront Dieu ». Voici comment les autres s'énoncent : « Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux. Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise. Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde ». Aucune autre, donc, n'affirme : « Ils verront Dieu ».


La vision de Dieu est promise quand il s'agit d'hommes au cœur pur. Cela n'est pas sans raison, puisque les yeux qui permettent de voir Dieu sont dans le cœur. Ce sont les yeux dont parle l'apôtre Paul quand il dit : « Puisse-t-il illuminer les yeux de votre cœur » (Ep 1,18). Dans le temps présent, ces yeux, en raison de leur faiblesse, sont donc illuminés par la foi ; plus tard, en raison de leur vigueur, ils seront illuminés par la vision... « Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. » (1Co 13,12)