30 septembre 2015

Evangile du jour


mercredi 30 septembre 2015

Mercredi de la 26e semaine du temps ordinaire

St Jérôme de Stridon, père de l'Église - Mémoire -, St Francisco de Borja, général de la s.j. (1510-1572)

Commentaire du jour
Saint Athanase : Suivre le Christ sur la voie droite

Lc 9,57-62.

En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. »
Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête. »
Il dit à un autre : « Suis-moi. » L'homme répondit : « Seigneur, permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père. »
Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »
Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d'abord faire mes adieux aux gens de ma maison. »
Jésus lui répondit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n'est pas fait pour le royaume de Dieu. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Athanase (295-373), évêque d'Alexandrie, docteur de l'Église
Vie de saint Antoine, 19-20 (trad. Brésard, 2000 ans C, p. 184)

Suivre le Christ sur la voie droite

Un jour, tous les moines sont venus voir Antoine et l'ont prié de leur adresser la parole. Il leur dit : ... Nous voilà commencés, nous nous sommes engagés sur la route de la vertu. Maintenant marchons toujours en avant afin d'atteindre le but (Ph 3,14). Que personne ne regarde en arrière comme la femme de Lot (Gn 19,26), car le Seigneur a dit : « Quiconque a mis la main à la charrue et regarde en arrière est inapte au Royaume des cieux ». Regarder en arrière n'est rien d'autre que changer son propos et reprendre goût aux choses de ce monde-ci. Ne craignez pas quand vous entendez parler de vertu et ne vous étonnez pas de ce mot. Car la vertu n'est pas loin de nous : elle ne prend pas naissance hors de nous ; c'est notre affaire à nous, et la chose est simple pourvu que nous le voulions.


Les païens quittent leur pays et traversent la mer pour étudier les lettres. Nous, nous n'avons pas besoin de quitter notre pays pour aller au Royaume des cieux, ni de passer la mer pour acquérir la vertu. Car le Seigneur a dit : « Le Royaume des cieux est au-dedans de vous » (Lc 17,21). La vertu n'a donc besoin que de notre vouloir, puisqu'elle est en nous et prend naissance de nous. Si l'âme conserve sa partie intelligente conforme à sa nature, la vertu prend naissance. L'âme est dans son état naturel quand elle demeure comme elle a été faite ; elle a été faite très belle et très droite. C'est pourquoi Josué, fils de Noun, disait au peuple en l'exhortant : « Rendez droit votre cœur devant le Seigneur, le Dieu d'Israël » (Jos 24,23). Et Jean Baptiste : « Rendez droits vos chemins » (Mt 3,3). Être droite, pour l'âme, c'est garder son intelligence, comme elle a été créée. Au contraire, quand elle dévie et se détourne de son état naturel, alors on parle de vice de l'âme. La chose n'est donc pas difficile... Si nous devions chercher la chose au dehors, ce serait vraiment difficile, mais puisqu'elle est en nous, gardons-nous des pensées impures et conservons notre âme pour le Seigneur, comme si nous avions reçu un dépôt, afin qu'il reconnaisse son œuvre, trouvant notre âme telle qu'il l'a faite.







29 septembre 2015

Evangile du jour


mardi 29 septembre 2015

Fête des saints Michel, Gabriel et Raphaël, archanges

Sts Michel, Gabriel et Raphaël, Archanges, Bx Charles de Blois, duc de Bretagne († 1364)

Commentaire du jour
Saint Basile : La sainteté des anges

Jn 1,47-51.

Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n'y a pas de ruse en lui. »
Nathanaël lui demande : « D'où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t'appelle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. »
Nathanaël lui dit : « Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu ! C'est toi le roi d'Israël ! »
Jésus reprend : « Je te dis que je t'ai vu sous le figuier, et c'est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. »
Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l'Église
Traité du Saint Esprit, ch 16 (trad. SC 17, pp. 177s rev)

La sainteté des anges

« Les cieux ont été affermis par la parole du Seigneur, et toute leur armée par le souffle de sa bouche   » (Ps 32,6)... Comment ne pas penser à la Trinité : le Seigneur qui ordonne, la Parole qui crée, le Souffle qui affermit ? Que veut dire « affermir », sinon parfaire en sainteté, ce mot désignant sûrement le fait d'être solidement fixé dans le bien ? Mais sans l'Esprit Saint, pas de sainteté, car les puissances des cieux ne sont pas saintes par leur propre nature, autrement elles ne diffèreraient pas de l'Esprit Saint ; elles tiennent de l'Esprit la mesure de leur sainteté chacune à son rang...


La substance des anges est peut-être un souffle aérien ou un feu immatériel. Un psaume dit : « Tu prends les vents pour messagers, pour serviteurs un feu de flamme » (Ps 103,4). C'est pourquoi, ils peuvent être dans un lieu et ensuite devenir visibles sous un aspect corporel à ceux qui en sont dignes. Mais la sainteté...leur est communiquée par l'Esprit. Et les anges se maintiennent dans leur dignité en persévérant dans le bien, en gardant leur choix ; ils choisissent de ne jamais s'écarter du vrai bien...


Comment les anges diraient-ils : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux » (Lc 2,14) sinon par l'Esprit ? En effet, « personne ne peut dire : ' Jésus est le Seigneur, ' sinon dans l'Esprit Saint, et personne, s'il parle dans l'Esprit de Dieu, ne dit : ' Maudit soit Jésus ' » (1Co 12,3). Voilà ce qu'auront dit précisément les esprits mauvais, adversaires de Dieu...dans leur libre-arbitre... Toutes les puissances invisibles (Col 1,16), pourraient-elles mener une vie bienheureuse si elles ne voyaient pas sans cesse la face du Père qui est dans les cieux ? (Mt 18,10) Or, cette vision-là, on ne peut pas l'avoir sans l'Esprit... Les séraphins diraient-ils : « Saint, Saint, Saint » (Is 6,3) si l'Esprit ne leur avait pas appris cette louange ? Si tous ses anges et toutes ses puissances célestes louent Dieu (Ps 148,2), si des milliers de milliers d'anges et d'innombrables myriades de ministres se tiennent près de lui, c'est dans la force de l'Esprit Saint qui régit toute cette harmonie céleste et indicible dans le service de Dieu et dans l'accord mutuel.







28 septembre 2015

Evangile du jour


lundi 28 septembre 2015

Lundi de la 26e semaine du temps ordinaire

St Wenceslas, duc de Bohême et martyr († 929/935), St Simón de Rojas, prêtre o.ss.t. (1552-1624)

Commentaire du jour
Saint Clément d'Alexandrie : « Qui accueille en mon nom cet enfant, c'est moi qu'il accueille »

Lc 9,46-50.

En ce temps-là, une discussion survint entre les disciples pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand.
Mais Jésus, sachant quelle discussion occupait leur cœur, prit un enfant, le plaça à côté de lui
et leur dit : « Celui qui accueille en mon nom cet enfant, il m'accueille, moi. Et celui qui m'accueille accueille celui qui m'a envoyé. En effet, le plus petit d'entre vous tous, c'est celui-là qui est grand. »
Jean, l'un des Douze, dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu'un expulser des démons en ton nom ; nous l'en avons empêché, car il ne marche pas à ta suite avec nous. »
Jésus lui répondit : « Ne l'en empêchez pas : qui n'est pas contre vous est pour vous. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Clément d'Alexandrie (150-v. 215), théologien
Le Pédagogue, I, 21-24 (trad. Migne 1991, p. 45)

« Qui accueille en mon nom cet enfant, c'est moi qu'il accueille »

« Leurs petits enfants, dit l'Ecriture, seront portés sur les épaules et consolés sur les genoux. Comme un enfant que sa mère console, moi aussi je vous consolerai » (Is 66,12-13). La mère attire à elle ses petits enfants et nous, nous cherchons notre mère, l'Eglise. Tout être faible et tendre, dont la faiblesse a besoin de secours, est gracieux, doux, charmant ; Dieu ne refuse pas son secours à un être si jeune. Les parents vouent une tendresse particulière à leurs petits... De même, le Père de toute la création accueille ceux qui se réfugient auprès de lui, les régénère par l'Esprit et les adopte pour ses fils ; il connaît leur douceur et c'est eux seuls qu'il aime, secourt, défend ; c'est pourquoi il les nomme ses petits enfants (cf Jn 13,33)...


Le Saint Esprit, parlant par la bouche d'Isaïe, applique au Seigneur lui-même le terme de petit enfant : «   Voici qu'un petit enfant nous est né, un fils nous a été donné... » (Is 9,5). Quel est donc ce petit enfant, ce nouveau-né, à l'image de qui nous sommes de petits enfants ? Par le même prophète, l'Esprit nous décrit sa grandeur : « Conseiller admirable, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix » (v. 6).


O le grand Dieu ! O l'enfant parfait ! Le Fils est dans le Père et le Père est dans le Fils. Pourrait-elle n'être pas parfaite, l'éducation que donne ce petit enfant ? Elle nous englobe tous pour nous guider, nous, ses petits enfants. Il a étendu sur nous les mains, et nous avons mis en elles toute notre foi. A ce petit enfant, Jean Baptiste rend témoignage lui aussi : « Voici, dit-il, l'agneau de Dieu » (Jn 1,29). Puisque l'Écriture nomme agneaux les tout petits enfants, il a appelé « agneau de Dieu » le Verbe Dieu qui pour nous s'est fait homme et a voulu être en tout semblable à nous, lui, le Fils de Dieu, le petit enfant du Père.







27 septembre 2015

Evangile du jour


dimanche 27 septembre 2015

Vingt-sixième dimanche du temps ordinaire

St Vincent de Paul, prêtre et fond. (1581-1660) - mém. -, Bx Lorenzo (Laurent) de Ripafratta (I), prêtre o.p. († 1456)

Commentaire du jour
Saint Clément de Rome: La grâce de la conversion

Mc 9,38-43.45.47-48.

En ce temps-là, Jean, l'un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu'un expulser les démons en ton nom ; nous l'en avons empêché, car il n'est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : « Ne l'en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n'est pas contre nous est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d'eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu'on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t'en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s'éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t'en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t'en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Clément de Rome, pape de 90 à 100 environ
Lettre aux Corinthiens 7-9 (trad. bréviaire)

La grâce de la conversion

Fixons nos regards sur le sang du Christ, et comprenons combien il a de valeur pour son Père, puisque, répandu pour notre salut, il a procuré au monde entier la grâce de la conversion. Parcourons toutes les générations et nous apprendrons que, de génération en génération, le Maître « a offert la possibilité de se convertir » (Si 17,24) à tous ceux qui voulaient se retourner vers lui. Noé a prêché la conversion, et ceux qui l'ont écouté ont été sauvés. Jonas a annoncé aux Ninivites la destruction qui les menaçait : ils se sont repentis de leurs péchés, ils ont apaisé Dieu par leurs supplications et ils ont obtenu le salut, bien qu'étrangers à Dieu.


Les ministres de la grâce de Dieu, sous l'inspiration de l'Esprit Saint, ont parlé de la conversion. Le Maître de l'univers lui-même en a parlé avec serment : « Aussi vrai que je suis vivant, parole du Seigneur, je ne veux pas la mort du pécheur, mais sa conversion » (Ez 18,23). Et il ajoute cette sentence pleine de bonté : « Convertissez-vous, maison d'Israël, de votre iniquité. Dis aux fils de mon peuple : Vos péchés monteraient-ils de la terre jusqu'au ciel, seraient-ils plus rouges que l'écarlate et plus noirs qu'un vêtement de deuil, si vous vous retournez vers moi de tout votre cœur et me dites : ' Père ! ' je vous écouterai comme un peuple saint » (cf Is 1,16-20; Ne 9,1)...


Voilà ce qu'il a fixé par sa volonté toute-puissante, parce qu'il veut faire participer tous ceux qu'il aime à la conversion. C'est pourquoi nous devons obéir à sa magnifique et glorieuse volonté. Implorons humblement sa miséricorde et sa bonté, prosternons-nous, tournons-nous vers sa compassion en abandonnant les préoccupations frivoles, la discorde et la jalousie qui conduisent à la mort.







26 septembre 2015

Evangile du jour


samedi 26 septembre 2015

Samedi de la 25e semaine du temps ordinaire

Sts Côme et Damien, médecins et martyrs († v. 286), Sts Martyrs Canadiens, missionaires s.j. († 1642/1649)

Commentaire du jour
Saint Pierre Chrysologue : « Les disciples ne comprenaient pas ces paroles »

Lc 9,43b-45.

En ce temps-là, comme tout le monde était dans l'admiration devant tout ce qu'il faisait, Jésus dit à ses disciples :
« Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant : le Fils de l'homme va être livré aux mains des hommes. »
Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, elle leur était voilée, si bien qu'ils n'en percevaient pas le sens, et ils avaient peur de l'interroger sur cette parole.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église
Sermon 108 ; PL 52, 499 (cf coll. Pères dans la foi, n°46, p. 119)

« Les disciples ne comprenaient pas ces paroles »

      Écoutez ce que demande le Seigneur : « Si vous ignorez en moi la divinité, reconnaissez au moins mon humanité. Voyez en moi votre corps, vos membres, vos entrailles, vos os, votre sang. Et si ce qui appartient à Dieu vous inspire de la crainte, est-ce que vous n'aimez pas ce qui est à vous ?... Mais peut-être que l'énormité de ma Passion, dont vous êtes cause, vous couvre de honte ? Ne craignez pas. Cette croix a été mortelle non pour moi mais pour la mort. Ces clous ne me pénètrent pas de douleurs, mais d'un amour encore plus profond envers vous. Ces blessures ne provoquent pas des gémissements, mais elles vous font entrer davantage dans mon cœur. L'écartèlement de mon corps vous ouvre mes bras comme un refuge, il n'augmente pas mon supplice. Mon sang n'est pas perdu pour moi, mais gardé pour votre rançon (Mc 10,45).


      « Venez donc, retournez à moi et reconnaissez votre Père en voyant qu'il vous rend le bien pour le mal, l'amour pour les outrages, et pour de si grandes blessures une si grande charité. »







25 septembre 2015

Evangile du jour


vendredi 25 septembre 2015

Vendredi de la 25e semaine du temps ordinaire
En Suisse : solennité de saint Nicolas de Flüe, patron principal - lectures propres

St Firmin, évêque d'Amiens et martyr († IVe s.), St Nicolas de Flüe, patron de la Suisse (1417-1487)

Commentaire du jour
Cardinal Joseph Ratzinger [Benoît XVI: « Il faut que le Fils de l'homme souffre..., soit rejeté...et tué, et qu'il ressuscite »

Lc 9,18-22.

En ce jour-là, Jésus était en prière à l'écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Au dire des foules, qui suis-je ? »
Ils répondirent : « Jean le Baptiste ; mais pour d'autres, Élie ; et pour d'autres, un prophète d'autrefois qui serait ressuscité. »
Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Pierre prit la parole et dit : « Le Christ, le Messie de Dieu. »
Mais Jésus, avec autorité, leur défendit vivement de le dire à personne,
et déclara : « Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Cardinal Joseph Ratzinger [Benoît XVI, pape de 2005 à 2013]
Der Gott Jesu Christi (trad. Fayard 1977, p. 85s)

« Il faut que le Fils de l'homme souffre..., soit rejeté...et tué, et qu'il ressuscite »

Etre homme signifie : être pour la mort ; être homme signifie : devoir mourir... Vivre, en ce monde, veut dire mourir. « Il s'est fait homme » (Credo) ; cela signifie donc que le Christ aussi est allé vers la mort. La contradiction qui est propre à la mort de l'homme atteint en Jésus son acuité extrême, car en lui, qui est dans une communion d'échange totale avec le Père, l'isolement absolu de la mort est une pure absurdité. D'autre part, en lui la mort a aussi sa nécessité ; en effet, le fait d'être avec le Père est à la source de l'incompréhension que les hommes lui témoignent, à la source de sa solitude au milieu des foules. Sa condamnation est l'acte ultime de la non-compréhension, du rejet de cet Incompris dans une zone de silence.


Du même coup, on peut entrevoir quelque chose de la dimension intérieure de sa mort. Chez l'homme, mourir est toujours à la fois un événement biologique et spirituel. En Jésus la destruction des supports corporels de la communication brise son dialogue avec le Père. Donc ce qui se rompt dans la mort de Jésus Christ est plus important que dans n'importe quelle mort humaine ; ce qui est arraché là, c'est le dialogue qui est l'axe véritable du monde entier.


Mais de même que ce dialogue l'avait rendu solitaire et qu'il était à la base de la monstruosité de cette mort, de même en Christ la Résurrection est déjà fondamentalement présente. Par elle, notre condition d'homme s'insère dans l'échange trinitaire de l'amour éternel. Elle ne peut plus jamais disparaître ; au-delà du seuil de la mort, elle se lève à nouveau et recrée sa plénitude. Seule donc la Résurrection dévoile le caractère ultime, décisif de cet article de notre foi : « Il s'est fait homme »... Le Christ est pleinement homme ; il le reste pour toujours. La condition humaine est entrée par lui dans le propre être de Dieu ; c'est le fruit de sa mort.







24 septembre 2015

Evangile du jour


jeudi 24 septembre 2015

Jeudi de la 25e semaine du temps ordinaire
Notre-Dame de la Merci

St Silouane l'Athonite, moine du Mont Athos  (1866-1938) , St Gérard Sagredo, évêque de Csanad et martyr († 1047)

Commentaire du jour
Saint Irénée de Lyon : Hérode cherchait à voir Jésus

Lc 9,7-9.

En ce temps-là, Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, entendit parler de tout ce qui se passait et il ne savait que penser. En effet, certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d'entre les morts.
D'autres disaient : « C'est le prophète Élie qui est apparu. » D'autres encore : « C'est un prophète d'autrefois qui est ressuscité. »
Quant à Hérode, il disait : « Jean, je l'ai fait décapiter. Mais qui est cet homme dont j'entends dire de telles choses ? » Et il cherchait à le voir.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les Hérésies, livre IV, 20, 5 ; SC 100 (trad. SC p. 639s)

Hérode cherchait à voir Jésus

      Les prophètes annonçaient d'avance que Dieu serait vu des hommes, conformément à ce que dit aussi le Seigneur : « Bienheureux les cœurs purs, parce qu'ils verront Dieu » (Mt 5,8). Certes, selon sa grandeur et sa gloire inexprimable, « nul ne verra Dieu et vivra » (Ex 33,20), car le Père est insaisissable. Mais selon son amour, sa bonté envers les hommes et sa toute puissance, il va jusqu'à accorder à ceux qui l'aiment le privilège de voir Dieu — ce que, précisément, prophétisaient les prophètes — car « ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu » (Lc 18,27).


      Par lui-même, en effet, l'homme ne pourra jamais voir Dieu ; mais Dieu, s'il le veut, sera vu des hommes, de ceux qu'il veut, quand il veut et comme il veut. Car Dieu peut tout : vu autrefois par l'entremise de l'Esprit selon le mode prophétique, puis vu par l'entremise du Fils selon l'adoption, il sera vu encore dans le Royaume des cieux selon la paternité, l'Esprit préparant d'avance l'homme pour le Fils de Dieu, le Fils le conduisant au Père, et le Père lui donnant l'incorruptibilité et la vie éternelle, qui résultent de la vue de Dieu pour ceux qui le voient. Car, de même que ceux qui voient la lumière sont dans la lumière et participent à sa splendeur, de même ceux qui voient Dieu sont en Dieu et participent à sa splendeur. Or, vivifiante est la splendeur de Dieu. Ils auront donc part à la vie, ceux qui voient Dieu.







23 septembre 2015

Evangile du jour


mercredi 23 septembre 2015

Mercredi de la 25e semaine du temps ordinaire

St Pio de Petrelcina, prêtre o.f.m. cap. (1887-1968), St Lin, pape (2e) et martyr († Ier siècle)

Commentaire du jour
Saint Hilaire : « Ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle »

Lc 9,1-6.

En ce temps-là, Jésus rassembla les Douze ; il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons, et de même pour faire des guérisons ;
il les envoya proclamer le règne de Dieu et guérir les malades.
Il leur dit : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n'ayez pas chacun une tunique de rechange.
Quand vous serez reçus dans une maison, restez-y ; c'est de là que vous repartirez.
Et si les gens ne vous accueillent pas, sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un témoignage contre eux. »
Ils partirent et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l'Église
Commentaire sur le psaume 65, §19-20 ; CSEL 22, 261 (trad. Solesmes, Lectionnaire, t. 3, p. 873)

« Ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle »

      Quelle est « la parole de louange » (Ps 65,8) qu'il faut faire entendre ? Celle-ci assurément : « Il a donné la vie à l'âme » des croyants (v.9) ; car Dieu a accordé la constance et la persévérance dans la profession de la foi à la prédication des apôtres et à la confession des martyrs, et la prédication du Royaume des cieux a parcouru la terre en tous sens comme par des pas. En effet « leur message s'est répandu sur toute la terre » (Ps 18,5). Et ailleurs, le Saint Esprit proclame la gloire de cette course spirituelle : « Comme ils sont beaux, les pas de ceux qui annoncent la bonne nouvelle, de ceux qui annoncent la paix » (Is 52,7). C'est donc cette parole de louange de Dieu qu'il faut faire entendre par la proclamation, selon le témoignage du psalmiste : « Il a donné la vie à mon âme et n'a pas laissé chanceler mes pas » (LXX). En effet, les apôtres ne se sont pas laissés détourner de la course de leur prédication par les terreurs des menaces humaines, et la fermeté de leurs pas solidement posés ne s'est pas laissée écarter du chemin de la foi...


      Pourtant, après avoir dit : « Il n'a pas laissé chanceler mes pas », le psalmiste ajoute : « Ô Dieu, tu nous as éprouvés, tu nous as épurés par le feu comme on épure l'argent » (v.10). Cette parole, commencée au singulier, se rapporte donc à plusieurs. Car unique est l'Esprit et une la foi des croyants, selon ce qui est dit dans les Actes des Apôtres : « Les croyants n'avaient qu'une seule âme et un seul cœur » (Ac 4,32)...


      Mais que signifie cette comparaison : « Ils ont été épurés au feu, comme on épure l'argent » ?   A mon sens, si on épure l'argent, c'est uniquement pour en séparer les scories qui adhèrent à la matière encore brute... C'est pourquoi, quand Dieu met à l'épreuve ceux qui croient en lui, ce n'est pas qu'il ignore leur foi, mais parce que « la persévérance produit la valeur » comme le dit l'apôtre Paul (Rm 5,4). Dieu les soumet à l'épreuve, non pour les connaître, mais pour les amener à la consommation de la vertu. Ainsi, purifiés par le feu et dégagés de tout alliage avec les vices de la chair, ils pourront resplendir de l'éclat d'une innocence qui a fourni ses preuves.







22 septembre 2015

Evangile du jour


mardi 22 septembre 2015

Mardi de la 25e semaine du temps ordinaire

Sts Maurice et comp. de la Légion Thébéenne, martyrs, St Ignazio de Santhià (I), prêtre o.f.m. cap. (1686-1770)

Commentaire du jour
Saint Augustin : Marie, mère du Christ, mère de l'Eglise

Lc 8,19-21.


En ce temps-là, la mère et les frères de Jésus vinrent le trouver, mais ils ne pouvaient pas arriver jusqu'à lui à cause de la foule.
On le lui fit savoir : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui veulent te voir. »
Il leur répondit : « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sur la sainte virginité, 5

Marie, mère du Christ, mère de l'Eglise

Celui qui est le fruit d'une seule Vierge sainte est la gloire et l'honneur de toutes les autres saintes vierges ; car elles sont elles-mêmes, comme Marie, les mères du Christ, si elles font la volonté de son Père. La gloire et le bonheur de Marie d'être la mère de Jésus Christ éclatent surtout dans les paroles du Seigneur : « Quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère. » (Mt 12,50)


Il indique ainsi les parentés spirituelles qui le rattachent au peuple qu'il a racheté. Ses frères et ses sœurs sont les saints hommes et les saintes femmes qui ont part avec lui à l'héritage céleste. Sa mère est l'Église tout entière, parce que c'est elle qui, par la grâce de Dieu, enfante les membres de Jésus Christ, c'est-à-dire ceux qui lui sont fidèles. Sa mère est encore toute âme sainte qui fait la volonté de son Père et dont la charité féconde se manifeste dans ceux qu'elle enfante pour lui, jusqu'à ce que lui-même soit formé en eux (Ga 4,19)...


Marie est certainement la mère des membres du Corps du Christ, c'est à dire de nous-mêmes, parce que par sa charité elle a coopéré à enfanter dans l'Église les fidèles, qui sont les membres de ce divin chef, dont elle est véritablement la mère selon la chair.







21 septembre 2015

Evangile du jour


lundi 21 septembre 2015

Fête de saint Matthieu, apôtre et évangéliste

St Matthieu, apôtre et évangéliste (Ier siècle), St Castor, évêque d'Apt († 420)

Commentaire du jour
Saint Irénée de Lyon : Saint Matthieu, un des quatre évangélistes

Mt 9,9-13.


Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il lui dit : « Suis-moi. » L'homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c'est-à-dire des collecteurs d'impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples.
Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies, III, 11,8-9 (trad. Cerf 1984, p. 314 ; cf SC 210)

Saint Matthieu, un des quatre évangélistes

    Il ne peut pas y avoir un plus grand ni un plus petit nombre d'évangiles. En effet, puisqu'il existe quatre régions du monde dans lequel nous sommes et quatre vents principaux, et puisque d'autre part, l'Église est répandue sur toute la terre et qu'elle a pour « colonne et pour soutien » (1Tm 3,15) l'Évangile et l'Esprit de vie, il est naturel qu'elle ait quatre colonnes qui soufflent l'immortalité de tout côté et rendent la vie aux hommes. Le Verbe, artisan de l'univers, qui siège sur les Chérubins et qui soutient toutes choses (Ps 79,2 ; He 1,3), lorsqu'il s'est manifesté aux hommes, nous a donné un Évangile à quatre formes, maintenu cependant par un unique Esprit. David, implorant sa venue, disait : « Toi qui sièges sur les Chérubins, montre-toi » (Ps 79,2). Car les Chérubins ont quatre figures (Ez 1,6), et leurs figures sont les images de l'activité du Fils de Dieu.


    « Le premier de ces vivants, est-il écrit, est semblable à un lion » (Ap 4,7), ce qui caractérise la puissance, la prééminence et la royauté du Fils de Dieu ; « le second est semblable à un jeune taureau », ce qui manifeste sa fonction de sacrificateur et de prêtre ; « le troisième a un visage pareil à celui d'un homme », ce qui évoque clairement sa venue humaine ; « le quatrième est semblable à un aigle qui vole », ce qui indique le don de l'Esprit volant sur l'Église. Les évangiles selon Jean, Luc, Matthieu et Marc seront donc eux aussi en accord avec ces vivants sur lesquels siège le Christ Jésus...


    Les mêmes traits se retrouvent aussi dans le Verbe de Dieu lui-même : aux patriarches qui ont existé avant Moïse il parlait selon sa divinité et sa gloire ; aux hommes qui ont vécu sous la Loi il assignait une fonction sacerdotale et ministérielle ; ensuite, pour nous, il s'est fait homme ; enfin, il a envoyé le don de l'Esprit sur toute la terre, nous abritant ainsi sous ses propres ailes (Ps 16,8)... Ils sont donc futiles, ignorants, et présomptueux ceux qui rejettent la forme sous laquelle se présente l'Évangile et qui introduisent soit un plus grand, soit un plus petit nombre de figures d'Évangile que celles que nous avons dites.







20 septembre 2015

Evangile du jour


dimanche 20 septembre 2015

Vingt-cinquième dimanche du temps ordinaire

Sts André Kim, Paul Chong et 101 comp., martyrs (1839-1867), Bse Maria-Theresia vom heiligen Josef, o.c.d.,fond. († 1938)

Commentaire du jour
Saint Basile : « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous »

Mc 9,30-37.

En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu'on le sache,
car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l'interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa, et leur dit :
« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille, ce n'est pas moi qu'il accueille, mais Celui qui m'a envoyé. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l'Église
Homélie sur l'humilité, 5-6 (trad. Brésard, 2000 ans B, p. 232)

« Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous »

Souviens-toi de ce proverbe : « Dieu résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles » (Jc 4,6). Aie présente la parole du Seigneur : « qui s'humilie sera élevé, et qui s'élève sera abaissé » (Mt 23,12)... S'il te semble avoir quelque chose de bon, mets-le à ton compte, mais sans oublier tes fautes ; ne t'enfle pas de ce que tu as fait de bien aujourd'hui, n'écarte pas le mal récent et passé ; si le présent te donne sujet de gloriole, rappelle-toi le passé ; c'est ainsi que tu perceras le stupide abcès ! Et si tu vois ton prochain pécher, garde-toi de ne considérer en lui que cette faute, mais pense aussi à ce qu'il fait ou à ce qu'il a fait de bien ; et souvent, tu le découvriras meilleur que toi, si tu examines l'ensemble de ta vie et ne fais pas le calcul de choses fragmentaires. Car Dieu n'examine pas l'homme de façon fragmentaire... Rappelons-nous souvent tout cela pour nous préserver de l'orgueil, nous abaissant pour être élevés.


Imitons le Seigneur qui est descendu du ciel jusqu'au dernier abaissement... Mais après un tel abaissement, il a fait éclater sa gloire, glorifiant avec lui ceux qui avaient été méprisés avec lui. Tels étaient bien en effet, ses bienheureux premiers disciples, eux qui, pauvres et nus, parcoururent l'univers, sans paroles de sagesse, sans escorte fastueuse, mais seuls, errants et dans la peine, vagabonds sur terre et sur mer, battus de verges, lapidés, poursuivis, et finalement mis à mort. Tels sont pour nous les enseignements divins de notre Père. Imitons-les pour arriver, nous aussi, à la gloire éternelle, ce don parfait et véritable du Christ.







19 septembre 2015

Evangile du jour


samedi 19 septembre 2015

Samedi de la 24e semaine du temps ordinaire

Apparition de Notre Dame de La Salette, St Janvier (Gennaro), évêque de Naples et martyr († IVe s.)

Commentaire du jour
Saint Grégoire le Grand : Porter du fruit par la persévérance

Lc 8,4-15.

En ce temps-là, comme une grande foule se rassemblait, et que de chaque ville on venait vers Jésus, il dit dans une parabole :
« Le semeur sortit pour semer la semence, et comme il semait, il en tomba au bord du chemin. Les passants la piétinèrent, et les oiseaux du ciel mangèrent tout.
Il en tomba aussi dans les pierres, elle poussa et elle sécha parce qu'elle n'avait pas d'humidité.
Il en tomba aussi au milieu des ronces, et les ronces, en poussant avec elle, l'étouffèrent.
Il en tomba enfin dans la bonne terre, elle poussa et elle donna du fruit au centuple. » Disant cela, il éleva la voix : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »
Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole.
Il leur déclara : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n'ont que les paraboles. Ainsi, comme il est écrit : Ils regardent sans regarder, ils entendent sans comprendre.
Voici ce que signifie la parabole. La semence, c'est la parole de Dieu.
Il y a ceux qui sont au bord du chemin : ceux-là ont entendu ; puis le diable survient et il enlève de leur cœur la Parole, pour les empêcher de croire et d'être sauvés.
Il y a ceux qui sont dans les pierres : lorsqu'ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ; mais ils n'ont pas de racines, ils croient pour un moment et, au moment de l'épreuve, ils abandonnent.
Ce qui est tombé dans les ronces, ce sont les gens qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et ne parviennent pas à maturité.
Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont les gens qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l'Église
Homélies sur l'Evangile,1,15 ; PL 76, 1131s (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 116)

Porter du fruit par la persévérance

Veillez à ce que la parole que vous avez reçue résonne au fond de votre cœur et y demeure. Prenez garde que la semence ne tombe le long du chemin, de crainte que l'Esprit mauvais ne vienne enlever la parole de votre mémoire. Prenez garde que le sol pierreux ne reçoive la semence et ne produise une bonne action dépourvue des racines de la persévérance. Beaucoup, en effet, se réjouissent en entendant la parole, et se disposent à entreprendre de bonnes œuvres. Mais à peine les épreuves ont-elles commencé à les assaillir qu'ils renoncent à ce qu'ils avaient entrepris. Ainsi, le sol pierreux a manqué d'eau, si bien que le germe de la graine n'est pas parvenu à donner le fruit de la persévérance.


Mais la bonne terre donne du fruit par la patience : entendons par là que nos bonnes œuvres peuvent avoir de la valeur si nous supportons patiemment les désagréments que nous cause notre prochain. D'ailleurs, plus nous avançons vers la perfection, plus nous avons à endurer des épreuves ; une fois que notre âme a abandonné l'amour du monde présent, l'hostilité de ce monde grandit. Voilà pourquoi nous en voyons beaucoup peiner sous un lourd fardeau (Mt 11,28), alors que leurs œuvres sont bonnes... Mais, selon la parole du Seigneur, « ils portent du fruit par leur constance » en supportant humblement ces épreuves, si bien qu'après avoir peiné, ils seront invités à entrer dans la paix du ciel.







18 septembre 2015

Evangile du jour


vendredi 18 septembre 2015

Vendredi de la 24e semaine du temps ordinaire

Ste Richarde, impératrice et fond. d'Andlau († v. 895), St Giuseppe de Copertino, prêtre o.f.m. conv.

Commentaire du jour
Saint Jean-Paul II : « Les Douze étaient avec lui, ainsi que des femmes »

Lc 8,1-3.

En ce temps-là, il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages, proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l'accompagnaient,
ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d'esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons,
Jeanne, femme de Kouza, intendant d'Hérode, Suzanne, et beaucoup d'autres, qui les servaient en prenant sur leurs ressources.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique « Mulieris dignitatum » § 16 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Les Douze étaient avec lui, ainsi que des femmes »

En ce qui concerne la mission, le fait d'être homme ou femme n'entraîne aucune restriction, de même que l'action salvifique et sanctifiante de l'Esprit chez l'homme n'est aucunement limitée par le fait qu'il soit Juif ou Grec, esclave ou libre, suivant les paroles bien connues de l'apôtre Paul : « Car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28).


Cette unité ne supprime pas les différences. L'Esprit Saint, qui opère cette unité dans l'ordre surnaturel de la grâce sanctifiante, contribue dans la même mesure au fait que « vos fils et vos filles prophétiseront » (Jl 3,1). Prophétiser, cela veut dire exprimer par la parole et par la vie « les merveilles de Dieu » (Ac 2,11), en sauvegardant la vérité et l'originalité de chaque personne, homme ou femme. L'égalité évangélique, la parité de la femme et de l'homme vis-à-vis des merveilles de Dieu, telle qu'elle s'est manifestée d'une manière si claire dans les œuvres et les paroles de Jésus de Nazareth, constitue le fondement le plus évident de la dignité et de la vocation de la femme dans l'Eglise et dans le monde. Toute vocation a un sens profondément personnel et prophétique. Dans la vocation ainsi comprise, la personnalité de la femme trouve une dimension nouvelle : c'est la dimension des « merveilles de Dieu » dont la femme devient le vivant sujet et le témoin irremplaçable.







17 septembre 2015

Evangile du jour


jeudi 17 septembre 2015

Jeudi de la 24e semaine du temps ordinaire

St Robert Bellarmino, cardinal s.j. et docteur de l'Église, Ste Hildegarde de Bingen, mystique et docteur de l'Église

Commentaire du jour
Saint Romanos le Mélode : « Ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés »

Lc 7,36-50.

En ce temps-là, un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table.
Survint une femme de la ville, une pécheresse. Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d'albâtre contenant un parfum.
Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum.
En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu'elle est : une pécheresse. »
Jésus, prenant la parole, lui dit : « Simon, j'ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. »
Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d'argent, l'autre cinquante.
Comme ni l'un ni l'autre ne pouvait les lui rembourser, il en fit grâce à tous deux. Lequel des deux l'aimera davantage ? »
Simon répondit : « Je suppose que c'est celui à qui on a fait grâce de la plus grande dette. – Tu as raison », lui dit Jésus.
Il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as pas versé de l'eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux.
Tu ne m'as pas embrassé ; elle, depuis qu'elle est entrée, n'a pas cessé d'embrasser mes pieds.
Tu n'as pas fait d'onction sur ma tête ; elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds.
Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu'elle a montré beaucoup d'amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d'amour. »
Il dit alors à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. »
Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme, qui va jusqu'à pardonner les péchés ? »
Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t'a sauvée. Va en paix ! »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d'hymnes
Hymne 21 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p.327 / SC 114, p. 25s)

« Ses péchés, ses nombreux péchés sont pardonnés »

Quand elle a vu les paroles du Christ se répandre partout comme des aromates, la pécheresse...s'est mise à détester la puanteur de ses actes... : « Je n'ai pas eu égard à la miséricorde dont le Christ m'environne, me cherchant quand je m'égare par ma faute. Car c'est moi qu'il cherche partout ; c'est pour moi qu'il dîne chez le pharisien, lui qui nourrit le monde tout entier. Il fait de la table un autel de sacrifice où il s'offre, remettant leur dette à ses débiteurs pour qu'ils s'approchent avec confiance en disant : ' Seigneur, délivre-moi du gouffre de mes œuvres. ' »


Avidement, elle y accourt et, dédaignant les miettes, elle a saisi le pain ; plus affamée que la Cananéenne (Mc 7,24s), elle a rassasié son âme vide, car elle avait autant de foi. Ce n'est pas son cri d'appel qui l'a rachetée mais son silence, car elle a dit dans un sanglot : « Seigneur délivre-moi du gouffre de mes œuvres »...


Elle s'est hâtée à la maison du pharisien, se précipitant dans la pénitence. « Allons, mon âme, dit-elle, voici le temps que tu demandais ! Celui qui purifie est là, pourquoi rester dans le gouffre de tes œuvres ? Je m'en vais à lui, car c'est pour moi qu'il est venu. Je laisse mes anciens amis, car celui qui est là aujourd'hui, je le désire passionnément ; et puisqu'il m'aime, à lui mon parfum et mes larmes... Le désir du désiré me transfigure et j'aime celui qui m'aime comme il veut être aimé. Je me repens et me prosterne, c'est ce qu'il attend ; je cherche le silence et la retraite, c'est ce qui lui plaît. Je romps avec le passé ; je renonce au gouffre de mes œuvres.


« J'irai à lui donc pour être illuminée, comme le dit l'Écriture, je vais approcher du Christ et je ne serai pas confondue (Ps 33,6 ;1P 2,6). Il ne me fera pas de reproches ; il ne me dira pas : ' Jusqu'à présent tu étais dans les ténèbres et tu es venue me voir, moi le soleil. ' C'est pourquoi je prendrai du parfum et je ferai de la maison du pharisien un baptistère où je laverai mes fautes et où je me purifierai de mon péché. De larmes, d'huile et de parfum, je remplirai la cuve baptismale où je me laverai, où je me purifierai, et je m'échapperai du gouffre de mes œuvres ».







16 septembre 2015

Evangile du jour


mercredi 16 septembre 2015

Mercredi de la 24e semaine du temps ordinaire
En Afrique du Nord : solennité de saint Cyprien, patron principal - lectures propres

Sts Corneille (pape) et Cyprien (évêque), martyrs, Ste Édith fille d'Edgar, abbesse de Wilton (961-984)

Commentaire du jour
Saint Basile : Inlassablement, Dieu nous appelle à la conversion

Lc 7,31-35.

En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « À qui donc vais-je comparer les gens de cette génération ? À qui ressemblent-ils ?
Ils ressemblent à des gamins assis sur la place, qui s'interpellent en disant : "Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous n'avez pas pleuré."
Jean le Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin, et vous dites : "C'est un possédé !"
Le Fils de l'homme est venu ; il mange et il boit, et vous dites : "Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs."
Mais, par tous ses enfants, la sagesse de Dieu a été reconnue juste. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l'Église
Grandes Règles monastiques, prologue (trad. Brésard, 2000 ans C, p. 20)

Inlassablement, Dieu nous appelle à la conversion

Jusqu'à quand remettrons-nous d'obéir au Christ qui nous appelle dans son Royaume céleste ? Ne nous purifierons-nous pas ? Ne nous résoudrons-nous pas à abandonner notre genre de vie habituel pour suivre à fond l'Évangile ? ... Nous prétendons désirer le Royaume de Dieu, mais sans trop nous préoccuper des moyens de l'obtenir.


Bien mieux, dans la vanité de notre esprit, sans nous donner la moindre peine pour observer les commandements du Seigneur, nous croyons être dignes de recevoir les mêmes récompenses que ceux qui ont résisté au péché jusqu'à la mort. Mais qui, au temps des semailles, a pu s'asseoir et dormir chez lui, et ramasser ensuite des gerbes à pleines brassées au moment de la moisson ? Qui a fait la vendange sans avoir planté et cultivé de vigne ? Les fruits sont pour ceux qui ont peiné ; les récompenses et les couronnes pour ceux qui ont vaincu. A-t-on jamais couronné un athlète qui ne s'est même pas dévêtu pour combattre son adversaire ? Et pourtant, non seulement il faut vaincre, mais aussi « lutter selon les règles », comme le dit l'apôtre Paul (2Th 2,5), c'est-à-dire selon les commandements qui nous ont été donnés...


Dieu est bon, mais il est juste aussi... : « Le Seigneur aime la miséricorde et la justice » (Ps 32,5) ; « c'est pourquoi, Seigneur, je chanterai ta miséricorde et ta justice » (Ps 100,1)... Vois avec quel discernement le Seigneur use de la miséricorde. Il n'est pas miséricordieux sans examen, et il ne juge pas sans pitié, car « le Seigneur est miséricordieux et juste » (Ps 114,5). N'ayons donc pas de Dieu une idée tronquée ; son amour pour les hommes ne doit pas être pour nous prétexte à négligence.







15 septembre 2015

Evangile du jour


mardi 15 septembre 2015

Notre Dame des Douleurs, mémoire
Notre-Dame des Douleurs - mémoire obligatoire

Ste Caterina Fieschi de Gênes, veuve et mystique (1447-1510), Bx Paolo Manna, missionnaire en Birmanie (1872-1952)

Commentaire du jour
Saint Bonaventure : « Voici ta mère »

Jn 19,25-27.

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l'Église
Les sept dons du Saint Esprit, conférence VI, 15-21 (trad. Orval)

« Voici ta mère »

    La glorieuse Vierge a payé notre rançon en femme courageuse et aimante d'un amour de compassion pour le Christ. Il est dit dans l'évangile de saint Jean : « La femme, lorsqu'elle enfante, a de la tristesse parce que son heure est venue » (16,21). La bienheureuse Vierge n'a pas éprouvé les douleurs qui précèdent l'enfantement, parce qu'elle n'a pas conçu à la suite du péché comme Ève contre qui la malédiction a été portée ; sa douleur, elle l'a eue après : elle a enfanté à la croix. Les autres femmes connaissent la douleur du corps, elle a éprouvé celle du cœur. Les autres souffrent d'une altération physique ; elle, de compassion et de charité.


    La bienheureuse Vierge a payé notre rançon en femme courageuse et aimante d'un amour de miséricorde pour le monde, et surtout pour le peuple chrétien. « Une femme peut-elle oublier son nourrisson et être sans pitié pour le fruit de ses entrailles ? » (Is 49,15) Ceci peut nous faire comprendre que le peuple chrétien tout entier est issu des entrailles de la glorieuse Vierge. Quelle Mère aimante nous avons ! Modelons-nous sur notre Mère et suivons-la dans son amour. Elle a eu compassion des âmes à tel point qu'elle a compté pour rien toute perte matérielle et toute souffrance physique. « Nous avons été rachetés d'un grand prix ! » (1Co 6,20)







14 septembre 2015

Evangile du jour


lundi 14 septembre 2015



St Cyprien de Carthage, évêque et martyr († 258), St Albert de Jérusalem, évêque et martyr († 1215)

Commentaire du jour
Saint Jean Chrysostome : « Ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, (...) afin que quiconque croit en lui ne se perde pas »

Jn 3,13-17.

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :    
De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé,
afin qu'en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
Car Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
Homélie 1 sur la Croix et le Larron, 1 ; PG 49, 399-401 (trad. Orval)

« Ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, (...) afin que quiconque croit en lui ne se perde pas »

    Aujourd'hui notre Seigneur Jésus Christ est en croix et nous sommes en fête, afin que vous sachiez que la croix est une fête et une célébration spirituelle. Jadis la croix désignait un châtiment, maintenant elle est devenue objet d'honneur. Autrefois symbole de condamnation, la voici maintenant principe de salut. Car elle est pour nous la cause de biens innombrables : elle nous a délivrés de l'erreur, éclairés dans les ténèbres et réconciliés avec Dieu ; nous étions devenus pour lui des ennemis et des étrangers lointains, et elle nous a rendu son amitié et rapprochés de lui. Elle est pour nous la destruction de l'inimitié, le gage de la paix, le trésor de mille biens.


    Grâce à elle, nous n'errons plus dans les déserts, car nous connaissons le vrai chemin. Nous ne demeurons plus hors du palais royal, car nous avons trouvé la porte. Nous ne craignons pas les armes enflammées du diable, car nous avons découvert la fontaine. Grâce à elle, nous ne sommes plus dans le veuvage, puisque nous avons retrouvé l'Époux. Nous n'avons pas peur du loup, car nous avons le bon pasteur. Grâce à la croix, nous ne redoutons pas l'usurpateur, puisque nous siégeons aux côtés du Roi.


    Voilà pourquoi nous sommes en fête en célébrant la mémoire de la croix. Saint Paul lui-même nous invite à la fête en l'honneur de la croix : « Célébrons cette fête, dit-il, non pas avec du vieux levain, ni un levain de malice et de perversité, mais avec du pain non fermenté : la pureté et la vérité » (1Co 5,8). Il en a donné la raison en disant : « Parce que le Christ, notre Pâque, a été immolé pour nous » (1Co 5,7).







13 septembre 2015

Evangile du jour


dimanche 13 septembre 2015

Vingt-quatrième dimanche du temps ordinaire

St Jean Chrysostome, évêque et docteur de l'Église (344-407), St Maurille (Maurilio), évêque d'Angers (336-426)

Commentaire du jour
Saint Césaire d'Arles : « Qu'il me suive »

Mc 8,27-35.

En ce temps-là, Jésus s'en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? »
Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres, un des prophètes. »
Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. »
Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne.
Il commença à leur enseigner qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l'Évangile la sauvera.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Césaire d'Arles (470-543), moine et évêque
Sermon 159, 1,4-6 ; CCL 104,650 (trad Delhougne, Les Pères commentent, p. 288)

« Qu'il me suive »

Quand le Seigneur nous dit dans l'évangile : « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même », nous trouvons qu'il nous commande une chose difficile et nous considérons qu'il nous impose un lourd fardeau. Mais si celui qui commande nous aide à accomplir ce qu'il commande, cela n'est pas difficile...


Où devons-nous suivre le Christ, sinon là où il est allé ? Or, nous savons qu'il est ressuscité et monté aux cieux : c'est là que nous avons à le suivre. Il ne faut certainement pas nous laisser envahir par le désespoir, car, si nous ne pouvons rien par nous-mêmes, nous avons la promesse du Christ. Le ciel était loin de nous avant que notre Tête y soit montée. Désormais, si nous sommes les membres du corps de cette Tête (Col 1,18), pourquoi désespérer de parvenir au ciel ? S'il est vrai que sur cette terre tant d'inquiétudes et de souffrances nous accablent, suivons le Christ en qui se trouvent le bonheur parfait, la paix suprême et la tranquillité éternelle.


Mais l'homme désireux de suivre le Christ écoutera cette parole de l'apôtre Jean : « Celui qui déclare demeurer dans le Christ doit marcher lui-même dans la voie où lui, Jésus, a marché » (1Jn 2,6). Tu veux suivre le Christ ? Sois humble, comme il l'a été. Tu veux le rejoindre dans les hauteurs ? Ne méprise pas son abaissement.







12 septembre 2015

Evangile du jour


samedi 12 septembre 2015

Samedi de la 23e semaine du temps ordinaire
Le Saint Nom de Marie - mémoire facultative

Ste Caterina Fieschi de Gênes, veuve et mystique (1447-1510), Bse Maria Luisa Prosperi, abbesse et mystique (1799-1847)

Commentaire du jour
Saint Bernard : « Chaque arbre se reconnaît à son fruit »

Lc 6,43-49.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : «Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.
Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces.
L'homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l'homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du cœur.
Et pourquoi m'appelez-vous en disant : "Seigneur ! Seigneur !" et ne faites-vous pas ce que je dis ?
Quiconque vient à moi, écoute mes paroles et les met en pratique, je vais vous montrer à qui il ressemble.
Il ressemble à celui qui construit une maison. Il a creusé très profond et il a posé les fondations sur le roc. Quand est venue l'inondation, le torrent s'est précipité sur cette maison, mais il n'a pas pu l'ébranler parce qu'elle était bien construite.
Mais celui qui a écouté et n'a pas mis en pratique ressemble à celui qui a construit sa maison à même le sol, sans fondations. Le torrent s'est précipité sur elle, et aussitôt elle s'est effondrée ; la destruction de cette maison a été complète. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
24ème sermon sur le Cantique (trad. Béguin, Seuil 1953, p. 296 rev.)

« Chaque arbre se reconnaît à son fruit »

Si vous croyez au Christ, faites les oeuvres du Christ, afin que vive votre foi ; l'amour animera cette foi, l'action en fera la preuve. Vous qui prétendez demeurer en Jésus Christ, il faut marcher comme lui. Si vous recherchez la gloire, si vous enviez les heureux de ce monde, si vous dites du mal des absents et si vous rendez le mal pour le mal, ce sont là des choses que le Christ n'a pas faites. Vous dites que vous connaissez Dieu, mais vos actes le nient...: « Cet homme m'honore des lèvres, dit l'Écriture, mais son cœur est loin de moi » (Is 29,13; Mt 15,8)...


Or la foi, même droite, ne suffit pas à faire un saint, un homme droit, si elle n'opère pas dans l'amour. Celui qui est sans amour est incapable d'aimer l'Épouse, l'Église du Christ. Et les oeuvres, même accomplies dans la droiture, ne parviennent pas sans foi à rendre le cœur droit. On ne peut attribuer la droiture à un homme qui ne plaît pas à Dieu ; or, « Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu » (He 11,6). Celui qui ne plaît pas à Dieu, Dieu ne saurait lui plaire. Mais celui à qui Dieu plaît ne saurait déplaire à Dieu. Et celui à qui Dieu ne plaît pas, l'Église-Épouse non plus ne lui plaît pas. Comment donc pourrait-il être droit, celui qui n'aime ni Dieu ni son Église, à laquelle il est dit : « Les justes savent t'aimer » (Ct 1,3 Vulg).


Au saint, la foi ne suffit pas sans les oeuvres, ni les oeuvres sans la foi, pour faire la rectitude de l'âme. Frères, nous qui croyons au Christ, il nous faut tenter de suivre une voie droite. Élevons à Dieu nos cœurs et nos mains ensemble, afin d'être trouvés entièrement droits, confirmant par des actes de droiture la rectitude de notre foi, aimant l'Église-Épouse et aimés de l'Époux, notre Seigneur Jésus Christ, béni par Dieu dans les siècles des siècles.







11 septembre 2015

Evangile du jour


vendredi 11 septembre 2015

Vendredi de la 23e semaine du temps ordinaire

St Jean-Gabriel Perboyre, prêtre et martyr (1802-1840), Bse Maria Pierina De Micheli, religieuse (1890-1945)

Commentaire du jour
Saint Cyrille d'Alexandrie : Le disciple bien formé sera comme son maître

Lc 6,39-42.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?
Le disciple n'est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître.
Qu'as-tu à regarder la paille dans l'œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ?
Comment peux-tu dire à ton frère : "Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil", alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Enlève d'abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l'œil de ton frère.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l'Église
Commentaire sur l'évangile de Luc, 6 ; PG 72, 601 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 402 rev.)

Le disciple bien formé sera comme son maître

« Le disciple n'est pas au-dessus de son maître. Il sera parfait s'il est comme son maître ». Les bienheureux disciples étaient destinés à devenir les guides et les maîtres spirituels de la terre entière. Ils devaient donc faire preuve, plus que les autres, d'une ferveur remarquable, être familiarisés avec la manière de vivre selon l'Evangile et entraînés à pratiquer toute œuvre bonne. Ils auraient à transmettre à ceux qu'ils instruiraient la doctrine exacte, salutaire et strictement conforme à la vérité, après l'avoir d'abord contemplée eux-mêmes et avoir laissé la lumière divine éclairer leur intelligence. Sans quoi, ils seraient des aveugles conduisant d'autres aveugles. Car ceux qui sont plongés dans les ténèbres de l'ignorance ne peuvent pas conduire à la connaissance de la vérité les hommes souffrant de cette même ignorance. Le voudraient-ils d'ailleurs, qu'ils tomberaient tous ensemble dans l'abîme de leurs tendances mauvaises.


C'est pourquoi le Seigneur a voulu arrêter le penchant à la vantardise que l'on trouve chez tant de gens, et les dissuader de rivaliser avec leurs maîtres pour surpasser leur réputation. Il leur a dit : « Le disciple n'est pas au-dessus de son maître ». Même s'il arrive à certains d'atteindre un degré de vertu égal à celui de leurs prédécesseurs, ils devront surtout imiter leur modestie. Paul nous en donne la preuve quand il dit : « Montrez-vous mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ » (1Co 11,1).


Cela étant, pourquoi juges-tu, alors que le Maître ne juge pas encore ? Car il n'est pas venu juger le monde (Jn 12,47), mais lui faire grâce... « Si je ne juge pas, dit-il, ne juge pas non plus, toi qui es mon disciple. Il se peut que tu sois plus coupable que celui que tu juges... Qu'as-tu à regarder la paille dans l'œil de ton frère ? »







10 septembre 2015

Evangile du jour


jeudi 10 septembre 2015

Jeudi de la 23e semaine du temps ordinaire

St Nicolas (Nicola) de Tolentino, o.s.a. (1245-1305), St Aubert, évêque d'Avranches († v. 725)

Commentaire du jour
Saint Maxime le Confesseur : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »

Lc 6,27-38.

En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m'écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
À celui qui te frappe sur une joue, présente l'autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique.
Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.
Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu'on leur rende l'équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l'on vous donnera : c'est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Maxime le Confesseur (v. 580-662), moine et théologien
Centurie 1 sur l'amour, dans La Philocalie (trad. Bellefontaine 1985, t. 6, p. 27)

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »

Ne t'attache pas aux soupçons ou aux hommes qui te portent à te scandaliser de certaines choses. Car ceux qui, d'une manière ou d'une autre, se scandalisent des choses qui leur arrivent, qu'ils les aient voulues ou non, ignorent le chemin de la paix qui, par l'amour, mène à la connaissance de Dieu ceux qui en sont épris.


Il n'a pas encore l'amour parfait, celui qui est encore affecté par les caractères des hommes, qui, par exemple, aime l'un et déteste l'autre, ou qui tantôt aime tantôt déteste le même homme pour les mêmes raisons. L'amour parfait ne déchire pas l'unique et même nature des hommes parce que ceux-ci ont des caractères différents, mais, visant toujours cette nature, il aime tous les hommes également. Il aime les vertueux comme des amis, et les méchants comme des ennemis, leur faisant du bien, les supportant avec patience, endurant ce qui vient d'eux, ne considérant pas du tout la malice, allant même jusqu'à souffrir pour eux si l'occasion lui en est donnée. Ainsi fera-t-il d'eux des amis, si c'est possible. Au moins il sera fidèle à lui-même ; il montre toujours ses fruits à tous les hommes également. Notre Seigneur et Dieu Jésus Christ, montrant l'amour qu'il nous porte, a souffert pour l'humanité tout entière et a donné l'espérance de la résurrection à tous également, même si chacun, par ses œuvres, appelle sur lui la gloire ou le châtiment.







09 septembre 2015

Evangile du jour


mercredi 09 septembre 2015

Mercredi de la 23e semaine du temps ordinaire

St Pierre Claver, prêtre s.j. (1581-1654) - Mémoire, Bx Pierre Bonhomme, prêtre et fond. (1803-1861)

Commentaire du jour
Saint Ambroise : « Heureux, vous les pauvres... Heureux, vous qui pleurez »

Lc 6,20-26.

En ce temps-là, Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous.
Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l'homme.
Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c'est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation !
Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C'est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Sur l'évangile de St Luc, V, 53-55 (trad. SC 45, p.202)

« Heureux, vous les pauvres... Heureux, vous qui pleurez »

   « Bienheureux les pauvres. » Les pauvres ne sont pas tous bienheureux ; car la pauvreté est une chose neutre : il peut y avoir de bons et de méchants pauvres... Bienheureux le pauvre qui a crié et que le Seigneur a exaucé (Ps 33,7) : pauvre de fautes, pauvre de vices, le pauvre chez qui le prince de ce monde n'a rien trouvé (Jn 14,30), pauvre à l'imitation de ce Pauvre qui, étant riche, s'est fait pauvre pour nous (2Co 8,9). C'est pourquoi Matthieu donne l'explication complète : « Bienheureux les pauvres en esprit », car le pauvre en esprit ne se gonfle pas, ne s'exalte pas en sa pensée tout humaine. Telle est donc la première béatitude.


   [« Bienheureux les doux » écrit Matthieu ensuite.] Ayant laissé tout péché..., étant content de ma simplicité, dénué de mal, il me reste à modérer mon caractère. A quoi me sert-il de manquer des biens du monde si je ne suis pas doux et tranquille ? Car suivre le droit chemin, c'est bien entendu suivre celui qui dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29)...


    Cela fait, souvenez-vous que vous êtes pécheur : pleurez vos péchés, pleurez vos fautes. Et il est bien que la troisième béatitude soit pour ceux qui pleurent leurs péchés, car c'est la Trinité qui pardonne les péchés. Purifiez-vous donc par vos larmes et lavez-vous par vos pleurs. Si vous pleurez sur vous-mêmes, un autre n'aura pas à vous pleurer... Chacun a ses morts à pleurer ; nous sommes morts quand nous péchons... Que celui qui est pécheur pleure donc sur lui-même et se reprenne, afin de devenir juste, car « le juste s'accuse lui-même » (Pr 18,17).







08 septembre 2015

Evangile du jour


mardi 08 septembre 2015

Fête de la Nativité de la Vierge Marie
Nativité de la Vierge Marie - Fête

St Thomas de Villeneuve, évêque (1488-1555), Bx Frédéric Ozanam, cofondateur SSVP (1813-1853)

Commentaire du jour
Saint André de Crète : Marie, prémices de la nouvelle création

Mt 1,1-16.18-23.

Voici la table des origines de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham :
Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères,
Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram,
Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassone, Naassone engendra Salmone,
Salmone, de son union avec Rahab, engendra Booz, Booz, de son union avec Ruth, engendra Jobed, Jobed engendra Jessé,
Jessé engendra le roi David. David, de son union avec la femme d'Ourias, engendra Salomon,
Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa,
Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias,
Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Acaz, Acaz engendra Ézékias,
Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amone, Amone engendra Josias,
Josias engendra Jékonias et ses frères à l'époque de l'exil à Babylone.
Après l'exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel,
Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor,
Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akim, Akim engendra Élioud,
Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob,
Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l'on appelle Christ.
Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.
Comme il avait formé ce projet, voici que l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ;
elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint André de Crète (660-740), moine et évêque
Sermon 1 pour la Nativité de la Mère de Dieu : PG 97, 812-816 (trad. Orval)

Marie, prémices de la nouvelle création

    À l'origine, l'homme avait été formé d'une terre pure et sans tache (Gn 2,7) ; mais sa nature s'était vue privée de sa dignité innée lorsqu'elle avait été dépouillée de la grâce par la chute de la désobéissance et chassée du pays de vie. Au lieu d'un paradis de délices, elle n'avait plus qu'une vie corruptible à nous transmettre comme patrimoine héréditaire, une vie d'où s'ensuivrait la mort avec sa conséquence, la corruption de la race. Tous, nous avions préféré le monde d'en bas à celui d'en haut. Il ne restait aucun espoir de salut ; l'état de notre nature appelait le ciel au secours. Point de loi qui puisse guérir notre infirmité... Enfin, en son bon plaisir, le divin artisan de l'univers a décidé de faire paraître un monde neuf, un autre monde — tout d'harmonie et de jeunesse — d'où serait repoussée la contagion envahissante du péché et de la mort, sa compagne. Une vie toute nouvelle, libre et dégagée nous serait offerte, à nous qui trouverions dans le baptême une naissance nouvelle et toute divine...


    Et ce dessein, comment le mener à bien ? Ne convenait-il pas qu'une vierge très pure et sans tache se mette d'abord au service de ce plan mystérieux, et devienne enceinte de l'être infini, selon un mode transcendant les lois naturelles ?... Ainsi donc, de même qu'au paradis il avait puisé dans la terre vierge et sans tache un peu de limon pour en façonner le premier Adam, de même, au moment de réaliser sa propre incarnation, il se servit d'une autre terre, pour ainsi dire, à savoir de cette Vierge pure et immaculée, choisie parmi toutes les créatures. C'est en elle qu'il nous refit à neuf à partir de notre substance même et devint un nouvel Adam, lui le Créateur d'Adam, afin que l'ancien fût sauvé par le nouveau et l'éternel.







07 septembre 2015

Evangile du jour


lundi 07 septembre 2015

Lundi de la 23e semaine du temps ordinaire

St Clodoald (Cloud), prêtre (515-560), Bse Eugénie (Eugenia) Picco, vierge († 1921)

Commentaire du jour
Saint Césaire d'Arles : « Les scribes et les pharisiens l'épiaient...afin de trouver un motif pour l'accuser »

Lc 6,6-11.

Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la synagogue et enseignait. Il y avait là un homme dont la main droite était desséchée.
Les scribes et les pharisiens observaient Jésus pour voir s'il ferait une guérison le jour du sabbat ; ils auraient ainsi un motif pour l'accuser.
Mais lui connaissait leurs raisonnements, et il dit à l'homme qui avait la main desséchée : « Lève-toi, et tiens-toi debout, là au milieu. » L'homme se dressa et se tint debout.
Jésus leur dit : « Je vous le demande : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de la perdre ? »
Alors, promenant son regard sur eux tous, il dit à l'homme : « Étends la main. » Il le fit, et sa main redevint normale.
Quant à eux, ils furent remplis de fureur et ils discutaient entre eux sur ce qu'ils feraient à Jésus.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Césaire d'Arles (470-543), moine et évêque
Sermons au peuple, n°57,4 (trad. SC 330, p. 25 rev)

« Les scribes et les pharisiens l'épiaient...afin de trouver un motif pour l'accuser »

Le Seigneur dira à ceux qui ont méprisé sa miséricorde : « Homme, c'est moi qui de mes mains t'ai formé du limon, moi qui ai insufflé l'esprit dans ton corps de terre, moi qui ai daigné t'attribuer notre image et notre ressemblance, moi qui t'ai placé au milieu des délices du Paradis. Mais toi, méprisant les commandements de vie, tu as préféré suivre le séducteur plutôt que le Seigneur...


« Par la suite, alors que tu étais expulsé du Paradis et retenu dans les liens de la mort par le péché, ému de miséricorde, je suis entré dans un sein virginal pour venir au monde, sans dommage pour sa virginité. J'ai été étendu dans une mangeoire, enveloppé de langes ; j'ai supporté les désagréments de l'enfance et les souffrances humaines, par lesquels je me suis fait semblable à toi dans le seul but de te rendre semblable à moi. J'ai enduré les soufflets et les crachats de ceux qui se riaient de moi, j'ai bu le vinaigre avec le fiel. Frappé de verges, couronné d'épines, attaché à la croix, transpercé par la lance, j'ai rendu mon âme dans les tourments pour t'arracher à la mort. Vois la marque des clous auxquels j'ai pendu ; vois mon côté transpercé de blessures. J'ai supporté tes souffrances pour te donner ma gloire ; j'ai supporté ta mort pour que toi, tu vives pour l'éternité. J'ai reposé, enfermé dans le sépulcre, pour que toi, tu règnes dans le ciel.


« Pourquoi as-tu perdu ce que j'ai souffert pour toi ? Pourquoi as-tu renoncé aux grâces de ta rédemption ? ... Rends-moi ta vie, pour laquelle j'ai donné la mienne ; rends-moi ta vie que tu détruis sans cesse par les blessures de tes péchés. »