30 avril 2015

Evangile du jour


jeudi 30 avril 2015

Jeudi de la 4e semaine de Pâques
En Afrique du Nord : solennité de Notre Dame d'Afrique - lectures propres

St Joseph-Benoît Cottolengo, prêtre et fond. (1786-1842), St Pie V, pape o.p. (225e) de 1556 à 1572

Commentaire du jour
Concile Vatican II: « Le messager n'est pas plus grand que celui qui l'envoie »

Jn 13,16-20.

Après avoir lavé les pieds de ses disciples, Jésus parla ainsi : « Amen, amen, je vous le dis : un serviteur n'est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l'envoie.
Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites.
Ce n'est pas de vous tous que je parle. Moi, je sais quels sont ceux que j'ai choisis, mais il faut que s'accomplisse l'Écriture : Celui qui mange le pain avec moi m'a frappé du talon.
Je vous dis ces choses dès maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez que moi, JE SUIS.
Amen, amen, je vous le dis : si quelqu'un reçoit celui que j'envoie, il me reçoit moi-même ; et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur l'Eglise (Lumen gentium), §8

« Le messager n'est pas plus grand que celui qui l'envoie »

Le Christ a accompli son œuvre rédemptrice dans la pauvreté et la persécution ; ainsi l'Eglise est-elle appelée à prendre la même voie pour communiquer aux hommes les fruits du salut. Le Christ Jésus, « possédant la nature divine... s'est anéanti lui-même en prenant la nature de l'esclave » (Ph 2,6) et pour nous « s'est fait pauvre, de riche qu'il était » (2Co 8,9). Telle est aussi l'Eglise ; et même si elle a besoin de ressources humaines pour remplir sa mission, elle n'est pas établie pour rechercher la gloire terrestre, mais pour prêcher, même par son exemple, l'humilité et l'abnégation. Le Christ a été envoyé par le Père « pour évangéliser les pauvres..., guérir les cœurs brisés » (Lc 4,18), « chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19,10). De même l'Eglise entoure tous ceux qui sont affligés par l'infirmité humaine ; bien plus, elle reconnaît dans les pauvres et en ceux qui souffrent l'image de son Fondateur pauvre et souffrant, elle s'emploie à soulager leur détresse et veut servir le Christ en eux...

L'Eglise « va de l'avant, marchant parmi les persécutions du monde et les consolations de Dieu » (St Augustin), annonçant la croix et la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne (1Co 11,26). C'est la puissance du Seigneur ressuscité qui la fortifie pour lui faire surmonter par la patience et la charité ses peines et ses difficultés intérieures aussi bien qu'extérieures, et, malgré tout, lui faire révéler fidèlement au monde le mystère du Seigneur, mystère encore caché jusqu'à ce qu'il apparaisse à la fin dans sa pleine lumière.







29 avril 2015

Evangile du jour


mercredi 29 avril 2015

Fête de sainte Catherine de Sienne, vierge, tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, copatronne de l'Europe

Ste Caterina de Sienne, co-patronne de l'Europe - Fête -, St Hugues de Cluny, 6e abbé de Cluny (1024-1109)

Commentaire du jour
Sainte Catherine de Sienne : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits »

Mt 11,25-30.

En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m'a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, copatronne de l'Europe
Les Dialogues 167 (trad. bréviaire)

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits »

Toi, éternelle Trinité, tu es comme un océan profond : plus j'y cherche et plus je te trouve ; plus je trouve et plus je te cherche. Tu rassasies insatiablement notre âme car, dans ton abîme, tu rassasies l'âme de telle sorte qu'elle demeure indigente et affamée, parce qu'elle continue à souhaiter et à désirer te voir dans ta lumière (Ps 35,10), ô lumière, éternelle Trinité...


J'ai goûté et j'ai vu avec la lumière de mon intelligence et dans ta lumière, éternelle Trinité, à la fois l'immensité de ton abîme et la beauté de ta créature. Alors, j'ai vu qu'en me revêtant de toi, je deviendrais ton image (Gn 1,27), parce que tu me donnes, Père éternel, quelque chose de ta puissance et de ta sagesse. Cette sagesse est l'attribut de ton Fils unique. Quant au Saint Esprit, qui procède de toi, Père, et de ton Fils, il m'a donné la volonté qui me rend capable d'aimer. Car toi, éternelle Trinité, tu es le Créateur, et moi la créature ; aussi ai-je connu, éclairée par toi, dans la nouvelle création que tu as faite de moi par le sang de ton Fils unique, que tu as été saisie d'amour pour la beauté de ta créature.







28 avril 2015

Evangile du jour


mardi 28 avril 2015

Mardi de la 4e semaine de Pâques

St Louis-Marie Grignion de M., prêtre et fond. (1673-1716), Ste Gianna Beretta Molla, mère de famille (1922-1962)

Commentaire du jour
Saint Cyrille d'Alexandrie : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais et elles me suivent »

Jn 10,22-30.

On célébrait la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem. C'était l'hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs firent cercle autour de lui ; ils lui disaient : « Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ? Si c'est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit : « Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l'Église
Commentaire sur l'évangile de Jean, 7, 10, 26 ; PG 74, 20 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 366 rev.)

« Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais et elles me suivent »

           La marque distinctive des brebis du Christ, c'est leur aptitude à écouter, à obéir, tandis que les brebis étrangères se distinguent par leur indocilité. Nous comprenons le verbe « écouter » au sens de consentir à ce qui a été dit. Et ceux-là qui l'écoutent sont connus de Dieu, car « être connu » signifie être uni à lui. Il n'y a personne qui soit entièrement ignoré de Dieu. Donc, lorsque le Christ dit : « Je connais mes brebis », il veut dire : « Je les accueillerai et je les unirai à moi d'une façon mystique et permanente ». On peut dire qu'en se faisant homme, il s'est apparenté à tous les hommes en prenant leur nature : nous sommes tous unis au Christ en raison de son incarnation. Mais ceux qui ne gardent pas la ressemblance avec la sainteté du Christ lui sont devenus étrangers...


           « Mes brebis me suivent », dit encore le Christ. En effet, par la grâce divine les croyants suivent les pas du Christ. Ils n'obéissent pas aux préceptes de l'ancienne Loi, qui était une préfiguration, mais, en suivant par la grâce les préceptes du Christ, ils s'élèveront jusqu'à sa hauteur, conformément à leur vocation d'enfants de Dieu. Quand le Christ monte au ciel, ils le suivent jusque-là.







27 avril 2015

Evangile du jour


lundi 27 avril 2015

Lundi de la 4e semaine de Pâques

Ste Zita, vierge et servante à Lucques (1218-1278), Bx Nicolas Roland, prêtre et fondateur (1642-1678)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé »

Jn 10,1-10.

En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l'enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.
Celui qui entre par la porte, c'est le pasteur, le berger des brebis.
Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix.
Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s'enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus employa cette image pour s'adresser à eux, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait.
C'est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis.
Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés.
Moi, je suis la porte. Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage.
Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermons sur l'évangile de Jean, n°45

« Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé »

      En vérité, je vous le déclare : Je suis la porte des brebis. » Jésus vient d'ouvrir la porte qu'il nous avait montrée fermée. Il est lui-même cette porte. Reconnaissons-le, entrons, et réjouissons-nous d'être entrés.


       « Ceux qui sont venus avant sont des voleurs et des brigands »...; il faut comprendre : « Ceux qui sont venus en dehors de moi. » Les prophètes sont venus avant sa venue ; étaient-ils des voleurs et des brigands ? Pas du tout, car ils ne sont pas venus en dehors du Christ ; ils étaient avec lui. Il les avait envoyés devant lui comme des messagers, mais il tenait en ses mains le cœur de ses envoyés... « Je suis la voie, la vérité et la vie » dit-il (Jn 14,6). S'il est la vérité, ceux qui étaient dans la vérité étaient avec lui. Ceux qui sont venus en dehors de lui, au contraire, ce sont des voleurs et des brigands, car ils ne sont venus que pour piller et faire mourir. « Ceux-là, les brebis ne les ont pas entendus », dit Jésus...


      Mais les justes ont cru qu'il allait venir, comme nous croyons qu'il est déjà venu. Les temps ont changé, la foi est la même... Une même foi réunit ceux qui croyaient qu'il devait venir et ceux qui croient qu'il est venu. Nous, nous les voyons tous entrer à des époques différentes, par l'unique porte de la foi, c'est-à-dire par le Christ... Oui, tous ceux qui ont cru dans le passé au temps d'Abraham, d'Isaac, de Jacob, ou de Moïse ou des autres patriarches ou prophètes qui tous annonçaient le Christ, ceux-là étaient déjà de ses brebis. Ils ont entendu par eux le Christ lui-même, non une voix étrangère, mais sa propre voix.







26 avril 2015

Evangile du jour


dimanche 26 avril 2015

Quatrième dimanche de Pâques

St Rafael Arnáiz Barón, cistercien-trappiste (1911-1938), St Giovanni Battista Piamarta, prêtre et fond. (1841-1913)

Commentaire du jour
Saint Antoine de Padoue : « Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis »

Jn 10,11-18.

En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n'est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s'enfuit ; le loup s'en empare et les disperse.
Ce berger n'est qu'un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m'aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l'enlever : je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner, j'ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j'ai reçu de mon Père. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l'Église
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p. 140)

« Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis »

       « Je suis le bon pasteur. » Le Christ peut dire à bon droit : « Je suis. » Pour lui, rien n'est passé ni futur ; tout lui est présent. C'est ce qu'il dit de lui-même dans l'Apocalypse : « Je suis l'alpha et l'oméga, le principe et la fin ; celui qui est, qui était et qui viendra, le Tout-Puissant » (Ap 1,8). Et dans l'Exode : « Je suis celui qui est. Tu diras aux fils d'Israël : ' Celui qui est m'a envoyé vers vous ' » (Ex 3,14).


       « Je suis le bon pasteur. » Le mot « pasteur » vient du mot « paître ». Le Christ nous repaît de sa chair et de son sang, chaque jour, dans le sacrement de l'autel. Jessé, le père de David, a dit à Samuel : « Mon dernier fils est un enfant et il paît les brebis » (1S 16,11). Notre David à nous, petit et humble, comme un bon pasteur, paît aussi ses brebis...


      On lit aussi dans Isaïe : « Comme un pasteur, il paîtra son troupeau ; dans ses bras il rassemblera les agneaux, il les portera dans son sein ; il portera lui-même les brebis mères (Is 40,11)... Le bon berger, en effet, quand il mène son troupeau au pâturage, ou qu'il l'en ramène, rassemble les tout petits agneaux qui ne peuvent pas encore marcher ; il les prend en ses bras, les porte en son sein ; il porte aussi les mères, celles qui doivent mettre bas ou celles qui viennent d'être délivrées. Ainsi fait Jésus Christ : chaque jour, il nous nourrit des enseignements de l'Évangile et des sacrements de l'Église. Il nous rassemble dans ses bras, qu'il a étendus sur la croix « pour réunir en un seul corps les enfants de Dieu qui étaient dispersés » (Jn 11,52). Il nous a recueillis dans le sein de sa miséricorde, comme une mère recueille son enfant.







25 avril 2015

Evangile du jour


samedi 25 avril 2015

Fête de saint Marc, évangéliste

St Marc, évangéliste (Ier siècle), St Giovanni Battista Piamarta, prêtre et fond. (1841-1913)

Commentaire du jour
Saint Irénée de Lyon : Saint Marc transmet la foi des apôtres au monde entier

Mc 16,15-20.

En ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l'Évangile à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ;
ils prendront des serpents dans leurs mains et, s'ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s'en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu.
Quant à eux, ils s'en allèrent proclamer partout l'Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l'accompagnaient.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies, I, 10,1-3 ; PG 7, 550-554 (trad. cf Orval et bréviaire)

Saint Marc transmet la foi des apôtres au monde entier

      L'Église disséminée à travers le monde entier jusqu'aux extrémités de la terre a reçu des apôtres et de leurs disciples la foi en un seul Dieu, Père tout-puissant « qui a fait le ciel, la terre, les mers et tout ce qu'ils renferment » (Ex 20,11 ;Ac 4,24) ; en un seul Christ Jésus, le Fils de Dieu, qui s'est incarné pour notre salut ; et en l'Esprit Saint qui a annoncé par les prophètes les desseins de Dieu et la venue du bien-aimé Jésus Christ notre Seigneur, sa naissance de la Vierge, sa Passion, sa résurrection d'entre les morts, son ascension corporelle dans les cieux, ainsi que son avènement du haut des cieux dans la gloire du Père pour « rassembler et restaurer toute chose » (Ep 1,19) et ressusciter la chair du genre humain tout entier — afin que devant le Christ Jésus, notre Seigneur, notre Dieu, notre Sauveur et notre Roi, selon le bon plaisir du Père invisible, « tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, que toute langue le reconnaisse » (Ph 2,10-11) et qu'il rende un juste jugement sur toutes les créatures...


      Cette prédication que l'Église a reçue, cette foi, elle la garde avec soin comme si elle habitait une seule maison ; bien qu'elle soit disséminée dans le monde entier, elle croit tout cela partout d'une manière identique,  comme n'ayant « qu'une seule âme et qu'un même cœur » (Ac 4,32) ; elle la prêche, l'enseigne et la transmet d'une voix unanime, comme si elle n'avait qu'une seule bouche. Les langues que l'on parle dans le monde sont diverses, mais la force de la tradition est une et la même. Les Églises établies en Germanie ne croient pas ou n'enseignent pas autrement, ni celles des Ibères ou des Celtes, ni celles de l'Orient, d'Égypte ou de Lybie, ni celles qui sont fondées au centre du monde [la Terre Sainte]. De même que le soleil, cette créature de Dieu, est dans le monde entier unique et le même, ainsi la prédication de la vérité brille partout et illumine tous les hommes qui veulent « parvenir à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,4).







24 avril 2015

Evangile du jour


vendredi 24 avril 2015

Vendredi de la 3e semaine de Pâques

St Fidèle de Sigmaringen, o.f.m. cap. et martyr (1577-1622), Ste Marie-Euphrasie, vierge et fondatrice (1796-1868)

Commentaire du jour
Saint Augustin : Devenir un seul pain, un seul corps

Jn 6,52-59.

En ce temps-là, les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n'est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Voilà ce que Jésus a dit, alors qu'il enseignait à la synagogue de Capharnaüm.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 227, 4e pour le jour de Pâques ; aux nouveaux baptisés, sur le sacrement

Devenir un seul pain, un seul corps

Ce pain que vous voyez sur l'autel, consacré par la parole de Dieu, c'est le corps du Christ. Ce calice consacré par la parole de Dieu, ou plutôt ce qu'il contient, c'est le sang du Christ. Dans ces éléments, le Seigneur a voulu transmettre à notre vénération, à notre amour, son corps et son sang qu'il a répandu pour la rémission de nos péchés. Si vous les avez reçus avec de bonnes dispositions, vous êtes ce que vous avez reçu. L'apôtre Paul déclare : « Tous, nous ne sommes qu'un seul pain, un seul corps » (1Co 10,17)...


Ce pain vous rappelle combien vous devez aimer l'unité. Ce pain a-t-il été fait d'un seul grain ? N'y avait-il pas d'abord un grand nombre de grains de froment ? Avant de prendre la forme du pain, ils étaient séparés. C'est l'eau qui les a unis après qu'ils aient été broyés ; si le froment n'est pas d'abord moulu et s'il n'est pas imbibé d'eau, on ne peut pas lui donner la forme d'un pain. De même, vous avez été comme broyés par l'humiliation des jeûnes et l'exorcisme des scrutins, puis l'eau du baptême est venue vous imprégner pour que vous puissiez prendre la forme du pain. Mais on ne peut pas faire de pain sans feu. Par quoi le feu est-il représenté ici ? Par le saint chrême, car l'huile qui alimente notre feu, c'est le sacrement de l'Esprit Saint...; le jour de la Pentecôte, l'Esprit Saint s'est révélé sous la forme de langues de feu... L'Esprit Saint vient donc ici comme le feu après l'eau, et vous devenez ce pain qui est le corps du Christ. Ce sacrement est donc comme un symbole de l'unité.







23 avril 2015

Evangile du jour


jeudi 23 avril 2015

Jeudi de la 3e semaine de Pâques

St Georges, tribun militaire et martyr († v. 303), Bse Maria Gabriella Sagheddu, trappistine († 1939)

Commentaire du jour
Saint Colomban : « Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement »

Jn 6,44-51.

En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi.
Certes, personne n'a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père.
Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit.
Moi, je suis le pain de la vie.
Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ;
mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas.
Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour la vie du monde. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Colomban (563-615), moine, fondateur de monastères
Instruction 13, 1-2 ; PL 80, 254 (trad. Orval ; cf bréviaire 21e merc.)

« Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement »

    Frères bien-aimés, si votre âme a soif de la source divine dont je vais vous parler, attisez cette soif et ne l'éteignez pas. Buvez, mais ne soyez pas rassasiés. Car la source vivante nous appelle et la fontaine de vie nous dit : « Que celui qui a soif vienne à moi et qu'il boive » (Jn 7,37)...


    Voyez d'où jaillit cette source : elle vient du lieu d'où est descendu le Pain, car le Pain et la source sont un — le Fils unique, notre Dieu, Jésus Christ le Seigneur, dont nous devons toujours avoir soif. Même si nous le mangeons et le dévorons par notre amour, notre désir nous donne encore soif de lui. Comme l'eau d'une source, buvons-le sans cesse avec un immense amour, buvons-le avec toute notre avidité, et délectons-nous de sa douce saveur. Car le Seigneur est doux et il est bon. Que nous le mangions ou que nous le buvions, nous aurons toujours faim et soif de lui, car il est pour nous une nourriture et une boisson absolument inépuisables... En effet il est la fontaine des assoiffés et non celle des satisfaits. Les assoiffés, qu'ailleurs il déclare bienheureux (Mt 5,6), il les invite : ceux qui n'en ont jamais assez de boire, mais qui ont d'autant plus soif qu'ils ont bu.


Frères, « la source de la sagesse, la Parole de Dieu dans les hauteurs » (Si 1,5), désirons-la, cherchons-la, aimons-la ; en elle sont cachés, comme dit l'apôtre Paul, « tous les trésors de la sagesse et de la science » (Col 2,3)... Si tu as soif, bois à la source de vie ; si tu as faim, mange le Pain de vie. Heureux ceux qui ont faim de ce Pain et soif de cette source !... Que c'est bon, ce que l'on peut continuellement goûter sans cesser de le désirer ! Le roi prophète David le dit : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur » (Ps 33,9).







22 avril 2015

Evangile du jour


mercredi 22 avril 2015

Mercredi de la 3e semaine de Pâques

St Soter, pape (12e) de 166 à 175 et martyr , St Léonide, père d'Origène et martyr († 204)

Commentaire du jour
Saint Cyrille de Jérusalem : « Moi, je suis le pain de vie »

Jn 6,35-40.

En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura jamais soif.
Mais je vous l'ai déjà dit : vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas.
Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu'à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors.
Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé.
Or, telle est la volonté de Celui qui m'a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour.
Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l'Église
Catéchèses baptismales, 22 (trad. Eds du Soleil Levant 1962, p. 471)

« Moi, je suis le pain de vie »

    Lorsque le Christ dit lui-même au sujet du pain : « Ceci est mon corps », qui pourrait hésiter ? Et quand il affirme : « Ceci est mon sang », qui pourrait douter ? Jadis à Cana de Galilée, Jésus a transformé l'eau en vin — le vin frère du sang. Qui maintenant refuserait de croire quand il transforme le vin en sang ? Invité à un mariage d'ici-bas, il a opéré ce miracle étonnant ; à plus forte raison, comment refuser de reconnaître qu'il accorde aux « compagnons de l'époux » (Mt 9,15) la joie de son Corps et de son Sang ?


    Car son corps t'est donné sous l'apparence du pain et son sang sous l'apparence du vin afin qu'ayant participé au corps et au sang du Christ, tu sois avec lui un même corps et un même sang. Ainsi devenons-nous des « porte-Christ » [« christophe »]. Son corps et son sang se répandant dans nos membres ; voilà comment nous devenons participants de la nature divine. Jadis, s'entretenant avec les juifs, le Christ disait : « Si vous ne mangez pas ma chair et ne buvez pas mon sang, vous n'aurez pas la vie en vous » (Jn 6,54). Si le pain et le vin te semblent purement naturels, ne t'y arrête pas... Si tes sens te fourvoient, que la foi te rassure.


    Quand donc tu t'approches pour le recevoir, ne t'avance pas sans respect, en étendant les paumes des mains, les doigts écartés. Mais puisque sur ta main droite va reposer le Roi, fais-lui un trône de ta main gauche, et dans le creux de ta main reçois le Corps du Christ et réponds : Amen !     







21 avril 2015

Evangile du jour


mardi 21 avril 2015

Mardi de la 3e semaine de Pâques

St Anselme d'Aoste, évêque et docteur de l'Église († 1109), St Conrad de Porzham, frère capucin († 1894)

Commentaire du jour
Baudouin de Ford : « C'est mon Père qui vous donne le vrai pain descendu du ciel »

Jn 6,30-35.

En ce temps-là, la foule dit à Jésus : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ?
Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l'Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
Car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »
Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura jamais soif.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Baudouin de Ford (?-v. 1190), abbé cistercien, puis évêque
Le Sacrement de l'autel III, 2 ; PL 204, 768-769 (trad. Orval ; cf SC 94, p.565)

« C'est mon Père qui vous donne le vrai pain descendu du ciel »

      Dieu, dont la nature est bonté, dont la substance est amour, dont toute la vie est bienveillance, voulant nous montrer la douceur de sa nature et la tendresse qu'il a pour ses enfants, a envoyé dans le monde son Fils, le pain des anges (Ps 77,25), « à cause de l'amour extrême dont il nous a aimés » (Ép 2,4). « Car Dieu a aimé le monde au point de donner son Fils unique » (Jn 3,16).



      Telle est la manne véritable que le Seigneur a fait pleuvoir pour qu'on la mange... ; c'est ce que Dieu, dans sa bonté, a préparé pour ses pauvres (Ps 67,9s). Car le Christ, descendu pour tous les hommes et jusqu'au niveau de chacun, attire tout à lui par sa bonté indicible ; il ne rejette personne et admet tous les hommes à la pénitence. Il a pour tous ceux qui le reçoivent le goût le plus délicieux. Lui seul suffit à combler tous les désirs..., et il s'adapte de manière différente aux uns et aux autres, selon les tendances, les désirs et les appétits de chacun...



      Chacun goûte en lui une saveur différente... Car il n'a pas la même saveur pour le pénitent et le commençant, pour celui qui avance et celui qui touche au but. Il n'a pas le même goût dans la vie active et dans la vie contemplative, ni pour celui qui use de ce monde et pour celui qui n'en use pas, pour le célibataire et l'homme marié, pour celui qui jeûne et fait une distinction entre les jours et pour celui qui les estime tous semblables (Rm 14,5)... Cette manne a une douce saveur parce qu'elle délivre des soucis, guérit les maladies, adoucit les épreuves, seconde les efforts et affermit l'espérance... Ceux qui l'ont goûté « ont encore faim » (Eccl 24,29) ; ceux qui ont faim seront rassasiés.







20 avril 2015

Evangile du jour


lundi 20 avril 2015

Lundi de la 3e semaine de Pâques

Ste Agnese (Agnès) de Montepulciano (I), abbesse (1268-1317), Bx Anastazy Pankiewicz, prêtre o.f.m. et martyr (1882-1942)

Commentaire du jour
Bienheureux John Henry Newman : «-- Rabbi, quand es-tu arrivé ici ?... -- L'œuvre de Dieu c'est que vous croyiez »

Jn 6,22-29.

Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l'avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l'autre rive se rendit compte qu'il n'y avait eu là qu'une seule barque, et que Jésus n'y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui.
Cependant, d'autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l'endroit où l'on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n'était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.
L'ayant trouvé sur l'autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l'homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit : « L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), Cardinal, théologien, fondateur de l'Oratoire en Angleterre
PPS IV,17 « Christ Manifested in Remembrance »

«-- Rabbi, quand es-tu arrivé ici ?... -- L'œuvre de Dieu c'est que vous croyiez »

      Le Christ a refusé de rendre témoignage à lui-même, de dire qui il était et d'où il venait ; il a été parmi ses contemporains « comme celui qui sert » (Lc 22,27). Apparemment, ce n'était qu'après sa résurrection, et surtout après son ascension, quand l'Esprit Saint est descendu, que les apôtres ont compris qui avait été avec eux. Quand tout était fini ils l'ont su, mais non sur le moment. Or nous voyons ici, je crois, la manifestation d'un principe général qui se présente à nous souvent, à la fois dans l'Écriture et dans le monde : c'est que nous ne discernons pas la présence de Dieu au moment où elle est avec nous, mais seulement après, quand nous reportons nos regards vers ce qui s'est passé et qui n'est plus...



      Des événements nous arrivent, agréables ou pénibles ; nous n'en connaissons pas sur le moment la signification ; nous ne voyons pas en eux la main de Dieu. Si nous avons bien la foi, nous confessons ce que nous ne voyons pas, et nous prenons tout ce qui nous arrive comme venant de lui. Mais, que nous l'acceptions ou non dans un esprit de foi, il n'y a certainement pas d'autre moyen de l'accepter. Nous ne voyons rien. Nous ne voyons pas pourquoi telle chose arrive, ou à quoi elle tend. Un jour, Jacob s'est écrié : « Tout est contre moi ! » (Gn 42,36) ; certainement il semblait bien que ce soit ainsi... Et pourtant tous ses malheurs devaient tourner à bien. Considérez son fils Joseph, vendu par ses frères, emmené en Égypte, emprisonné, les fers entrant même dans son âme, et qui attendait que le Seigneur jette sur lui un regard de bienveillance. Plusieurs fois le texte sacré dit : « Le Seigneur était avec Joseph »... Après coup, il a compris ce qui sur le moment était si mystérieux, et il dit à ses frères : « Dieu m'a envoyé en avant de vous pour sauver vos vies. Ce n'est pas vous qui m'avez envoyé ici, c'est Dieu » (Gn 45,7).



      Merveilleuse providence, si silencieuse et pourtant si efficace, si constante et infaillible ! C'est ce qui déjoue le pouvoir de Satan ; il ne peut pas discerner la main de Dieu à l'œuvre dans le cours des événements.







19 avril 2015

Evangile du jour


dimanche 19 avril 2015

Troisième dimanche de Pâques

St Elphège, évêque de Cantorbéry et martyr (954-1012), Bx Marcel Callo, ouvrier et martyr (1921-1945)

Commentaire du jour
Bienheureux Guerric d'Igny : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? »

Lc 24,35-48.

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d'Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s'était passé sur la route, et comment le Seigneur s'était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d'eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n'a pas de chair ni d'os comme vous constatez que j'en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire, et restaient saisis d'étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu'il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous : Il faut que s'accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu'il ressusciterait d'entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
À vous d'en être les témoins.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Bienheureux Guerric d'Igny (v. 1080-1157), abbé cistercien
1er Sermon pour la résurrection du Seigneur, 4 ; PL 185A, 143 ; SC 202

« Pourquoi êtes-vous bouleversés ? »

      Lorsque Jésus vint à ses apôtres, alors que « les portes étaient fermées, et qu'il se tint au milieu d'eux, ils furent troublés et effrayés, croyant voir un fantôme » (Jn 20,19; Lc 24,37). Mais lorsqu'il a soufflé sur eux en disant : « Recevez l'Esprit Saint » (Jn 20,22), et puis quand il leur a envoyé du ciel ce même Esprit comme un don nouveau, ce don a été une preuve indubitable de sa résurrection et de sa nouvelle vie. En effet, c'est l'Esprit qui témoigne dans le cœur des saints et ensuite par leur bouche que le Christ est la vérité, la vraie résurrection et la vie. C'est pourquoi les apôtres, qui avaient d'abord douté, même à la vue de son corps vivant, « ont rendu témoignage à la résurrection avec beaucoup de puissance » (Ac 4,33) une fois qu'ils avaient goûté à cet Esprit qui donne la vie. Il nous est bien plus avantageux d'accueillir Jésus dans notre cœur que de le voir avec les yeux ou de l'entendre parler. L'action du Saint Esprit sur nos sens intérieurs est beaucoup plus puissante que l'impression que font les objets matériels sur nos sens extérieurs...


      Maintenant, frères, quel est le témoignage que la joie de votre cœur rend à votre amour du Christ ?... Aujourd'hui dans l'Église tant de messagers proclament la résurrection et votre cœur exulte et s'écrie : « Jésus, mon Dieu, est vivant ; ils me l'ont annoncé ! A cette nouvelle mon esprit découragé, tiède et assoupi de chagrin, a repris vie. La voix qui proclame cette bonne nouvelle réveille de la mort même les plus coupables... » Frère, le signe auquel tu reconnaîtras que ton esprit a repris vie dans le Christ, le voici : s'il dit : « Si Jésus est vivant, cela me suffit ! » Parole de foi et bien digne des amis de Jésus !... « Si Jésus est vivant, cela me suffit ! »







18 avril 2015

Evangile du jour


samedi 18 avril 2015

Samedi de la 2e semaine de Pâques

Bse Marie de l'Incarnation, carmélite (1566-1618), Bse Savina Petrilli, vierge et fondatrice (1851-1923)

Commentaire du jour
Prière dite « de Pierre et des autres apôtres »: « Sur la mer fut ton chemin, ton sentier sur les eaux innombrables » (Ps 76,20)

Jn 6,16-21.

Le soir venu, les disciples de Jésus descendirent jusqu'à la mer.
Ils s'embarquèrent pour gagner Capharnaüm, sur l'autre rive. C'était déjà les ténèbres, et Jésus n'avait pas encore rejoint les disciples.
Un grand vent soufflait, et la mer était agitée.
Les disciples avaient ramé sur une distance de vingt-cinq ou trente stades (c'est-à-dire environ cinq mille mètres), lorsqu'ils virent Jésus qui marchait sur la mer et se rapprochait de la barque. Alors, ils furent saisis de peur.
Mais il leur dit : « C'est moi. N'ayez plus peur. »
Les disciples voulaient le prendre dans la barque ; aussitôt, la barque toucha terre là où ils se rendaient.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Prière dite « de Pierre et des autres apôtres »
Papyrus de l'Eglise primitive (trad. Prières des premiers chrétiens, Fayard 1952)

« Sur la mer fut ton chemin, ton sentier sur les eaux innombrables » (Ps 76,20)

Tu es saint, Seigneur, Dieu tout-puissant,

Père de notre Seigneur Jésus Christ,

le paradis du bonheur, le sceptre royal,

l'amour somptueux, l'espérance assurée...



Tu es saint, Seigneur Dieu,

tu es « le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.

Seul tu possèdes l'immortalité.

Tu habites une lumière inaccessible

que nul n'a jamais vue » (1Tm 6,15-16).

Tu te promènes sur les ailes des vents (Ps 103,3) ;

tu as créé le ciel, la terre et la mer

et tout ce qu'ils renferment (Ac 4,24).



Tu fais des vents tes messagers

et du feu brûlant ton serviteur (Ps 103,4) ;

tu as façonné l'homme à ton image et ressemblance (Gn 1,26),

tu as mesuré le ciel avec l'empan

et la terre tout entière avec le doigt de ta main (Is 40,12).

Oui, tes œuvres sont très belles, en ta présence.







17 avril 2015

Evangile du jour


vendredi 17 avril 2015

Vendredi de la 2e semaine de Pâques

Ste Kateri Tekakwitha, Ière sainte amérindienne (1656-1680), Bse Claire (Chiara) Gambacorti, dominicaine († 1420)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : ' C'est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde ' »

Jn 6,1-15.

En ce temps-là, Jésus passa de l'autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade.
Une grande foule le suivait, parce qu'elle avait vu les signes qu'il accomplissait sur les malades.
Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples.
Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
Jésus leva les yeux et vit qu'une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu'ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l'épreuve, car il savait bien, lui, ce qu'il allait faire.
Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. »
Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons, mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit. Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu'ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. »
Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d'orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.
À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C'est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu'ils allaient venir l'enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermons sur l'évangile de Jean, n°24, 1.6.7 ; CCL 36, 244 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 272)

« A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : ' C'est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde ' »

      Gouverner l'univers est en vérité un miracle plus grand que de rassasier cinq mille hommes avec cinq pains. Personne toutefois ne s'en étonne, alors que l'on s'extasie devant un miracle de moindre importance parce qu'il sort de l'ordinaire. Qui, en effet, nourrit aujourd'hui encore l'univers sinon celui qui, avec quelques grains, crée les moissons ? Le Christ a donc fait ce que Dieu fait. Usant de son pouvoir de multiplier les moissons a partir de quelques grains, il a multiplié cinq pains dans ses mains. Car la puissance se trouvait entre les mains du Christ, et ces cinq pains étaient comme des semences que le Créateur de la terre multipliait sans même les confier à la terre.


      Cette œuvre a donc été placée sous nos sens pour élever notre esprit... Il nous est ainsi devenu possible d'admirer « le Dieu invisible en considérant ses œuvres visibles » (Rm 1,20). Après avoir été éveillés à la foi et purifiés par elle, nous pouvons même désirer voir sans les yeux du corps l'Etre invisible que nous connaissons à partir du visible... En effet, Jésus a fait ce miracle pour qu'il soit vu de ceux qui se trouvaient là, et ils l'ont mis par écrit pour que nous en ayons connaissance. Ce que les yeux ont fait pour eux, la foi le fait pour nous. Aussi bien, nous reconnaissons en notre âme ce que nos yeux n'ont pas pu voir et nous avons reçu un plus bel éloge, puisque c'est de nous qu'il a été dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20,29).







16 avril 2015

Evangile du jour


jeudi 16 avril 2015

Jeudi de la 2e semaine de Pâques

Ste Bernadette Soubirous, vierge (1844-1879), St Benoît-Joseph Labre, pèlerin, mendiant (1748-1783)

Commentaire du jour
Saint Irénée de Lyon : Le Fils révèle le Père

Jn 3,31-36.

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous,
il témoigne de ce qu'il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage.
Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai.
En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l'Esprit sans mesure.
Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main.
Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies, IV, 20, 7 ; SC 100 (trad. SC p. 647 rev.)

Le Fils révèle le Père

« Dieu, personne n'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui l'a révélé » : dès le commencement, le Fils est celui qui révèle le Père, puisqu'il est auprès du Père depuis le commencement (Jn 1,18.1). Au temps opportun, c'est lui qui a montré aux hommes, pour leur profit, les visions prophétiques, la diversité des grâces, les ministères et la manifestation de la gloire du Père, tout cela comme une mélodie bien composée et harmonieuse. En effet, là où il y a composition, il y a mélodie ; là où il y a mélodie, il y a temps opportun ; là où il y a temps opportun, il y a profit. C'est pourquoi, pour le profit des hommes, le Verbe, la Parole de Dieu, s'est fait le dispensateur de la grâce du Père, selon ses desseins. Il montre Dieu aux hommes et présente l'homme à Dieu, tout en préservant l'invisibilité du Père, de peur que les hommes n'en viennent à mépriser Dieu et pour qu'ils aient toujours des progrès à faire. En même temps il rend Dieu visible aux hommes de nombreuses façons, de peur que, privés totalement de Dieu, ils n'en viennent jusqu'à perdre l'existence.


Car la gloire de Dieu c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme c'est la vision de Dieu. Si déjà la révélation de Dieu par la création donne la vie à tous les êtres qui vivent sur la terre, combien plus la manifestation du Père par le Verbe donne la vie à ceux qui voient Dieu !







15 avril 2015

Evangile du jour


mercredi 15 avril 2015

Mercredi de la 2e semaine de Pâques

St Damien de Molokai, prêtre ss.cc. (1840-1889) , St Paterne, évêque d'Avranches († v. 565)

Commentaire du jour
Saint Clément d'Alexandrie : « Celui qui agit selon la vérité vient à la lumière »

Jn 3,16-21.

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu'il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Clément d'Alexandrie (150-v. 215), théologien
Le Pédagogue, 1,6 (trad. Brésard 2000 ans B )

« Celui qui agit selon la vérité vient à la lumière »

      À l'instant où nous sommes baptisés, nous sommes illuminés ; illuminés, nous devenons fils ; devenus fils, nous sommes rendus parfaits ; et rendus parfaits, nous recevons l'immortalité. « Je le dis, parole du Seigneur, vous êtes tous dieux et fils du Très-Haut ! » (Ps 81,6 ; cf Jn 10,34)



      À cette action du baptême, on donne divers noms : on l'appelle grâce, illumination, bain, parachèvement. Bain, puisque nous y sommes purifiés de nos fautes ; grâce, puisque le châtiment dû pour nos péchés est levé ; illumination, puisque nous contemplons la sainte lumière de notre salut en laquelle nous pénétrons du regard les choses divines ; parachèvement, puisque rien ne manque. Que manquerait-il, en effet, à celui qui a connu Dieu ? Et comment pourrait-on appeler « grâce de Dieu » quelque chose qui ne serait pas parfait ? Car, étant lui-même parfait, Dieu ne saurait donner que des choses parfaites...



      À peine donc quelqu'un est-il régénéré que, comme son nom l'indique, il a été « illuminé » : le voilà libéré des ténèbres et, du même coup, gratifié de la lumière... Nous sommes débarrassés de nos péchés, qui, comme un nuage, couvraient l'Esprit divin, et voilà l'œil de notre esprit libéré, découvert, lumineux, cet œil qui seul nous fait contempler les choses divines.







14 avril 2015

Evangile du jour


mardi 14 avril 2015

Mardi de la 2e semaine de Pâques

St Pierre (Pedro) Gonzalez, prêtre o.p. (1190-1246), Ste Lidwine (Liduina), laïque et mystique (1380-1433)

Commentaire du jour
Saint Basile : « Afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle »

Jn 3,7b-15.

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Il vous faut naître d'en haut.
Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l'Esprit. »
Nicodème reprit : « Comment cela peut-il se faire ? »
Jésus lui répondit : « Tu es un maître qui enseigne Israël et tu ne connais pas ces choses-là ?
Amen, amen, je te le dis : nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage.
Si vous ne croyez pas lorsque je vous parle des choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ?
Car nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme.
De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé,
afin qu'en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l'Église
Traité sur le Saint Esprit, 14 (trad. Bible chrétienne, A. Sigier 1989, t. 1*, p. 227 rev.)

« Afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle »

La figure est une manière d'exposer, par imitation, les choses que nous attendons. Par exemple, Adam est la préfiguration de l'Adam qui devait venir (1Co 15,45) et la pierre [au désert pendant l'Exode] est le Christ figurativement ; l'eau qui coule de la pierre est la figure de la puissance vivifiante du Verbe (Ex 17,6 ;1Co 10,4), car il a dit : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive » (Jn 7,37). La manne est la préfiguration du « pain vivant qui est descendu du ciel » (Jn 6,51) ; et le serpent placé sur une hampe est la figure de la Passion, de notre salut consommé sur la croix, puisque ceux qui le regardaient étaient sauvés (Nb 21,9). De même, ce que dit l'Écriture des Israélites sortant d'Égypte a été raconté comme une préfiguration de ceux qui sont sauvés par le baptême ; car les premiers-nés des Israélites ont été sauvés...par la grâce accordée à ceux qui avaient été marqués du sang de l'agneau pascal et ce sang préfigurait le sang du Christ...

Quant à la mer et à la nuée (Ex 14), en ce temps-là elles conduisaient à la foi par l'admiration ; mais pour le futur, elles figuraient la grâce qui devait venir. « Qui est sage ? Il comprendra ces choses ! » (Ps 106,43) Il comprendra que la mer, préfigurant le baptême, séparait de Pharaon comme le baptême nous fait échapper à la tyrannie du diable. Jadis la mer a étouffé en elle l'ennemi ; aujourd'hui meurt l'inimitié qui nous séparait de Dieu. De la mer, le peuple est sorti sain et sauf ; et nous, nous remontons des eaux comme revivant d'entre les morts, sauvés par la grâce de Celui qui nous a appelés. Quant à la nuée, elle était l'ombre du don de l'Esprit, qui rafraîchit nos membres en éteignant la flamme des passions.







13 avril 2015

Evangile du jour


lundi 13 avril 2015

Lundi de la 2e semaine de Pâques

St Hermenegild, fils du roi Léovigild et martyr († 586), Bx Rolando Rivi, jeune séminariste et martyr (1931-1945)

Commentaire du jour
Catéchisme de l'Église catholique: « Naître de l'eau et de l'Esprit »

Jn 3,1-8.

Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c'était un notable parmi les Juifs.
Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c'est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n'est pas avec lui. »
Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d'en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. »
Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? »
Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l'Esprit est esprit.
Ne sois pas étonné si je t'ai dit : il vous faut naître d'en haut.
Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l'Esprit. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Catéchisme de l'Église catholique
§ 1213-1216

« Naître de l'eau et de l'Esprit »

      Le saint baptême est le fondement de toute la vie chrétienne, le porche de la vie dans l'Esprit et la porte qui ouvre l'accès aux autres sacrements. Par le baptême nous sommes libérés du péché et régénérés comme enfants de Dieu, nous devenons membres du Christ et nous sommes incorporés à l'Eglise et faits participants à sa mission. « Le baptême est le sacrement de la régénération par l'eau et dans la parole. »



      On l'appelle « baptême » selon le rite central par lequel il est réalisé : baptiser (en grec baptizein) signifie « plonger », « immerger » ; la « plongée » dans l'eau symbolise l'ensevelissement du catéchumène dans la mort du Christ d'où il sort par la résurrection avec lui (Rm 6,4), comme « nouvelle créature » (2Co 5,17 ;Ga 6,15). Ce sacrement est aussi appelé « le bain de la régénération et de la rénovation en l'Esprit Saint » (Tt 3,5), car il signifie et réalise cette naissance de l'eau et de l'Esprit sans laquelle « nul ne peut entrer au Royaume de Dieu » (Jn 3,5).



       « Ce bain est appellé illumination, parce que ceux qui reçoivent cet enseignement [catéchétique] ont l'esprit illuminé » (St Justin). Ayant reçu dans le baptême le Verbe, « la lumière véritable qui illumine tout homme » (Jn 1, 9), le baptisé, « après avoir été illuminé » (He 10,32) est devenu « fils de lumière » (1Th 5,5), et « lumière » lui-même (Ep 5,8) : « Le baptême est le plus beau et le plus magnifique des dons de Dieu... Nous l'appelons don, grâce, onction, illumination, vêtement d'incorruptibilité, bain de régénération, sceau, et tout ce qu'il y a de plus précieux. Don, parce qu'il est conféré à ceux qui n'apportent rien ; grâce, parce qu'il est donné même à des coupables ; baptême, parce que le péché est enseveli dans l'eau ; onction, parce qu'il est sacré et royal (tels deviennent ceux qui sont oints) ; illumination, parce qu'il est lumière éclatante ; vêtement, parce qu'il voile notre honte ; bain, parce qu'il lave ; sceau, parce qu'il nous garde et qu'il est le signe de la seigneurie de Dieu. » (St Grégoire de Nazianze)







12 avril 2015

Evangile du jour


dimanche 12 avril 2015



St Giuseppe Moscati, médecin des pauvres (1880-1927), Ste Teresa de Jesús de Los Andes, novice (1900-1920)

Commentaire du jour
Saint Cyrille de Jérusalem : « Recevez l'Esprit Saint »

Jn 20,19-31.

C'était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l'Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Or, l'un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c'est-à-dire Jumeau), n'était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. »
Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu'en croyant, vous ayez la vie en son nom.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l'Église
Catéchèse 21, 1-3 ; cf bréviaire

« Recevez l'Esprit Saint »

      Frères, baptisés dans le Christ, revêtus du Christ (Ga 3,27), vous avez été configurés au Fils de Dieu. Car Dieu, qui nous a prédestinés à l'adoption (Rm 8,29), nous a modelés (Gn 2,7) sur le corps glorieux du Christ... Vous êtes devenus des « christs » puisque vous avez reçu la marque du Saint Esprit. Tout ce qui vous est arrivé, c'est l'image de ce qui est arrivé au Christ, dont vous êtes l'image (Gn 1,27).



      Lorsque, baigné dans les eaux du Jourdain..., le Christ en est remonté, le Saint Esprit en personne a fait irruption sur lui. De même, remontés de la fontaine baptismale, vous avez reçu la chrismation ; vous avez été oints du saint chrême. Cette marque dont le Christ lui-même a été oint, c'est l'Esprit Saint... Le Christ, en effet, n'a pas été « chrismé », n'a pas été oint, par les hommes. C'est le Père qui l'a établi Sauveur de tout l'univers et l'a oint du Saint Esprit, comme l'a proclamé le prophète David : « Dieu, ton Dieu, t'a oint de l'huile d'allégresse, de préférence à tous tes compagnons. » (Ps 44,8)



      De même que le Christ a été réellement crucifié, enseveli et ressuscité, vous aussi, par votre baptême, vous avez été admis à participer symboliquement à sa croix, à son tombeau et à sa résurrection. Ainsi est-il pour la chrismation : Christ était oint d'une huile joyeuse et spirituelle, par l'Esprit Saint..., car il est source de joie spirituelle. Et vous, vous avez été oints d'une huile sainte qui vous a rendus participants et compagnons du Christ lui-même. C'est d'abord sur le front que vous avez été oints, pour être affranchis de la honte du premier Adam et pouvoir contempler à visage découvert, comme dans un miroir (2Co 3,16), la gloire du Christ.







11 avril 2015

Evangile du jour


samedi 11 avril 2015



St Stanisław, évêque et martyr (1030-1079), Ste Gemma Galgani, vierge (1878-1905)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création »

Mc 16,9-15.

Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine, Jésus apparut d'abord à Marie Madeleine, de laquelle il avait expulsé sept démons.
Celle-ci partit annoncer la nouvelle à ceux qui, ayant vécu avec lui, s'affligeaient et pleuraient.
Quand ils entendirent que Jésus était vivant et qu'elle l'avait vu, ils refusèrent de croire.
Après cela, il se manifesta sous un autre aspect à deux d'entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne.
Ceux-ci revinrent l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus.
Enfin, il se manifesta aux Onze eux-mêmes pendant qu'ils étaient à table : il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient contemplé ressuscité.
Puis il leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l'Évangile à toute la création.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 233 ; PL 38, 1112 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 332)

« Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création »

    Vous avez entendu ce que dit le Seigneur à ses disciples après la résurrection. Il les envoie prêcher l'Évangile, et ils l'ont fait. Écoutez : « Sur toute la terre s'en va leur message et leurs paroles jusqu'aux extrémités du monde » (Ps 18,5). Pas à pas, l'Évangile est parvenu jusqu'à nous et jusqu'aux confins de la terre. En peu de mots, le Seigneur s'adressant à ses disciples établit ce que nous devons faire et ce que nous devons espérer. Il dit, en effet, comme vous l'avez entendu : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé. » Il demande notre foi et il nous offre le salut. Si précieux est ce qu'il nous offre que ce qu'il nous demande n'est rien.


    « Ainsi, mon Dieu, les fils des hommes à l'ombre de tes ailes ont abri..., au torrent de tes délices tu les abreuves, car en toi est la source de vie » (Ps 35,8s). Jésus Christ est la source de la vie. Avant que la source de vie ne parvienne jusqu'à nous, nous n'avions qu'un salut humain, semblable à celui des animaux dont parle le psaume : « L'homme et le bétail, tu les sauves, Seigneur » (Ps 35,7). Mais maintenant la source de la vie est venue jusqu'à nous, la source de la vie est morte pour nous. Nous refusera-t-il sa vie, celui qui pour nous a donné sa mort ? Il est le salut, et ce salut n'est pas vain comme l'autre. Pourquoi ? Parce qu'il ne passe pas. Le Sauveur est venu. Il est mort, mais il a tué la mort. Il a mis à la mort un terme en lui. Il l'a assumée et il l'a tuée. Où donc est maintenant la mort ? Cherche-la dans le Christ et elle n'y est plus. Elle y a été, mais elle est morte là. Ô vie, mort de la mort ! Reprenez courage : elle mourra aussi en nous. Ce qui s'est accompli dans la Tête s'accomplira aussi dans les membres, et la mort mourra aussi en nous.







10 avril 2015

Evangile du jour


vendredi 10 avril 2015



Ste Maddalena de Canossa, vierge et fond. (1774-1835), St Michel (Miguel) des Saints, trinitaire (1591-1624)

Commentaire du jour
Jean-Pierre de Caussade : « C'est le Seigneur ! »

Jn 21,1-14.

En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c'est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit : « Je m'en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était lui.
Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. »
Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n'arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C'est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c'était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n'avait rien sur lui, et il se jeta à l'eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n'était qu'à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain.
Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta et tira jusqu'à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s'était pas déchiré.
Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n'osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c'était le Seigneur.
Jésus s'approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson.
C'était la troisième fois que Jésus ressuscité d'entre les morts se manifestait à ses disciples.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Jean-Pierre de Caussade (1675-1751), jésuite
Abandon à la Providence divine (DDB 1966, p. 121)

« C'est le Seigneur ! »

      Toutes les créatures sont vivantes dans la main de Dieu ; les sens n'aperçoivent que l'action de la créature, mais la foi croit à l'action divine en tout. Elle voit que Jésus Christ vit en tout et opère dans toute l'étendue des siècles, que le moindre moment et le plus petit atome renferment une portion de cette vie cachée et de cette action mystérieuse. L'action des créatures est un voile qui couvre les profonds mystères de l'action divine.



      Jésus Christ après sa résurrection surprenait ses disciples dans ses apparitions, il se présentait à eux sous des figures qui le déguisaient, et aussitôt qu'il se découvrait, il disparaissait. Ce même Jésus qui est toujours vivant, toujours opérant, surprend encore les âmes qui n'ont pas la foi assez pure et assez perçante. Il n'y a aucun moment où Dieu ne se présente sous l'apparence de quelque peine, de quelque obligation ou de quelque devoir. Tout ce qui se fait en nous, autour de nous et par nous, renferme et couvre son action divine, quoique invisible, ce qui fait que nous sommes toujours surpris et que nous ne connaissons son opération que lorsqu'elle ne subsiste plus.



      Si nous percions le voile et si nous étions vigilants et attentifs, Dieu se révélerait sans cesse à nous et nous jouirions de son action en tout ce qui nous arrive. A chaque chose nous dirions : « C'est le Seigneur ! » Et nous trouverions dans toutes les circonstances que nous recevons un don de Dieu, que les créatures sont de très faibles instruments, que rien ne nous manquerait, et que le soin continuel de Dieu le porte à nous départir ce qui nous convient.







09 avril 2015

Evangile du jour


jeudi 09 avril 2015



Bx Antonio Pavoni, prêtre o.p. et martyr (1325-1374), Bse Marguerite Rutan, vierge et martyre (1736-1794)

Commentaire du jour
Saint Cyrille d'Alexandrie : « Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi »

Lc 24,35-48.

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d'Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s'était passé sur la route, et comment le Seigneur s'était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d'eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n'a pas de chair ni d'os comme vous constatez que j'en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire, et restaient saisis d'étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu'il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous : Il faut que s'accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu'il ressusciterait d'entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
À vous d'en être les témoins.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l'Église
Commentaire sur Jean, 12 ; PG 74, 704-705 (trad. Brésard, 2000 ans, p. 128)

« Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi »

L'évangéliste saint Matthieu écrit que le Christ, prenant avec lui Pierre, Jacques et Jean, fut transfiguré devant eux : son visage resplendit alors comme l'éclair et ses vêtements devinrent blancs comme neige. Mais eux, ne pouvant supporter la vision, tombèrent la face contre terre (Mt 17,1s). C'est pourquoi, afin de se conformer exactement au plan divin, au Cénacle notre Seigneur Jésus apparaissait encore sous l'aspect qu'il avait auparavant, et non pas selon la gloire qui lui est due et qui convient au Temple de son corps transfiguré. Il ne voulait pas que la foi en la résurrection se porte sur un autre aspect et sur un corps différent de celui qu'il avait reçu de la sainte Vierge et dans lequel il est mort crucifié, selon les Écritures. En effet, la mort n'avait pouvoir que sur la chair, dont elle allait être chassée. Car, si son corps mort n'est pas ressuscité, quelle est cette mort qui a été vaincue ? ... Ce ne pouvait être ni seulement une âme, ni un ange, ni même seulement le Verbe de Dieu...

Par ailleurs, que le Seigneur soit entré toutes portes closes, quiconque est sensé comptera cela aussi parmi les preuves de sa résurrection. Il salue ses disciples par ces mots : « Paix à vous », montrant ainsi qu'il est lui-même la paix. Car ceux auprès de qui il se rend présent en reçoivent un esprit parfaitement apaisé et tranquille. C'est assurément ce que saint Paul souhaite aux fidèles quand il dit : « Que la paix du Christ, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, garde votre cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus » (Ph 4,7).







08 avril 2015

Evangile du jour


mercredi 08 avril 2015



Bx August Czartoryski, prêtre s.d.b. (1858-1893), Bx Domingo del Santísmo Sacramento, prêtre o.ss.t. († 1927)

Commentaire du jour
Saint Josémaria Escriva de Balaguer : « Reste avec nous »

Lc 24,13-35.

Le même jour (c'est- à- dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient entre eux de tout ce qui s'était passé.
Or, tandis qu'ils s'entretenaient et s'interrogeaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes.
L'un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple :
comment les grands prêtres et nos chefs l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié.
Nous, nous espérions que c'était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé.
À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l'aurore, elles sont allées au tombeau,
elles n'ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu'elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu'il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. »
Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit !
Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus loin.
Mais ils s'efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l'ayant rompu, il le leur donna.
Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
Ils se dirent l'un à l'autre : « Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »
À l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent :
« Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »
À leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment le Seigneur s'était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Josémaria Escriva de Balaguer (1902-1975), prêtre, fondateur
Homélie in Amigos de Dios (trad. Amis de Dieu, Laurier 2000, p. 366)

« Reste avec nous »

Les deux disciples se rendaient à Emmaüs. Leur allure était normale, comme celle de tant d'autres personnes qui passaient dans ces parages. Et c'est là, avec naturel, que Jésus leur apparaît et qu'il marche avec eux, engageant une conversation qui leur fait oublier leur fatigue... Jésus sur le chemin. Seigneur, tu es toujours grand ! Mais tu m'émeus quand tu condescends à nous suivre, à nous chercher dans notre va-et-vient quotidien. Seigneur, accorde-nous la simplicité d'esprit ; donne-nous un regard pur, une intelligence claire pour pouvoir te comprendre lorsque tu viens sans aucune marque extérieure de ta gloire.

À leur arrivée au bourg, le trajet s'achève et les deux disciples qui, sans s'en rendre compte, ont été blessés au plus profond de leur cœur par la parole et par l'amour de Dieu fait homme, regrettent qu'il s'en aille. Car Jésus prend congé d'eux en « faisant semblant d'aller plus loin ». Il ne s'impose jamais, notre Seigneur. Une fois que nous avons entrevu la pureté de l'amour qu'il a mis dans notre âme, il veut que nous l'appelions librement. Nous devons le retenir de force et le prier : « Reste avec nous, car le soir tombe et le jour déjà touche à son terme, il commence à faire nuit ».

Nous sommes ainsi : toujours peu audacieux, par manque de sincérité peut-être, ou par pudeur. Nous pensons au fond : Reste avec nous, parce que les ténèbres entourent notre âme, et toi seul es la lumière, toi seul peux calmer cette soif qui nous consume... Et Jésus reste avec nous. Nos yeux s'ouvrent comme ceux de Cléophas et de son compagnon, quand le Christ rompt le pain ; et bien qu'il disparaisse à nouveau de notre vue, nous serons nous aussi capables de nous remettre en route — il commence à faire nuit — pour parler de lui aux autres, parce qu'autant de joie ne tient pas dans un seul cœur.

Chemin d'Emmaüs. Notre Dieu a rempli ce nom de douceur. Et Emmaüs, c'est le monde entier, parce que le Seigneur a ouvert les chemins divins de la terre.