10 avril 2011

Evangile du jour

dimanche 10 avril 2011
Cinquième dimanche de Carême

St Michel des Saints, Trinitaire déchaussé (1591-1624)



Commentaire du jour
Saint Pierre Chrysologue : « Alors Jésus pleura »

Les lectures du jour

Jn 11,1-45.

Un homme était tombé malade. C"était Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa soeur Marthe.
(Marie est celle qui versa du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. Lazare, le malade, était son frère.)
Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare.
Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura pourtant deux jours à l'endroit où il se trouvait ;
alors seulement il dit aux disciples : « Revenons en Judée. »
Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ? »
Jésus répondit : « Ne fait-il pas jour pendant douze heures ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ;
mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui. »
Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s'est endormi ; mais je m'en vais le tirer de ce sommeil. »
Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s'il s'est endormi, il sera sauvé. »
Car ils pensaient que Jésus voulait parler du sommeil, tandis qu'il parlait de la mort.
Alors il leur dit clairement : « Lazare est mort,
et je me réjouis de n'avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! »
Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) dit aux autres disciples : « Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui ! »
Quand Jésus arriva, il trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
Comme Béthanie était tout près de Jérusalem - à une demi-heure de marche environ -
beaucoup de Juifs étaient venus manifester leur sympathie à Marthe et à Marie, dans leur deuil.
Lorsque Marthe apprit l'arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait à la maison.
Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort.
Mais je sais que, maintenant encore, Dieu t'accordera tout ce que tu lui demanderas. »
Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »
Marthe reprit : « Je sais qu'il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection. »
Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;
et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »
Elle répondit : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »
Ayant dit cela, elle s'en alla appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t'appelle. »
Marie, dès qu'elle l'entendit, se leva aussitôt et partit rejoindre Jésus.
Il n'était pas encore entré dans le village ; il se trouvait toujours à l'endroit où Marthe l'avait rencontré.
Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie, et lui manifestaient leur sympathie, quand ils la virent se lever et sortir si vite, la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau pour y pleurer.
Elle arriva à l'endroit où se trouvait Jésus ; dès qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. »
Quand il vit qu'elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d'une émotion profonde.
Il demanda : « Où l'avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Viens voir, Seigneur. »
Alors Jésus pleura.
Les Juifs se dirent : « Voyez comme il l'aimait ! »
Mais certains d'entre eux disaient : « Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »
Jésus, repris par l'émotion, arriva au tombeau. C'était une grotte fermée par une pierre.
Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du mort, lui dit : « Mais, Seigneur, il sent déjà ; voilà quatre jours qu'il est là. »
Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l'ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m'as exaucé.
Je savais bien, moi, que tu m'exauces toujours ; mais si j'ai parlé, c'est pour cette foule qui est autour de moi, afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. »
Après cela, il cria d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »
Et le mort sortit, les pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »
Les nombreux Juifs, qui étaient venus entourer Marie et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église
Sermon 64 ; PL 52, 379 (trad. coll. Icthus, t. 12, p. 279 rev.)

« Alors Jésus pleura »

      « Quand Jésus vit Marie pleurer, et que les juifs venus avec elle
pleuraient, il fut bouleversé d'une émotion profonde... » Marie pleure, les
juifs pleurent, même le Christ pleure. Crois-tu qu'ils ressentent tous la
même peine ? Marie, la sœur du mort, pleure parce qu'elle n'a pas pu
retenir son frère, ni détourner la mort. Elle a beau être convaincue de la
résurrection, la perte de son meilleur soutien, la pensée d'une cruelle
absence, la tristesse d'une longue séparation, font jaillir des larmes
qu'elle ne peut pas retenir... L'image implacable de la mort ne peut pas ne
pas nous toucher et bouleverser, quelle que soit notre foi. Les juifs aussi
pleuraient, au souvenir de leur condition mortelle, parce qu'ils
désespéraient de l'éternité... Un mortel ne peut pas ne pas pleurer devant
la mort.

      Laquelle d'entre ces tristesses étreint le Christ ? Aucune ? Alors
pourquoi pleure-t-il ? Il avait dit : « Lazare est mort, et je me réjouis
»... Mais voici qu'il répand les larmes des mortels, au moment même où il
répand une nouvelle fois l'Esprit de vie ! Frères, tel est l'homme : sous
l'effet de la joie, comme sous celui de la peine, jaillissent les larmes...
Le Christ n'a pas pleuré dans la désolation de la mort, mais au souvenir de
l'allégresse, lui qui par sa parole, une parole, doit réveiller tous les
morts à la vie éternelle (Jn 5,48)... Comment penser que le Christ ait
pleuré par faiblesse humaine, quand le Père céleste pleure son fils
prodigue non pas lorsqu'il part, mais à l'heure de le retrouver ? (Lc
15,20)... Il a permis que Lazare meure, parce qu'il a voulu ressusciter le
mort pour manifester sa gloire ; il a permis que son ami descende au séjour
des morts afin que Dieu apparaisse, en ramenant l'homme des enfers.




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