03 mars 2018

Evangile du jour


Samedi 03 mars 2018

Le samedi de la 2e semaine de Carême

Ste Cunégonde, impératrice, veuve, religieuse († 1033), Ste Teresa Eustochio Verzeri, vierge et fond. († 1852)

Commentaire du jour
Isaac de l'Étoile : « Rentrant alors en lui-même, il se dit...: 'Ici je meurs de faim. Je vais retourner chez mon père' »

Lc 15,1-3.11-32.

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père : "Père, donne-moi la part de fortune qui me revient." Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s'engager auprès d'un habitant de ce pays, qui l'envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit : "Combien d'ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. Traite-moi comme l'un de tes ouvriers."
Il se leva et s'en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : "Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils."
Mais le père dit à ses serviteurs : "Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé." Et ils commencèrent à festoyer.
Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs, il s'informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit : "Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a retrouvé ton frère en bonne santé."
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père : "Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !"
Le père répondit : "Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !" »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Isaac de l'Étoile (?-v. 1171), moine cistercien
2ème sermon pour la Toussaint § 13-20 (trad. Brésard, 2000 ans A, p. 84)

« Rentrant alors en lui-même, il se dit...: 'Ici je meurs de faim. Je vais retourner chez mon père' »

« Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés » (Mt 5,5). Par cette parole le Seigneur veut nous faire comprendre que le chemin de la joie, c'est les pleurs. Par la désolation on va à la consolation ; c'est en perdant sa vie qu'on la trouve, en la rejetant qu'on la possède, en la haïssant qu'on l'aime, en la méprisant qu'on la garde (cf Lc 9,23s). Si tu veux te connaître toi-même et te maîtriser, entre en toi-même et ne te cherche pas au-dehors... Rentre donc en toi-même, pécheur, rentre là où tu existes vraiment : en ton cœur. À l'extérieur, tu es un animal, à l'image du monde...; au-dedans, tu es un homme, à l'image de Dieu (Gn 1,26), et donc capable d'être déifié.

C'est pourquoi, frères, l'homme qui rentre en lui-même, ne se découvrira-t-il pas au loin, comme le fils prodigue, dans une région de dissemblance, dans une terre étrangère, où il s'assied et pleure au souvenir de son père et de sa patrie ?... « Adam, où es-tu ? » (Gn 3,9) Peut-être encore dans l'ombre pour ne pas te voir toi-même : tu couds ensemble des feuilles de vanité pour couvrir ta honte (Gn 3,7), regardant ce qui est autour de toi et ce qui est à toi, car tes yeux sont grand ouverts sur de telles choses. Mais regarde au-dedans, regarde-toi : c'est là que se trouve le plus grand sujet de honte...

Il est évident, frères : nous vivons en dehors de nous-mêmes... C'est pourquoi la Sagesse a toujours à cœur d'inviter à la maison du deuil plutôt qu'à la maison du banquet (Eccl 7,3), c'est-à-dire de rappeler en lui-même l'homme qui était au-dehors de lui-même, en disant : « Bienheureux ceux qui pleurent » et dans un autre passage : « Malheur à vous qui riez maintenant » (Lc 6,25)... Mes frères, gémissons en présence du Seigneur : que sa bonté le porte à nous pardonner... Bienheureux ceux qui pleurent, non parce qu'ils pleurent, mais parce qu'ils seront consolés. Les pleurs sont le chemin ; la consolation c'est la béatitude.







Aucun commentaire: