12 février 2015

Evangile du jour


jeudi 12 février 2015

Le jeudi de la 5e semaine du temps ordinaire

Sts Martyrs d'Abitène - commémoraison - († 304), Bx Réginald de Saint Gilles, prêtre o.p. († 1220)

Commentaire du jour
Isaac de l'Étoile : « Jésus se rendit dans la région de Tyr »

Mc 7,24-30.

En ce temps-là,  Jésus partit et se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu'on le sache, mais il ne put rester inaperçu :
une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds.
Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d'expulser le démon hors de sa fille.
Il lui disait : « Laisse d'abord les enfants se rassasier, car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit :
« À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. »
Elle rentra à la maison, et elle trouva l'enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d'elle.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Isaac de l'Étoile (?-v. 1171), moine cistercien
Sermon 33, 1er pour le 2ème dimanche de Carême (trad. cf SC 207, p. 221-227)

« Jésus se rendit dans la région de Tyr »

      « Étant sorti, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon » (Mt 15,21). Lorsque « le Verbe, la Parole de Dieu, s'est fait chair et a habité parmi nous » (Jn 1,14), il est sorti du Père pour venir dans le monde (Jn 16,28). « Lui qui était dans la condition de Dieu » est sorti de sa patrie pour « se dépouiller lui-même, prenant la condition d'esclave » (Ph 2,6-7), « notre condition humaine de pécheurs » (Rm 8,3), afin d'être trouvé par ceux qui sortent de leur propre territoire pour le trouver dans la région de Tyr et de Sidon... Qu'elle sorte donc, cette femme Cananéenne, de l'intérieur de son territoire (Mt 15,22), et qu'elle rencontre, à la frontière de son propre pays, le médecin qui vient de son plein gré, sorti par miséricorde de son territoire à lui. Avec bonté il se présente en territoire étranger, au malade qui n'aurait pas pu l'aborder s'il était resté dans le sien. Car en tant que Dieu bienheureux, juste et fort, il était en haut, et il était interdit à l'homme misérable d'y monter... Plein de compassion, il a donc réalisé ce qui convenait à la pitié : il est venu jusqu'au pécheur...


      Sortons donc, frères, sortons, chacun pour notre part, du lieu de notre propre injustice... Hais le péché, et te voilà sorti du péché. Tu hais le péché, et tu as rencontré le Christ là où il se trouve... Mais tu diras que cela même est beaucoup pour toi, et que sans la grâce de Dieu, il est impossible à l'homme de haïr le péché, de désirer la justice, de ne pas vouloir pécher et de vouloir se repentir. « Que le Seigneur soit loué pour sa miséricorde, et pour ses merveilles pour les fils des hommes ! » (Ps 106,8) En effet, si c'est par sa grâce qu'il s'est retiré visiblement dans la région de Tyr et de Sidon où la femme pouvait le rencontrer, c'est aussi par grâce qu'il a secrètement tiré cette femme de sa demeure la plus intérieure...


      Cette femme symbolise l'Église, prédestinée éternellement, appelée et justifiée dans le temps, destinée à la gloire à la fin des temps (Rm 8,30) : sans trêve elle prie pour sa fille, c'est-à-dire pour chacun des élus.







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