08 juin 2018

Evangile du jour


Vendredi 08 juin 2018

Sacré-Cœur de Jésus, solennité
Sacré-Coeur de Jésus, solennité

St Jacques Berthieu, prêtre s.j. et martyr († 1896), Bx Nicolas de Gesturi, religieux o.f.m. cap. († 1958)

Commentaire du jour
Saint Bonaventure : La blessure du cœur

Jn 19,31-37.

Jésus venait de mourir. Comme c'était le jour de la Préparation (c'est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d'autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu'on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes.
Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l'autre homme crucifié avec Jésus.
Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes,
mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau.
Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu'il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez.
Cela, en effet, arriva pour que s'accomplisse l'Écriture : 'Aucun de ses os ne sera brisé.'
Un autre passage de l'Écriture dit encore : 'Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé.'



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l'Église
La Vigne mystique n° 2 (Œuvres Spirituelles, tome III, pp. 131-132 ; Sté S. François d'Assise, Paris, 1932, rev.)

La blessure du cœur

Les soldats percèrent et transpercèrent non seulement les mains de Jésus mais les pieds ; la lance de leur fureur perça même le côté et, jusqu'au fond, le Cœur sacré déjà percé par la lance de l'amour.

« Vous avez blessé mon cœur, ô ma sœur, mon épouse ; vous avez blessé mon cœur ! » dit-il (Cant. 4, 9). Ô très aimant Jésus, votre épouse, votre sœur, votre amie ayant blessé votre cœur, était-il donc nécessaire que vos ennemis le blessent à leur tour ? Et vous, ses ennemis, que faites-vous ? S'il est déjà blessé, ou plutôt parce qu'il est blessé, le cœur du très doux Jésus, pourquoi lui infliger une seconde blessure ? Ignorez-vous donc qu'à la première blessure le cœur s'éteint et devient en quelque sorte insensible ?

Le cœur de mon très doux Seigneur Jésus est mort parce qu'il a été blessé ; une blessure d'amour a envahi le cœur de Jésus notre Époux, une mort d'amour l'a envahi. Comment une seconde mort entrerait-elle ? « Mais l'amour est fort comme la mort »(Cant. 8,6) ; bien plus, il est en vérité plus fort que la mort même.

Impossible de chasser la première mort, c'est-à-dire l'amour de tant d'âmes mortes, du cœur qu'elle habite, parce que sa blessure souveraine l'a conquis. De deux adversaires également forts, dont l'un est dans la maison, l'autre dehors, qui doutera en effet que celui qui est dedans remporte la victoire ? Vois donc comme l'amour, qui habite le cœur et le tue d'une blessure d'amour, est fort, et cela est vrai non seulement de Jésus le Seigneur mais encore de ses disciples.

C'est ainsi que fut d'abord blessé et mourut le cœur du Seigneur Jésus, « égorgé pour nous, tout le jour, traité comme une brebis de tuerie »( Ps 43, 21). La mort corporelle survint cependant et triompha pour un temps mais afin d'être vaincue pour l'éternité.







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