29 février 2016

Evangile du jour


lundi 29 février 2016

Le lundi de la 3e semaine de Carême

St Hilaire, Pape (46e) de 461 à 468 , St Auguste Chapdelaine, prêtre et martyr (1814-1856)

Commentaire du jour
Saint Ambroise : Le Carême conduit au baptême

Lc 4,24-30.

Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu'une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère.
Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d'eux n'a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Des Sacrements, 1 (trad. Brésard 2000 ans C, p. 244 rev.)

Le Carême conduit au baptême

Tu t'es approché, tu as vu la fontaine baptismale, tu as vu aussi l'évêque près de la fontaine. Et sans doute est-il tombé dans ton âme la même pensée qui s'est insinuée en celle de Naaman, le Syrien. Car, bien qu'il ait été purifié, il avait cependant douté d'abord... Je crains que quelqu'un ait dit : « C'est tout ? » Oui, c'est vraiment tout : là est toute innocence, toute piété, toute grâce, toute sainteté. Tu as vu ce que tu as pu voir des yeux de ton corps... ; ce qu'on ne voit pas est bien plus grand..., car ce qu'on ne voit pas est éternel... Quoi de plus étonnant que la traversée de la Mer Rouge par les Israélites, pour ne parler à présent que du baptême ? Et pourtant ceux qui l'ont traversé sont tous morts dans le désert. Au contraire, celui qui traverse la fontaine baptismale, c'est-à-dire celui qui passe des biens terrestres à ceux du ciel..., ne meurt pas mais ressuscite.

Naaman était lépreux... À son arrivée, le prophète lui a dit : « Va, descends dans le Jourdain, baigne-toi et tu seras guéri. » Il s'est mis à réfléchir en lui-même et s'est dit : « C'est tout ? Je suis venu de Syrie jusqu'en Judée et on me dit : Va au Jourdain, baigne-toi et tu seras guéri. Comme s'il n'y avait pas des fleuves meilleurs dans mon pays ! » Ses serviteurs lui disent : « Maître, pourquoi ne fais-tu pas ce que dit le prophète ? Fais-le plutôt et essaie. » Alors il s'est rendu au Jourdain, s'est baigné et en est sorti guéri.

Qu'est-ce que cela signifie ? Tu as vu de l'eau, mais toute eau ne guérit pas ; par contre, l'eau qui a la grâce du Christ guérit. Il y a une différence entre l'élément et la sanctification, entre l'acte et l'efficacité. L'acte s'accomplit avec de l'eau, mais l'efficacité vient de l'Esprit Saint. L'eau ne guérit pas si l'Esprit Saint n'est descendu et n'a consacré cette eau. Tu as lu que lorsque notre Seigneur Jésus Christ a institué le rite du baptême, il est venu à Jean et celui-ci lui a dit : « C'est moi qui dois être baptisé par toi, et c'est toi qui viens à moi ? » (Mt 3,14)... Le Christ est descendu ; Jean qui baptisait était à ses côtés ; et voici que, telle une colombe, descendit l'Esprit Saint... Pourquoi le Christ est-il descendu le premier et ensuite l'Esprit Saint ? Pour quelle raison ? Pour que le Seigneur ne paraisse pas avoir besoin du sacrement de la sanctification : c'est lui qui sanctifie, et c'est aussi l'Esprit qui sanctifie.







28 février 2016

Evangile du jour


dimanche 28 février 2016

Troisième dimanche de Carême

St Auguste Chapdelaine, prêtre et martyr (1814-1856), Bx Daniel Brottier, missionnaire spiritain (1876-1936)

Commentaire du jour
Saint Nersès Snorhali : « Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir »

Lc 13,1-9.

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l'affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu'ils offraient.
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu'elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu'un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n'en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron : "Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?"
Mais le vigneron lui répondit : "Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir. Sinon, tu le couperas." »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Nersès Snorhali (1102-1173), patriarche arménien
Jésus, Fils unique du Père, §677-679 ; SC 203 (trad. SC p. 171 rev.)

« Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir »

Ne me maudis pas comme le figuier (cf Mt 21,19),
Bien que je sois pareil à l'arbre stérile,
De peur que le feuillage de la foi
Ne soit desséché avec le fruit de mes œuvres.

Mais fixe-moi dans le bien,
Comme le sarment sur la sainte Vigne,
Dont prend soin ton Père céleste (Jn 15,2)
Et que fait fructifier l'Esprit par la croissance.

Et l'arbre que je suis, stérile en fruits savoureux,
Mais fécond en fruits amers,
Ne l'arrache pas de ton vignoble,
Mais change-le, en creusant dans le fumier.







27 février 2016

Evangile du jour


samedi 27 février 2016

Le samedi de la 2e semaine de Carême

St Gabriel de l'Addolorata, acolyte c.p. (1838-1862), Bse María Caridad Brader, religieuse et fond. († 1943)

Commentaire du jour
Saint Romanos le Mélode : « Il fallait bien festoyer... car ton frère était mort, et il est revenu à la vie »

Lc 15,1-3.11-32.

En ce temps-là,  les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père : "Père, donne-moi la part de fortune qui me revient." Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s'engager auprès d'un habitant de ce pays, qui l'envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit : "Combien d'ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. Traite-moi comme l'un de tes ouvriers."
Il se leva et s'en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : "Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils."
Mais le père dit à ses serviteurs : "Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé." Et ils commencèrent à festoyer.
Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs, il s'informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit : "Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a retrouvé ton frère en bonne santé."
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père : "Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !"
Le père répondit : "Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !" »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d'hymnes
Hymne 28, L'Enfant prodigue, str 17-21 (trad. SC 114, p. 257s)

« Il fallait bien festoyer... car ton frère était mort, et il est revenu à la vie »

Le fils aîné, en colère, a dit à son père : « ...Sans cesse j'ai obéi à tes ordres, sans en transgresser un seul ! ... et le prodigue qui revient à toi, tu en fais bien plus grand cas que de moi ! »

À peine avait-il entendu son fils parler ainsi que le père lui a répondu avec douceur : « Écoute ton père. Toi, tu es avec moi, car jamais tu ne t'es éloigné de moi ; toi, tu ne t'es pas séparé de l'Église ; toi, tu es toujours présent à mes côtés, avec tous mes anges. Mais celui-ci est venu couvert de honte, nu et sans beauté, en criant : " Pitié ! J'ai péché, père, et je supplie en coupable devant ta face. Accepte-moi comme journalier et nourris-moi, car tu aimes les hommes, Seigneur et maître des siècles. " (Sg 1,6 ;1Tm 1,17)

« Ton frère a crié : ' Sauve-moi, père saint ! ' ...Comment pouvais-je ne pas prendre en pitié, ne pas sauver mon fils qui gémissait, qui sanglotait ? ... Juge-moi, toi qui me blâmes... Ma joie en tout temps, c'est d'aimer les hommes... C'est ma créature : comment ne pas en avoir pitié ? Comment ne pas avoir compassion de son repentir ? Mes entrailles ont engendré cet enfant que j'ai pris en pitié, moi, le Seigneur et maître des siècles.

« Tout ce que j'ai est à toi, mon fils... La fortune que tu as n'en est pas diminuée, car ce n'est pas en prenant dessus que je fais des cadeaux à ton frère... Je suis de vous deux le créateur unique, l'unique père, bon, aimant et miséricordieux. Je t'honore, mon fils, car tu m'as toujours aimé et servi ; et lui, j'en ai compassion, car il se livre tout entier à son repentir. Tu devais donc partager la joie de tous ceux que j'ai invités, moi, le Seigneur et maître des siècles.

« Ainsi donc, mon fils, réjouis-toi avec tous les invités du banquet, et mêle tes chants à ceux de tous les anges, car ton frère était perdu et le voilà retrouvé, il était mort et, contre toute attente, il est ressuscité. » À ces mots, le fils aîné s'est laissé persuader et a chanté : « Criez tous de joie ! ' Heureux ceux à qui tout péché a été remis et dont les fautes sont effacées ' (Ps 131,1). Je te loue, ô ami des hommes, toi qui as sauvé aussi mon frère, toi le Seigneur et maître des siècles. »







26 février 2016

Evangile du jour


vendredi 26 février 2016

Le vendredi de la 2e semaine de Carême

Ste Paule de Saint-Joseph de Calasanz, vierge († 1889), Bse Piedad de la Cruz Ortíz Real, vierge (1842-1916)

Commentaire du jour
Saint Ambroise : La parabole de la vigne

Mt 21,33-43.45-46.

En ce temps-là,  Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Écoutez une autre parabole : Un homme était propriétaire d'un domaine ; il planta une vigne, l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage.
Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne.
Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent l'autre, lapidèrent le troisième.
De nouveau, le propriétaire envoya d'autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon.
Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : "Ils respecteront mon fils."
Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : "Voici l'héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !"
Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.
Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d'autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. »
Jésus leur dit : « N'avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle : c'est là l'œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !
Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »
En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu'il parlait d'eux.
Tout en cherchant à l'arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu'elles le tenaient pour un prophète.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Commentaire sur l'évangile de Luc, 9, 29-30 (trad. Véricel, L'Evangile commenté, p. 290 rev. ; cf SC 52, p. 150)

La parabole de la vigne

La vigne est notre symbole, parce que le peuple de Dieu, enraciné sur le cep de la vigne éternelle (Jn 15,5), s'élève au-dessus de la terre. Foisonnement d'un sol ingrat, tantôt elle bourgeonne et fleurit, tantôt elle se revêt de verdure, tantôt elle ressemble au joug aimable de la croix, quand elle a grandi et que ses bras étendus forment les sarments d'un vignoble fécond... On a donc raison d'appeler vigne le peuple du Christ, soit parce qu'il marque son front du signe de la croix (Ez 9,4), soit parce qu'on récolte ses fruits à la dernière saison de l'année, soit parce que, comme pour les rangs d'un vignoble, pauvres et riches, humbles et puissants, serviteurs et maîtres, tous dans l'Église sont d'une égalité parfaite...

Quand on attache la vigne, elle se redresse ; quand on l'émonde, ce n'est pas pour l'amoindrir, mais pour la faire croître. Il en est de même du peuple saint : si on le lie, il se libère ; si on l'humilie, il se redresse ; si on le taille, on lui donne en fait une couronne. Bien mieux : de même que le rejeton, prélevé sur un vieil arbre, est greffé sur une autre racine, de même ce peuple saint..., nourri sur l'arbre de la croix..., se développe. Et l'Esprit Saint, comme répandu dans les sillons d'un terrain, se déverse dans notre corps, lavant tout ce qui est immonde et redressant nos membres pour les diriger vers le ciel.

Cette vigne, le Vigneron a l'habitude de la sarcler, de l'attacher, de la tailler (Jn 15,2)... Tantôt il brûle de soleil les secrets de notre corps et tantôt il les arrose de pluie. Il aime sarcler son terrain, pour que les ronces ne blessent pas les bourgeons ; il veille à ce que les feuilles ne fassent pas trop d'ombre..., ne privent pas de lumière nos vertus, et n'empêchent pas la maturation de nos fruits.







25 février 2016

Evangile du jour


jeudi 25 février 2016

Le jeudi de la 2e semaine de Carême

Bse Maria Ludovica De Angelis, religieuse (1880-1962), Bx Robert d'Arbrissel, prêtre et fondateur (v. 1047-1117)

Commentaire du jour
Bienheureuse Teresa de Calcutta : « Un pauvre...était couché devant le portail »

Lc 16,19-31.

En ce temps-là,  Jésus disait aux pharisiens : « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d'ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut, et les anges l'emportèrent auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi, et on l'enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria : "Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l'eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous."
Le riche répliqua : "Eh bien ! père, je te prie d'envoyer Lazare dans la maison de mon père.
En effet, j'ai cinq frères : qu'il leur porte son témoignage, de peur qu'eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !"
Abraham lui dit : "Ils ont Moïse et les Prophètes : qu'ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu'un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront."
Abraham répondit : "S'ils n'écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus." »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Il n'y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 91)

« Un pauvre...était couché devant le portail »

      Le Christ a dit : « J'étais affamé et vous m'avez nourri » (Mt 25,35). Il a été affamé non seulement de pain mais aussi de l'affection bienveillante qui fait que l'on se sent aimé, reconnu, que l'on se sent être quelqu'un aux yeux de quelqu'un d'autre. Il a été dénudé non seulement de tout vêtement, mais aussi de toute dignité et considération puisque la plus grande injustice à commettre envers le pauvre est de le mépriser parce qu'il est pauvre. Il a été privé non seulement d'un toit...mais aussi a subi toutes les privations qu'endurent ceux que l'on enferme, qui sont rejetés ou exclus, errant de par le monde sans qu'il n'y ait personne pour se soucier d'eux.

      Descends dans la rue, sans plus de propos que cela. Vois cet homme, là, au coin, et va vers lui. Peut-être qu'il s'en irritera, mais tu seras là, en face de lui, en présence. Tu dois manifester la présence qui est en toi par l'amour et l'attention avec lesquels tu t'adresses à cet homme. Pourquoi ? Parce que, pour toi, c'est de Jésus qu'il s'agit. Jésus, oui, mais qui ne peut pas te recevoir chez lui –- voilà la raison pour laquelle tu dois savoir aller vers lui. Jésus, oui, mais caché en la personne qui est là. Jésus, dans le plus petit de nos frères (Mt 25,40), n'est pas seulement affamé d'un morceau de pain, mais aussi d'amour, de reconnaissance, d'être pris en compte.







24 février 2016

Evangile du jour


mercredi 24 février 2016

Le mercredi de la 2e semaine de Carême

Bse Ascensión del Corazón de Jesús, vierge (1868-1940), Bx Costanzo (Constant) Servoli, prêtre o.p. (1410-1481)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé » (Lc 18,14)

Mt 20,17-28.

En ce temps-là, Jésus, montant à Jérusalem, prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit :
« Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort
et le livreront aux nations païennes pour qu'elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. »
Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume. »
Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. »
Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n'est pas à moi de l'accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »
Les dix autres, qui avaient entendu, s'indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ;
et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Les Discours sur les psaumes, Ps 126

« Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé » (Lc 18,14)

       « C'est en vain que vous vous levez avant le jour » dit un psaume (126,2)... Tels étaient les fils de Zébédée qui, avant d'avoir subi l'humiliation en conformité avec la Passion du Seigneur, s'étaient déjà choisi leur place, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Ils voulaient « se lever avant la Lumière »... Pierre aussi s'était levé avant la Lumière, lorsqu'il donnait au Seigneur le conseil de ne pas souffrir pour nous. En effet, le Seigneur avait parlé de sa Passion qui devait nous sauver et de ses humiliations, et Pierre, qui peu auparavant avait confessé que Jésus est le Fils de Dieu, a été saisi d'effroi à l'idée de sa mort et lui a dit : « Dieu t'en garde, Seigneur ! Epargne-toi toi-même. Non, cela ne t'arrivera pas ! » (cf Mt 16,22) Il voulait se lever devant la Lumière, donner conseil à la Lumière. Mais que fait le Seigneur ? Il l'a fait se lever après la Lumière en lui disant : « Passe derrière moi »... « Passe derrière moi pour que je marche devant toi et que tu me suives. Passe par la route que je prends, au lieu de vouloir me montrer la route où toi tu veux marcher »...

      Pourquoi donc, fils de Zébédée, voulez-vous vous lever avant le Jour ? Voilà la question qu'il faut leur poser ; ils n'en seront pas irrités, car ces choses sont écrites à leur sujet afin que nous autres nous sachions nous préserver de l'orgueil où ils sont tombés. Pourquoi vouloir se lever avant le Jour ? C'est en vain. Vous voulez vous élever avant d'être abaissé ? Votre Seigneur lui-même, lui qui est votre lumière, s'est abaissé pour être élevé. Ecoutez ce que dit Paul : « Lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu, mais il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes..., il s'est abaissé en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a exalté » (Ph 2,6s).







23 février 2016

Evangile du jour


mardi 23 février 2016

Le mardi de la 2e semaine de Carême

St Polycarpe, évêque et martyr († 167), Bse Giovannina Franchi, religieuse et fondatrice (1807-1872)

Commentaire du jour
L'Imitation de Jésus Christ: « Qui s'abaissera sera élevé »

Mt 23,1-12.

En ce temps-là, Jésus s'adressa aux foules et à ses disciples,
et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse.
Donc, tout ce qu'ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas.
Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ;
ils aiment les places d'honneur dans les dîners, les sièges d'honneur dans les synagogues
et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux.
Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

L'Imitation de Jésus Christ, traité spirituel du 15e siècle
II, 2 « S'abandonner à Dieu en esprit d'humilité » (trad. Ravinaud, Mediaspaul 2000, p. 69 ; cf bréviaire 3e mar. Avent))

« Qui s'abaissera sera élevé »

      Peu importe de savoir qui est avec toi ou contre toi ; prends plutôt soin que Dieu soit avec toi dans toutes tes pensées et tes actions. Garde la conscience pure, et Dieu te défendra...
      Si tu sais te taire et souffrir, tu recevras le secours de Dieu. Il connaît le temps et la façon de te délivrer ; abandonne-toi donc à lui. C'est à lui de t'aider et te libérer de toute humiliation.

      Il est souvent utile, pour nous maintenir dans une plus grande humilité, que les autres connaissent nos défauts et qu'ils nous les reprochent.
      Quand un homme reconnaît humblement ses défauts, il désarme aisément ses ennemis et gagne sans peine ceux qui lui en voulaient.

      Dieu protège l'homme au cœur humble : il l'aime et le réconforte, il se penche vers lui, le comble de sa grâce et le fait enfin participer à sa gloire. C'est à lui qu'il révèle ses secrets ; il l'invite et l'attire à lui avec douceur.
      Les affronts ne troublent pas la paix de l'homme humble, parce qu'il s'appuie sur Dieu et non sur des êtres mortels.
      Ne t'imagine pas avoir accompli quelque progrès si tu te crois encore supérieur à ton prochain.







22 février 2016

Evangile du jour


lundi 22 février 2016



Bse Isabelle de France, vierge et fondatrice (1225-1270), Bse Marie de Jésus (Émilie d'Oultremont), fond. († 1878)

Commentaire du jour
Catéchisme de l'Église catholique: « Sur cette pierre je bâtirai mon Église »

Mt 16,13-19.

En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l'homme ? »
Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Catéchisme de l'Église catholique
§ 880-885

« Sur cette pierre je bâtirai mon Église »

Le collège épiscopal et son chef, le Pape : le Christ, en instituant les Douze, « leur donna la forme d'un collège, c'est-à-dire d'un groupe stable, et mit à leur tête Pierre, choisi parmi eux ». « De même que S. Pierre et les autres apôtres constituent de par l'institution du Seigneur un seul collège apostolique, semblablement le Pontife romain, successeur de Pierre, et les évêques, successeurs des apôtres, forment entre eux un tout. »

Le Seigneur a fait du seul Simon, auquel il donna le nom de Pierre, la pierre de son Église. Il lui en a remis les clefs ; il l'a institué pasteur de tout le troupeau (Jn 21,15s). « Mais cette charge de lier et de délier qui a été donnée à Pierre a été aussi donnée, sans aucun doute, au collège des apôtres unis à leur chef. » Cette charge pastorale de Pierre et des autres apôtres appartient aux fondements de l'Église. Elle est continuée par les évêques sous la primauté du Pape.

Le Pape, évêque de Rome et successeur de St. Pierre, « est principe perpétuel et visible et fondement de l'unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles ». « En effet, le Pontife romain a sur l'Église, en vertu de sa charge de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l'Église, un pouvoir plénier, suprême et universel qu'il peut toujours librement exercer. »

« Le collège ou corps épiscopal n'a d'autorité que si on l'entend comme uni au Pontife romain, comme à son chef. » Comme tel, ce collège est « lui aussi le sujet d'un pouvoir suprême et plénier sur toute l'Église, pouvoir cependant qui ne peut s'exercer qu'avec le consentement du Pontife romain ». « Le Collège des évêques exerce le pouvoir sur l'Eglise tout entière de manière solennelle dans le Concile Oecuménique. » « Il n'y a pas de Concile Oecuménique s'il n'est comme tel confirmé ou tout au moins accepté par le successeur de Pierre. » « Par sa composition multiple, ce collège exprime la variété et l'universalité du Peuple de Dieu ; il exprime, par son rassemblement sous un seul chef, l'unité du troupeau du Christ. »

(références : Vatican II : LG 22,23)   







21 février 2016

Evangile du jour


dimanche 21 février 2016

Deuxième dimanche de Carême

St Pierre Damien, docteur de l'Église († 1072), Bx Noël Pinot, prêtre et martyr (1747-1794)

Commentaire du jour
Théophane de Céramée : « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père » (Mt 13,43)

Lc 9,28b-36.

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d'une blancheur éblouissante.
Voici que deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Élie,
apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s'accomplir à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s'éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu'il disait.
Pierre n'avait pas fini de parler, qu'une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu'ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi : écoutez-le ! »
Et pendant que la voix se faisait entendre, il n'y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrentà personne rien de ce qu'ils avaient vu.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Théophane de Céramée (12e siècle), moine basiléen
Homélie sur la Transfiguration ; PG 132, 1021s (trad. cf Pèlerinage patristique, DDB, p. 18s et coll. SO 39, Bellefontaine, p. 221)

« Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père » (Mt 13,43)

L'heure de la Passion approchait... Or il ne fallait pas qu'à cette heure-là les disciples se trouvent ébranlés dans leur esprit ; il ne fallait pas que ceux qui, un peu plus tôt, avaient confessé par la voix de Pierre qu'il était le fils de Dieu (Mt 16,16) aillent croire, en le voyant fixé à la croix comme un coupable, qu'il était un simple homme. C'est pourquoi il les a affermis par cette admirable vision.

Ainsi, quand ils le verraient trahi, en agonie, priant pour que soit détourné de lui le calice de la mort et traîné dans la cour du grand-prêtre, ils se souviendraient de la montée au Thabor et comprendraient que c'est de son plein gré qu'il est livré à la mort... Quand ils verraient les coups et les crachats sur sa face, ils ne seraient pas scandalisés, se remémorant son éclat qui surpassait le soleil. Quand ils le verraient revêtu par dérision du manteau de pourpre, ils se souviendraient que ce même Jésus avait été vêtu de lumière sur la montagne. Quand ils le verraient crucifié sur le gibet entre deux malfaiteurs, ils sauraient qu'il était apparu entre Moïse et Élie comme leur Seigneur. Quand ils le verraient enseveli en terre comme un mort, ils penseraient à la nuée lumineuse dont il avait été couvert.

Voilà donc un motif de la Transfiguration. Et peut-être y en a-t-il un autre : le Seigneur exhortait ses disciples à ne pas tenter d'épargner leur propre vie ; il leur disait : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il porte sa croix et me suive » (Mt 16,24). Mais renoncer à soi-même et aller au-devant d'une mort honteuse, cela semble difficile ; c'est pourquoi le Sauveur montre à ses disciples de quelle gloire seront jugés dignes ceux qui auront imité sa Passion. La Transfiguration n'est rien d'autre en effet que la manifestation par avance du dernier jour « où les justes resplendiront en présence de Dieu » (Mt 13,43)







20 février 2016

Evangile du jour


samedi 20 février 2016

Le samedi de la 1re semaine de Carême

BBx Jacinthe et Francisco Marto, voyants de Fatima (1916/17), Bse Julia Rodzińska, sœur o.p. et martyre (1899-1945)

Commentaire du jour
Saint Fulgence de Ruspe : « Moi, je vous dis : aimez vos ennemis »

Mt 5,43-48.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Fulgence de Ruspe (467-532), évêque en Afrique du Nord
Sermon 5 ; PL 5, 737 (trad. cf. En Calcat)

« Moi, je vous dis : aimez vos ennemis »

« N'ayez de dette envers personne sinon celle de l'amour mutuel » (Rm 13,8). Quelle dette étonnante, mes frères, que cet amour que l'apôtre Paul nous enseigne à toujours payer, sans jamais cesser d'être débiteurs. Heureuse dette, dette sacrée, porteuse de créances sur le ciel, comblée de richesses éternelles ! ... Rappelons-nous aussi des paroles du Seigneur : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez pour vos persécuteurs et pour ceux qui vous calomnient » (cf Lc 6,27). Et quelle sera la récompense de ce labeur ? ... « Ainsi vous serez les fils de votre Père qui est dans les cieux ».

Ce qu'on donnera à ces fils de Dieu, l'apôtre Paul nous le fait connaître : « Si nous sommes fils, nous sommes aussi héritiers, héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ » (Rm 8,17). Ecoutez donc, chrétiens, écoutez, fils de Dieu, écoutez, héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ ! Si vous voulez posséder l'héritage de votre Père, payez la dette de votre amour non pas seulement à vos amis mais aussi à vos ennemis. Ne refusez à personne cet amour ; il est le trésor commun de tous les hommes de bonne volonté. Possédez-le donc tous ensemble, et pour l'augmenter, faites-en versement aux mauvais comme aux bons. Car ce bien, que l'on ne possède qu'ensemble, n'est pas de la terre mais du ciel ; la part de l'un ne réduit jamais celle d'aucun autre...

L'amour est un don de Dieu : « L'amour a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5)... L'amour est la racine de tous les biens comme, d'après saint Paul, l'avarice est celle de tous les maux (1Tm 6,10)... L'amour est toujours content, car plus il multiplie ses dons plus largement aussi Dieu nous le dispense. Voilà pourquoi tandis que l'avare s'appauvrit de tout ce qu'il accapare, l'homme qui paie sa dette d'amour s'enrichit de ce qu'il donne.







19 février 2016

Evangile du jour


vendredi 19 février 2016

Le vendredi de la 1re semaine de Carême

St Conrad (Corrado) Confalonieri, ermite en Sicile († 1351), Bse Elisabetta Picenardi, servite de Marie († 1468)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Va te réconcilier avec ton frère »

Mt 5,20-26.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il devra passer en jugement.
Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu'un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu'un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande, là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d'accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 211, 5-6 (SC 116, p. 169)

« Va te réconcilier avec ton frère »

Frères, qu'il ne subsiste pas de désaccord parmi vous, vu que ce sont les saints jours [du Carême]... Peut-être qu'en pensée vous vous mettez à dire : « Je veux faire la paix, mais c'est mon frère qui m'a offensé ... et il ne veut pas solliciter mon pardon ». Que faire alors ? ... Il faut que s'interposent entre vous des tiers, amis de la paix... Quant à toi, sois prêt à pardonner, sois totalement prêt à lui remettre sa faute de tout ton cœur. Si tu es prêt à lui remettre sa faute, tu la lui as déjà remise.

Il te reste encore à prier : prie pour lui afin qu'il te demande pardon, car tu sais qu'il n'est pas bon pour lui de ne pas le faire. Prie donc pour lui... ; dis au Seigneur : « Tu sais que je n'ai pas offensé mon frère... et qu'il lui est nuisible de m'avoir offensé ; quant à moi, je te demande de bon cœur de lui pardonner ».

Voilà ce que vous avez à faire pour vivre en paix avec vos frères ..., pour que nous fassions la Pâque sereinement et que nous puissions célébrer sereinement la Passion de celui qui ne devait rien à personne et qui a remboursé les dettes à la place des débiteurs, le Seigneur Jésus Christ, qui n'a offensé personne et que, pour ainsi dire, le monde entier a offensé. Ce ne sont pas des châtiments qu'il a exigés, mais des récompenses qu'il a promises... C'est lui-même que nous prenons à témoin dans nos cœurs : si nous avons offensé quelqu'un, nous allons demander pardon ; si quelqu'un nous a offensés, nous sommes prêts à pardonner et à prier pour nos ennemis.







18 février 2016

Evangile du jour


jeudi 18 février 2016

Le jeudi de la 1re semaine de Carême

Ste Bernadette Soubirous, vierge (1844-1879), Bx Fra' Angelico, prêtre o.p. et peintre (1387-1455)

Commentaire du jour
Homélie anonyme du 4e siècle: « Demandez, vous obtiendrez...; frappez, la porte vous sera ouverte »

Mt 7,7-12.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira.
Ou encore : lequel d'entre vous donnera une pierre à son fils quand il lui demande du pain ?
ou bien lui donnera un serpent, quand il lui demande un poisson ?
Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent !
« Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Homélie anonyme du 4e siècle
attribuée à tort à saint Jean Chrysostome (trad. SC 146, p. 67s rev)

« Demandez, vous obtiendrez...; frappez, la porte vous sera ouverte »

« Prête l'oreille à mes paroles, Seigneur ! » (Ps 5,2) Tu es venu non seulement prendre en pitié ton peuple Israël, mais sauver toutes les nations..., non seulement restaurer une partie de la terre, mais renouveler le monde entier. Donc « Prête l'oreille à mes paroles, Seigneur ! »... Ne rejette pas ma supplication comme indigne ; ne repousse pas ma prière. Je ne demande pas l'or ou les richesses... C'est en désirant l'amour et le respect pour toi que je crie sans cesse : « Prête l'oreille à mes paroles, Seigneur !

Israël a joui de tes biens ; moi aussi je ferai l'expérience de tes bienfaits. Tu l'as conduit hors d'Egypte ; retire-moi de l'erreur. Tu l'as racheté au Pharaon ; délivre-moi de l'auteur du mal. Tu l'as conduit à travers la Mer Rouge ; conduis-moi à travers l'eau du baptême. Tu l'as guidé par la colonne de feu ; éclaire-moi par ton Esprit Saint. Israël a mangé le pain des anges au désert ; donne-moi ton Corps très saint. Il a bu l'eau du rocher ; désaltère-moi du Sang de ton côté. Israël a reçu les tables de ta Loi ; grave ton Evangile en mon cœur...

« Prête l'oreille à mes paroles, Seigneur ! Comprends mon cri. » Grâce à ce cri Moïse a eu la création comme alliée pour ton peuple [à la Mer Rouge] ; grâce à cette clameur Josué a freiné la course du soleil (Jos 10,12) ; grâce à ce cri Élie a rendu stériles les nuées du ciel (1R 17,1) ; c'est grâce à cette plainte qu'Anne a mis au monde un enfant, contre tout espoir (1S 1,10s). « Seigneur, comprends donc mon cri ! »

Je proclame la puissance absolue du Père et la médiation du Fils, son envoi dans le monde et son obéissance. Le Père siège éternellement, et toi tu as « incliné les cieux et tu es descendu » (Ps 28,10 ;17,10)... Dans le Jourdain tu as reçu son témoignage. En appelant Lazare hors du tombeau, tu as rendu grâces à ton Père... ; en multipliant les pains au désert, tu as levé les yeux vers le ciel et as dit la bénédiction. Quand tu as été suspendu à la croix, c'est lui qui a reçu ton esprit ; quand tu as été déposé dans le tombeau, c'est lui qui t'a ressuscité le troisième jour. C'est tout cela que je crie dans ma prière ; c'est cela que je proclame à travers les âges.







17 février 2016

Evangile du jour


mercredi 17 février 2016

Le mercredi de la 1re semaine de Carême

Sts Sept Fondateurs de l'Ordre « Servites de Marie », Bx Antoni Leszczewicz, prêtre et martyr (1890-1943)

Commentaire du jour
Saint Romanos le Mélode : « Les Ninivites se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas »

Lc 11,29-32.

En ce temps-là, comme les foules s'amassaient, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération.
Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d'hymnes
Hymne 51 (trad. cf. SC 283, p. 319s)

« Les Ninivites se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas »

Ouvre, Seigneur, ouvre-moi la porte de ta miséricorde avant le temps de mon départ (Mt 25,11). Car il me faut m'en aller, aller à toi et me justifier de tout ce que je dis en paroles, accomplis en actes et pense en mon cœur. « Même la rumeur des murmures n'échappe pas à ton oreille » (Sg 1,10). David te crie dans son psaume : « Mes reins sont à toi ; dans ton livre tout est écrit » (Ps 138,13.16). En y lisant les caractères de mes mauvaises actions, grave-les sur ta croix, car c'est en elle que je me glorifie (Ga 6,14) en te criant : « Ouvre-moi »...

Notre esprit s'est endurci au point que, quand nous avons entendu parler des calamités d'autrui, nous ne nous sommes corrigés en rien (Lc 13,1s). « Il n'en est pas un qui comprenne, pas un qui cherche ; nous sommes dévoyés, nous sommes pervertis » (Ps 13,2-3). Les Ninivites, autrefois, se sont repentis sur un seul appel du prophète. Mais nous autres, nous n'avons compris ni appel ni menace. Par ses larmes, Ézéchias a mis en fuite les Assyriens en suscitant contre eux la justice d'en haut (2R 19). Or voici que les Assyriens...nous ont emmenés en captivité, et nous n'avons pas pleuré ni crié : « Ouvre-nous ».

Très haut Seigneur, juge de tous, n'attends pas de nous que nous changions de conduite ; tu n'as pas besoin de nos bonnes actions, car chacun de nous se voue aux actions mauvaises par la pensée et par la volonté. Puisqu'il en est ainsi, Sauveur, gouverne nos jours selon ta volonté, sans attendre notre conversion, car elle ne viendra peut-être pas. Et même si elle vient pour un peu de temps, elle ne persiste pas jusqu'au bout. Comme la semence tombée parmi les pierres, comme l'herbe sur les toits, avant de lever elle se dessèche (Mc 4,5 ;Ps 128,6). Déploie donc tes miséricordes sur nous et sur tous ceux qui crient : « Ouvre-nous ».







16 février 2016

Evangile du jour


mardi 16 février 2016

Le mardi de la 1re semaine de Carême

Bx Giuseppe Allamano, prêtre et fondateur (1851-1926), Bx Mariano Arciero, prêtre (1707-1788)

Commentaire du jour
Jean Tauler : « Que ton règne vienne »

Mt 6,7-15.

En ce temps-là,  Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l'ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 62 (trad. Cerf, 1980, p. 66 rev)

« Que ton règne vienne »

Si on y regardait de près, on serait effrayé de voir comment l'homme cherche son bien personnel en toute chose, aux dépens des autres hommes, dans les paroles, les œuvres, les dons, les services. Il a toujours en vue son bien personnel : joie, utilité, gloire, services à recevoir, toujours quelque avantage pour lui-même. Voilà ce que nous recherchons et poursuivons dans les créatures et même dans le service de Dieu. L'homme ne voit que les choses terrestres, à la façon de la femme courbée dont nous parle l'évangile, qui était tout inclinée vers la terre et ne pouvait pas regarder en haut (Lc 13,11). Notre Seigneur dit qu'on « ne peut pas servir deux maîtres, Dieu et la richesse », et il continue « cherchez d'abord », c'est-à-dire avant tout et par-dessus tout, « le Royaume de Dieu et sa justice » (Mt 6,24.33).

Veillez donc aux profondeurs qui sont en vous, et ne cherchez que le Royaume de Dieu et sa justice — c'est-à-dire ne cherchez que Dieu, qui est le vrai royaume. C'est ce royaume que nous désirons et que nous demandons tous les jours dans le Notre Père. Le Notre Père est une prière bien élevée et bien puissante ; vous ne savez pas ce que vous demandez (Mc 10,38). Dieu est son propre royaume, le royaume de toutes les créatures raisonnables, le terme de leurs mouvements et de leurs inspirations. C'est Dieu qui est le royaume que nous demandons, Dieu lui-même dans toute sa richesse...

Quand l'homme se tient en ces dispositions, ne recherchant, ne voulant, ne désirant que Dieu, il devient lui-même le royaume de Dieu et Dieu règne en lui. Dans son cœur trône alors magnifiquement le roi éternel qui le commande et le gouverne ; le siège de ce royaume est dans le plus intime du fond de son âme.







15 février 2016

Evangile du jour


lundi 15 février 2016

Le lundi de la 1re semaine de Carême

St Claude La Colombière, prêtre s.j. (1641-1682), Bx Michel (Michał) Sopoćko, prêtre (1888-1975)

Commentaire du jour
Saint Césaire d'Arles : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume »

Mt 25,31-46.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs :
il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : "Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ;
j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !"
Alors les justes lui répondront : "Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ?
tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?"
Et le Roi leur répondra : "Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait."
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : "Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ;
j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité."
Alors ils répondront, eux aussi : "Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?"
Il leur répondra : "Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait."
Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Césaire d'Arles (470-543), moine et évêque
Sermon 26,5 (trad SC 243, p. 89s rev)

« Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume »

Le Christ, c'est-à-dire la miséricorde céleste, vient chaque jour à la porte de ta maison : non seulement spirituellement à la porte de ton âme, mais aussi matériellement à la porte de ta maison. Car chaque fois qu'un pauvre s'approche de ta maison, c'est sans aucun doute le Christ qui vient, lui qui a dit : « Chaque fois que vous l'avez fait à un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait. » N'endurcis donc pas ton cœur ; donne un peu d'argent au Christ, dont tu désires recevoir le Royaume ; donne un morceau de pain à celui dont tu espères recevoir la vie ; accueille-le dans ton logement, afin qu'il te reçoive dans son paradis ; donne-lui l'aumône pour qu'il te donne en retour la vie éternelle.

Quelle audace de vouloir régner dans le ciel avec celui auquel tu refuses ton aumône en ce monde ! Si tu le reçois pendant ce voyage terrestre, il t'accueillera dans son bonheur céleste ; si tu le méprises ici dans ta patrie, il détournera son regard de toi dans sa gloire. Un psaume dit : « Dans ta cité, Seigneur, tu méprises leur image » (Ps 72,20 Vulg) ; si dans notre cité, c'est-à-dire dans cette vie, nous méprisons ceux qui sont faits à l'image de Dieu (Gn 1,26), nous devons craindre d'être rejetés dans sa cité éternelle. Faites donc miséricorde ici-bas ;...grâce à votre générosité vous vous entendrez dire cette heureuse parole : « Venez, bénis, recevez en héritage le Royaume. »







14 février 2016

Evangile du jour


dimanche 14 février 2016

Premier dimanche de Carême

Sts Cyrille et Méthode, patrons de l'Europe - fête - , St Valentin, martyr († v. 273)

Commentaire du jour
Saint Jean Chrysostome : Fortifiés par les tentations

Lc 4,1-13.

En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d'Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l'Esprit, il fut conduit à travers le désert
où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
Jésus répondit : « Il est écrit : L'homme ne vit pas seulement de pain. »
Alors le diable l'emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m'a été remis et je le donne à qui je veux.
Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. »
Jésus lui répondit : « Il est écrit : C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. »
Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d'ici jette-toi en bas ;
car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l'ordre de te garder ;
et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s'éloigna de Jésus jusqu'au moment fixé.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
Homélies sur l'évangile de Matthieu, n° 13,1 ; PG 57, 207 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 339s)

Fortifiés par les tentations

« Après son baptême, Jésus a été conduit par l'Esprit à travers le désert, où il a été mis à l'épreuve par le démon »… Tout ce que Jésus a fait et enduré était destiné à nous instruire. Il a donc voulu être conduit en ce lieu pour lutter avec le démon, afin que personne parmi les baptisés ne soit troublé si après son baptême il subit de plus grandes tentations, comme si c'était extraordinaire ; mais il doit supporter tout cela comme étant dans l'ordre des choses. C'est pour cela que vous avez reçu des armes : non pour rester oisifs, mais pour combattre.        

Voici pour quels motifs Dieu n'empêche pas les tentations qui vous surviennent. D'abord pour vous apprendre que vous êtes devenus beaucoup plus forts. Puis, afin que vous gardiez la mesure, au lieu de vous enorgueillir des grands dons que vous avez reçus, car les tentations ont le pouvoir de vous humilier. En outre, vous serez tentés afin que cet esprit du mal, se demandant encore si vous avez vraiment renoncé à lui, soit convaincu, par l'expérience des tentations, que vous l'avez totalement abandonné. Quatrièmement, vous êtes tentés pour être entraînés à être plus forts et plus solides que l'acier. Cinquièmement, afin que vous ayez la certitude absolue que des trésors vous ont été confiés. Car le démon ne vous aurait pas assaillis s'il n'avait pas vu que vous receviez un plus grand honneur.







13 février 2016

Evangile du jour


samedi 13 février 2016

Le samedi après les Cendres

Bx Jourdain de Saxe, succ. de saint Dominique (1190-1237), Bx Ange (Angelo) Tancredi, frère mineur († 1257)

Commentaire du jour
Saint Cyrille de Jérusalem : « Abandonnant tout, il se leva et se mit à le suivre » : le carême conduit au baptême

Lc 5,27-32.

En ce temps-là, Jésus sortit et remarqua un publicain (c'est-à-dire un collecteur d'impôts) du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. »
Abandonnant tout, l'homme se leva ; et il le suivait.
Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ; il y avait là une foule nombreuse de publicains et d'autres gens attablés avec eux.
Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu'ils se convertissent. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l'Église
Catéchèses en vue du baptême, n°1  (trad. Migne 1993, p. 36 rev.)

« Abandonnant tout, il se leva et se mit à le suivre » : le carême conduit au baptême

      Vous êtes catéchumènes, ceux qui sont en marche vers le baptême, disciples de la Nouvelle Alliance et participants des mystères du Christ, déjà par l'appel et bientôt aussi par la grâce. Vous vous êtes fait « un cœur nouveau et un esprit nouveau » (Ez 18,31), pour la joie des habitants des cieux. Si en effet, selon l'Évangile, la conversion d'un seul pécheur soulève cette joie (Lc 15,7), combien plus le salut de tant d'âmes n'incitera-t-il pas à la joie les habitants des cieux ?

      Vous avez entrepris un bon et très beau voyage : appliquez-vous à courir la course de la ferveur. Le Fils unique de Dieu est là tout prêt à vous racheter : « Venez, dit-il, vous tous qui peinez sous le fardeau, et moi, je vous donnerai le repos » (Mt 11,28). Vous qui ployez sous le péché, liés par les chaînes de vos fautes, écoutez ce que dit la voix d'un prophète : « Lavez-vous, purifiez-vous ; enlevez de devant mes yeux vos actions mauvaises » (Is 1,16), afin que le chœur des anges vous crie : « Heureux ceux dont la faute a été enlevée, et dont les péchés ont été remis ! » (Ps 31,1) Vous qui venez justement d'allumer les lampes de la foi, que vos mains diligentes en gardent la flamme pour que celui qui, sur notre très sainte colline du Golgotha, a ouvert par la foi le paradis au larron (Lc 23,43), vous accorde de chanter le cantique des noces.

      S'il y a ici quelqu'un qui soit esclave du péché, qu'il se prépare, au moyen de la foi baptismale, à la nouvelle naissance qui fera de lui un homme libre, un des fils d'adoption. Qu'il abandonne l'esclavage lamentable de ses péchés pour acquérir l'esclavage bienheureux du Seigneur... Acquérez par la foi « les premiers dons de l'Esprit Saint » (2Co 5,5) afin de pouvoir être reçus dans les demeures éternelles ; venez vers le sacrement qui vous marquera en vue de devenir les familiers du Maître.







12 février 2016

Evangile du jour


vendredi 12 février 2016

Le vendredi après les Cendres

Sts Martyrs d'Abitène - commémoraison - († 304), Bx Réginald de Saint Gilles, prêtre o.p. († 1220)

Commentaire du jour
Saint Bernard : « Alors ils jeûneront »

Mt 9,14-15.

En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s'approchent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l'Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l'Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Sermon 1 pour le premier jour du carême,1,3,6 (trad Brésard, 2000 ans B, p. 84)

« Alors ils jeûneront »

Pourquoi le jeûne du Christ ne serait-il pas commun à tous les chrétiens ? Pourquoi les membres ne suivraient-ils pas leur Tête ? (Col 1,18). Si nous avons reçu les biens de cette Tête, n'en supporterions-nous pas les maux ? Voulons-nous rejeter sa tristesse et communier à ses joies ? S'il en est ainsi, nous nous montrons indignes de faire corps avec cette Tête. Car tout ce qu'il a souffert, c'est pour nous. Si nous répugnons à collaborer à l'œuvre de notre salut, en quoi nous montrerons-nous ses aides ? Jeûner avec le Christ est peu de chose pour celui qui doit s'asseoir avec lui à la table du Père. Heureux le membre qui aura adhéré en tout à cette Tête et l'aura suivie partout où elle ira (Ap 14,4). Autrement, s'il venait à en être coupé et séparé, il sera forcément privé aussitôt du souffle de vie...

Pour moi, adhérer complètement à toi est un bien, ô Tête glorieuse et bénie dans les siècles, sur laquelle les anges aussi se penchent avec convoitise (1P 1,12). Je te suivrai partout où tu iras. Si tu passes par le feu, je ne me séparerai pas de toi, et ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi (Ps 22,4). Tu portes mes douleurs et tu souffres pour moi. Toi, le premier, tu es passé par l'étroit passage de la souffrance pour offrir une large entrée aux membres qui te suivent. Qui nous séparera de l'amour du Christ ? (Rm 8,35)... Cet amour est le parfum qui descend de la Tête sur la barbe, qui descend aussi sur l'encolure du vêtement, pour en oindre jusqu'au plus petit fil (Ps 132,2). Dans la Tête se trouve la plénitude des grâces, et d'elle nous la recevons tous. Dans la Tête est toute la miséricorde, dans la Tête le débordement des parfums spirituels, comme il est écrit : « Dieu t'a oint d'une huile de joie » (Ps 44,8)...

Et nous, qu'est-ce que l'évangile nous demande en ce début du carême ? « Toi, dit-il, quand tu jeûnes, oins de parfum ta tête » (Mt 16,17). Admirable condescendance ! L'Esprit du Seigneur est sur lui, il en a été oint (Lc 4,18), et pourtant, pour évangéliser les pauvres, il leur dit : « Oins de parfum ta tête ».







11 février 2016

Evangile du jour


jeudi 11 février 2016

Le jeudi après les Cendres
Notre-Dame de Lourdes (1858)

St Pedro de Jésus Maldonado Lucero, prêtre et martyr, St Séverin, abbé de St-Maurice († 507)

Commentaire du jour
Théodore de Mopsueste : Chemin de croix, chemin de gloire

Lc 9,22-25.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »
Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera.
Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s'il se perd ou se ruine lui-même ? »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Théodore de Mopsueste (?-428), évêque et théologien
Commentaire de l'évangile de Jean ; CSCO 116, p. 171s (trad. Orval rev.)

Chemin de croix, chemin de gloire

  « Voici venue l'heure où le Fils de l'homme doit être glorifié » (Jn 12,23)… Après avoir annoncé sa glorification étonnante, qui semblait incompatible avec sa Passion, Jésus ajoute : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt pas, il reste seul ; s'il meurt, il porte beaucoup de fruit » (v. 24). « Que ma mort ne vous trouble donc pas. Le grain de blé est seul avant de tomber en terre, mais une fois tombé et mort, il germe pour une grande gloire et porte le double de fruits ; il déploie ses richesses devant tous et montre l'éclat de sa beauté. Pensez qu'il en est de même de moi. Maintenant je suis seul et sans gloire, méconnu dans la foule obscure des autres hommes. Mais lorsque j'aurai subi les souffrances de la croix, je ressusciterai avec grande gloire. Alors je porterai de nombreux fruits »…

Après ces prédictions à son propre sujet, Jésus exhorte ses disciples à l'imiter : « Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui cesse de s'y attacher en ce monde la gardera pour la vie éternelle » (v. 25). « Donc, non seulement ma Passion ne doit pas vous scandaliser…, mais vous devez être prêts vous aussi à subir les mêmes souffrances pour porter les mêmes fruits. » Il dit ensuite très simplement : « Si quelqu'un me sert, qu'il me suive. » « Si quelqu'un veut être mon serviteur, qu'il montre par ses actes qu'il veut marcher à ma suite. » « Là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera » (v. 26). « Celui qui prend part à mes souffrances aura également part à ma gloire ; il sera avec moi éternellement dans le monde à venir et il partagera ma joie dans le Royaume des cieux. Voilà comment mon Père honorera ceux qui m'auront servi avec fidélité. »         







10 février 2016

Evangile du jour


mercredi 10 février 2016



Ste Scholastique, sœur de saint Benoît (480-543), Bse Eusébie Palomino Yenes, religieuse (1899-1935)

Commentaire du jour
Saint Jean-Paul II : Dans le secret du cœur

Mt 6,1-6.16-18.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l'accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l'aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Homélie du Mercredi des cendres 16/02/1983

Dans le secret du cœur

Le carême marque le moment où il nous faut rentrer en nous-mêmes. C'est un temps d'intimité particulière avec Dieu dans le secret du cœur et de la conscience. C'est dans cette intimité intérieure avec Dieu que s'accomplit l'œuvre essentielle du carême : le travail de conversion.

Et dans ce secret intérieur, dans cette intimité avec Dieu dans la pleine vérité du cœur et de la conscience, résonnent des mots comme ceux du psaume de la liturgie d'aujourd'hui, l'une des confessions les plus profondes que l'homme ait jamais faite devant Dieu : « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, / dans ta grande miséricorde, efface mes torts. / Lave-moi tout entier de ma faute, / et de mon péché, purifie-moi. / Oui, je reconnais mes torts, / j'ai toujours mon péché devant moi, / Contre toi, et toi seul, j'ai péché, / ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait » (Ps 50,1-6).

Ce sont des mots qui purifient, des mots qui transforment. Ils transforment l'homme de l'intérieur. Récitons-les souvent pendant le carême. Et surtout, essayons de renouveler cet esprit qui les anime, ce souffle intérieur qui a justement donné à ces mots une force de conversion. Car le carême est essentiellement une invitation à la conversion. Les œuvres de piété dont parle l'Évangile d'aujourd'hui ouvrent la route à cette conversion. Exerçons-les autant qu'il est possible. Mais en premier lieu, cherchons à rencontrer Dieu intérieurement dans toute notre vie, dans tout ce dont elle est faite, pour arriver à cette conversion en profondeur dont est plein le psaume pénitentiel de la liturgie d'aujourd'hui.  







09 février 2016

Evangile du jour


mardi 09 février 2016

Le mardi de la 5e semaine du temps ordinaire
Au Liban : fête de saint Maron (Maroun), patron du Liban

Bse Anna Katharina Emmerick, mystique (1774-1824), Ste Apolline, vierge et martyre († 249)

Commentaire du jour
Bienheureuse Teresa de Calcutta : « Son cœur est loin de moi »

Mc 7,1-13.

En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus,
et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées.
– Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ;
et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d'autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats.
Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »
Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu'il est écrit : Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi.
C'est en vain qu'ils me rendent un culte ; les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des préceptes humains.
Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition.
En effet, Moïse a dit : Honore ton père et ta mère. Et encore : Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort.
Mais vous, vous dites : Supposons qu'un homme déclare à son père ou à sa mère : "Les ressources qui m'auraient permis de t'aider sont korbane, c'est-à-dire don réservé à Dieu",
alors vous ne l'autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ;
vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Prayer : Seeking the Heart of God, with Bro. Roger (trad. La prière, fraîcheur d'une source)

« Son cœur est loin de moi »

Laisser l'amour de Dieu prendre entière et absolue possession d'un cœur ; que cela devienne pour ce cœur comme une seconde nature ; que ce cœur ne laisse rien entrer en lui qui lui soit contraire ; qu'il s'applique continuellement à accroître cet amour de Dieu en cherchant à lui plaire en tout et en ne lui refusant rien de ce qu'il demande ; qu'il accepte comme venant de la main de Dieu tout ce qui lui arrive.

La connaissance de Dieu produit l'amour, et la connaissance de soi produit l'humilité. L'humilité n'est rien d'autre que la vérité. « Qu'avons-nous que nous n'ayons reçu ? » demande saint Paul (1Co 4,7). Si j'ai tout reçu, quel bien ai-je par moi-même ? Si nous en sommes convaincus, nous ne relèverons jamais la tête avec orgueil. Si vous êtes humble, rien ne vous touchera, ni louange ni opprobre, car vous savez ce que vous êtes. Si l'on vous blâme, vous n'en serez pas découragé. Si l'on vous proclame saint, vous ne vous placerez pas sur un piédestal. La connaissance de nous-mêmes nous met à genoux.







08 février 2016

Evangile du jour


lundi 08 février 2016

Le lundi de la 5e semaine du temps ordinaire

St Girolamo Emiliani, fond. des « Somasques » (1486-1537), Ste Joséphine Bakhita, esclave soudanaise puis religieuse

Commentaire du jour
Sainte Thérèse d'Avila : « Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau étaient sauvés »

Mc 6,53-56.

En ce temps-là,  après la traversée, abordant à Génésareth, ils accostèrent.
Ils sortirent de la barque, et aussitôt les gens reconnurent Jésus :
ils parcoururent toute la région, et se mirent à apporter les malades sur des brancards là où l'on apprenait que Jésus se trouvait.
Et dans tous les endroits où il se rendait, dans les villages, les villes ou les campagnes, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l'Église
Exclamation 16 (trad. cf Auclair,Œuvres 1964, p. 534 et OC, Cerf 1995, p. 892)

« Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau étaient sauvés »

Ô vrai Dieu et mon Seigneur ! Pour l'âme affligée de la solitude où elle vit en ton absence, c'est une grande consolation que de savoir que tu es partout. Mais à quoi bon, Seigneur, quand la force de l'amour et l'impétuosité de cette peine augmentent, et le cœur se trouble, si bien que nous ne pouvons plus comprendre ni connaître cette vérité ? L'âme sait seulement qu'elle est séparée de toi, et elle n'admet aucun remède. En effet, le cœur qui aime beaucoup ne supporte pas d'autres conseils ni consolations que Celui-là même qui l'a blessé ; c'est de lui seul qu'il attend la guérison de sa peine.

Quand tu le veux, Seigneur, tu guéris à l'instant la blessure que tu as faite. Ô Bien-Aimé véritable, avec quelle compassion, quelle douceur, quelles bonté et tendresse, avec quelles marques d'amour, tu guéris les plaies des flèches de ton amour ! Ô mon Dieu, tu es le repos de toute peine. Quelle folie que de chercher des moyens humains pour guérir ceux qui sont malades du feu divin ? Qui peut savoir jusqu'où va cette blessure, d'où elle vient, et comment apaiser un tel tourment ? Comme l'épouse du Cantique des cantiques a raison de dire : « Mon Bien-Aimé est à moi, et je suis à lui ! » (11,6) En effet, l'amour que je ressens ne peut pas avoir son origine dans la bassesse de mon amour. Et pourtant, ô mon Époux, si bas que soit mon amour, comment se fait-il qu'il dépasse toute chose créée pour atteindre son créateur ?