31 mai 2014

Evangile du jour


samedi 31 mai 2014



St Felice de Nicosie, religieux o.f.m. cap. ( 1715-1787)

Commentaire du jour
Saint Jean-Paul II : « Son amour miséricordieux s'étend d'âge en âge »

Lc 1,39-56.

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie rendit grâce au Seigneur en disant : « Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s'est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s'étend d'âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Dives in Misericordia » §9 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Son amour miséricordieux s'étend d'âge en âge »

      « Je chanterai sans fin les miséricordes du Seigneur » (Ps 88,2). Dans ce chant pascal de l'Église, résonnent dans la plénitude de leur contenu prophétique les paroles prononcées par Marie durant sa visite à Élisabeth : « Sa miséricorde s'étend de génération en génération. » Dès l'instant de l'Incarnation, ces paroles ouvrent une nouvelle perspective de l'histoire du salut. Après la résurrection du Christ, cette perspective devient historique et acquiert un sens eschatologique. Depuis ce moment de nouvelles générations dans l'immense famille humaine se succèdent en nombre croissant, et se succèdent aussi de nouvelles générations du peuple de Dieu, marquées du signe de la croix et de la résurrection…, le mystère pascal du Christ, révélation absolue de cette miséricorde que Marie proclamait sur le seuil de la maison de sa cousine…


      Mère du crucifié…, Marie est celle qui connaît le plus profondément le mystère de la miséricorde divine. Elle en sait le prix, et sait combien il est grand. En ce sens, nous l'appelons Mater misericordiae, Mère de la miséricorde…, capable de découvrir, d'abord à travers les événements complexes d'Israël puis à travers ceux qui concernent tout homme et toute l'humanité, cette miséricorde à laquelle tous participent « d'âge en âge », selon le dessein éternel de la très sainte Trinité…


      Mère du Crucifié et du Ressuscité…, ayant expérimenté la miséricorde d'une manière exceptionnelle, elle « mérite » dans la même mesure cette miséricorde tout au long de son existence terrestre, et particulièrement au pied de la croix de son Fils… Ensuite, par sa participation cachée mais en même temps incomparable à la tâche messianique de son Fils, elle a été appelée d'une manière spéciale à rendre proche des hommes cet amour qu'il était venu révéler : amour qui se manifeste le plus concrètement envers ceux qui souffrent, les pauvres, les prisonniers, les aveugles, les opprimés et les pécheurs, ainsi que le dit le Christ (Lc 4,18; 7,22).







30 mai 2014

Evangile du jour


vendredi 30 mai 2014

Le vendredi de la 6e semaine de Pâques

Ste Jeanne d'Arc, « La Pucelle d'Orléans » (1412-1431), Bse Marie-Céline de la Présentation, clarisse († 1897)

Commentaire du jour
Saint Bernard : « Vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie »

Jn 16,20-23a.

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : " Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira. Vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie.
La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l'enfant est né, elle ne se souvient plus de son angoisse, dans la joie qu'elle éprouve du fait qu'un être humain est né dans le monde.
Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l'enlèvera.
En ce jour-là, vous n'aurez plus à m'interroger. "



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l'Église
Homélies sur le Cantique des cantiques, n° 37 (trad. Beguin, Seuil 1953, p. 435 rev.)

« Vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie »

« Ils s'en vont en pleurant, ils jettent la semence. » Vont-ils donc pleurer toujours ? Certainement pas : « Ils reviendront dans la joie, rapportant les gerbes » (Ps 125,8). Et ils auront raison de se réjouir, puisqu'ils porteront des gerbes de gloire. Mais, direz-vous, cela n'arrivera qu'au dernier jour, au temps de la résurrection, et l'attente est bien longue. Ne perdez pas courage, ne cédez pas à ces enfantillages. En attendant, vous recevrez, « des prémices de l'Esprit » (2Co 1,22), assez pour moissonner dès aujourd'hui dans la joie. Semez dans la justice, dit le Seigneur, et récoltez l'espérance de la vie. Il ne vous renvoie plus au dernier jour, où tout vous sera donné réellement et non plus en espérance. Il parle du présent. Bien sûr, notre joie sera grande, notre allégresse infinie, lorsque commencera la vraie vie. Mais l'espérance d'une si grande joie ne peut pas être sans joie dès maintenant.







29 mai 2014

Evangile du jour


jeudi 29 mai 2014



Ste Urszula Ledóchowska, vierge et fond. (1865-1939), Bse Elia de san Clemente, carmélite (1901-1927)

Commentaire du jour
Saint Romanos le Mélode : « Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde »

Mt 28,16-20.

Au temps de Pâques, les onze disciples s'en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.
Jésus s'approcha d'eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre.
Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ;
et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Romanos le Mélode (?-v. 560), compositeur d'hymnes
Hymne 48, L'Ascension, 2-4, 7-8 ; SC 283 (trad. SC p. 141s rev.)

« Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde »

      Celui qui est descendu sur la terre — lui seul sait comment — au moment d'en repartir — comment ? lui seul le sait — a pris ceux qu'il aimait et les a menés sur une montagne…pour leur élever la tête et l'esprit… Le Seigneur, étendant les bras comme des ailes, a couvert ainsi qu'un aigle le nid qu'il soignait tendrement (Dt 32,11) et a dit à ses petits : « Je vous ai protégés de mon ombre contre tous les maux (Ps 90,1) : comme je vous ai aimés, aimez-moi. Je ne me sépare pas de vous : je suis avec vous, et personne ne tiendra contre vous » (cf Mt 28,20; Rm 8,31)…


      Par ces mots, le Sauveur a fait à ses apôtres une grande peine. Peut-être même pleuraient-ils et disaient… : « Tu nous quittes, tu te sépares de ceux qui t'aiment ?... Cela nous angoisse, parce que notre désir est d'être avec toi. Nous cherchons ton visage…; il n'y a pas d'autre Dieu que toi (Ps 26,8; Is 45,5). Ne t'éloigne pas de ceux qui t'aiment, reste auprès de nous et dis-nous : ' Je ne me sépare pas de vous : je suis avec vous, et personne ne tiendra contre vous… ' »


      Le Seigneur, voyant les plaintes de ceux qui l'aimaient, les a soutenus comme un père ses fils… : « Ne pleurez pas, amis, car ce n'est pas le temps des larmes… C'est l'heure de ma joie : pour aller vers mon Père ' je prends les ailes, et je me reposerai ' dans ma tente (Ps 138,9). Car du firmament du ciel j'ai fait une tente…, comme le dit Isaïe : ' Dieu a dressé le ciel comme une voûte et comme une tente où l'on habite ' (Is 40,22), Dieu qui dit aux siens : ' Je ne me sépare pas de vous : je suis avec vous, et personne ne tiendra contre vous. ' »


      « Soyez donc maintenant gais et radieux, prenez un air joyeux, ' chantez un chant nouveau ' (Ps 97,1), car tout ce qui va arriver arrive pour vous. Par amour pour vous je suis descendu ici-bas et je suis allé partout, afin de vous plaire et d'être accueilli par vous. C'est encore par amour pour vous que je remonte aux cieux, afin de disposer le lieu où je dois être avec vous : car « il y a beaucoup de demeures là-haut chez mon Père » (Jn 14,2)… Je vais donc préparer une demeure pour vous et vous y prendre, et je ne me sépare pas de vous : je suis avec vous, et personne ne tiendra contre vous. »







28 mai 2014

Evangile du jour


mercredi 28 mai 2014

Le mercredi de la 6e semaine de Pâques

Bx Luigi Biraghi, fondateur des « Sœurs Marcellines », St Germain, abbé puis évêque de Paris

Commentaire du jour
Catéchisme de l'Église catholique: « Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître »

Jn 16,12-15.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « J'aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l'instant vous n'avez pas la force de les porter.
Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu'il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu'il aura entendu ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce qui appartient au Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Catéchisme de l'Église catholique
§ 797-799 (trad. rev.)

« Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître »

      « Ce que notre esprit, je veux dire notre âme, est à nos membres, l'Esprit Saint l'est aux membres du Christ, au Corps du Christ, je veux dire l'Église » (S. Augustin)…. L'Esprit Saint fait de l'Église « le temple du Dieu vivant » (2Co 6,16; 1Co 3,16). « C'est à l'Église que le don de Dieu a été confié... C'est en elle qu'a été déposée la communion avec le Christ, c'est-à-dire l'Esprit Saint, première avance de la nature impérissable, confirmation de notre foi et échelle de notre ascension vers Dieu... Car là où est l'Église, là est aussi l'Esprit de Dieu ; et là où est l'Esprit de Dieu, là est l'Église et toute grâce » (S. Irénée).


      L'Esprit Saint…réalise de manières multiples l'édification du Corps tout entier dans la charité : par la Parole de Dieu…; par le baptême par lequel il forme le Corps du Christ (1Co 12,13) ; par les sacrements qui donnent croissance et guérison aux membres du Christ ; par « la grâce accordée aux apôtres, qui tient la première place parmi ses dons » (Vatican II, LG 7) ; par les vertus qui font agir selon le bien ; enfin par les multiples grâces spéciales, appelés « charismes », par lesquels il rend les fidèles « aptes et prêts à assumer les diverses activités et services qui servent à renouveler et à édifier davantage l'Église » (LG 12). Extraordinaires ou simples et humbles, les charismes sont des grâces de l'Esprit Saint qui ont, directement ou indirectement, une utilité ecclésiale, ordonnés qu'ils sont à l'édification de l'Église, au bien des hommes et aux besoins du monde.







27 mai 2014

Evangile du jour


mardi 27 mai 2014

Le mardi de la 6e semaine de Pâques

St Augustin de Cantorbéry, archevêque (534-605), Bx José Tous y Soler, prêtre o.f.m. cap. (1811-1871)

Commentaire du jour
Bienheureux John Henry Newman : « Si je pars, je vous enverrai le Paraclet, le Défenseur »

Jn 16,5-11.

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son père, il disait à ses disciples : " Je m'en vais maintenant auprès de celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande : 'Où vas-tu?'
Mais, parce que je vous ai parlé ainsi, votre cœur est plein de tristesse.
Pourtant, je vous dis la vérité : c'est votre intérêt que je m'en aille, car, si je ne m'en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l'enverrai.
Quand il viendra, il dénoncera l'erreur du monde sur le péché, sur le bon droit, et sur la condamnation.
Il montrera où est le péché, car l'on ne croit pas en moi.
Il montrera où est le bon droit, car je m'en vais auprès du Père, et vous ne me verrez plus.
Il montrera où est la condamnation, car le prince de ce monde est déjà condamné.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l'Oratoire en Angleterre
Sermon « The Spiritual Presence of Christ in the Church », PPS, t. 6, n°10

« Si je pars, je vous enverrai le Paraclet, le Défenseur »

      Le Christ est vraiment avec nous maintenant, quelle qu'en soit la manière. Il le dit lui-même : « Je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde » (Mt 28,20)... Vous pourriez être conduits à donner cette explication : « Le Christ est revenu, mais en esprit ; c'est son Esprit qui est venu à sa place, et quand il est dit que le Christ est avec nous, cela signifie seulement que son Esprit est avec nous. » Personne, certes, ne peut nier...que le Saint Esprit est venu ; mais pourquoi est-il venu ? Pour suppléer à l'absence du Christ ou pour accomplir sa présence ? Assurément, pour le rendre présent. N'imaginons pas un moment que Dieu le Saint Esprit puisse venir de telle sorte que Dieu le Fils demeure au loin. Non, il n'est pas venu afin que le Christ ne vienne pas, mais bien plutôt afin que le Christ puisse venir dans sa venue. Par le Saint Esprit nous entrons en communion avec le Père et le Fils... Saint Paul écrit : « En Christ nous sommes intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu dans l'Esprit »..., et « Qu'il vous donne la puissance par son Esprit, pour rendre fort l'homme intérieur, afin que le Christ habite dans vos cœurs par la foi » (Ep 2,22; 3,16s). Le Saint Esprit suscite et la foi accueille l'habitation du Christ dans le cœur. Ainsi donc, l'Esprit ne prend pas la place du Christ dans l'âme, il assure cette place au Christ...


      Le Saint Esprit, donc, daigne venir à nous afin que par sa venue le Christ puisse venir à nous, non matériellement ou visiblement, mais en entrant en nous. Et c'est ainsi qu'il est à la fois présent et absent : absent en ce qu'il a quitté la terre, présent en ce qu'il n'a pas quitté l'âme fidèle. Comme il le dit lui-même : « Le monde ne me verra plus, mais vous me verrez » (Jn 14,19).







26 mai 2014

Evangile du jour


lundi 26 mai 2014

Le lundi de la 6e semaine de Pâques

St Philippe (Filippo) Néri, prêtre et fond. (1515-1595), Ste Marie-Anne de Jésus de Parédès, vierge (1618-1645)

Commentaire du jour
Saint Pierre Chrysologue : Offrir un sacrifice à Dieu

Jn 15,26-27.16,1-4a.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d'auprès du Père, lui, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.
Et vous aussi, vous rendrez témoignage, vous qui êtes avec moi depuis le commencement.
Je vous dis tout cela pour que vous ne risquiez pas de tomber
On vous exclura de la synagogue. Et même, l'heure vient où tous ceux qui vous tueront s'imagineront offrir ainsi un sacrifice à Dieu.
Ils le feront parce qu'ils ne connaissent ni le Père ni moi.
Mais voici pourquoi je vous dis tout cela : quand cette heure sera venue, vous vous souviendrez que je vous l'avais dit. Je ne vous l'ai pas dit dès le commencement, parce que j'étais avec vous.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église
Sermon 108 ; PL 52, 499 (trad. coll. Pères dans la foi, n° 46, p. 119)

Offrir un sacrifice à Dieu

      « Je vous exhorte, mes frères, par la miséricorde de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint » (Rm 12,1). Par cette demande, l'apôtre Paul élève tous les hommes à participer au sacerdoce… L'homme ne cherche pas au dehors ce qu'il va offrir à Dieu mais apporte avec lui et en lui ce qu'il va sacrifier à Dieu pour son propre bienfait… « Je vous exhorte par la miséricorde de Dieu. » Frères, ce sacrifice est à l'image du Christ qui a immolé son corps ici-bas et offert sa vie pour la vie du monde. En vérité il a fait de son corps un sacrifice vivant, lui qui vit encore après avoir été tué. Dans ce si grand sacrifice, la mort est anéantie, elle est emportée par le sacrifice… C'est pourquoi les martyrs naissent au moment de leur mort et commencent leur vie quand ils la finissent ; ils vivent quand ils sont tués et brillent au ciel quand on croyait sur terre qu'ils s'étaient éteints…


      Le prophète a chanté : « Tu n'as voulu ni sacrifice ni oblation mais tu m'as façonné un corps » (Ps 39,7). Sois à la fois le sacrifice offert et celui qui l'offre à Dieu. Ne perds pas ce que la puissance de Dieu t'a accordé. Revêts le manteau de la sainteté. Prends la ceinture de chasteté. Que le Christ soit le voile de ta tête ; la croix, la protection de ton front qui te donne la persévérance. Conserve dans ton cœur le sacrement de l'Écriture divine. Que ta prière brûle toujours comme un encens agréable à Dieu. Prends « le glaive de l'Esprit » (Ep 6,17) ; que ton cœur soit l'autel où tu pourras, sans crainte, offrir toute ta personne et toute ta vie…


      Offre ta foi pour punir l'incroyance ; offre ton jeûne pour mettre fin à la voracité ; offre ta chasteté pour que meure la sensualité ; sois fervent pour que cesse la malfaisance ; fais œuvre de miséricorde pour mettre fin à l'avarice ; et pour supprimer la sottise, offre ta sainteté. Ainsi ta vie deviendra ton offrande si elle n'a pas été blessée par le péché. Ton corps vit, oui, il vit, toutes les fois qu'en faisant mourir le mal en toi, tu offres à Dieu des vertus vivantes.







Evangile du jour


lundi 26 mai 2014

Le lundi de la 6e semaine de Pâques

St Philippe (Filippo) Néri, prêtre et fond. (1515-1595), Ste Marie-Anne de Jésus de Parédès, vierge (1618-1645)

Commentaire du jour
Saint Pierre Chrysologue : Offrir un sacrifice à Dieu

Jn 15,26-27.16,1-4a.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d'auprès du Père, lui, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.
Et vous aussi, vous rendrez témoignage, vous qui êtes avec moi depuis le commencement.
Je vous dis tout cela pour que vous ne risquiez pas de tomber
On vous exclura de la synagogue. Et même, l'heure vient où tous ceux qui vous tueront s'imagineront offrir ainsi un sacrifice à Dieu.
Ils le feront parce qu'ils ne connaissent ni le Père ni moi.
Mais voici pourquoi je vous dis tout cela : quand cette heure sera venue, vous vous souviendrez que je vous l'avais dit. Je ne vous l'ai pas dit dès le commencement, parce que j'étais avec vous.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l'Église
Sermon 108 ; PL 52, 499 (trad. coll. Pères dans la foi, n° 46, p. 119)

Offrir un sacrifice à Dieu

      « Je vous exhorte, mes frères, par la miséricorde de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint » (Rm 12,1). Par cette demande, l'apôtre Paul élève tous les hommes à participer au sacerdoce… L'homme ne cherche pas au dehors ce qu'il va offrir à Dieu mais apporte avec lui et en lui ce qu'il va sacrifier à Dieu pour son propre bienfait… « Je vous exhorte par la miséricorde de Dieu. » Frères, ce sacrifice est à l'image du Christ qui a immolé son corps ici-bas et offert sa vie pour la vie du monde. En vérité il a fait de son corps un sacrifice vivant, lui qui vit encore après avoir été tué. Dans ce si grand sacrifice, la mort est anéantie, elle est emportée par le sacrifice… C'est pourquoi les martyrs naissent au moment de leur mort et commencent leur vie quand ils la finissent ; ils vivent quand ils sont tués et brillent au ciel quand on croyait sur terre qu'ils s'étaient éteints…


      Le prophète a chanté : « Tu n'as voulu ni sacrifice ni oblation mais tu m'as façonné un corps » (Ps 39,7). Sois à la fois le sacrifice offert et celui qui l'offre à Dieu. Ne perds pas ce que la puissance de Dieu t'a accordé. Revêts le manteau de la sainteté. Prends la ceinture de chasteté. Que le Christ soit le voile de ta tête ; la croix, la protection de ton front qui te donne la persévérance. Conserve dans ton cœur le sacrement de l'Écriture divine. Que ta prière brûle toujours comme un encens agréable à Dieu. Prends « le glaive de l'Esprit » (Ep 6,17) ; que ton cœur soit l'autel où tu pourras, sans crainte, offrir toute ta personne et toute ta vie…


      Offre ta foi pour punir l'incroyance ; offre ton jeûne pour mettre fin à la voracité ; offre ta chasteté pour que meure la sensualité ; sois fervent pour que cesse la malfaisance ; fais œuvre de miséricorde pour mettre fin à l'avarice ; et pour supprimer la sottise, offre ta sainteté. Ainsi ta vie deviendra ton offrande si elle n'a pas été blessée par le péché. Ton corps vit, oui, il vit, toutes les fois qu'en faisant mourir le mal en toi, tu offres à Dieu des vertus vivantes.







25 mai 2014

Evangile du jour


dimanche 25 mai 2014

Sixième dimanche de Pâques

St Bède le Vénérable, Docteur de l'Église († 735), St Grégoire VII, pape  (155e) de 1073 à 1085

Commentaire du jour
Paul VI: « Le monde ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure en vous »

Jn 14,15-21.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements.
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l'Esprit de vérité.
c'est l'Esprit de vérité. Le monde est incapable de le recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez,
parce qu'il demeure auprès de vous, et qu'il est en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
D'ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.
En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous.
Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Paul VI, pape de 1963-1978
Audience générale du 17/05/1972 (trad. DC 1610, p. 508 rev.)

« Le monde ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure en vous »

« L'Esprit souffle où il veut », dit Jésus dans son entretien avec Nicodème (Jn 3,8). Nous ne pouvons donc pas tracer, sur le plan doctrinal et pratique, des normes exclusives concernant les interventions de l'Esprit Saint dans la vie des hommes. Il peut se manifester sous les formes les plus libres et les plus imprévues : « Il s'ébat sur la surface de la terre » (cf Pr 8,31)… Mais pour ceux qui veulent capter les ondes surnaturelles de l'Esprit Saint, il y a une règle, une exigence qui s'impose d'une façon ordinaire : la vie intérieure. C'est à l'intérieur de l'âme que se fait la rencontre avec cet hôte inexprimable : « doux hôte de l'âme », dit la merveilleuse hymne liturgique de la Pentecôte. L'homme devient « temple de l'Esprit Saint », nous redit saint Paul (1Co 3,16; 6,19).

L'homme d'aujourd'hui, et aussi le chrétien bien souvent, même ceux qui sont consacrés à Dieu, tend à se séculariser. Mais il ne pourra, il ne devra jamais oublier cette exigence fondamentale de la vie intérieure s'il veut que sa vie demeure chrétienne et animée par l'Esprit Saint. La Pentecôte a été précédée d'une neuvaine de recueillement et de prière. Le silence intérieur est nécessaire pour entendre la parole de Dieu, pour sentir sa présence, pour entendre l'appel de Dieu.

Aujourd'hui, notre esprit est trop tourné vers l'extérieur…; nous ne savons pas méditer, nous ne savons pas prier ; nous ne savons pas faire taire tout le bruit que font en nous les intérêts extérieurs, les images, les humeurs. Il n'y a pas dans le cœur d'espace tranquille et sacré pour la flamme de la Pentecôte… La conclusion va de soi : il faut donner à la vie intérieure sa place dans le programme de notre vie bousculée ; une place privilégiée, silencieuse, pure ; nous devons nous retrouver nous-mêmes pour que puisse habiter en nous l'Esprit vivifiant et sanctifiant.







Evangile du jour


dimanche 25 mai 2014

Sixième dimanche de Pâques

St Bède le Vénérable, Docteur de l'Église († 735), St Grégoire VII, pape  (155e) de 1073 à 1085

Commentaire du jour
Paul VI: « Le monde ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure en vous »

Jn 14,15-21.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements.
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l'Esprit de vérité.
c'est l'Esprit de vérité. Le monde est incapable de le recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez,
parce qu'il demeure auprès de vous, et qu'il est en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
D'ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.
En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous.
Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Paul VI, pape de 1963-1978
Audience générale du 17/05/1972 (trad. DC 1610, p. 508 rev.)

« Le monde ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure en vous »

« L'Esprit souffle où il veut », dit Jésus dans son entretien avec Nicodème (Jn 3,8). Nous ne pouvons donc pas tracer, sur le plan doctrinal et pratique, des normes exclusives concernant les interventions de l'Esprit Saint dans la vie des hommes. Il peut se manifester sous les formes les plus libres et les plus imprévues : « Il s'ébat sur la surface de la terre » (cf Pr 8,31)… Mais pour ceux qui veulent capter les ondes surnaturelles de l'Esprit Saint, il y a une règle, une exigence qui s'impose d'une façon ordinaire : la vie intérieure. C'est à l'intérieur de l'âme que se fait la rencontre avec cet hôte inexprimable : « doux hôte de l'âme », dit la merveilleuse hymne liturgique de la Pentecôte. L'homme devient « temple de l'Esprit Saint », nous redit saint Paul (1Co 3,16; 6,19).

L'homme d'aujourd'hui, et aussi le chrétien bien souvent, même ceux qui sont consacrés à Dieu, tend à se séculariser. Mais il ne pourra, il ne devra jamais oublier cette exigence fondamentale de la vie intérieure s'il veut que sa vie demeure chrétienne et animée par l'Esprit Saint. La Pentecôte a été précédée d'une neuvaine de recueillement et de prière. Le silence intérieur est nécessaire pour entendre la parole de Dieu, pour sentir sa présence, pour entendre l'appel de Dieu.

Aujourd'hui, notre esprit est trop tourné vers l'extérieur…; nous ne savons pas méditer, nous ne savons pas prier ; nous ne savons pas faire taire tout le bruit que font en nous les intérêts extérieurs, les images, les humeurs. Il n'y a pas dans le cœur d'espace tranquille et sacré pour la flamme de la Pentecôte… La conclusion va de soi : il faut donner à la vie intérieure sa place dans le programme de notre vie bousculée ; une place privilégiée, silencieuse, pure ; nous devons nous retrouver nous-mêmes pour que puisse habiter en nous l'Esprit vivifiant et sanctifiant.







24 mai 2014

Evangile du jour


samedi 24 mai 2014

Le samedi de la 5e semaine de Pâques

Sts Donatien et Rogatien, martyrs († v. 304) , Bx Louis Zéphyrin Moreau, évêque (1824-1901)

Commentaire du jour
Saint Polycarpe : « Si l'on m'a persécuté, on vous persécutera aussi »

Jn 15,18-21.

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : " Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu'il en a eu d'abord contre moi.
Si vous apparteniez au monde, le monde vous aimerait, car vous seriez à lui. Mais vous n'appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous.
Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. Si l'on m'a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l'on a observé ma parole, on observera aussi la vôtre.
Les gens vous traiteront ainsi à cause de moi, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Polycarpe (69-155), évêque et martyr
Lettre aux Philippiens, 1-2, 8-9 (trad. cf bréviaire  26e lun.-merc. et Quéré, Les Pères apostoliques, p. 225s)

« Si l'on m'a persécuté, on vous persécutera aussi »

      J'ai pris grande part à votre joie, en notre Seigneur Jésus Christ, quand vous avez reçu ces modèles d'amour pur [Ignace d'Antioche et ses compagnons]..., ces hommes liés de chaînes dignes des saints, chaînes qui sont des diadèmes pour ceux qui ont vraiment été choisis par Dieu et notre Seigneur. Et je me suis réjoui de ce que la racine vigoureuse de votre foi, réputée depuis les temps anciens, persiste jusqu'à maintenant et porte des fruits en notre Seigneur Jésus Christ, qui a accepté pour nos péchés d'affronter la mort : « Dieu l'a ressuscité en mettant fin aux douleurs de la mort » (Ac 2,24). « Sans le voir encore, vous croyez en lui, tressaillant d'une joie inexprimable et pleine de gloire » (1P 1,8)... « Celui qui l'a ressuscité d'entre les morts nous ressuscitera aussi » (2Co 4,14), si nous suivons ses commandements et si nous aimons ce qu'il a aimé... Soyons les imitateurs de sa patience, et si nous souffrons pour son nom, rendons-lui gloire. Tel est l'exemple qu'il nous a donné lui-même, et c'est cela que nous avons cru.



      Je vous exhorte tous à obéir à la parole de justice et à persévérer dans cette patience parfaite que vous avez vue de vos yeux, non seulement dans les bienheureux Ignace, Zosime et Rufus, mais aussi en d'autres qui étaient de chez vous, et en Paul lui-même et les autres apôtres. Soyez-en assurés : tous ceux-là « n'ont pas couru en vain » (Ga 2,2), mais bien dans la foi et la justice, et ils sont parvenus au lieu qui leur était dû, auprès du Seigneur dont ils ont partagé la souffrance. Ils n'ont pas « aimé le monde présent » (2Tm 4,10), mais bien le Christ qui est mort pour nous et que Dieu a ressuscité pour nous.







23 mai 2014

Evangile du jour


vendredi 23 mai 2014

Le vendredi de la 5e semaine de Pâques

St Giovanni Battista de Rossi, prêtre (1698-1764)

Commentaire du jour
Saint Clément de Rome: « Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »

Jn 15,12-17.

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : " Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître.
Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l'accordera.
Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Clément de Rome, pape de 90 à 100 environ
Première épître aux Corinthiens, 49 (trad. bréviaire 2e mar. rev.)

« Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »

       Que celui qui a l'amour dans le Christ pratique les commandements du Christ. Qui pourra expliquer ce lien de l'amour de Dieu ? (cf Col 3,14) Qui est capable d'exprimer la grandeur de sa beauté ? Les hauteurs où nous porte l'amour sont inexprimables. L'amour nous unit à Dieu, « l'amour couvre la multitude des péchés » (1P 4,8). L'amour supporte tout ; l'amour est patient pour tout ; rien de mesquin dans l'amour, rien de méprisant ; l'amour ne connaît pas la division, ne pousse pas à la révolte ; l'amour agit toujours dans la concorde ; c'est dans l'amour que tous les élus de Dieu ont obtenu la perfection ; sans l'amour, rien n'est agréable à Dieu. C'est dans l'amour que le Maître nous a fait venir à lui. C'est à cause de son amour pour nous que Jésus Christ notre Seigneur a donné son sang pour nous, selon la volonté de Dieu, sa chair pour notre chair, sa vie pour nos vies.


      Vous voyez, mes bien-aimés, combien l'amour est quelque chose de grand et d'admirable : il est impossible d'expliquer sa perfection. Qui sera capable d'y arriver sinon ceux que Dieu en a rendus dignes ? Prions-le donc, et demandons à sa miséricorde d'être trouvés dans l'amour, irréprochables et loin de tout parti pris humain. Depuis Adam jusqu'aujourd'hui, toutes les générations ont disparu ; mais ceux qui, par la grâce de Dieu, ont été rendus parfaits, demeurent dans le séjour des saints, qui seront manifestés lorsque le Christ apparaîtra dans son règne…


      Heureux sommes-nous, mes bien-aimés, si nous accomplissons les commandements de Dieu dans la concorde qui vient de l'amour, pour que nos péchés soient pardonnés à cause de l'amour.







22 mai 2014

Evangile du jour


jeudi 22 mai 2014

Le jeudi de la 5e semaine de Pâques

Ste Rita de Cascia, religieuse (1381-1447), Ste Julie, vierge et martyre († Ve s.)

Commentaire du jour
Pape François: « Pour que ma joie soit en vous et que vous soyez comblés de joie »

Jn 15,9-11.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j'ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Pape François
Exhortation apostolique « La Joie de l'Evangile / Evangelii Gaudium » § 5-6 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Pour que ma joie soit en vous et que vous soyez comblés de joie »

      L'Évangile, où resplendit la croix glorieuse du Christ, invite avec insistance à la joie. Quelques exemples suffisent : « Réjouis-toi » est le salut de l'ange à Marie. La visite de Marie à Élisabeth fait en sorte que Jean tressaille de joie dans le sein de sa mère. Dans son cantique, Marie proclame : « Mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur. » Quand Jésus commence son ministère, Jean s'exclame : « Telle est ma joie, et elle est complète. » Jésus lui-même « tressaillit de joie sous l'action de l'Esprit-Saint. » Son message est source de joie : « Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que vous soyez comblés de joie. » Notre joie chrétienne jaillit de la source de son cœur débordant. Il promet aux disciples : « Vous serez tristes, mais votre tristesse se changera en joie. » Et il insiste : « Je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l'enlèvera. » Par la suite les disciples, le voyant ressuscité, « furent remplis de joie »… Pourquoi ne pas entrer nous aussi dans ce fleuve de joie ?...


      Cependant, je reconnais que la joie ne se vit pas de la même façon à toutes les étapes et dans toutes les circonstances de la vie, parfois très dure. Elle s'adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d'être infiniment aimé, au-delà de tout. Je comprends les personnes qui deviennent tristes à cause des graves difficultés qu'elles doivent supporter. Cependant peu à peu, il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s'éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis : « Mon âme est exclue de la paix, j'ai oublié le bonheur !… Voici ce que je rappellerai à mon cœur pour reprendre espoir : les bontés du Seigneur ne sont pas finies, ni sa compassion épuisée ; elles se renouvellent chaque matin, sa fidélité est grande… Il est bon d'attendre en silence le salut du Seigneur. »


(Références bibliques : Lc 1,28 (grec); 1,41; 1,47; Jn 3,29; Lc 10,21; Jn 15,11; 16,20; 16,22; 20,20; Lm 3,17-26)







21 mai 2014

Evangile du jour


mercredi 21 mai 2014

Le mercredi de la 5e semaine de Pâques

St Christophe Magallanes et 24 compagnons, martyrs, St Eugène de Mazenod, évêque et fondateur (1782-1861)

Commentaire du jour
Jean Tauler : « Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit »

Jn 15,1-8.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l'enlève ; tout sarment qui donne du fruit, il le nettoie, pour qu'il en donne davantage.
Mais vous, déjà vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite :
Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s'il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu'on a jeté dehors, et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l'obtiendrez.
Ce qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 7, Pour le dimanche de la Septuagésime (trad. Cerf 1991, p. 51 rev.)

« Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit »

      Quand l'homme noble sent en lui une inclination à posséder Dieu ou la grâce ou quoi que ce soit, il doit penser très peu au réconfort personnel que cela lui vaudra… Ceux qui rapportent complètement à Dieu ses dons corporels et spirituels, voilà les seuls qui deviennent capables et dignes de recevoir, en tout temps, plus de grâces encore… Mes enfants, il en est de ces hommes comme du bois de la vigne. Extérieurement il est noir, sec et de bien peu de valeur. À celui qui ne le connaîtrait pas, il semblerait n'être bon qu'à être jeté au feu et brûlé. Mais au dedans, au cœur de ce cep, sont cachées les veines pleines de vie et la grande force qui produit le fruit le plus précieux et le plus doux que bois et arbre aient jamais porté.


      Ainsi en est-il de ces gens, les plus aimables de tous, qui sont fixés en Dieu. À l'extérieur, en apparence, ils sont comme des gens qui dépérissent, ils ressemblent au bois noir et sec, car ils sont humbles et petits au dehors. Ce ne sont pas des gens à grandes phrases, à grandes œuvres et à grandes pratiques ; ils sont sans apparence et, à leur propre avis, ils ne brillent en rien. Mais celui qui connaîtrait la veine pleine de vie qui est dans leur fond où ils renoncent à ce qu'ils sont par leur nature propre, où Dieu est leur partage et leur soutien, quel bonheur cette connaissance lui procurerait !







20 mai 2014

Evangile du jour


mardi 20 mai 2014

Le mardi de la 5e semaine de Pâques

St Bernardino de Sienne, prêtre o.f.m. (1380-1444), St Arcangelo Tadini, prêtre et fondateur (1846-1912)

Commentaire du jour
Saint Jean XXIII : « C'est ma paix que je vous donne »

Jn 14,27-31a.

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : " C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne; ce n'est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez.
Désormais, je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car le prince du monde va venir. Certes, il n'y a rien en moi qui puisse lui donner prise,
mais il faut que le monde sache que j'aime mon Père, et que je fais tout ce que mon Père m'a commandé.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean XXIII (1881-1963), pape
Encyclique « Pacem in Terris » § 164-171 (trad. © Libreria Editrice Vaticana rev.)

« C'est ma paix que je vous donne »

  Il revient à tout croyant d'être, dans le monde d'aujourd'hui, une étincelle lumineuse, un foyer d'amour et un ferment pour toute la masse (Mt 5,14; 13,33). Chacun le sera dans la mesure de son union à Dieu. La paix ne pourra pas régner entre les hommes si elle ne règne d'abord en chacun d'eux, si chacun n'observe en lui-même l'ordre voulu par Dieu... Il s'agit, en fait, d'une entreprise trop sublime et trop élevée pour que sa réalisation soit au pouvoir de l'homme laissé à ses seules forces, même s'il était animé de la bonne volonté la plus louable. Pour que la société humaine donne avec la plus parfaite fidélité l'image du Royaume de Dieu, le secours d'en haut est absolument nécessaire…


Par sa Passion et par sa mort, le Christ a vaincu le péché, source première de toutes les discordes, détresses et inégalités… « C'est lui qui est notre paix... Il est venu proclamer la paix, paix pour vous qui étiez loin, et paix pour ceux qui étaient proches » (Ep 2,14s). Et c'est ce même message que nous fait entendre la liturgie de ces saints jours de Pâques : « Jésus, notre Seigneur ressuscité, se tint au milieu de ses disciples et leur dit : La paix soit avec vous, alléluia. Et les disciples, ayant vu le Seigneur, furent remplis de joie » (cf Jn 20,19s). Le Christ nous a apporté la paix, nous a laissé la paix : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. »


C'est cette paix apportée par le Rédempteur que nous lui demandons avec insistance dans nos prières. Qu'il bannisse des âmes ce qui peut mettre la paix en danger, et qu'il transforme tous les hommes en témoins de vérité, de justice et d'amour fraternel. Qu'il éclaire ceux qui président aux destinées des peuples… Que le Christ enflamme le cœur de tous les hommes et leur fasse renverser les barrières qui divisent, resserrer les liens de l'amour mutuel, montrer de la compréhension à l'égard des autres et pardonner à ceux qui leur ont fait du tort. Et qu'ainsi, grâce à lui, tous les peuples de la terre forment entre eux une véritable communauté fraternelle, et que parmi eux ne cesse de fleurir et de régner la paix tant désirée.     







19 mai 2014

Evangile du jour


lundi 19 mai 2014

Le lundi de la 5e semaine de Pâques

St Yves Hélory, avocat puis prêtre (1250-1303), Bse Pina Suriano, laïque et fondatrice († 1950)

Commentaire du jour
Syméon le Nouveau Théologien : « L'Esprit Saint que mon Père enverra en mon nom vous enseignera tout »

Jn 14,21-26.

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : " Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. "
Jude lui demanda : « Seigneur, pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde ? »
Jésus dit alors à ses disciples : « Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui.
Celui qui ne m'aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. Or, la parole que vous entendez n'est pas de moi : elle est du Père, qui m'a envoyé.
Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ;
mais le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Hymne 21 ; SC 174 (trad. SC p. 139 rev.)

« L'Esprit Saint que mon Père enverra en mon nom vous enseignera tout »

Ceux qui ont l'Esprit pour maître

n'ont pas besoin de la connaissance qui vient des hommes

mais, éclairés par la lumière de cet Esprit,

ils regardent le Fils, ils voient le Père

et adorent la Trinité des Personnes,

le Dieu unique, qui par nature est un de manière inexprimable…


Arrête, homme ; tremble, toi qui es de nature mortelle,

et songe que tu as été tiré du néant

et qu'en sortant du ventre de ta mère

tu as vu le monde qui avait été fait avant toi.

Et si tu pouvais connaître la hauteur du ciel

ou indiquer quelle est la nature

du soleil, de la lune et des étoiles,

où ils demeurent fixés et comment ils se déplacent…,

ou même la nature de la terre d'où tu as été tiré,

ses limites et ses mesures, sa largeur et sa grandeur…,

si tu avais découvert le but de chaque chose

et si tu avais compté le sable de la mer

et si aussi tu pouvais connaître ta propre nature…,

alors tu pourrais songer à ton créateur,

comment dans la Trinité l'unité demeure sans mélange

et dans l'Unité, la Trinité sans division.


Recherche l'Esprit !…

Peut-être que Dieu te consolera et te donnera,

comme il t'a donné déjà de voir le monde

et le soleil et la lumière du jour,

oui, il daignera t'illuminer maintenant de la même façon…,

t'illuminer de la lumière du Triple Soleil…

Tu apprendras alors la grâce de l'Esprit :

que, même absent, il est présent par sa puissance

et que, présent, on ne le voit pas à cause de sa nature divine,

et qu'il est partout et nulle part.


Si tu cherches à le voir d'une manière sensible,

où le trouverais-tu ? Nulle part, diras-tu simplement.

Mais si tu as la force de le regarder spirituellement,

c'est plutôt lui qui éclairera ton esprit

et ouvrira les yeux de ton cœur.







18 mai 2014

Evangile du jour


dimanche 18 mai 2014

Cinquième dimanche de Pâques

St Felice de Cantalice, religieux o.f.m. cap. (1515-1587)

Commentaire du jour
Saint Jean-Paul II : « Seigneur, montre-nous le Père »

Jn 14,1-12.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ?
Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi.
Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu. »
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père.
Comment peux-tu dire : 'Montre-nous le Père' ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres.
Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des œuvres.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Dives in Misericordia » § 12-13 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Seigneur, montre-nous le Père »

      L'Église partage l'inquiétude de tant d'hommes contemporains ; d'autre part, elle doit aussi se préoccuper du déclin de nombreuses valeurs fondamentales, qui constituent un bien incontestable non seulement de la morale chrétienne, mais simplement de la morale humaine, de la culture morale… En relation avec cette image de notre génération, qui ne peut que susciter une profonde inquiétude, nous reviennent à l'esprit les paroles qui ont résonné dans le Magnificat de Marie pour célébrer l'incarnation du Fils de Dieu et qui chantent la « miséricorde...d'âge en âge » (Lc 1,50)… L'Église doit rendre témoignage à la miséricorde de Dieu révélée dans le Christ en toute sa mission de Messie…


      Des théologiens affirment que la miséricorde est le plus grand des attributs de Dieu, la plus grande de ses perfections ; la Bible, la Tradition et toute la vie de foi du peuple de Dieu en fournissent des témoignages inépuisables. Il ne s'agit pas ici de la perfection de l'essence inscrutable de Dieu dans le mystère même de sa divinité, mais de la perfection et de l'attribut grâce auxquels l'homme, dans la vérité intérieure de son existence, entre en relation le plus intimement et le plus souvent avec le Dieu vivant. Conformément aux paroles que le Christ a adressées à Philippe,  « voir le Père » — voir le Père par la foi — trouve dans la rencontre avec sa miséricorde un degré de simplicité et de vérité intérieure semblable à celui que nous trouvons dans la parabole de l'enfant prodigue (Lc 15,11s).


      « Celui qui m'a vu a vu le Père. » L'Église professe la miséricorde de Dieu, l'Église en vit, dans sa vaste expérience de foi, et aussi dans son enseignement, en contemplant constamment le Christ, en se concentrant en lui, sur sa vie et son Évangile, sur sa croix et sa résurrection, sur son mystère tout entier. Tout ce qui forme notre regard sur le Christ dans la foi vive et dans l'enseignement de l'Église nous nous conduit à « voir le Père » dans la sainteté de sa miséricorde.







17 mai 2014

Evangile du jour


samedi 17 mai 2014

Le samedi de la 4e semaine de Pâques

St Pascal Baylon, frère laïc o.f.m. (1540-1592), Ste Giulia Salzano, vierge et fond. (1846-1929)

Commentaire du jour
Saint François d'Assise : « Comment peux-tu dire : ' Montre-nous le Père ? ' »

Jn 14,7-14.

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : " Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu."
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père.
Comment peux-tu dire : 'Montre-nous le Père' ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres.
Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des œuvres.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. »
Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Si vous me demandez quelque chose en invoquant mon nom, moi, je le ferai.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint François d'Assise (1182-1226), fondateur des Frères mineurs
Admonitions, § 1 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, p. 39)

« Comment peux-tu dire : ' Montre-nous le Père ? ' »

      Le Seigneur Jésus dit à ses disciples : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie ; personne ne va au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père ; dorénavant vous le connaîtrez, et d'ailleurs vous l'avez déjà vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. » Jésus lui répondit : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas encore ? Philippe, qui me voit voit aussi mon Père. » Le Père « habite une lumière inaccessible », « Dieu est esprit », « personne n'a jamais vu Dieu » : puisque Dieu est esprit, on ne peut donc le voir que par l'Esprit, car « c'est l'esprit qui fait vivre, la chair ne sert de rien » (1Tm 6,16; Jn 4,24; Jn 1,18; 6,63).  Il en va de même pour le Fils : en tant qu'il est égal au Père, on ne peut le voir autrement que par le Père, autrement que par l'Esprit…


      « Fils d'hommes, combien de temps encore aurez-vous le cœur si dur ? » (Ps 4,3 Vulg). Pourquoi ne pas reconnaître la vérité ? Pourquoi ne pas croire au Fils de Dieu ? Regardez : chaque jour il s'abaisse, exactement comme à l'heure où, quittant son palais royal (Sg 18,15), il s'est incarné dans le sein de la Vierge ; chaque jour c'est lui-même qui vient à nous, et sous les apparences les plus humbles ; chaque jour il descend du sein du Père sur l'autel entre les mains du prêtre. Et de même qu'autrefois il se présentait aux saints apôtres dans une chair bien réelle, de même il se montre à nos yeux maintenant dans le pain consacré.


      Les apôtres, lorsqu'ils le regardaient de leurs yeux de chair, ne voyaient que sa chair, mais ils le contemplaient avec les yeux de l'esprit, et croyaient qu'il était Dieu. Nous aussi, lorsque, de nos yeux de chair, nous voyons du pain et du vin, sachons voir et croire fermement que c'est là, réels et vivants, le Corps et le Sang très saints du Seigneur. Tel est en effet le moyen qu'il a choisi de rester toujours avec ceux qui croient en lui, comme il l'a dit lui-même : « Je suis avec vous jusqu'à la fin du monde » (Mt 28,20).







16 mai 2014

Evangile du jour


vendredi 16 mai 2014

Le vendredi de la 4e semaine de Pâques

Bx Włodzimierz Ghika, prince, prêtre et martyr (1873-1954), Bx Simon Stock, général des Carmes (1164-1265)

Commentaire du jour
Pape François: « Personne ne va vers le Père sans passer par moi »

Jn 14,1-6.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ?
Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi.
Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Pape François
Exhortation apostolique « Evangelii Gaudium / La Joie de l'Évangile » § 265.267 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Personne ne va vers le Père sans passer par moi »

      Toute la vie de Jésus, sa manière d'agir avec les pauvres, ses gestes, sa cohérence, sa générosité quotidienne et simple, et finalement son dévouement total, tout est précieux et parle à notre propre vie. Chaque fois que quelqu'un se met à le découvrir, il se convainc que c'est cela même dont les autres ont besoin, bien qu'ils ne le reconnaissent pas… Parfois, nous perdons l'enthousiasme pour la mission en oubliant que l'Évangile répond aux nécessités les plus profondes des personnes, parce que nous avons tous été créés pour ce que l'Évangile nous propose : l'amitié avec Jésus et l'amour fraternel… Nous disposons d'un trésor de vie et d'amour qui ne peut pas tromper, le message qui ne peut ni manipuler ni décevoir. C'est une réponse qui se produit au plus profond de l'être humain et qui peut le soutenir et l'élever. C'est la vérité qui ne se démode pas parce qu'elle est capable de pénétrer là où rien d'autre ne peut arriver. Notre tristesse infinie ne se soigne que par un amour infini…


      Unis à Jésus, cherchons ce qu'il cherche, aimons ce qu'il aime. Au final, c'est la gloire du Père que nous cherchons, nous vivons et agissons « à la louange de sa grâce » (Ep 1,6). Si nous voulons nous donner à fond et avec constance, nous devons aller bien au-delà de toute autre motivation. C'est le motif définitif, le plus profond, le plus grand, la raison et le sens ultime de tout le reste. C'est la gloire du Père que Jésus a cherchée durant toute son existence. Lui est le Fils éternellement joyeux avec tout son être « tourné vers le sein du Père » (Jn 1,18). Si nous sommes missionnaires, c'est avant tout parce que Jésus nous a dit : « C'est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruit » (Jn 15,8). Au-delà du fait que cela nous convienne ou non, nous intéresse ou non, nous soit utile ou non, au-delà des petites limites de nos désirs, de notre compréhension et de nos motivations, nous évangélisons pour la plus grande gloire du Père qui nous aime.







15 mai 2014

Evangile du jour


jeudi 15 mai 2014

Le jeudi de la 4e semaine de Pâques

St Isidore le laboureur, paysan très pieux (1070-1130), Bse Zofia Czeska-Maciejowska, veuve et fond. (1584-1650)

Commentaire du jour
Pape François: « Le messager n'est pas plus grand que celui qui l'envoie »

Jn 13,16-20.

Après avoir lavé les pieds de ses disciples, Jésus parla ainsi : " Amen, amen, je vous le dis : le serviteur n'est pas plus grand que son maître, le messager n'est pas plus grand que celui qui l'envoie.
Si vous savez cela, heureux êtes-vous, pourvu que vous le mettiez en pratique.
Je ne parle pas pour vous tous. Moi, je sais quels sont ceux que j'ai choisis, mais il faut que s'accomplisse la parole de l'Écriture : Celui qui partageait mon pain a voulu me faire tomber.
Je vous dis ces choses dès maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez que moi, JE SUIS.
Amen, amen, je vous le dis : recevoir celui que j'envoie, c'est me recevoir moi-même ; et me recevoir, c'est recevoir celui qui m'envoie. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Pape François
Exhortation apostolique « Evangelii Gaudium / La Joie de l'Évangile » § 24 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Le messager n'est pas plus grand que celui qui l'envoie »

      L'Église « en sortie » est la communauté des disciples missionnaires qui prennent l'initiative, qui s'impliquent, qui accompagnent, qui portent des fruits et qui fêtent... La communauté évangélisatrice fait l'expérience que le Seigneur a pris l'initiative, il l'a précédée dans l'amour (1Jn 4,19). Et en raison de cela, elle sait aller de l'avant, elle sait prendre l'initiative sans crainte, aller à la rencontre, chercher ceux qui sont loin et arriver aux croisées des chemins pour inviter les exclus (Lc 14,23). Pour avoir fait l'expérience de la miséricorde du Père et sa force de diffusion, elle vit un désir inépuisable d'offrir la miséricorde. Osons un peu plus prendre l'initiative !


      En conséquence, l'Église sait « s'impliquer ». Jésus a lavé les pieds de ses disciples. Le Seigneur s'implique et implique les siens, en se mettant à genoux devant les autres pour les laver. Mais tout de suite après il dit à ses disciples : « Heureux êtes-vous, si vous le mettez en pratique. » La communauté évangélisatrice, par ses œuvres et ses gestes, se met dans la vie quotidienne des autres, elle raccourcit les distances, elle s'abaisse jusqu'à l'humiliation si c'est nécessaire, et assume la vie humaine, touchant la chair souffrante du Christ dans le peuple. Les évangélisateurs ont ainsi « l'odeur des brebis » et les brebis écoutent leur voix (Jn 10,3).







14 mai 2014

Evangile du jour


mercredi 14 mai 2014

Fête de St Matthias, apôtre

St Matthias, apôtre et martyr, Ste Maria Domenica Mazzarello, co-fondatrice (1837-1881)

Commentaire du jour
Pape François: « C'est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure »

Jn 15,9-17.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j'ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie.
Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître.
Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l'accordera.
Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Pape François
Exhortation apostolique « Evangelii Gaudium / La Joie de l'Évangile » § 264 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« C'est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure »

      La rencontre personnelle avec l'amour de Jésus qui nous sauve : la première motivation pour évangéliser est l'amour de Jésus que nous avons reçu, l'expérience d'être sauvés par lui qui nous pousse à l'aimer toujours plus. Mais, quel est cet amour qui ne ressent pas la nécessité de parler de l'être aimé, de le montrer, de le faire connaître ? Si nous ne ressentons pas l'intense désir de le communiquer, il est nécessaire de prendre le temps de lui demander dans la prière qu'il vienne nous séduire. Nous avons besoin d'implorer chaque jour, de demander sa grâce pour qu'il ouvre notre cœur froid et qu'il secoue notre vie tiède et superficielle.


      Placés devant lui, le cœur ouvert, nous laissant contempler par lui, nous reconnaissons ce regard d'amour que Nathanaël a découvert le jour où Jésus l'a rencontré et lui a dit : « Quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu » (Jn 1,48). Qu'il est doux d'être devant un crucifix, ou à genoux devant le Saint Sacrement, et être simplement sous son regard ! Quel bien cela nous fait quand il vient toucher notre existence et nous pousse à communiquer sa vie nouvelle ! Par conséquent, ce qui arrive, en fin de compte, c'est que « ce que nous avons vu et entendu, nous l'annonçons » (1Jn 1,3)


      La meilleure motivation pour se décider à communiquer l'Évangile est de le contempler avec amour, de s'attarder en ses pages et de le lire avec le cœur. Si nous l'abordons de cette manière, sa beauté nous surprend et nous séduit chaque fois. Donc, il est urgent de retrouver un esprit contemplatif, qui nous permette de redécouvrir chaque jour que nous sommes les dépositaires d'un bien qui humanise, qui aide à mener une vie nouvelle. Il n'y a rien de mieux à transmettre aux autres.







13 mai 2014

Evangile du jour


mardi 13 mai 2014

Le mardi de la 4e semaine de Pâques
Notre-Dame de Fatima

Ste Julienne de Norwich, recluse et mystique (1342-1430)

Commentaire du jour
Cardinal Joseph Ratzinger [Benoît XVI: « Personne ne peut rien arracher de la main du Père »

Jn 10,22-30.

On célébrait à Jérusalem l'anniversaire de la dédicace du Temple. C'était l'hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs se groupèrent autour de lui ; ils lui disaient : « Combien de temps vas-tu nous laisser dans le doute ? Si tu es le Messie, dis-le-nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit : « Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Cardinal Joseph Ratzinger [Benoît XVI, pape de 2005 à 2013]
Der Gott Jesu Christi (trad. Dieu de Jésus Christ, Fayard 1977, p. 23s rev.)

« Personne ne peut rien arracher de la main du Père »

      Dieu est. La foi chrétienne ajoute : Dieu est en tant que Père, Fils et Saint Esprit, un en trois personnes. Dans la chrétienté un silence gêné entoure largement ce centre de sa foi. L'Église ne s'est-elle pas aventurée trop loin ? Ne vaudrait-il pas mieux laisser à une chose si grande, si impénétrable, son caractère inaccessible ? D'ailleurs, une telle réalité peut-elle signifier quelque chose pour nous ? Certes, cet article de foi reste la manière d'exprimer que Dieu est Tout-Autre, qu'il est infiniment plus grand que nous, qu'il dépasse toute notre pensée, tout notre être. Mais s'il n'avait rien à nous dire, son contenu ne nous aurait pas été révélé…


      Qu'est-ce que cela signifie ? Commençons là où Dieu lui aussi a commencé : il se nomme Père. La paternité humaine peut donner une idée de ce qu'il est. Mais là où il n'y a plus de paternité, là où la paternité n'est plus vécue comme un phénomène non seulement biologique mais aussi humain et spirituel, parler de Dieu le Père, c'est parler à vide… Là où la paternité n'apparaît plus que comme hasard biologique sans recours humain ou comme tyrannie à rejeter, il y a blessure dans la structure profonde de l'être humain. Pour être pleinement homme on a besoin du père au vrai sens du terme… : une responsabilité vis-à-vis de l'autre, sans dominer l'autre mais le rendre à lui-même dans sa liberté ; c'est-à-dire un amour qui ne désire pas prendre possession de l'autre…mais le veut pour sa vérité la plus intime, qui est en son créateur. Cette manière d'être père n'est possible qu'à condition d'accepter soi-même d'être enfant ; accepter la parole de Jésus : « Vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux » (Mt 23,9), est la condition intérieure pour que des hommes puissent être pères de la bonne manière…


      Il faut compléter notre pensée : le fait que dans la Bible Dieu apparaît fondamentalement sous l'image du Père inclut le fait que le mystère du maternel, lui aussi, tire de lui son origine… Ce n'est pas comme abstraction que l'homme est « l'image de Dieu » (Gn 1,27) — cela ne nous amènerait qu'à un Dieu abstrait. Il l'est dans sa réalité concrète, c'est-à-dire dans la relation.







12 mai 2014

Evangile du jour


lundi 12 mai 2014

Le lundi de la 4e semaine de Pâques

Bse Imelda Lambertini, vierge (1322-1333), St Léopold (Bogdan) Mandic, prêtre o.f.m. cap.

Commentaire du jour
Saint Jean-Paul II : Le bon pasteur

Jn 10,11-18.

Jésus disait aux Juifs : « Je suis le bon pasteur, le vrai berger. Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire, lui, n'est pas le pasteur, car les brebis ne lui appartiennent pas : s'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s'enfuit ; le loup s'en empare et les disperse.
Ce berger n'est qu'un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Le Père m'aime parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite.
Personne n'a pu me l'enlever : je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre : voilà le commandement que j'ai reçu de mon Père. »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Homélie  du 16/10/2003, pour le 25ème anniversaire de son pontificat (trad. DC 2301, p. 953 ; cf Libreria Editrice Vaticana)

Le bon pasteur

             « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. » Lorsque Jésus prononçait ces paroles, les apôtres ne savaient pas qu'il parlait de lui-même. Même Jean, l'apôtre bien-aimé, ne le savait pas. Il l'a compris au Calvaire, au pied de la croix, en le voyant offrir silencieusement sa vie pour ses brebis. Quand pour lui et pour les autres apôtres le temps est venu d'assumer cette même mission, alors ils se sont souvenus de ses paroles. Ils se sont rendus compte qu'ils seraient en mesure de mener la mission jusqu'à son achèvement seulement parce que Jésus avait assuré que ce serait lui-même qui agirait en eux. Pierre, en particulier, en a été bien conscient, lui le « témoin de la Passion du Christ » qui exhortait en ces termes les anciens de l'Église : « Soyez les bergers du troupeau de Dieu qui vous est confié » (1P 5,1-2).


            Au cours des siècles, les successeurs des apôtres, conduits par l'Esprit Saint, ont continué à rassembler le troupeau du Christ et à le mener vers le Royaume des Cieux, conscients qu'ils ne pouvaient assumer une telle responsabilité que « par le Christ, avec le Christ et en le Christ ».


            Cette même conscience a été la mienne quand le Seigneur m'a appelé à exercer la mission de Pierre dans cette ville bien-aimée de Rome et au service du monde entier. Dès le début de mon pontificat, mes pensées, mes prières et mes actions ont été animées par un unique désir : témoigner que le Christ, le Bon Pasteur, est présent et à l'œuvre dans l'Église. Il est à la recherche continuelle de la brebis perdue, il la ramène au bercail, il panse ses blessures ; il veille sur la brebis faible et malade, et il protège celle qui est robuste (Ez 34,16). Voilà pourquoi, dès le premier jour, je n'ai jamais cessé d'exhorter : « N'ayez pas peur d'accueillir le Christ et d'accepter sa puissance ! » Je le redis aujourd'hui avec force : « Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! Laissez-vous conduire par lui. Ayez confiance en son amour ! »







11 mai 2014

Evangile du jour


dimanche 11 mai 2014

Quatrième dimanche de Pâques

St Francesco De Girolamo, prêtre s.j. (1642-1716), St Ignazio de Laconi, religieux o.f.m. cap. (1701-1781)

Commentaire du jour
Saint Augustin : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance »

Jn 10,1-10.

Jésus parlait ainsi aux pharisiens : " Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.
Celui qui entre par la porte, c'est lui le pasteur, le berger des brebis.
Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix.
Jamais elles ne suivront un inconnu, elles s'enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus. »
Jésus employa cette parabole en s'adressant aux pharisiens, mais ils ne comprirent pas ce qu'il voulait leur dire.
C'est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : je suis la porte des brebis.
Ceux qui sont intervenus avant moi sont tous des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés.
Moi, je suis la porte. Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage.
Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance.



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris



Commentaire du jour :

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 46, sur les pasteurs ; CCL 41, 529

« Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance »

« Voici ce que dit le Seigneur : ' Je viens moi-même ' »… C'est ce qu'il a fait sans aucun doute, et c'est ce qu'il fera encore : « Voici que je viens moi-même : je rechercherai mes brebis, je m'en occuperai comme un berger s'occupe de son troupeau. » Les mauvais bergers n'en ont pris aucun soin, car ils n'ont pas racheté leurs brebis de leur sang… « Mes brebis écoutent ma voix. Je rechercherai mes brebis au milieu des brebis dispersées, et je les ferai sortir de tous les lieux où elles avaient été dispersées au jour des nuées et des ténèbres. Quelque difficulté qu'il y ait à les trouver, je les trouverai… Je ferai sortir mes brebis des pays étrangers, je les rassemblerai et je les ramènerai chez elles ; je les mènerai paître sur les montagnes d'Israël. »

Ces « montagnes d'Israël », ce sont les auteurs des saintes Écritures. Voilà les pâturages où il faut vous nourrir, si vous voulez le faire en sécurité. Savourez tout ce que vous apprenez là, rejetez tout ce qui est en dehors. Ne vous égarez pas dans le brouillard, écoutez la voix du berger. Rassemblez-vous sur les montagnes de la sainte Écriture. Vous trouverez là un vrai délice pour votre cœur ; là il n'y a rien de vénéneux, rien de dangereux ; ce sont de riches pâturages… « Je les mènerai le long des rivières, dans les endroits les meilleurs. » De ces montagnes dont nous venons de parler ont découlé les rivières de la prédication de l'Évangile, puisque « la parole [des apôtres] a retenti jusqu'au bout de la terre », et que tous les endroits de la terre offrent aux brebis des pâturages agréables et abondants.

« Je les ferai paître dans un bon pâturage…, et là sera leur bergerie », c'est-à-dire là elles vont se reposer, là elles pourront dire : « Il est bon d'être ici ; c'est vrai, c'est parfaitement clair, nous avons trouvé la vérité. » Elles se reposeront dans la gloire de Dieu, comme dans leur bergerie.

(Références bibliques : Ez 34,10-14; Ps 79,2-3; Jn 10,27; Ps 18,5)